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06/10/2017

Les ombres de l’Araguaia de Guiomar de Grammont

 

traduit du brésilien par Danielle Schramm 

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Métailié, 14 septembre 2017. 232 pages, 18 €.

 

 

Ce roman dédié « aux familles de tous les disparus politiques du Brésil, surtout à leur mères et leurs sœurs », aborde un passage obscur de la lutte contre la dictature dans les années 70, quand des jeunes étudiants épris de justice sociale avaient dans l’idée de libérer leur pays. Quelques-uns d’entre eux sont même allaient se former à Cuba aux techniques de guérillas, et les chefs de la guérilla jusqu’en Chine maoïste.

 

Dehors les bate-paus et les grileiros !

Morts aux généraux fascistes !

A bas la dictature militaire !

Vive la terre libérée pour que le peuple vive et travaille !

Vive les Forces guérilleras de l’Araguaia !

Vive le Brésil libre et indépendant !

 

Traqués par les agents du gouvernement et les bate-paus, les collabos, les mouchards, c’est en Amazonie, dans la région de l’Araguaia qu’ils tentèrent de mettre en pratique leurs utopies. Ils étaient une soixantaine et le gouvernement envoya dix mille soldats pour les combattre, très peu de ces jeunes survécurent, tous les autres ont été « disparus ».

 

Dans Les ombres de l’Araguaia, c’est la jeune sœur d’un de ces guérilleros, qui via un journal arrivé un peu mystérieusement entre ses mains, part sur les traces de son frère, espérant le retrouver — peut-être était-il exilé quelque part, ou tout au moins de découvrir la vérité sur son sort. Sofia vit au quotidien depuis des années la douleur de ses parents, elle n’était qu’une petite fille quand Leonardo est parti. Leur père ne s’en est jamais remis et il est mort malheureux, emportant avec lui cette souffrance et son sentiment de culpabilité, et Luisa, la mère, ne peut s’empêcher de garder la chambre du fils prête au cas où, les habits lavés, repassés, il lui semble qu’il est toujours sur le point d’arriver.

 

Le roman se découpe en deux parties qui s’entremêlent : l’une, c’est celle que raconte le journal, lequel a été écrit, semble t-il, par deux personnes différentes et pas au même moment, une femme et un homme. Journal qui nous plonge directement dans l’enfer vert de l’Araguaia, où ces jeunes révolutionnaires, souvent issus de la ville, se heurtent à l’hostilité de l’environnement avec l’angoisse permanente d’une attaque de l’armée, d’une dénonciation, mais aussi à l’extrémisme de leur propre camp, la discipline impitoyable de la guérilla et ils travaillent sans compter pour survivre et apporter aide, savoir, soins et soutien aux paysans locaux, souvent des autochtones aux conditions de vie très difficiles aussi. Une population locale qui se retrouve prise en étau entre ces jeunes idéalistes et l’armée, ils subissent la violence de cette dernière, mais aussi parfois celle des guérilleros eux-mêmes quand ils sont soupçonnés de collaboration avec l’armée. C’est toute l’ambigüité et les limites de cette forme de lutte pour la justice sociale de ces années là — et dont le Che fut et demeurera sans doute pour toujours le symbole, qui transparait dans ce journal.

 

Sofia, la petite sœur en quête de son grand frère adoré et idéalisé aussi, remonte la piste jusque l’Araguaia en passant par Brasilia et un détour par Cuba. Elle mène une enquête que sa formation de journaliste lui permet de faire passer pour non personnelle, elle rencontre des personnes qui peu à peu lui permettent de rassembler le puzzle, et plus elle avance dans le journal et plus elle a la certitude que les auteurs ne sont autres que son frère lui-même et sa compagne qui l’avait suivi là-bas.

 

C’est un morceau de l’histoire du Brésil, un morceau de sale histoire et ce qui sous-tend ce roman, c’est cette douleur effroyable éprouvée par toutes les familles de disparus, les proches, au Brésil mais aussi à travers toute l’Amérique latine, qui ne cessent encore aujourd’hui, de réclamer la vérité, quelque chose à quoi se raccrocher afin d’avoir quelque chose à enterrer et pouvoir enfin entamer le deuil. Et puis, il fait aussi référence à tous ces enfants enlevés à leurs parents assassinés, pour être élevés dans les familles des assassins eux-mêmes. Est-ce que cela fut pour certaines, une façon de réparer ?

