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30/08/2019

Avis de double parution : Pandémonium II et Toboggan de velours

 

Comme une vaillante petite tailleuse de livres, je vous en sors deux d’un coup ! Et c’est dans la posture du grand écart que je fais moi aussi ma rentrée littéraire, le 1er septembre, avec deux livres aux antipodes l’un de l’autre : un dur et un doux, un noir et un lumineux, un grave et un léger, un engagé enragé et un tout délicieux sans danger pour le lecteur, ce qui n’empêche l’humour dans le premier avec les superbes illustrations originales de Joaquim Hock et de la profondeur dans la légèreté du second : toutes ces nuances humaines.

 

Voici donc Pandémonium II

 

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Pandémonium II fait suite à Pandémonium I et il est dédié à mon tout premier et très regretté éditeur, Marcel Chinonis, qui avait publié ce tout premier livre en 2001. Il est illustré par Joaquim Hock, un complice de la première heure également, Illustre Illustrateur Attitré de ma revue Nouveaux Délits pendant des années, illustrateur également de mon Jardin du causse (à tire d’ailes, 2004) et des Poèmes follets & chansons follettes pour grands petits et petits grands (Nouveaux Délits, 2013).

 

« mais ce que nous n'avions pas prévu
c'était l'immense vague des bas-fonds
toute la misère accumulée
en strates et dératés
toutes les injustices
et nos impunités
rois du monde nous étions
à faire péter le bouchon
de nos magnums de pétrole »

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Édité et imprimé par l’auteur

sur papier 100 % recyclé

 

Illustrations en nb de Joaquim Hock

 

Format 14,8 x 21 cm

48 pages agrafées

 

12 € + port

 

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et Toboggan de velours !

 

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Toboggan de velours comme son nom l’indique vous invite à vous laisser glisser les yeux bandés. Poèmes d’atmosphère,  douceur, magie, mystère et quelques piquants soyeux d’impertinence.

 

 

« Glissade vers la nuit

ses rivages de velours

son écrin de pluie

toute chaude d'amour

se saisir de la chair

y sculpter le plaisir

descendre vers la mer

abreuver son désir

et rejoindre l'Éther »

 

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Édité et imprimé par l’auteur

sur papier 100 % recyclé

 

illustrations en couleur de l’auteur 

 

Format 10,5 x 20,5 cm

32 pages agrafées

 

10 € + port

 

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Frais de port : 2 € par livre.

Si vous commandez les deux en même temps : 3,50 €

 

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Et le monde devint silencieux - Comment l'agrochimie a détruit les insectes de Stéphane Foucard

 

 

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Date de parution 29/08/2019 aux éd. du Seuil
20.00 € TTC
336 pages

 

 

Comment l’industrie des pesticides a orchestre? Le plus grand désastre écologique du début du XXIe siècle.

 

Souvenez-vous de la route des vacances. Il y a seulement vingt-cinq ans, il était impossible de traverser le pays en voiture sans s’arrêter pour éclaircir le pare-brise, où des myriades d’insectes s’écrasaient. Cette vie bourdonnante s’est comme évaporée.

Depuis le début des années 2000, les géants de l’agrochimie ont installé l’idée que la disparition des insectes était une énigme. Cette conjonction mystérieuse serait due à de multiples facteurs, tous mis sur un pied d’égalité : destruction des habitats, maladies, espèces invasives, éclairage nocturne, mauvaises pratiques apicoles, changement climatique…

 

En réalité, la cause dominante de ce désastre est l’usage massif des pesticides néonicotinoïdes. Depuis leur introduction dans les années 1990, les trois quarts de la quantité d’insectes volants ont disparu des campagnes d’Europe occidentale.

 

Ce livre montre comment les firmes agrochimiques ont rendu possible cette catastrophe, en truquant le débat public par l’instrumentalisation de la science, de la réglementation et de l’expertise. Voici le récit complet et précis de l’enchaînement de ces manipulations, les raisons de ce scandale.

 

Stéphane Foucart est journaliste au Monde, où il couvre les sciences de l’environnement. Il a été lauréat, en 2018 avec Stéphane Horel, de l’European Press Prize, catégorie « investigation ».

 

 

 

 

19/08/2019

Tout est provisoire même le titre de Mix ô ma prose

Cactus Inébranlable, coll. Les p’tits cactus # 49

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2019. 80 pages, 9 €.

