Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/05/2013

Fini la malbouffe pour les Boliviens : McDonald ferme tous ses restaurants en Bolivie

 

86416503_p.jpgLa Bolivie est devenue la première nation à se libérer de la malbouffe de McDonald, qui a lutté pendant plus d’une décennie pour conserver son icône «rouge». Et cette victoire de la Bolivie a encore fait la une des journaux.

Après 14 ans de malbouffe dans le pays et en dépit des nombreuses campagnes de promotion, McDonald a été contraint de fermer en 2002, ses 8 restaurants boliviens dans les principales villes de La Paz, Cochabamba et Santa Cruz de la Sierra.

McDonald a servi ses derniers hamburgers en Bolivie un samedi à minuit, après avoir annoncé un plan de restructuration global dans lequel il allait fermer ses portes dans sept autres pays à faibles marges bénéficiaires. Une victoire pour la santé des peuples du sud.

L’échec de McDonald en Bolivie a eu un impact profond qui a donné lieu à un documentaire intitulé “en Bolivie Por que quebro McDonald» ou «Pourquoi la Bolivie a fait faillite». Ce documentaire tente d’expliquer pourquoi les Boliviens n’ont jamais délaissé leurs empanadas traditionelles pour un Big Mac de merde et plein d’OGM.

Le documentaire comprend des entrevues avec des cuisiniers, des sociologues, des nutritionnistes et des éducateurs qui semblent tous d’accord sur un point ;  les Boliviens ne sont pas contre les hamburgers en soi, sauf qu’ils sont juste contre les «fast-food» « La malbouffe » est un concept largement refusée dans la communauté bolivienne.

Cette histoire a également attiré l’attention du monde entier vers la restauration rapide en Amérique latine. Le blogue de El Polvorin a déclaré: « Le Fast-food représente le contraire de ce que les Boliviens considèrent comme étant un vrai repas. Pour être un bon repas, la nourriture doit avoir être préparé avec amour, dévouement avec certaines normes d’hygiène, sans OGM et de temps de cuisson approprié ».

 

Reportage en espagnol :

Article original en anglais :

http://www.hispanicallyspeakingnews.com/latino-daily-news...

Traduction : Armand Pouliot

http://www.mondialisation.ca/fini-la-malbouffe-pour-les-b...

11/05/2013

La Guerre secrète de Guénane

Apogée, octobre 2011, 123 pages, 15 €

La Guerre secrète, Guénane    

 

Elle s’appelle Lucie, elle est jeune, belle et pleine de vie. Il s’appelle Émilien, il est jeune, beau et il joue merveilleusement bien de la mandoline. Ils sont tous deux orphelins, fous amoureux et veulent se marier. Seulement voilà, Émilien est malade.

« Elle le savait atteint par le bacille honteux. Ses proches la mettaient en garde, avec plus ou moins de franchise ou d’élégance, mais tous lui faisaient le même grief : on n’épouse pas quelqu’un qui va mourir ; un mariage, c’est d’abord de l’espoir ».

Mais l’amour rend immortel et rien ne pouvait détourner les tourtereaux de leur rêve d’union.

« Veux-tu toujours t’envoler avec moi, même si l’arrêt est brutal ?

(…)

Oui, Émilien, avec toi j’irai même en enfer ».

Aussi, passés leurs vingt-et-un ans, ils s’épousèrent envers et contre toutes les langues perfides. Un an passera, durant lequel le bonheur des jeunes mariés commence déjà à perdre de l’éclat. Le bacille s’est fait discret mais Émilien compense sa maladie par des excès de bon vivant, et une rechute l’oblige à partir en sanatorium. Avec la distance, les lettres se remplissent de mots d’amour, mais Lucie commence à sentir le poids de cette fatalité qui menace et peu à peu en elle, commence à se livrer une guerre des sentiments, une guerre secrète. En même temps, en Espagne, gronde la menace d’une autre guerre, une guerre qui se répand très vite d’un pays à l’autre avec la montée en puissance d’« un petit nerveux avec la moustache de Charlot, atteint d’une faim sans fond appelée annexion ». Très vite, la France elle aussi, est en guerre, mais pour l’instant cela ne semble que des mots. Émilien après avoir dû reporter plusieurs fois son retour, finit par rentrer du sanatorium. Il ne pouvait partir au combat, son état en avait fait un réformé définitif.

