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06/06/2013

LES INDIENS ISOLÉS DU PÉROU MENACÉS PAR UN PROJET GAZIER

 

Postée le 04/06/2013 à 21h25

Les Indiens isolés du Pérou menacés par un projet gazier

 

Ils vivent à moins de 100 km du Machu Picchu. Aujourd'hui, l'avenir des Indiens isolés qui vivent au coeur de la région de l'ancien empire inca est menacé par l'exploitation pétrolière et gazière.

C'est lorsque les premiers rayons du soleil apparaissent à travers les murs de l'Inti Punku, la porte du Soleil, que de nombreux visiteurs font leur première découverte du Machu Picchu.

Chaque année, près d'un million de touristes se rendent dans la cité inca. Perché dans les Andes orientales, dominant la vallée de l'Urubamba, la vallée sacrée des Incas, le Machu Picchu est le site archéologique le plus célèbre du Pérou, le coeur-même de l'empire inca.

Mais peu de visiteurs savent qu'à seulement 100 km de ces terrasses en escalier et de ces temples en granit vivent certaines des dernières tribus encore isolées du monde.

Peu de touristes savent qu'aujourd'hui ces tribus sont menacées de disparition.

 

 

Un rapport confidentiel a révélé le projet secret du géant argentin Pluspetrol d'étendre ses activités au-delà de sa concession actuelle –dite bloc 88– vers le bloc Fitzcarrald.

Le bloc porte ironiquement le nom du baron du caoutchouc qui a été le premier à ouvrir la région aux compagnies de caoutchouc au XIXe siècle. Si ce projet est confirmé, le bloc coupera en deux la réserve Nahua-Nanti et mettra la vie des Indiens isolés en danger immédiat.

En mars 2013, les Nations-Unies ont demandé la suspension immédiate de l'expansion du projet gazier.

Pluspetrol a ensuite publié une déclaration dans laquelle la compagnie admettait avoir planifié ce qu'elle décrit comme des ‘études géologiques superficielles... pour l'intérêt scientifique' dans le parc national du Manu, mais assure avoir abandonné ce projet.

Aujourd'hui cependant, le ministre péruvien de l'Energie est sur le point d'approuver une expansion massive du projet.

 

 

Les ouvriers du projet Camisea voyagent dans la région en hélicoptère, ce vacarme inhabituel fait fuir le gibier dont les Indiens dépendent.

Nous entendons constamment les hélicoptères, déplore José Choro, un chef nahua. Notre gibier a fui et il n'y a plus de poisson.

L'AIDESEP, l'organisation indigène nationale péruvienne, affirme que le projet Camisea est une menace à l'intégrité physique, culturelle, territoriale et environnementale des peuples indigènes.

 

 

Les Nanti sont des chasseurs qui cultivent également des plantes alimentaires dans leurs jardins.

Durant la saison sèche, lorsque le niveau d'eau est faible et que les plages blanches se forment dans les courbes des rivières, les familles campent sur les berges. Elles profitent des eaux basses pour pêcher et déterrer les oeufs de tortues. Elles capturent les poissons avec du barbasco, un poison naturel.

Les hommes chassent des tapirs, des pécaris, des singes et des cervidés en marchant jusqu'à 20 km par jour, pendant que les femmes collectent les fruits sauvages, les coeurs de palmiers et les larves de scarabée.

 

 

Lever du jour sur la rivière Manú, lorsque les volées d'aras aux plumes vertes picorent l'argile des flancs des falaises.

Au fil des générations, les tribus de la réserve ont développé une relation intime avec leur forêt et ont accumulé des connaissances encyclopédiques de la faune et de la flore.

Selon Glenn Shepard, les Matsiguenga connaissent plus de 300 espèces de plantes médicinales pour traiter les maladies communes ainsi que pour dissiper les cauchemars, empêcher les bébés de pleurer la nuit ou bien accroître l'habileté des chiens de chasse.

 

 

La législation internationale reconnaît les droits fonciers des Indiens péruviens ainsi que leur droit de vivre dans leurs territoires comme ils le souhaitent.

Cette législation n'est ni respectée par le gouvernement péruvien ni par les compagnies qui envahissent la réserve Nahua-Nanti.

Ces nouveaux projets sont une violation du décret suprême de 2003 qui interdit tout nouveau développement des ressources naturelles dans la réserve Nahua-Nanti, déplore Stephen Corry.

L'expansion du bloc 88 et les projets de Fitzcarrald sont en totale contradiction avec ce décret.

 

 

La vallée sacrée des Incas continue son chemin au nord, vers les montagnes.

La plupart des cités incas ont été détruites par les conquérants espagnols, raconte Stephen Corry. Il est ironique de constater que pendant que le gouvernement passe autant de temps et mobilise autant de ressources à respecter les symboles de l'héritage indigène, il échoue à manifester le même respect pour les Indiens encore vivants.

Si les territoires des Indiens isolés ne sont pas protégés, ils disparaîtront comme l'Empire inca aux mains des colonisateurs du XVIIe siècle.

 

Un article publié par survivalfrance.org

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