 

 

« Être fier d’aller de l’avant,

Debout sur un tapis roulant »

 

 

En voilà un drôle de zèbre (clin d’œil à ceux qui se reconnaîtront) ce Mix ô ma prose ! Son Tout est provisoire même le titre est un vrai festin, un concentré de nourriture aussi délicieuse que corrosive, le lecteur n’en fera cependant pas indigestion car le plat est drôlement bien équilibré. Avec intelligence, justesse, une lucidité à vif et une ironie salvatrice, l’auteur qui n’aime pas signer de son nom, pose des pensées qui claquent, des mots kits de survie dans un monde carré à sens unique où l’impératif d’avoir, de réussir, mentir, gonfler, tricher, paraître mieux pour gagner du creux, assomment toute tentative de réelle humanité.

 

« Je voulais être,

Je me suis fait avoir. »

 

Et savoir exprimer l’essentiel en deux phrases, c’est un art.

 

« Entre moi et le bleu du ciel,

Le langage institutionnel. »

 

Tout est provisoire même le titre est une sorte de pense pas bête libert’air qui sans se prendre au sérieux, ni donner de leçons à personne, creuse des issues de secours vers des cieux plus sauvages, plus authentiques, vers la liberté d’être soi envers et avec tout en échappant aux injonctions de l’artifice.

 

« Connaissant la musique,

Je reste hors de portée. »

 

« De nos jours,

Réfléchir,

C’est refléter

Ce qui est proposé. »

 

« La nature enfin dominée,

Belle et triste comme un herbier. »

 

« Tout est cher,

Même la réalité a augmenté. »

 

« C’est vous qui composez votre menu,

Et c’est comme cela qu’ils nous ont eus. »

 

« Avoir un cœur de pierre

Pour faire carrière. »

 

Mais l’auteur, s’il pense que son nom n’a pas d’importance, ne se cache pas tant que ça : maniant l’humour sans céder à la facilité, il s’expose au contraire, se dénude, dans sa fragilité, son handicap à la normalité et ses « rêves savonnettes ».

 

« Si je devais résumer ma vie :

Tant pis ! »

 

« J’ai pris de la mort avec sursis. »

 

« Avec la société d’aujourd’hui,

J’ai des rapports non consentis. »

 

« Ma vie parmi les hommes :

Syndrome de Stockholm. »

 

« Pas évident,

quand nos centres d’intérêt

Sont à la marge. »

 

« Mes utopies

Sur un bûcher

Sont accusées

De sorcellerie. »

 

« Depuis le temps que la lutte est finale... »

 

« Je me suis coupé de la société

Et la plaie ne s’est jamais refermée. »

 

 

Si vains les efforts pour « en être ».

 

« L’ego gonflé à bloc

Pour aller en soirée

Tenter de s’éclater. »

 

« Toujours à fond,

Mais en surface. »

 

« Merde, le fond de ma pensée est percé ! »

 

« Miroir, miroir, mon beau miroir,

Suis-je le plus rebelle ? »

 

« Suis-je négatif parce que j’ai refusé

d’être un cliché ? »

 

« Je reste à l’écart

Et il se creuse. »

 

 

Comme il le dit lui-même, Mix ô ma prose fait

«  de la poésie

Par souci d’intégrité

Car c’est bien connu,

Elle ne se vend pas. »

 

« Pour être précis,

La formule exacte est :

Poète autotorturé »

 

 

Mais le poète a pris l’option linguistique pour mettre à jour nos tics de langage.

 

« Ah des tics !

J’ai eu peur, j’avais compris

"d’éthique" ! »

 

 

« J’ai beau lécher les vitrines,

Aucune trace de cyprine. »

 

 

« Et pour une fois

Qu’il y a quelque chose de gratuit

c’est la méchanceté »

 

 

«  Ainsi les publicités pourraient être

mensongères ? »

 

 

«  Au lieu de la campagne

C’est la ville qu’on devrait battre. »

 

 

Il gratte le vernis qui recouvre nos mots pour nous faire entendre ce qui est vraiment dit :

 

 

« Même pour la lecture,

Ils nous ont foutu des grilles. »

 

 

« Même le respect

Il faut le forcer. »

 

 

« Avec tous ces profils,

On ne se regarde plus en face. »

 

 

« Quand on aime, on ne compte pas

Mais on se calcule. »

 

 

« Les décisions sont si lourdes

Qu’il nous faut un porte-parole. »

 

 

« Je ne connais pas le prix de la vie,

Mais il m’a tout l’air soldé ces temps-ci. »

 

 

« On a plus de compassion pour les batteries ;

Quand elles sont faibles, on les recharge. »

 

 

« Sinon pour la prise de conscience,

C’était le bon voltage ? »

 

 

« Ne dites pas que l’on va droit dans le mur ;

Faites comme tout le monde, dites futur. »

 

 

Il dévoile l’absurde dont nos cécités quotidiennes camouflent l’évidence.