« Émilien revient, reposé, tendre, toujours plus habile, émouvant à la mandoline, mais toujours aussi contagieux et Lucie, d’un trait rageur, raya le mot guérison dans le dictionnaire ».

Vient la débâcle, « la guerre n’était plus “bidon”, elle devenait oppressante ». Lucie et Émilien vivent à Lorient, un port militaire, et tandis que Lucie se débat avec sa guerre civile intérieure, son horreur grandissante de la maladie mêlée de sentiments de jalousie après la découverte d’une photo dans le portefeuille d’Émilien, arrive le moment où « deux jours plus tard, les Allemands pénétraient dans la ville. Ce fut un tel fracas de moteurs et de chenilles que les vitres et les nerfs tremblèrent pendant des heures. Désormais, les drapeaux nazis flottaient partout, rouges avec des croix noires, araignées du chagrin ».

Désormais, il faudra faire avec ! « Longtemps cette phrase pour les Bretons sous-entendit : avec les femmes et le mauvais temps. Depuis la guerre, le champ des calamités tendait vers l’infini ».

L’auteur nous fait vivre ce Lorient occupé comme si nous y étions. En plus de sa véracité historique, l’écriture a le don de nous faire vivre de l’intérieur cette période terrible, et l’histoire de Lucie n’est pas juste une fiction, l’auteur y glisse une grande part de vérité aussi, parce qu’il est nécessaire d’affronter le passé, pour libérer le présent, et que la recherche de la vérité n’obscurcit pas forcément l’horizon. Dans le chaos des bombardements, de la peur, des restrictions, des arrestations, Émilien et Lucie vont chacun tracer comme ils peuvent leur chemin. Survivre. Émilien participant à la résistance malgré ou peut-être à cause de son état, Émilien qui fume encore et donc l’état ne cesse d’empirer. Émilien qui sera arrêté et jeté au cachot, puis relâché parce que même pas bon à être gardé prisonnier, et Lucie qui continue à travailler comme accompagnatrice de bus, qui rend service comme elle peut, ramenant des vivres de la campagne. Lucie qui un jour par hasard, à Pontivy, « s’apprêtait à entrer dans l’Hôtel des Voyageurs pour y prendre une menthe avant le retour, lorsqu’un homme en sortit, chapeauté, ganté, grand, beau comme au cinéma. Leurs regards s’effleurèrent, ils s’offrirent un sourire, elle en fut chamboulée ».

Cet homme, ce Monsieur Gentil auquel elle ne pourra cesser de penser, s’appelle Alex, elle le saura parce qu’elle le reverra, et il souhaitera rencontrer Émilien et ils deviendront amis, puis elle et lui, deviendront amants, mais à la grande déception de Lucie, c’est avec Émilien qu’il aura une véritable complicité. Émilien qui ne fera aucune remarque quand le ventre de Lucie commencera à s’arrondir, et d’ailleurs elle mettra du temps à admettre qu’en temps de guerre, un ventre qui s’arrondit, ce n’est pas par excès de gourmandise. Et elle vivra comme une ultime trahison le départ des deux hommes pour une virée en Gironde, alors qu’elle doit rester seule et enceinte. « Elle vécut ce départ comme un abandon. À qui en voulait-elle le plus ? À ce mari, habité par la vie, guettée par la mort, qui riait de tout, même de son ventre qui bientôt lui lécherait le menton ? À cet homme beau “comme rêve d’amour”, passager énigmatique, tentateur chaleureux s’encombrant d’un sac d’os et de bacilles ? À la vie dont elle n’avait jamais trouvé le sens ? Le verdict de sa guerre civile intérieure refusa de trop accabler le condamné ; mais monsieur Gentil devint “une sorte de démon qui a embobiné Émilien” ».

Ainsi viendra au monde une petite fille et Lucie refusera tout ce qui vient d’Alex, il devient le centre de sa rage, de son chagrin, tandis qu’Émilien meurt peu à peu, tandis qu’au dehors la guerre continue. « Lucie se fichait bien des salauds de miliciens, de la France combattante, de l’armée secrète et des FTP. Sa lutte à domicile lui suffisait. La mort, elle l’avait à sa porte, tapie jusqu’à l’heure dite, écrite quelque part ».

