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29/09/2008

Chroniques du hamac, par JL Millet

Art de lettres, art de l’être ?
 
D’entre deux chênes de Létou sort l’Universel par le miracle d’un hamac filet orange vif.
 
Hamac moyen de transports, comme l’on dirait transports amoureux car tout ici est cris du corps et du cœur…
 
Hamac bouée ou amer selon les conditions de navigation sur la mer intérieure…
 
Hamac huis sur l’ailleurs, une manière de stargate ou de machine à remonter – et descendre – le temps, mais ici nulle ufologie, nulle fiction scientiste, juste le vrai …
 
Hamac matrice enfin et surtout peut-être, car lieu de retour intra-utérin de l’enfant vers la mère,
la génitrice certes pour mieux en exorciser le souvenir, mais surtout – oh ! oui - pour revenir au Père trop tôt disparu, dans l’espoir d’une re-naissance…
mais aussi, et là, d’évidence,
la Mère Nature dans un besoin viscéral, vital de fusion chamanique…
 
On retrouve ainsi dans les Chroniques du Hamac les trois voies chères à Cathy Garcia, tressées, indémêlables : 
·        la relation à soi et aux autres,
·        la relation à la déshérence du monde contemporain et
·        la relation à l’Univers.
 
Voies de méditation, de progression, d‘amélioration,  pour une marche toujours douloureuse mais aujourd’hui assagie             vers le bonheur, simplement.
 
Et, prodige (?) , il sort du hamac de la ‘’femme-chamane’’ une poésie vive et belle comme un rai de lumière sorti d’entre des feuilles aux couleurs de l’automne, poésie douce ou piquante, rêveuse ou coléreuse, toujours humaine, dans une langue limpide.
 
Amas cordés du quotidien, Hamac hors des sentiers courus, Âme accordée à la vraie vie
 
jlmi  septembre 2008

06/09/2008

Nouveau recueil : CHRONIQUES DU HAMAC

 

couverture.jpg

 

Préambule

(extraits)



*



« hamac hamac

        haut lieu de méditation…
»

C.G.



L’écriture est le chemin qui me conduit aux hommes.  Je comprends mieux ce
qu’ils écrivent que ce qu’ils disent.


C.G.



     Avoir dit une première fois mon admiration absolue pour la poésie de
Cathy Garcia, était sans doute on ne peut plus naturel : sous le choc de la
lecture de Salines, dans l’émotion de la découverte de sa façon de dire l’être
au monde, si proche de mon sentiment profond, dans la grâce et la violence
alternées d’un ruisseau des sous-bois que l’ondée peut changer en torrent,
pouvais-je ne pas vibrer ? Mais par ailleurs m’étais-je assez contenu comme
il se doit dans une première approche ?  Avais-je pris une suffisante
distance de vision ? Avais-je bien chaussé mes lunettes objectivantes ?

     J’avoue que non… j’avoue que je vais récidiver, me laisser emporter par
cet élan d’empathie profonde où je me plais bien mieux que dans la réticence
et la contorsion critiques. Et pourquoi, en fait, ferais-je la fine bouche à
lire et relire ces Chroniques du hamac, où Cathy Garcia confirme ce qui est
mieux que son talent, une touche reconnaissable comme la possède un peintre,
la sonorité singulière de son orchestre de chambre, son intelligence des
choses passée au crible d’une sensibilité fine mais dépourvue de toute
afféterie, sa sensibilité toute tendue vers la connaissance de soi-même et
du monde, et se mesurant à soi dans cette quête essentielle comme l’athlète
garde mesure dans son effort pour aller loin, pour ne pas s’épuiser avant la
fin de la course. Tout cela, comme l’évidence même de la lumière et de l’ombre,
traverse ces Chroniques du hamac à la manière de l’éclair blessant le ciel
avant de lui rendre son bleu pur, ses nuages, sa paix douce, ou de le
plonger dans la tourmente et l’ombre.