 

 

« À part l’épargne,

Y’a quoi comme plan ? »

 

 

« Rien ne marche,

Tout fonctionne. »

 

 

« Même nos codes se barrent. »

 

 

« Le plus inquiétant

C’est que tout soit normal. »

 

 

« Tellement intégré

Que j’ai disparu. »

 

 

« Il y a un scénario à la base

Ou c’est improvisé ? »

 

 

« Putain les gens,

Merde, quoi !

Ça se voit !!! »

 

 

Tout est provisoire même le titre est un petit shoot qui devrait être remboursé par la Sécu :

 

« Bien sûr que l’on a progressé ;

Au départ, il y avait un point

Et on a une ligne à l’arrivée. »

 

« Franchement, Dieu n’est pas si con

Aucune enquête de satisfaction. »

 

 

Petite mais efficace piqûre de rappel pour temps sombre : tant qu’il y a de l’humour, il y a encore une chance pour qu’il y ait de la vie, de la vraie, vivante, impertinente qui se glisse en douce sous des plumes de poètes, là où elle sait qu’elle sera respectée, protégée.

 

 

Cathy Garcia

 

 mix-o-ma-prose-par-morgan-prudhomme.jpgDerrière Mix ô ma prose se cache Olivier Boyron, un Viennois d’origine qui a eu le privilège de grandir dans la « vallée de la mort ». Malgré un cadre apaisant et propice au recueillement, il peine à s’adapter au monde qui l’encercle. Pour lui, le chaos n’est déjà plus une théorie mais une réalité dont il dépassera la friction au travers de nombreuses expériences : écriture, dessins, peintures, théâtre de rue… Mix ô ma prose, lui, nait en 2002 d’une rencontre avec le slam dont il devient un des pionniers en Rhône-Alpes avec La Section lyonnaise des Amasseurs de Mots et Les Polysémiques, association qu’il fonde à la même période. En 2006 il co-fonde La Tribut du Verbe, une compagnie de slam poésie qui propose toujours spectacles et performances. En 2016 Les Polysémiques rajoutent une branche éditions à leurs activités, il en devient le responsable d’éditions. Malgré tout, toujours mal à l’aise avec les conventions, il stoppera net sa déjà courte bio.

 

 

 

 

18/08/2019

Un cadre d’HSBC démissionne publiquement avec une lettre ouverte à l’humanité

 
« Je prends en ce jour la décision de démissionner publiquement à travers cette lettre ouverte ! »Jérémy Désir est un « quant », un mot utilisé dans le milieu de la finance pour désigner un analyste quantitatif. Toujours pas clair ? Les quants, ce sont des ingénieurs spécialisés dans l’application de méthodes mathématiques et statistiques de haut vol à des problèmes de gestion financière. Vulgairement : maîtriser les chiffres pour maximiser les profits. Hier encore, l’homme travaillait au siège de la banque HSBC au département des risques, une position prestigieuse dans le milieu de la finance.

 

Mais voilà, le décalage entre la réalité de la crise écologique et les objectifs de l’entreprise et du milieu financier en général était devenu trop lourd que pour être humainement supportable. Dans sa lettre, il dénonce la passivité grossièrement déguisée de son employeur, HSBC. Il accuse de l’intérieur les manœuvres des puissances financières pour « maintenir cet obscurantisme capitaliste meurtrier ».

Mais il ne s’arrête pas là. L’expert livre surtout un rapport de 50 pages décrivant l’inadéquation criante de la réponse des banques à la crise climatique et ce pourquoi on ne sauvera plus l’humanité en préservant le statut quo.


Un document important qu’il avait précédemment remis à sa hiérarchie, sans effet. L’employé a donc décidé de rendre ce rapport disponible en téléchargement libre. On y trouve « un condensé de faits et d’analyses indiscutables sur l’urgence de notre nécessité d’agir drastiquement avec courage » selon ses mots. Une véritable mine d’or d’informations et surtout une critique systémique des institutions invitant à un changement profond de civilisation et de ses structures économiques dévastatrices.

Ce lundi 29 Juillet 2019, le jour du dépassement mondial, Jérémy Désir prenait donc la décision de démissionner publiquement. Voici sa « Lettre ouverte à l’humanité » telle qu’il nous la livre.