La Guerre secrète est une tranche de vie, arrachée à l’oubli, au déni aussi qui habitera Lucie, longtemps, très longtemps, même si cela n’est pas raconté dans le livre. Une histoire, comme il en existe tant et tant, mais chacune en réalité est unique, bouleversante et devient un vrai roman quand elle est racontée avec autant d’amour et de talent.

 

Cathy Garcia

 

 

 

 

G2013-01.jpgLa ville de Lorient ayant été détruite par les Alliés en 1943, Guénane est née au cœur de la Bretagne. Après des études de Lettres à Rennes où elle a enseigné, elle a longtemps vécu en Amérique du Sud. En 1968, elle envoya son premier manuscrit, Résurgences, à l’éditeur René Rougerie. En 2014 devrait paraître son quatorzième recueil, Un Rendez-vous avec la dune. Elle a publié aussi 12 livrets chez La Porte, dont Venise ruse en 2012, des livres d’artiste et une dizaine de récits et romans dont le dernier, Dans la gorge du diable, chez Apogée en 2013. www.guenane.fr

 

 

 

 

 

 

 

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/

Mémoire de sable

Photo4 015bw.jpg

texte & photo jlmi   2008

 

Je suis là depuis des millénaires, je pourrais même dire depuis l’origine du monde. Pas le monde des hommes, si jeune, si puéril !

Non. Le monde minéral, celui de la concrétion d’après le grand barouf. Paf ! Boum !

Bien sûr, je n’avais pas la forme que j’ai aujourd’hui. Comme tous mes camarades de l’époque d’ailleurs. Nous étions tous très... unis. Nous étions même inséparables !!! Puis le temps a fait son œuvre, il nous a séparés, aidé en cela par ceux d’entre nous dont la nature était d’être fluides et ceux qui, dans un tel état d’excitation pour se faire une place à la surface, atteignaient la fusion avant de rejoindre les grands courants ascendants du magma.

Enfin, tout ça est tellement loin que je ne me souviens plus bien de tous les détails. Toujours est-il que l’érosion m’a donné une vie propre, en cela qu’elle m’a permis de voyager en banc de myriades de grains assemblés pour de grandes transhumances conduites par l’eau ou le vent.

Aujourd’hui, je m’étale en une longue et belle plage blanche et rose  entourée de mes parents chenus, ces somptueux blocs de granit rose aux formes arrondies que vous ne pouvez manquer d’apercevoir lorsque vous venez me rendre visite. Dans leurs jeunesses, vous auriez dû les voir, hauts et pointus, défiant le ciel et ses nuées. Plus de dix mille mètres. C’était quelque chose. J’avoue que maintenant ils font bien leur âge, ils souffrent d’arénisation. Tant mieux d’ailleurs ! Sans cela je ne serais pas là !!! Je m’égare, excusez moi, mais je n’ai que ça à faire…

Donc, je suis là. Sur la côte nord de la Bretagne, dans ce pays appelé France. Chaque jour, par deux fois, la mer vient me baigner, en douceur, souvent avec tendresse, vague après vague. Sauf quand elle est en colère bien sûr. Alors ces jours là, ça déménage, passez moi l’expression. Elle me brasse, me masse, me malaxe, me pitrouille, me papouille, me tourne et me retourne avant de m’abandonner hors d’haleine et trempée. Heureusement, j’ai plusieurs heures pour m’en remettre. Et puis elle n’est pas souvent furieuse deux fois de suite. Il faut bien lui reconnaître ça. Un autre avantage que j’ai omis de vous conter : la mer supprime toutes mes imperfections. Elle me retend la peau même si elle me laisse ici ou là des petits bourrelets, des ripple-marks dit-on je crois.  Enfin, c’est ma thalasso à moi !

