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15/09/2006

Accessoiristes d'un soir aux méninges troublées

quel rivage pour les clandestins
et pour quel festin ?

le jeu ?

faire l’amour farfelu
divaguer avec des truies
puiser dans la nuit
les liqueurs illicites
leurs parfums mystiques

et la pluie
étonnée
nous rejoindrait à la nage ?

quand les longs doigts du rêve
pénètrent le réel
le frottement crée
des étincelles
des jouissances qui flambent
comme des allumettes

bile noire
lettres impossibles
et le rire
éclatant du soleil
profite, profite
des souffles ultimes
petite sœur
et ne joue pas avec les allumettes

il fait froid aujourd’hui
le monde est froid
le cœur grelotte
il pleut tristesse
romanesque
l’automne
à la gorge
commence à serrer

se mettre à l’abri
en hauteur
ne pas se prendre
le plein fouet
le versant nu de nos extrêmes
fragilités

la solitude me joue des tours
fait des grimaces
pour m’effrayer
le cœur dans son terrier
tremble comme lapereau

chercher l’autre rive
des yeux seulement
paysages projetés
crachés à nos faces

le mythe usé jusqu’au nerf
maudit
au taux destructeur

sous les doigts s’effrite la surface

et si on n’était pas aussi fort
que l’on croyait ?
et si ?

après A vient Z
la connaissance
des raccourcis

crépuscule en chute libre froide
et magnifique
comme une aurore boréale
visage zébré
bris de glace
vague fossile

ça ressemble à quelque chose que je suis peut-être censée connaître
ce malaise
qui étreint le cœur
l’exalte
cette douceur orpheline

reptation lente
inexorable
et qui jusque là était passée inaperçue
parce que l’immensité
peut tenir sur une feuille
en suspens
sur un fragment de mot
pénétré d’un silence

nous adultes avortés
faisons de l’art comme on cherche la surface
de l’art ou bien autre chose
pour ne pas se noyer
mais tout se résume à

« cherche cherche ! »

avec la ferveur des chiens
la dévotion des chiennes…
et un peu de leur brute chaleur

ani-mots
le bas-monde a son rythme propre
son langage ordurier
ses ouvriers ses manœuvres
et des antres de fées
des langues enchanteresses

de A à Z
on la tient la belle histoire
deux lettres
faut juste la coucher
sur le papier
consentante
fiévreuse

la belle histoire la drôle d’histoire
des étranges nuits infra-éternelles

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