Lettre ouverte à l’humanité


Le capitalisme est mort. Et bien que ces terres encore vierges sur le point d’être broyées, que ces vies encore fragiles sur le point d’être noyées, ne verront peut-être jamais éclore leur lendemain, le capitalisme est bel et bien mort dans son essence, en tant que concept et force structurante de nos affects. Plus vite rendrons-nous les armes avec humilité devant cette incontournable réalité, plus densément la vie dans sa diversité aura de chances de se régénérer. La démonstration ? Bien entendu, l’essor du capitalisme est indissociable des premières formes d’échange mondialisé, dont la plus marquante fut l’esclavage professionnalisé du commerce triangulaire entre l’Europe, les côtes d’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Le capitalisme s’est ensuite imposé comme structure dominante de nos civilisations avec la Révolution Industrielle. Les conceptions économiques, ou courants idéologiques, qui l’ont théorisé se sont exprimés en 1776 avec la Richesse des Nations d’Adam Smith, acte intellectuel fondateur du libéralisme. La « main invisible » y est postulée comme « mécanisme d’autorégulation induit par la rencontre d’une offre et d’une demande sur des marchés décentralisés », et où le point aveugle de l’œuvre tient dans l’omission de l’esclavage, quand bien même ce soit la source principale d’enrichissement des marchands de Glasgow chez qui le professeur Smith vient apprendre l’essentiel de ce qu’il sait en économie. Ce qui fait écrire à Gaël Giraud qu’«autrement dit, la « main invisible » est une main de couleur noire, restée invisible aux yeux de l’analyste « éclairé » que fut Smith.»

Depuis lors, le capitalisme et ses différents courants de pensée libérale, s’est reposé sur trois piliers fortement inter-dépendants :

La propriété privée, notamment des moyens de production;
Le libre échange sur des marchés;
La concurrence libre et non faussée.
Des siècles durant, de Proudhon à Makhno, en passant par Pelloutier ou Ferrer, à la fois créateurs de concepts et de pratiques de solidarité, de réciprocité et de complémentarité, c’est depuis les rangs des libertaires, artisans de la désobéissance civile jusqu’aux luttes révolutionnaires, que se sont dessinés les premières critiques radicales du capitalisme, et arrachées avec violence les premières revendications sociales d’une société humaine plus juste. Ces artisans de la dénonciation et de la destruction méthodiques du capitalisme sont héroïques à plusieurs égards, mais se distinguent d’après moi pour l’avant-gardisme presqu’exclusivement intuitif de leur résistance contre ce système d’oppression totalitaire.

Aujourd’hui, les crises écologiques et climatiques sans précédent affrontées par le vivant, dont l’humanité, ont été modélisées, étudiées et confirmées depuis près de 50 ans. L’état le plus avancé de la recherche scientifique est capable de lire cette altération durable de notre planète dans l’atmosphère, dans les sédiments, dans les roches et dans les glaces. Pour la première fois dans son histoire, l’homme est en mesure de connaître avec une unanimité internationale les causes précises de sa proche extinction, mais aussi les trajectoires à suivre drastiquement s’il veut l’éviter. En Novembre 2018, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), a publié un rapport spécial sur les effets du réchauffement de la planète de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels et les voies d’émission de gaz à effet de serre (GES) connexes, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts visant à éliminer la pauvreté. Ce rapport répond à l’invitation des 195 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), contenue dans la décision de la 21e Conférence des Parties (COP 21) pour adopter l’Accord de Paris signé en Décembre 2015.

Les recommandations de ce dernier rapport sont saisissantes, presque révolutionnaires, pour quiconque prenant la peine d’en comprendre les conséquences, malgré des tournures suffisamment policées pour être reprises par toutes les plus hautes instances du capitalisme, au premier rang desquelles se trouvent les banques. C’est à cet instant que s’est figée la contradiction dont elles ne pourront plus sortir, car enfermées dans un contexte de neutralité des émissions totales de CO2 d’ici 2050 auquel elles ont officiellement adhéré:

« D.7.1. Des partenariats impliquant des acteurs non étatiques publics et privés, des investisseurs institutionnels, le système bancaire, la société civile et les institutions scientifiques faciliteraient les actions et les réponses permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (très grande confiance). »
En 2014, le GIEC écrivait déjà dans ses recommandations que:

« L’atténuation efficace du changement climatique ne sera pas atteinte si chaque agent (individu, institution ou pays) agit indépendamment dans son propre intérêt égoïste (voir Coopération internationale et échange de droits d’émission), ce qui suggère la nécessité d’une action collective. »
Les révolutions conceptuelles du GIEC que l’on peut déduire sont doubles: (1) les sciences naturelles peuvent et doivent produire des recommandations aux dimensions sociale et humaine, en se basant sur ses constats physiquement mesurables (2) le partenariat et l’action collective, nécessaires à un très haut degré de confiance par la communauté scientifique internationale, sont incompatibles avec le troisième pilier du capitalisme: la compétition libre et non-faussée. Déroger à cette règle est explicitement illicite dans le secteur bancaire alors que le GIEC suggère à demi-mot son abolition immédiate via une coopération internationale. Le récent Network for Greening the Financial System (NGFS) faisant suite au « One Planet Summit », regroupant superviseurs financiers et banques centrales afin d’accompagner le secteur dans une transition compatible avec l’Accord de Paris, n’en suggère pas moins dans ses Recommandations d’Avril 2019.