Le vent aussi prend soin de moi. Il me sèche, peigne mes mèches de surface, les met parfois en désordre mais ses doigts sont si doux… Enfin c’est comme sa compagne. Quand elle est en boule, il l’est aussi. Je crois que dans tous les couples il y a ce genre de chose. Nul n’est parfait. Moi, je suis résolument célibataire, ouverte à toutes et à tous pour être plus juste…

La pluie aussi est une bonne compagne, mais passagère, irrégulière, quoique certains en disent sur ici. Bonne fille la pluie, elle s’adapte entre les grosses gouttes et la bruine, entre les averses – les grains – et le crachin. J’aime bien la pluie. Elle m’hydrate et me dessale un peu.

Ah ! et puis il y a le soleil. Lui aussi me sèche comme le vent mais en plus il me chauffe, tiédit ma peau, la blanchit ou la fait rosir. Un réel plaisir. Vous connaissez d’ailleurs, vous qui venez coucher avec moi, non ? C’est bien cela que vous venez chercher, bien plus que moi je le sais bien…

Tentez donc maintenant d’imaginer ce qu’aujourd’hui peut contenir ma mémoire. Disons sur les cent dernières années, c’est tout. Facile. La mémoire du sable.

Sa mémoire vous dites vous, mais elle a perdu le nord, c’est pas possible !

Mais si, c’est possible et je vais vous mettre sur la voie. Parce que c’est vous !

 

Lorsque vous arrivez juste après mon bain, ma peau est lisse, souple et tendre. Puis, vous marchez, vous courez, vous jouez au ballon, vous me percez de vos parasols et de vos tentes, vous laissez vos enfants me trouer, me couvrir de ces pustules qu’ils appellent châteaux, vous me ratissez pour soi disant pêcher, vous laisser vos chiens me salir, ( je n’ai pas de caniveau dites-vous ? Curieuse réaction lorsque l’on connaît vos trottoirs à ce que je me suis laissé dire… poursuivons…), vous faites rouler vos char à voile, vous traîner vos bateaux ou vos planches à voile… Certains soirs même, vous venez vous aimez, un bain de minuit dites vous, mon œil ! Enfin, c’est mieux que de venir picoler ou se shooter…

Beaucoup d’entre vous me laissent leurs détritus et ça, c’est pas sympa. Du coup vous faites venir des herses pour me nettoyer mais en même temps ces monstres énergivores détruisent tout le petit monde vivant que j’héberge car vous n’êtes pas les seuls sur Terre, vous n’avez jamais été les seuls et c’est tant mieux, sinon ce serait tout bonnement invivable. Même vos cargos me dégueulent dessus de plus en plus souvent. Le pétrole, ça on vous le dit. Ça vous touche. Ça fait de l’audience, il y en a pour des jours et des jours à me voir engluée et nauséabonde, pleine de cadavres d’oiseaux, et seulement quelques uns d’entre vous se débattant avec toute cette merde ( oh pardon !)… Mais ce n’est pas tout. Il n’y a pas que le pétrole. Tenez, la dernière fois, c’était une cargaison d’ananas. Bien sûr dit comme ça, ça prête à sourire. Moi, ça me donne envie de chialer !

Et ces derniers temps tout ça empire malgré tous les signaux d’alarme que nous vous envoyons avec mes camarades des quatre coins du globe. Surtout celui de la calotte et il y met le paquet. Tâchez de vous en souvenir à l’heure de l’apéro – avec ou sans alcool - quand vous agitez vos glaçons dans vos verres…

Enfin, vous n’êtes que des humains, on ne peut pas trop vous en demander, ça, on l’a compris depuis longtemps… Mais de vous à moi - car vous pouvez êtes sympa quand même - à faire les cons comme ça, vous allez disparaître, mais nous, même blessés, abîmés, saccagés, défigurés nous serons toujours là avec tout le temps devant nous pour nous refaire une beauté, pensez, sur un million d’années…

Allez, même si c’est grave, nous resterons en relation. Mes camarades et moi nous ne sommes pas rancuniers. Ni rapporteurs d’ailleurs. Car si je vous disais tout…

Enfin réfléchissez.

Ou plutôt, agissez !

