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25/01/2015

Pourquoi le Revenu minimum d’existence est-il une nécessité de la société post-capitaliste ?

 

Chronique de Bernard Maris publié le 27 décembre 2013 sur Charlie Hebdo

Encore faut-il qu’on croie à une société au-delà du capitalisme… Une société non violente, altruiste, respectueuse de l’environnement, bref, une société anti-humaine sachant que l’homme isolé ou en groupe est violent, égoïste et destructeur de l’environnement. (La Commission européenne vient d’autoriser la pêche en eaux profondes, histoire de détruire plus vite ce qui est en voie de disparition…)

Le Revenu Minimum d’Existence (RME) dissocie le travail du revenu, et, en ce sens, il peut être le virus qui va détruire la société capitaliste. Démonstration.

Le K, le capitalisme, est fondé sur l’appropriation, la rivalité, l’accumulation, l’échange qui enrichit. Mais au cœur de ce carré maléfique, propriété, rivalité, accumulation, échange, il y a un noyau d’énergie : le travail salarié. Le travail subi. Le travail qui fait de l’argent qui fait du travail. Or le facteur décisif de l’accumulation n’est plus la matière première, mais le capital humain, le travail qualifié si l’on préfère. D’où vient ce travail qualifié ? De la culture accumulée par l’humanité, d’Homère à Einstein, en passant par qui vous voudrez : Lavoisier, Alphonse Allais, Pierre Dac, Alexander Fleming, Picasso… Chaque être à sa naissance est héritier de cette culture. Héritier d’une sorte de rente culturelle, comme la bonne terre ou la forêt peuvent être une rente pour l’agriculteur.

Philosophiquement, il est tout à fait légitime de partager cette rente : les économistes partisans du RME l’estiment, en France, à 15 % du PIB. Autrement dit, 85 % du PIB vient de l’ingéniosité des Français en 2013, et 15 % de celle qu’ils ont héritée (ce qui peut paraître faible, mais admettons). Ces 15% sont un intérêt sur le capital humain accumulé de génération en génération. 15% du PIB distribué à tout Français, riche ou pauvre, équivaut grosso modo à 400 euros par mois. À vie. Avec ces 400 euros, tu fais ce que tu veux : tu travailles, tu ne travailles pas, tu travailles à mi-temps. Typiquement, la retraite par répartition est un revenu minimum d’existence (une allocation universelle) — elle est versée sans contrepartie. Dans une société où les machines remplacent de plus en plus fréquemment les hommes (les caissières, pilotes d’avion, conducteurs de tram ou de métro, etc., n’ont aucune raison d’être), le RME se justifie aussi par le fait qu’un volume croissant de richesse est produit par un volume décroissant de travail.

Un volume croissant de richesse est produit par un volume décroissant de travail

Le hic, c’est que le travail marchand, le salariat, joue indiscutablement un rôle socialisant. L’usine sociale, même s’il ne fait pas bon y travailler. André Gorz a longtemps été opposé au RME au nom de la socialisation par le travail. C’est pourquoi le RME ne doit pas exclure le travail, mais peut s’y ajouter. Typiquement, le bon contrat de travail, le contrat de travail d’avenir, est celui d’intermittent du spectacle (oui, je sais, les abus, les stars qui en profitent, etc. : mais toujours et partout il y a des passagers clandestins). L’intermittent fait des allers-retours entre travail et loisirs et, lorsqu’il travaille, il est dans le domaine de la culture, ce qui n’est pas désagréable.

Le RME se justifie aussi parce que tout être humain possède un droit sur l’eau, l’éducation, la santé. Il est en radicale opposition philosophique avec le RSA. Car le A exige un échange d’activité. Les libéraux pensent que le RME va créer une classe de parasites au détriment des «vrais actifs». Probablement pas. On trouvera toujours des alcooliques du travail servile. Mais le RME, en coupant le revenu du travail servile, enfonce un coin dans le béton capitaliste : enfin on peut vivre sans travailler. Vivre sans travailler fait toute la noblesse de la retraite — sauf que la vieillesse accompagne assez vite la retraite ; mieux vaut être un jeune noble qu’un vieux noble.

Certes, le RME exige une société altruiste, plutôt frugale et intelligente. Pas sûr qu’elle soit si loin… de gré ou de force !

Bernard Maris

 

 

 

 

J'me présente je m'appelle....

Source : http://www.lesurbainsdeminuit.fr/coups-de-coeur-et-autres...

PUBLIÉ LE 31/03/2014 à 16 PAR JACQUES SCHAELLER

Je m'appelle Jacques, mais vous pouvez m'appeler Mohamed, si ça vous fait plaisir !

Ceci est la réponse que je fais à qui me demande mon prénom et s'étonne de trouver un prénom si "français" sur ma gueule d’Arabe…

C'est à se dire que nous avons un problème profond avec la notion d'étranger dans notre pays. "Non mais sérieusement c'est quoi ton vrai prénom ?", " Tu as honte de tes origines ?"… Honte de mes origines ?? Lesquelles ? J'ai du sang français (alsacien, auvergnat), marocain, allemand, algérien (Algérie "française"), espagnol, italien… Et toi tu as honte d'être con ? Tes ancêtres se reproduisent entre frères et soeurs depuis plusieurs générations ?? 
Je suis las ! Las de devoir m'excuser de ne pas rentrer dans la petite case où certains regards obtus aimeraient me faire entrer. 
Las de devoir décliner mon identité comme à un contrôle de police… Ou comme un chien doit donner la patte… 
Je suis fier d'être un bâtard, tant pis si cela fait de moi un étranger dans mon pays.

Au vu des résultats des dernières élections municipales et de cette montée de l'extrême droite, je me questionne… À qui la faute ? À la politique du bonnet blanc, blanc bonnet ? Aux abstentionnistes ? À tous ceux qui n'ont pour opinion politique, que leur haine, leurs frustrations et ne militent que pour leurs propres petits intérêts ? À la "crise" ? Au Pôle emploi ? Au chansons de Khaled ? À la bêtise… (si on s'accorde à dire que la bêtise est humaine, les français semblent devenir de plus en plus humains…) Quel dommage qu'ils ne fassent pas front contre l'invasion extraterrestre, plutôt que de faire "Front National"…

Je n'ai pas honte de mes origines, j'ai honte d'être amalgamé à une bande de bas-du-front, qui donnent de mon pays une bien vilaine image.

Sir cé j'y vous laisse j'y dois priparer li pigeot pour rentrer au bled, même si j'y connais pas li bled… Comme on dit chez moi : "couscous loukoum kebap kebab harissa harissa !!" 

Bonjour chez vous.
Ja… Mohamed