Toujours en termes de réponses institutionnelles, c’est quelques semaines avant la COP 21, en Septembre 2015, que Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre déclare que « le changement climatique menacera la résilience financière et la prospérité à long terme. Bien qu’il soit encore temps d’agir, la fenêtre d’opportunité est limitée et se rétrécit […] Nous aurons besoin de la collaboration du marché afin de maximiser leur impact ». Il annoncera également dans ce discours fondateur ambitionnant de « briser la tragédie de l’horizon », la création future d’un groupe dirigé par l’industrie : Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). Ce groupe de travail, présidé par Michael R. Bloomberg, a pour but d’entreprendre « une évaluation coordonnée de ce qui constitue une divulgation efficiente et efficace, et concevoir un ensemble de recommandations pour la divulgation financière volontaire des risques climatiques par les entreprises.» Dans leurs recommandations de Juin 2017, une seule métrique quantitative d’intérêt est suggérée de leur part et mise au coeur de leur schéma de divulgation des risques climatiques: l’émission de GES et l’empreinte carbone.

Deux ans plus tard, en Juillet 2019, le TCFD admet le terrible aveu d’impuissance que « compte tenu des changements urgents et sans précédent nécessaires pour l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris, le Groupe de travail est préoccupé par le fait qu’un nombre insuffisant d’entreprises divulguent de l’information sur les risques et les possibilités liés au climat. » Ceci était entièrement prévisible étant donné l’absence alarmante d’une quelconque forme de sanction légale ou économique dans ces initiatives endogames, complaisantes et basées sur le volontariat. C’est aussi avec la plus grande décontraction que ce rapport nous renvoie à un autre rédigé par les Nation Unis, où l’on apprend que « les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent culminer d’ici 2020 et diminuer rapidement par la suite pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C […]. Cependant, sur la base des politiques et engagements actuels,  » les émissions mondiales ne devraient même pas culminer d’ici 2030, et encore moins d’ici 2020.  » »

Ainsi, les seules institutions légitimes pour accompagner les plus hautes instances d’un « capitalisme devenu fou » dans des contraintes éco responsables sont impuissantes devant un secteur privé incontrôlable et hostile aux moindres formes de régulation. Pourquoi une telle réticence de la part des banques et des plus grandes multinationales cotées à ne serait-ce que traquer leurs émissions de GES, et donc l’impact carbone de leur bilans financiers ? Car aucune de ces firmes ne tient à dévoiler publiquement la contre-partie meurtrière pour la Terre et les Hommes de leurs profits et valorisations toujours plus déconnectées de toute réalité physique. En outre, cela donnerait une mesure indiscutable de la toxicité d’un libre-échange toujours plus énergivore, pourtant second pilier du capitalisme.

Concernant le premier pilier, sans doute le plus coriace à remettre en question tant il déchaîne les passions, y compris dans le camp de ceux que le capitalisme oppresse plus qu’il n’enrichit, la vacuité de ses justifications théoriques est progressivement mise en lumière par une approche énergétique de la croissance qui ne peut que tendre à se populariser. Une fois ce constat établit et les liens tissés par l’incompatibilité des deux autres piliers avec les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, même les idéologues les plus charismatiques ne pourront plus désigner la propriété privée comme autre chose qu’un vol. Un vol auprès des peuples qui font vivre ces biens communs et sont condamnés à n’en récolter qu’une fraction des bénéfices, mais aussi auprès des espèces vivantes dont l’extinction de masse en cours fera comprendre bien assez vite aux plus irresponsables et inconscients ce que leur manque signifie pour nos écosystèmes fragiles.

En d’autres termes, les trois piliers sur lesquels se sont appuyés le « progrès » de nos civilisations ont systématiquement occulté, volontairement ou non, la notion d’énergie primaire et humaine dans leurs chaînes de valeurs, les soumettant ce faisant à des arbitrages incontrôlables et dénaturés. L’économie, voulant pourtant se travestir en science naturelle et donc quasi indiscutable hors des cercles les plus savants, s’est permise d’omettre les sciences physiques de ses équations financières, et son ignorance crasse en fait payer le prix à la Terre de manière irréversible, ainsi qu’un reste d’une humanité, réduits à l’état de « déchets ».

J’en viens au but de cette lettre. Celui-ci passe par une brève description de mon parcours personnel.