 

texte et photo de JL Millet

 

 

Lieu du larcin : Au hasard de connivences http://jlmi22.hautetfort.com/

09/05/2013

Jiddu Krishnamurti - se libérer du conditionnement

LA PÉTITION POUR LE RETRAIT DU PESTICIDE ROUND'UP

La pétition pour le retrait du pesticide Round'up prend de l'ampleur

 

Castorama, leader européen et plus grande enseigne du bricolage en France propose du Roundup aux jardiniers amateurs, alors que plusieurs études scientifiques ont démontré la toxicité de ce produit. Une pétition demande à Castorama de montrer l'exemple en arrêtant de vendre ce produit dangereux.

Le Roundup est un herbicide très populaire chez les agriculteurs et les jardiniers amateurs qui croient souvent avoir à faire à un produit biodégradable et sans dangers. En effet, les utilisateurs peuvent lire sur les bidons de Roundup vendus en grande surface et chez les enseignes de bricolage comme Castorama, qu' “utilisé selon le mode d'emploi, Roundup ne présente pas de risque pour l'homme, les animaux et leur environnement”.

Pourtant, le Roundup est loin d'être inoffensif : Monsanto, qui commercialise ce produit, a été condamné pour publicité mensongère concernant une annonce qui montrait un chien couvrant une plante de Roundup afin de déterrer un os enseveli pour le manger en toute sécurité, sans se préoccuper d'éventuels résidus toxiques sur sa nourriture.

Depuis, plusieurs études scientifiques ont montré la toxicité de ce produit, notamment l'étude du professeur Gilles Eric Séralini de l'université de Caen, qui a révélé que le produit avait un caractère cancérigène sur des rats en ayant consommé pendant 2 ans. En plus de développer les cancers, le Roundup est notamment accusé d'être à l'origine de troubles de la reproduction.

D'ici décembre, le sort de ce pesticide doit être discuté au Parlement français et à la Commission européenne. Seulement, sans pression populaire, le pesticide le plus vendu au monde, et sans doute l'un des plus dangereux aussi, risque de passer une fois de plus entre les gouttes... Il est donc indispensable d'en appeler à la responsabilité des grands distributeurs face à leurs clients.

Castorama s'est déjà engagé à fournir à ses clients une alternative écologique dans tous les rayons de l'enseigne en signant un partenariat avec le WWF. Demandons au leader du bricolage d'aller plus loin et de montrer l'exemple aux autres enseignes en stoppant la distribution du Roundup dans ses rayons.

Signez la pétition et diffusez-là autour de vous.

 

Un article de reporterre.net,

11:26 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Hommage aux Éditions de l’Atlantique sur Terre à Ciel

Éditions de l’Atlantique

samedi 20 avril 2013, par Jean-Marc Undriener

Interview de Silvaine Arabo par Cécile Guivarch

1 — Comment les Éditions de l’Atlantique sont-elles nées ?

Elle a été un prolongement d’activités antérieures au service de la poésie : un site internet, créé en 1997, présentant les textes et bio-biblios d’une centaine de poètes ; une revue, initiée en 2001, Saraswati (revue de poésie, d’art et de réflexion), etc. La suite logique de tous ces travaux débouchait très naturellement sur l’édition papier.

2 — Je me souviens avoir passé de longues heures sur votre site internet, au début des années 2000, époque où j’ai commencé à lire de la poésie. C’était une mine d’or pour moi. Est-ce que la maison d’édition vous la voyiez comme une suite à ce site, quelque chose en partage ?

J’ai répondu ci-dessus à la question. Vous faites bien de souligner la notion de partage car elle est essentielle. Ce site avait un but largement pédagogique : il voulait bien évidemment mettre en lumière des auteur(e)s de qualité mais aussi sensibiliser à la poésie en tant que telle… et il semble bien qu’en ce qui vous concerne ce soit ce qui s’est passé. Il serait intéressant de mesurer son impact exact sur des années, ceci n’est guère possible malheureusement.
A ce propos, j’aimerais signaler que ce site, créé en 1997 sur un espace gratuit et « neutre », est aujourd’hui hélas gangrené par divers encarts publicitaires qui empêchent une lecture sereine des différentes rubriques et poètes. Quel gâchis !

3 — Qu’est-ce que vous aviez envie de partager alors, quelle poésie souhaitiez-vous défendre ?