 

Les ombres de l’Araguaia malgré tout est un roman presque tranquille, non moralisateur, sans rage, sans colère, sans parti pris, il est juste humain et expose avec sensibilité des faits qui jalonnent la piste que Sofia tente de remonter pour guérir l’inguérissable, recoudre les plaies de sa famille qui sont aussi les plaies de l’Histoire, cette spirale qui finit par prendre bourreaux, victimes et familles des uns et des autres, dans un même nœud qui ne peut que se resserrer sur tous.

 

 

Cathy Garcia

 

 

editions-metailie_com-guiomar-de-grammont-carol-reis-300x460.jpgGuiomar de Grammont est née à Ouro Preto où elle enseigne à l’université. Elle y a créé le Forum des Lettres. Elle est l’auteur d’un essai sur le sculpteur baroque Aleijadinho. Elle a reçu le prix Casa de las Américas pour un de ses recueils de nouvelles et le prix Pen Club du Brésil 2017 pour Les ombres de l’Araguaia. Elle est traduite en français pour la première fois.

 

 

 

 

 

 

 

Démocratie à la hongroise, un documentaire de Laszló Bihari (2017)

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Visible en moment sur ARTE+7

https://www.arte.tv/fr/videos/069036.../democratie-a-la-h...

Plongée dans une Hongrie où la marginalisation de la détresse sociale et de la pauvreté est à son paroxysme.

En Hongrie, la précarité atteint des niveaux inquiétants : près d’un tiers de ses habitants sont considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté. Ceux qui perdent leur emploi et leur logement risquent d’être pris dans un engrenage infernal : le gouvernement ultraconservateur de Viktor Orbán a en effet drastiquement réduit le montant des aides sociales, et dormir dans la rue est désormais passible d’une amende, voire d’une peine d’emprisonnement en cas de récidive. Alors que la réaction de l’Union européenne s'avère pour le moins frileuse, un groupe de citoyens hongrois – AVM ("A Város Mindenkié", "La ville est à tous") – monte au front pour exiger davantage de démocratie et de justice sociale. Faisant le lien avec la situation politique et sociale préoccupante de la Hongrie, ce documentaire témoigne de cette lutte pour les libertés qui se tient au cœur de l’Europe.

 

 

Et le bal continue, documentaire écrit et réalisé par Gueorgui Balabanov (Bulgarie,

 

En ce moment visible sur ARTE+7

 

Elena Atsarova, jeune ingénieure bulgare surdiplômée, gagne sa vie depuis six ans en interrogeant ses concitoyens sur toutes sortes de sujets, de leurs conditions économiques à leurs opinions politiques... La chronique édifiante et drôle d'une Bulgarie postcommuniste désabusée face à la démocratie et à l'UE. Un regard documentaire aiguisé et sans concession.

Elena Atsarova, jeune ingénieure bulgare surdiplômée, gagne sa vie depuis six ans en interrogeant ses concitoyens sur toutes sortes de sujets, de leurs conditions économiques à leurs opinions politiques. Mangez-vous à votre faim ? Croyez-vous en la démocratie ? En l'Union européenne ? Regrettez-vous le communisme ? Pensez-vous, comme beaucoup de gens, que votre personnel politique truque les élections ? De l'étudiant en droit au fossoyeur tsigane, tous affichent le même dépit envers leur société. Ils ne croient plus en rien, et surtout pas en un avenir heureux. Florilège : "On a changé les marionnettes mais ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles." "Ce qui compte ici, ce n'est pas qui vote, mais qui compte les votes." "Je flippe. Y a rien à bouffer. Les enfants n'ont rien à bouffer." "C'est triste d'être bulgare en Bulgarie." "Depuis des années, nous avons découvert notre incapacité à exister en tant que société démocratique."