En premier lieu concernant ma formation académique. Elle s’est formée autour des Mathématiques, de la classe préparatoire à la grande école d’ingénieur, aux Mines de Saint-Etienne. Après une première année de tronc commun, je prends l’option Data Science couplée à la spécialité Big Data en 2ème année, puis me dirige vers une 3ème année en double diplôme au « Master of Science in Risk Management and Financial Engineering » de l’Imperial College London.

L’ambition étant de devenir un analyste quantitatif, ou quant. Ces ingénieurs et chercheurs modélisent des problèmes financiers: du pricing de produits dérivés aux stratégies de trading, en passant par la gestion des risques. Décidant de vouloir pousser la fibre mathématique qui m’y avait conduit car partiellement déçu du contenu technique de ce master, je décidais après un deuxième stage en finance, de poursuivre mes études par l’une des meilleures formations en mathématiques financières: le M2 « Probabilité et Finance », co-habilité par l’UPMC et l’Ecole Polytechnique, à Paris-VI.

Trois ans plus tard, me voici à Londres, au siège de la banque HSBC, occupant depuis près d’un an le poste de quant dans le département des risques. J’y valide indépendamment les stratégies de trading algorithmiques élaborées par le front office, de la qualité des données à la gouvernance, en passant par les performances de l’algorithme. Après plusieurs mois d’exposition médiatique intense des crises sociales et écologiques de notre monde, je n’arrive plus à me contenter de ces maigres éparpillements bénévoles auxquels je croyais pourtant profondément. Cette tendance nouvelle de la « Data For Good » en partenariats avec ONG et charités, énième anesthésiant de bonne conscience sur une plaie gangrenée qu’on ignore, dont les acteurs les plus sincères ne remettent jamais en question les fondements aliénants de notre civilisation. Même la désobéissance civile aux méthodes jugées « radicales » d’Extinction Rebellion, à laquelle je pris partiellement part en Avril, n’y suffisaient évidemment plus. La passivité grossièrement déguisée de mon employeur pour faire face à ce désastre enfin médiatisé, qui plus est suivant la farce symbolique d’ un « état d’urgence climatique » décrété le 1er Mai par la Grande-Bretagne, a confirmé mes intuitions d’une impuissance passive et complaisante face au désastre en cours.

C’est pourquoi j’ai élaboré un rapport de 50 pages sur l’inadéquation criante de la réponse des banques à la crise climatique, ainsi que plusieurs recommendations, et l’ai transmis Lundi 15 Juillet, à mon chef d’équipe, docteur en physique et ancien trader quantitatif aujourd’hui superviseur de validation de modèles. Cet ultime condensé de faits et d’analyses indiscutables sur l’urgence de notre nécessité d’agir drastiquement avec courage, met également l’accent sur les réponses institutionnelles données par le secteur bancaire. Outre l’inefficacité et l’impuissance admises des mesures et structures élaborées par les régulateurs, superviseurs et banques centrales (TCFD – NGFS), ce sont les initiatives portées par HSBC, comme illustrative du secteur bancaire privé dans son ensemble, qui sont détaillées et soumises à leurs propres contradictions. Suite à une description méthodique de l’inadéquation des réponses du secteur bancaire et financier aux urgences climatiques de notre époque, les engagements recommandés par les trois instances les plus légitimes à en émettre (TCFD–NGFS–GIEC), théoriquement reconnus par les banques dans un cadre non contraignant qu’elles ont signé et par rapport auxquelles elles ne manquent pas de communiquer avec emphase, sont rappelés. Enfin, une hiérarchisation en trois étapes graduelles de faisabilité d’implémentation de ces recommandations est proposée selon des critères, cette fois-ci uniquement, personnels. Ces étapes consistent à: ENSEIGNER massivement – RECHERCHER abondamment – AGIR courageusement.

Production de pétrole dans le temps. Extrait du rapport.
Comme je m’en doutais, plusieurs jours après la remise de ce rapport, dont une majeure partie ne devrait être autre chose qu’un rappel pour des scientifiques, qui plus est, rattachés au système financier international, l’effet est très limité et nous n’en avons pas reparlé.

Je n’en attends pas plus de mon proche entretien avec l’un des plus hauts représentants de la banque, directeur mondial de la stratégie des risques et ayant participé de première main aux recommandations de la TCFD. Suite à ce cri d’alerte volontairement très dense, quantifié et documenté, afin de ne jeter aucun doute sur sa crédibilité, je pense qu’on s’excusera au mieux d’une forme d’impuissance devant la nécessité d’actions drastiques coordonnées, qu’on me montera au pire la direction de la sortie.

Je suis prêt à prendre ce risque et à ce qu’il fasse écho dans ma communauté.