Je souhaitais défendre avant tout des écritures. A aucun moment je n’ai voulu entrer dans des querelles de chapelle qui me semblent stériles : ainsi l’éternelle querelle entre poésie lyrique et poésie impersonnelle par exemple. Je le dis souvent : la poésie est comme Protée : elle a mille visages et tant mieux ! Ce qui compte c’est la qualité de l’écriture, ce ne sont même pas les thématiques (là encore : les anti-spiritualistes contre les spiritualistes, etc.). Tout le monde a le droit d’exprimer ses idées même si c’est de plus en plus dur dans cette époque inquisitoriale où règne la pensée unique. Mais ce qui va distinguer le vrai poète, à mon sens, ce ne sont pas ses idées (tout a déjà été dit), ses sensations (id.), c’est la manière dont il va les mettre en mots (rappelez-vous la phrase de Chateaubriand : le style c’est l’homme). Et j’ai essayé de défendre une poésie de qualité, avec des auteur(e)s très divers.

4 — Je sais que vous arrêtez aujourd’hui l’édition, est-ce que vous souhaitez révéler ce qui vous a amené à cette décision ?

Cela ne me gêne pas d’en parler en tous cas : quand l’état subventionnera un peu moins le sport et un peu plus la culture (ça viendra peut-être un jour, qui sait, quand les politiques seront plus courageux et moins démagogues), alors on pourra rouvrir les petites maisons d’édition qui ferment les unes après les autres alors qu’elles donnaient une visibilité, modeste mais une visibilité, à des auteur(e)s de talent qui, on le sait, n’ont quasiment aucune chance d’être publié(e)s par de grands éditeurs.
Mais là, imaginez que pendant 5 ans j’ai travaillé bénévolement, jour et nuit, et que l’éditeur Samuel Potier, quant à lui, se faisait chaque mois en net (une fois ses lourdes charges payées) environ 300 euros ! Il ne pouvait continuer ainsi : avec une si petite somme on ne peut subvenir à ses besoins les plus élémentaires.
Quant à moi, il m’arrivait de donner un coup de pouce financier aux éditions mais je n’ai pas non plus énormément par mois… de plus je suis très fatiguée et ces éditions étaient véritablement vampiriques de notre énergie. Nous avons donc décidé, la mort dans l’âme, de fermer cette maison que nous avions construite amoureusement et pierre à pierre.

5 — Je pense que l’aventure de l’édition doit être quelque chose de formidable. Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Ils sont de deux sortes :
— Le bonheur de découvrir et de mettre en lumière (donc d’encourager à une poursuite de l’écriture) des poètes méconnus ou peu connus.
— La qualité du rapport humain avec un certain nombre d’auteur(e)s : des gens souvent modestes malgré leur talent, se remettant en question et comprenant que, si l’éditeur est de son plein gré à leur service, il n’est pas pour autant leur esclave, taillable et corvéable à merci ! Nous avons connu des personnes sincères, réellement sensibles, dont la poésie était vraiment signifiante, incarnait une véritable ascèse et pas juste une « facilité » qu’on exploite pour se faire valoir dans la société.

6 — Peut-être que ce n’est pas toujours très simple non plus. Quel est votre pire souvenir ?

Le contact avec les poètes dont l’ego est si surdimensionné et qui pensent que leur écriture est tellement oh… que tout le monde doit les admirer et les servir avec des chaînes. Ce sont les mêmes à qui tout est dû et dont l’arrogance, voire la goujaterie, vous laissent pantois ! On se pince parfois... Tout cela est bien loin de la poésie.
D’autres n’ont pas cherché à établir avec nous une quelconque relation humaine : nous étions pour eux juste des « utilités ». C’est dommage. On retrouve chez les poètes toute la société, ni plus ni moins. Il faut « faire avec » et essayer de voir en toute chose ce qu’il peut y avoir de positif… sinon on ne ferait jamais rien. C’est pour la poésie que nous avons tant travaillé et nous ne le regrettons pas.

7 — Une dernière question : vous arrêtez l’édition, vous avez de nouveaux projets ?

Oui : ma revue Saraswati va, quant à elle, poursuivre sa route (le numéro 12 va paraître en principe courant avril) et je vais enfin retrouver mon rapport perso à l’écriture et à la peinture. Un peu de repos et de distanciation ne fera pas de mal.