     Cette poésie est juste. Je veux dire que dans chacun de ses « sujets »
et registres, elle ne quitte jamais son cap ni ne dérape dans la fausse note
et l’inaudible, dans cet illisible que, sous les formes de l’hermétisme du
moi envahissant, de l’obscurité et de l’abstraction recherchées pour
elles-mêmes, lui ont donné la plupart des faux poètes et vrais cuistres de
la seconde moitié du XXe siècle.



(…)     C’est ce que j’appelle une poésie « juste ». Juste dans sa cohérence
profonde, juste par la lecture loyale (originelle, sans calculs de pôôhèèète
!) qu’elle propose d’elle-même.

     Vouant, comme dans Salines, un culte ouvert, solaire à la célébration
des sens et du monde, ces Chroniques cependant rendent un dû plus marqué,
non pas à l’inquiétude de l’être jeté dans le temps et l’espace, mais à l’humain
et à son indéchiffrable trajectoire, à cette si difficile confrontation de l’homme
avec lui-même, face à lui-même ou à l’autre.

(…)

     Poésie juste, disais-je… Poésie d’un sens total, pourrais-je dire aussi
bien, qui n’envisage pas le « moi » sans le « toi », sans le  « lui » ni le
« elle »…  Ni les hommes sans le monde, sans les formes du monde…  Ni l’inhumain
sans le souhait de l’humain… Y aurait-il, s’il en était autrement, cette
conscience d’un « ordre antédiluvien », ce désir du retour à « un immense
jardin », tout ce que je lis comme haute cohérence du Poème.

      Ce Poème qu’entreprend d’écrire Cathy Garcia n’est ni de contingence,
ni de circonstance. Il est grand comme sa vie. Il va comme elle marche, il
avance dans ses pas.



Michel Host

16 / IV / 2008





Sera présenté le mardi 16 septembre à 20h30

au Garage Donadieu à Cahors

par Les Orteils papillons



Une lecture en suspension…

 

 

BON DE COMMANDE

Le recueil sera disponible à partir du 15 septembre 2008

 

 

 

NOM :

Prénom :

Adresse :

 

 

 

 

 

 

 

 

CHRONIQUES DU HAMAC

Éd. à tire d’ailes (autoédition), 2008, 96 pages,

Préambule de Michel Host

14 €

 

Frais de port : 2 euros



Extraits :

 

Le hamac est à l’ombre

 

 

 

alors je le trompe

avec la terrasse

où le soleil goguenard

se prélasse

 

poète artiste

dénomination

une forme

d’incarcération

 

un être humain

est artiste poète créateur

et toujours con

bien plus que la lune

qui baigne dans le houblon

 

c’est l’automne

la poésie vole

c’est écrit partout

dans les cahiers d’école

 

la poésie

poudre de craie écrasée

auréole d’encre crotte de nez

a des tâches de rousseur

sur le cul et sur le cœur

 

la poésie il y en a qui l’écrivent

d’autres la peignent

en font des films

des sculptures

des musiques

 

d’autres n’en font rien

la dégustent simplement

 

la plupart oublient de la vivre

 

Hamac

 

 

 

envers et contre

ciel de poix

 

le soleil a fait le mur

sérénité bouillonnement

une soupe

avec quelques morceaux

de poésie dedans

 

les feuilles de certains chênes

sont criblées de rouille

l’automne tire à vue

mais nous endort tendrement                          

 

vivre en société

étonnant jeu de rôles

réussir chacun à la perfection

n’y a-t-il pas une autre voie ?

plus globale harmonieuse

ronde et riche ?

 

connectés

nous voilà connectés

au-delà de l’imagination

le mental ouvre des portes

en toutes directions

jusqu’aux plus inconcevables

 

mais le corps l’animal

trépigne fabrique

de la maladie

 

l’en-saignement

 

le froid me jette à bas

du hamac

 

 

 

Façon naturelle d’être, le hamac est une philosophie.

 

 

 

Les oiseaux s’approchent, son balancement est en harmonie avec la terre.

 

Je ne parle pas parce que j’ai été muselée il y a si longtemps.

J’écris parce que je suis en prison, il n’y a rien de grand ni de beau là-dedans.

Il n’y a qu’une nécessité impérieuse, irrépressible.

 

Fou : un sage en devenir ?

 

Sage : toujours en danger de devenir fou.