Tout comme moi, la majorité des quant ou data scientist – deux titres auxquels je peux prétendre – pensent être très rationnels et guidés par la science. Nous ignorons pourtant déplorablement les alarmes retentissantes et toujours plus aigües de la communauté scientifique internationale. Et ce depuis des décennies. Par pudeur et humilité, les plus honnêtes d’entre nous pensions qu’il ne s’agissait pas de notre métier: « nous ne sommes pas économistes, nous ne devons pas nous engager sur les décisions de notre direction. » Et c’est précisément par ce trou de serrure que s’est envolée notre conscience. Si quelques doutes persistaient, notamment grâce aux millions investis par les plus hostiles aux conséquences d’une prise de conscience radicale de la crise écologique, ils sont aujourd’hui impossibles.

Encore une fois, je suis prêt à prendre le risque de confronter mon employeur à ses propres manquements, et d’en assumer les conséquences, tout en relayant l’absurdité de la situation au plus grand nombre via une version absolument non-violente de la propagande par le fait.

Nous voici aujourd’hui au jour du dépassement, estimé pour la première fois de sa création en Juillet: le Lundi 29 Juillet 2019, la consommation de ressources de l’humanité pour l’année dépasse la capacité de la Terre à régénérer ces ressources pour cette année-là.

Devant cette conspiration internationale des puissances financières pour maintenir cet obscurantisme capitaliste meurtrier et endormir la conscience de ses meilleures ressources intellectuelles devant les causes et conséquences de notre crise écologique et climatique, je prends en ce jour la décision de démissionner publiquement à travers cette lettre ouverte. Je suis incapable, sachant ce qui précède, de perpétrer ce même mensonge glaçant en regardant ma conscience dans les yeux, et cesse donc dès aujourd’hui de collaborer avec ce totalitarisme sanguinaire. Mes chers collègues, ceux qui me connaissent et seront plus directement menacés par les conséquences de mon action, j’espère que vous comprendrez que ce n’est absolument pas vos personnes auxquelles je cherche à nuire, mais bien ce carcan d’illusions qui nous broie.

J’invite également ma communauté de chercheurs et d’ingénieurs, principalement ceux travaillant dans les banques d’importance systémique, mais aussi chez les géants du numérique, ceux pour qui les sirènes de l’argent n’ont pas fini d’envoûter leur sens de l’éthique et leur amour des sciences, à déclarer une grève générale le Vendredi 2 Août 2019, à renouveler tant qu’une stratégie de coopération internationale n’est pas actée par leur employeur (se servir des trois étapes E–R–A du rapport précédemment mentionné comme base de discussions à étoffer par la suite).

J’invite aussi le plus grand nombre, convaincus de la nécessité vitale d’une résistance groupée et organisée contre ce système d’oppression tentaculaire qui est en guerre contre le vivant, à venir gonfler les rangs et les coeurs souillés par la propagande calomnieuse de nos derniers révolutionnaires, en initiant ou participant aux manifestations du Samedi 3 Août 2019. Le mouvement social des Gilets Jaunes sera peut-être la dernière manifestation d’ampleur dénonçant les crimes quotidiens et étouffés d’un système oligarchique, obscurantiste et oppressif pour la Terre et les Hommes.

Concernant le futur auquel j’aspire, et pour répondre par avance aux plus pauvres d’esprits qui croient sans doute qu’une révolte radicale et cohérente consisterait à fuir dans la nature avec l’optique d’auto-suffisance: je n’en ferai rien, pour le moment. Tout d’abord car comme l’indique Yves-Marie Abraham: « La « civilisation » n’a plus d’en-dehors où il serait possible de se réfugier. En outre, éco-communautés et « villages en transition » ne menacent absolument pas l’ordre en place. Ils lui laissent le champ libre et risquent même de contribuer à le renforcer en participant à la revitalisation économique des campagnes qu’il a dévastées. » Et deuxièmement car en tant que scientifique conscient de l’état de notre monde, fort d’un bagage cognitif et culturel capable de déconstruire méthodiquement le monstre que nos illusions de croissance infinie a nourri, je pense avoir une utilité au sein des derniers bastions de résistance disponibles dans notre civilisation: l’éducation et la recherche; plus précisément via l’activisme scientifique oeuvrant à une société humaine post-carbone. Le seul phare de portée internationale dans la nuit des appétits narcissiques de notre civilisation moderne est représenté par le GIEC.