Avertissement au lecteur

Voici un panel d’auteur(e)s ayant publié aux Éditions de l’Atlantique. Bien entendu il n’y a rien là d’exhaustif : une anthologie complète des poètes ayant publié chez cet éditeur paraîtra en effet bientôt chez Michel Cosem, aux Éditions Encres Vives et sur deux numéros (sans doute en mai et juin 2013). Les textes qui suivent ont été publiés sur ce site en mars 2013 avec l’aimable autorisation des Éditions de l’Atlantique.

 

Pour lire la suite : http://www.terreaciel.net/Editions-de-l-Atlantique

 

 

10:33 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

07/05/2013

Les 50 ans de La Barbacane !

 

CCI07052013_0001.jpg

Un numéro spécial pour fêter les 50 ans de cette si belle revue lotoise créée et dirigée par le poète Max Pons depuis 1963 et dans lequel j'ai la grande joie de figurer en très très bonne compagnie, avec des extraits de Fugitive, un recueil encore inédit.  

 

CCI07052013_0000.jpg

 

 

 

 

 

19:32 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

03/05/2013

Une bonne question

1367532996-H6U.jpg

TRANSHUMANISME : UN MONDE SANS HUMAINS

Le gardien invisible de Dolores Redondo

liv-3153-le-gardien-invisible.jpg

Traduit de l’espagnol par Marianne Million,

Stock La Cosmopolite Noire, mars 2013

453 pages, 22,50 €

 

Voici le premier roman d’une trilogie policière qui se déroule au Pays Basque espagnol. Des adolescentes sont retrouvées dans la vallée de Baztán, étranglées, les vêtements déchirés de part et d’autre de leur corps, maquillage effacé et un txatxingorri déposé sur leur pubis rasé. Les txatxingorris sont des gâteaux typiques de la région. De plus, des poils d’origine animale sont retrouvés sur chacune d’elles. L’enquête est confiée à l’inspectrice Amaia Salazar, originaire d’Elizondo, le chef-lieu de la vallée, qui n’y était jamais revenue depuis qu’elle l’avait quitté. Amaia Salazar est une femme fine et intelligente, dotée d’une ferme volonté, formée au FBI, elle est spécialisée dans la traque de tueurs en série. C’est donc confiante dans ses capacités qu’elle va se lancer, plus ou moins bien secondée de ses co-équipiers, dans une course contre la montre pour identifier et arrêter le tueur, mais ce retour sur les lieux de son enfance, où elle a encore de la famille, est loin d’être anodin. Surtout qu’une de ses deux sœurs, Flora, prend visiblement plaisir à réactiver ce passé.

« Oublier est un acte involontaire. Plus on essaie de laisser quelque chose derrière soi, plus cette chose vous poursuit ».

Et ce retour va la déstabiliser bien plus qu’elle ne le pensait. Tout s’enchevêtre au fur et à mesure, le passé, le présent, l’enquête et sa propre et douloureuse histoire, ce qui lui rend les choses de plus en plus difficiles. Elle va devoir faire face à ses propres démons, affronter ce qu’elle fuit depuis des années et admettre des blessures profondes. C’est un défi qu’elle relèvera, soutenu par la présence et l’amour de son mari, un peintre américain, et d’une tante qui sait beaucoup de choses à propos de l’âme humaine. Ils lui seront d’un grand secours quand ses propres facultés mentales sembleront sur le point de basculer.

Peut-être que dans la solution à l’énigme posée par ces meurtres se cache aussi la résolution de ce passé qui la hante.

Aux passions et folies humaines se mêleront mystère, tradition et folklore, tels que le basajaun, cet être mythique qui semble rôder sur les lieux du crime, la déesse Mari, les lamies, mi-femmes mi-serpents, les fées et les belagiles, ces sorcières obscures… Un polar dense et captivant qui prend source dans l’atmosphère particulière du pays de Navarre, entre montagnes, forêt profonde et rivières, et qui serpente aisément entre modernité et croyances populaires, pour le plus grand plaisir du lecteur.

