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19/10/2014

La Russie interdit les OGM sur son territoire

 

Si les cultures OGM continuent de progresser dans le monde, certains pays sont de plus en plus réticents face à l'agro-business imposé par les Etats-Unis. C'est le cas, attendu, de la Russie dans un contexte de vives tensions géopolitiques avec les leaders et promoteurs des cultures transgéniques.

Principalement à cause du conflit en Ukraine, la politique de la Russie est souvent fustigée par les Etats-Unis et l'Europe, quelques fois de manière dure et inappropriée. Ce regain de tensions géopolitiques entre les deux superpuissances pousse la Russie à se démarquer de plus en plus du mode de vie américain : abandon du dollar pour les transactions internationales, enseignes Mc Donald's récemment fermées à Moscou... Simples représailles suite aux sanctions dont elle fait l'objet ou véritablement engagement vers un développement plus sensé ? Dans tous les cas, la Russie avance dans la bonne direction comme en témoigne sa décision d'abandonner le recours aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sur son territoire.


Les premiers aliments transgéniques sont apparus sur le marché au milieu des années 90. Depuis lors, des souches génétiquement modifiées de maïs, de soja, de colza et de coton font l'objet d'un commerce sur le territoire russe. 


« Si les Américains aiment manger des produits contenant des OGM, qu'ils en mangent. Nous n'avons pas besoin de le faire ; nous avons assez d'espace et la possibilité de produire des aliments biologiques » a déclaré en avril 2014 le premier ministre russe Medvedev, rapporte RT.com.


Déjà, en décembre 2013, Irina Ermakova, vice-président de l'Association nationale de la Russie pour la sécurité génétique avait indiqué qu'il était « nécessaire d'interdire les OGM, d'imposer un moratoire pendant 10 ans. » Selon la scientifique, les études sur l'influence des OGM sur la santé humaine demeurent insuffisantes pour permettre une introduction à grande échelle des aliments génétiquement modifiés sur le marché, rapporte RT.com


Pire, Ermakova, fervente militante anti-OGM est persuadée que tous les OGM sont « dangereux » pour la santé car leur méthodes de fabrication ne seraient pas maîtrisés : « la consommation et l'utilisation des OGM peuvent conduire à des tumeurs, des cancers et l'obésité chez les animaux », a-t-elle indiqué.

Or, elle a ajouté que les médecins ont constaté une augmentation du diabète et des cancers dans les régions où les résidents ont consommé de grandes quantités d'aliments contenant des OGM.

Dès septembre 2013, la Russie a imposé l'étiquetage obligatoire des produits qui contiennent plus de 0,9% d'OGM. De plus, les autorités russes ont temporairement suspendu l'importation et la vente de maïs génétiquement modifié de Monsanto suite aux résultats inquiétants de la fameuse étude controversée de Gilles-Eric Séralini de septembre 2012 sur le maïs transgénique NK603. L'agence russe de protection des consommateurs avait alors indiqué que "l'importation et la commercialisation en Russie du maïs OGM NK603 est temporairement suspendue", ceci, "le temps que des chercheurs russes examinent l'étude et que l'UE fasse part de sa position sur la question".


Depuis, l'Europe via l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rejeté les conclusions de cette étude, ouvrant la voie à l'agro-business au détriment du plus élémentaire principe de précaution pour la santé humaine et l'environnement.


Pour autant, la Russie s'est officiellement engagée à interdire tous les OGM sur son territoire qu'ils soient produits ou importés : la Russie doit protéger ses citoyens face à des produits alimentaires obtenus à partir d'organismes génétiquement modifiés, ce qui est possible tout en respectant les engagements du pays au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé le président Vladimir Poutine en avril 2014.


Ainsi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a ordonné aux organismes de réglementation d'examiner une éventuelle interdiction sur toutes les importations d'OGM en Russie. C'est chose faite depuis juillet 2014 : le Comité de l'agriculture a appuyé la recommandation d'interdiction par le parlement russe, et la résolution est entrée pleinement en vigueur.


La Russie recule sur les OGM comme la Chine et l'Inde


La Russie rejoint donc la liste des pays qui s'opposent aux OGM après les reculs notables des deux poids lourds démographiques mondiaux : la Chine et l'Inde.


En Inde, la mobilisation citoyenne et paysanne a eu raison des nouvelles autorisations de cultures transgéniques du gouvernement. "Le 29 juillet 2014, plusieurs manifestations ont été organisées, notamment par le syndicat paysan Bharatiya Kisan Sangh. Ce syndicat fait partie du mouvement national-hindouiste dont est aussi membre le parti actuellement au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien)" explique Inf'OGM. Rappelons que l'Inde est le quatrième plus grand pays producteur d'OGM dans le monde avec un record de 11 millions d'hectares de coton transgénique cultivé.


En Chine, le ministère de l'Agriculture n'a pas renouvelé l'autorisation pour deux programmes de recherche d'expérimentation en champ de deux riz et d'un maïs transgéniques. « L'opposition de la Chine aux OGM semble donc se confirmer, même si des ambiguïtés subsistent. » précise Inf'OGM.