C’est aussi pourquoi je tiens à demander ici solennellement au GIEC, l’examen de ma candidature à leurs travaux, notamment concernant la revue de l’état de l’art scientifique sur l’adaptation du secteur financier à un monde neutre en carbone d’ici 2050. Je souhaiterai si possible conduire ma contribution depuis l’Ecole des Mines de Saint-Etienne où la composante humaine de notre expérience étudiante a su perduré bon gré mal gré face au productivisme expansionniste de nos consœurs parisiennes. Mes convictions sont claires et évidement clivantes – au début, car l’objectif final est bien de coopérer malgré les réticences musclées de ceux qui n’ont rien à y gagner –, à l’image d’une lecture littérale de vos recommandations, que je n’ai fais que vouloir mettre en lumière de mon mieux. Mon éthique me faisant renoncer à un secteur bien plus lucratif et socialement respecté que celui d’enseignant-chercheur, j’espère vous convaincre que malgré ma prise de position, je n’aurai de cesse d’appliquer les plus hauts standards de rigueur que vous préconisez.

À ma mère que j’aime et qui nous a quitté trop tôt. Cela fera un an le Dimanche 4 Août 2019 à midi. Ce courage, aujourd’hui, vient de toi.

– Jérémy Desir-Weber

 

Lien vers le rapport : https://www.fichier-pdf.fr/2019/07/29/meschersamis/

 

 

 

 

 

Cocktail toxique de Barbara Demeneix


9782738140067.jpgComment les perturbateurs endocriniens empoisonnent notre cerveau

Tous les jours, notre organisme absorbe et emmagasine une quantité croissante de polluants chimiques provenant de notre environnement.

Ces produits toxiques ont des conséquences néfastes sur notre cerveau et sur celui de nos enfants dès leur conception.

Pesticides, plastifiants, désinfectants, retardateurs de flamme, agents tensio-actifs, filtres UV : ces polluants omniprésents contribuent non seulement à la multiplication alarmante des troubles neurologiques et des difficultés d’apprentissage, mais ils pourraient bien, dans un futur plus ou moins proche, être à l’origine d’une baisse globale des performances cognitives chez l’être humain – une première dans l’histoire de l’humanité.

Face à ce bilan très inquiétant, Barbara Demeneix, spécialiste mondiale des perturbateurs endocriniens, nous explique quelles mesures concrètes prendre, pour aujourd’hui et pour demain, afin que nous tous, adultes, enfants, petits-enfants, nous puissions rester intelligents et en bonne santé !

Barbara Demeneix est biologiste et professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Internationalement reconnue pour ses travaux en endocrinologie sur l’hormone thyroïdienne et les perturbateurs endocriniens, elle est à l’origine d’une technologie originale et innovante permettant l’identification de polluants environnementaux. Elle a reçu la médaille de l’Innovation du CNRS. Elle est aussi l’auteur du Cerveau endommagé. Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale. 

 

https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/neuroscience...

 

 

 

 

 

 

10/08/2019

La Capitana d’Elsa Osorio

 
traduction de l'espagnol (Argentine) par François Gaudry - Métailié 2014
 

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"Il y a des vies qui sont des romans qu’aucun romancier n’oserait écrire par crainte d’être taxé d’invraisemblance. Mika, la Capitana d’Elsa Osorio, semble avoir eu l’habitude de se trouver à l’épicentre des convulsions qui ont secoué le monde contemporain depuis les années 30.

Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère (1902-1992), la Capitana, a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne, elle a tenu toute sa vie des carnets de notes. À partir de ces notes, des rencontres avec les gens qui l’ont connue, des recoupements de l’Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n’être qu’une biographie en littérature. Mika a appartenu à cette génération qui a toujours lutté pour l’égalité, la justice et la liberté. Elle est allée à Paris avec son mari pour participer au mouvement intellectuel dans les années 30, ils ont fondé la revue Que faire ?. Puis ils sont allés vivre à Berlin dont les ont chassés la montée du nazisme, ainsi que les manipulations du mouvement ouvrier par le stalinisme. Enfin ils sont allés rejoindre les milices du POUM dans la guerre civile en Espagne.

Dans des circonstances dramatiques, elle, qui ne sait rien des armes et des stratégies militaires, se retrouve à la tête d’une milice. Son charisme, son intelligence des autres, sa façon de prendre les bonnes décisions la rendent indispensable et ce sont les miliciens eux-mêmes qui la nomment capitaine. Poursuivie par les fascistes, persécutée par les staliniens, harcelée par un agent de la Guépéou, emprisonnée, elle sera sauvée par les hommes qu’elle a commandés. Elle a fini sa vie d’inlassable militante à Paris en 1992. Elsa Osorio, portée par ce personnage hors du commun, écrit un roman d’amour passionné et une quête intellectuelle exigeante en mettant en œuvre tout son savoir faire littéraire pour combler les trous de l’Histoire."