 

Cathy Garcia

 

  

dolores-redondo.jpgDolores Redondo est née en 1969 à San Sebastian. Après un roman historique, Los privilegios del angel (2009), elle signe avec Le Gardien invisible son premier roman policier qui inaugure « la trilogie du Batzan ».

 

 

 

 

 

 

 

Note parue sur : http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2013/05/03/le-g...

 

02/05/2013

Le chef d'oeuvre sur la tempe

Vous pouvez lire ci-dessous une longue et intéressante critique de Sanda Voïca, concernant Le chef d'oeuvre sur la tempe de Guillaume Decourt, pour lequel j'avais réalisé des illustrations : 

http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=...

 

"Nous avons vu dans les illustrations de Cathy Garcia pour ce volume des petites tables d’échiquier, parsemées à travers les poèmes, invitant le poète et le lecteur à se poser pour une partie de ce jeu nouveau, aux nouvelles règles (à déceler), car il n’y a toutes les cases ni tous les pions d’un jeu d’échecs classique : seulement quelques cases, plus ou moins aléatoires, et seulement le roi et la reine, comme pions : soleil et lune, tous les deux noirs, à peine distincts."

 

Decourt-Visuel_couverture-ca770.jpg

01/05/2013

toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté...

 " L'être humain est une partie du tout que nous appelons univers, une partie limitée par le temps et l'espace. Il fait l'expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme des événements séparés du reste, c'est là une sorte d'illusion d'optique de sa conscience.

Cette illusion est une sorte de prison pour nous car elle nous restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver notre affection aux personnes qui sont les plus proches de nous.

Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté... "

 

Trinh Xhan Tuan

 

Lieu du larcin : http://www.terresacree.org/actualites/module-mere-comment...

Wanted ! Alerte à la vigilance : plathelminthe (ver plat) terrestre, prédateur de lombrics

WANTED - Appel à témoins !

 

Un plathelminthe (ver plat) terrestre, prédateur de lombrics (ver de terre), vient d'être détecté cet hiver dans trois localités françaises (Finistère, Alpes-Maritimes, Corse).

Ce genre de ver n'existe pas naturellement en Europe. Dans les quelques pays où des espèces proches ont été récemment détectées, comme en Angleterre, on observe une quasi disparition de sa proie (les lombrics), causant des pertes agronomiques et des déséquilibres majeurs sur les milieux naturels.

Son origine serait l'hémisphère sud, le plus probablement la Nouvelle-Zélande. Dans son aire de répartition naturelle, les lombrics ont développé des stratégies d'évitement qui leur permettent de se maintenir malgré ce prédateur.

Mais en Europe, les lombrics ne sont pas préparés à cette menace. Or les lombrics sont des «espèces ingénieurs» : ils creusent des galeries qui aèrent le sol et permettent la circulation de l'eau, elles ré-assimilent la matière organique du sol, la rendant disponible et exploitable par les végétaux.

L'impact de leur disparition, autant pour les systèmes agricoles que naturels, serait un désastre.

Les lombrics sont par ailleurs considérés dans beaucoup d'écosystèmes comme la biomasse animale la plus importante. Ils sont donc une ressource déterminante dans les chaines alimentaires, permettant à de nombreux prédateurs naturels d'exister (insectes, oiseaux, mammifères, amphibiens...). Leur disparition pourrait provoquer la disparition de ces autres espèces.

 

Plathelminthes vus de dessus
 

Le ver plat invasif est assez facile à reconnaître. Il est un peu aplati, noir avec deux vagues bandes dorées. Il arrive qu'on le rencontre en amas emmêlé. C'est un organisme d'apparence anodine, mais d'un impact majeur pour l'environnement. Il n'est pas venimeux, mais peut être toxique si on l'ingère (et ne peut donc se substituer au lombric dans la chaîne alimentaire).

 

Nous lançons donc un appel à témoins afin de réaliser une cartographie de son implantation.

Si vous avez observé un tel animal, contactez le Professeur Jean-Lou JUSTINE :

Téléphone : 01 71 21 46 47

Adresse courriel : jean-lou.justine@mnhn.fr

 

 

Plathelminthe vu de dessous
 

Un article publié par inpn.mnhn.fr

10:37 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)