Résignation

Dans les pas d'Elena, le regard aiguisé du réalisateur Gueorgui Balabanov explore son pays marqué par un fossé croissant entre la pauvreté des uns et la corruption florissante des autres, laissant libre cours à une "vox populi" à la fois désabusée et pleine de verve. Face à la résignation générale, les tentatives d'un éternel dissident pour réveiller les consciences – à coups de tomates jetées contre les sièges de différents pouvoirs – semblent bien dérisoires. Sans commentaire ni concession, "Et le bal continue" esquisse le tableau d'un pays qui a perdu ses repères, volontiers homophobe et raciste mais capable d'aduler un travesti tsigane chanteur de pop. Le film fait aussi le portrait haut en couleur de la "dolce vita" bulgare, à travers une nébuleuse de hauts fonctionnaires, d'anciens apparatchiks et d'élus à la réputation douteuse, tous entourés de jolies filles, de courtisans et d'escrocs en tout genre.

 

 

Marc Arazi, le lanceur d’alerte du phonegate

 

Le Dr Marc Arazi se méfie des ondes du téléphone mobile depuis longtemps. Ancien élu et négociateur pendant 3 ans au Grenelle des Ondes, il s’est  de nouveau mobilisé à la lecture du rapport de l’Anses qui concluait sur les effets possibles des radiofréquences chez l’enfant sur les fonctions cognitives. Un rapport basé sur une étude réalisée par l’ANFR toujours indisponible pour les citoyens.

ARTICLE :

Sur le site Passeurs d’alerte, le portrait de #MarcArazi siège désormais aux côtés de ceux de Julian Assange (Wikileaks) et d’Irène Frachon (Médiator). Son dossier: le #phonegate.

Les ondes du téléphone mobile, Marc Arazi s’en méfie depuis longtemps. A Nogent-sur-Marne où il a élu domicile après avoir revendu au groupe BNP une startup de financement des professionnels de santé fondée alors qu’il était encore tout jeune docteur en médecine, il surveille chaque nouvelle implantation d’antenne relais et monte au créneau dès qu’elle s’approche un peu trop près d’une école ou d’une crèche. Un combat démarré comme riverain d’une antenne, qui s’est poursuivi dans une association locale de protection de l’environnement puis au #Priartem (qui milite sur la réglementation des antennes relais), et l’a conduit à participer au Grenelle des ondes en 2010.

Le rapport de l’Anses qui révèle l’étude de l’ANFR

Un temps maire-adjoint de la ville avant de passer dans l’opposition, l’ancien élu municipal a donc immédiatement vu rouge lorsqu’au début de l’été 2016, il a parcouru le rapport de l’ #Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’environnement), basée à Maisons-Alfort, qui concluait sur les effets possibles des radiofréquences chez l’enfant sur les fonctions cognitives. Au détour de cette somme de 298 pages, un passage faisait référence à une étude menée par l’ANFR (Agence nationale des fréquences radioélectriques), également basée à Maisons-Alfort, sur le Das des téléphones mobiles en vente. Pour précision le Das (Débit d’absorption spécifique calculé en watt par kilogramme) correspond à la quantité d’énergie absorbée par le corps au contact d’un appareil radio-électrique. Le rapport de l’Anses pointait que les mesures réalisées en 2015 par l’ #ANFR révélait que 89 % des téléphones mesurés au contact présentaient un Das supérieur à 2 W/kg (norme européenne en vigueur au niveau du tronc et de la tête). Un dépassement qui s’explique car les conditions d’utilisation initialement prévues par le fabricant pour calculer le Das n’étaient pas le #portable collé à l’oreille ou dans la poche, mais une distance avec le corps d’au moins 15 mm. Un contexte qui a changé au printemps 2016, date à laquelle la norme européenne a été assortie d’une mise en garde pour prendre en considération l’utilisation au contact, suite à une intervention de la France, tout en conservant un léger flou artistique sur la distance, préférant parler de “quelques millimètres” plutôt que de contact direct avec le corps.

Das supérieur à 2 W/kg pour 89% des téléphones mesurés au contact

89% des téléphones avec un Das supérieur à 2 W/kg au contact ? Voilà une information importante pour les consommateurs. Quels téléphones sont-ils concernés? S’agit-il de Das tête ou tronc? s’ interroge Marc Arazi, à la lecture de ce rapport.

  

Source : passeurdalertes.org

 

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