Ce qui ne manquera pas de nous interpeller c'est la pression actuelle de l'Europe et des Etats-Unis pour l'acceptation des OGM en Ukraine dont une partie du territoire vise à se rapprocher de l'Union Européenne. Les multinationales de l'agro-business, dont Monsanto, se frottent déjà les mains à l'idée de s'accaparer le marché des grandes plaines céréalières de l'Ukraine, indique un article d'Inf'OGM.


Les OGM continuent leur progression dans le monde


Et pourtant, le Service international pour l'acquisition d'applications agro-biotechnologiques (ISAAA) a indiqué dans son rapport annuel pour que « plus de 18 millions d'agriculteurs de 27 pays avaient planté des cultures biotechnologiques en 2013, ce qui constitue une augmentation de cinq millions d'hectares – ou 3 % – des cultures biotechnologiques au niveau mondial. »


Ainsi, le nombre d'hectares consacrés aux cultures biotechnologiques est passé de 1,7 million d'hectares en 1996 à 175 millions d'hectares en 2013 : une multiplication par 100 ! Les Etats-Unis demeurent les leaders mondiaux de la plantation de cultures transgéniques, avec 70,1 millions d'hectares, soit 40 % de la superficie agricole mondiale.


Pour autant, depuis deux ans, les pays en développement plantent plus d'hectares de cultures transgéniques que les pays industrialisés, ce qui montre l'influence voire la pression des pays riches sur ces pays.


Quand les tensions géopolitiques mettent un frein à la mondialisation


La position ferme de la Russie sur la question des OGM est une véritable bouffée d'oxygène dans un monde unipolaire où les intérêts économiques de quelques pays, principalement les Etats-Unis, dictent ou imposent la politique à tenir aux autres nations.


Bien sûr, cette décision s'inscrit dans un cadre géopolitique où la Russie cherche à diminuer au maximum sa dépendance économique envers les Etats-Unis et l'Europe, tout en renforçant les liens des BRICS[1] : "par-dessus tout, nous devons diminuer la dépendance de notre complexe agro-industriel envers les semences étrangères de plantes cultivées" déclarait Dmitry Medvedev lors d'une réunion du gouvernement le 9 octobre 2014.


Enfin, la mention de l'agriculture biologique comme substitut aux OGM en Russie est de très bon augure.


Notes

BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (en anglais : Brazil, Russia, India, China, South Africa).


Source © Christophe Magdelaine / notre-planete.info 

Japon: Fukushima : Niveau de contamination record des eaux souterraines après le passage des derniers typhons

 

Selon l'agence de presse japonaise Jiji Press, le typhon qui s'est abattu sur le Japon la semaine dernière a provoqué une augmentation importante de la radioactivité des eaux autour de le centrale nucléaire ruinée de Fukushima.

Les niveaux de césium mesurés dans les puits techniques autour de la centrale atteignent jusqu'à 251 000 becquerels par litre, trois fois plus que les précédentes mesures, (25 000 fois plus que les limites de l'Organisation mondiale de la santé pour l'eau potable). 


Les niveaux de strontium ont également été multiplié par un facteur 3 (3,7 exactement), à 7,8 millions de becquerels par litre (26 millions de fois supérieur aux limites autorisées). Les niveaux de tritium ont été multplié par 10 soit 150 000 becquerels par litre.


Les travailleurs de Fukushima tentent de limiter le passage des eaux contaminées dans l'océan, une tâche rendue quasi impossible, étant donnée les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la centrale. La communication officielle fait état de l'impossibilté de faire plus que ce qui a été fait jusque maintenant, et d'un impact sur la contamination du Pacifique pour le moment inconnu. Pendant plus de deux ans après la catastrophe  Tepco, l'opérateur de la centrale, avait nié toute fuite d'eaux contaminées dans l'océan, contre toute évidence.


Inquiétudes américaine


Deux modèles mathématiques  de la dispersion des radionucléides dans l'océan, ont calculé un pic de contamination autour de 2016 le long des côtes américaines et canadienne,s bien que leurs résultats divergent d'un facteur 10.


Le site participatif américain How radioactive our our ocean, publie des mesures de la radioactivité des eaux sur les côtes américaines, mesures qui ne dépassent pas la normale pour le moment. Reste que les poissons et les mollusques peuvent concentrer les radionucléides à des taux des centaines de fois supérieurs à celui des eaux environnantes et certaines espèces, comme le thon, peuvent traverser le Pacifique.


inquiétudes Japonaises


Il n'est pas impossible que la contamination des aquifères au-dessous de la centrale de Fukushima Daïchi puisse gagner l'aquifère de Tokyo qui lui est connecté (3). Et ce d'autant plus que les efforts pour stocker des centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée sur le site, dans des réservoirs de fortune, pourraient être anéantis par un nouveau tremblement de terre (ibid). 


1) Japanese Nuclear Plant May Have Been Leaking for Two Years. New York Times. 
2) Fukushima's Radioactive Ocean Plume to Reach US Waters by 2014. Article publié par LiveScience.
3) Interview de Michael Friedlander, Ingenieur nucléaire. Bloomberg.

Source © ddmag

13:57 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)