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15/09/2006

AUTODAFÉ

la glace des miroirs fond sous mon regard
devient grand fleuve noir
j’ai cru m’y voir
me suis haïe
 
perfection comme cible
je dévore mes flèches l’une après l’autre
recrache les pointes que d’autres
sniffent ou s’implantent
 
pathétique est mon nom
 
toute identité ne peut être qu’usurpée
une prétention un fantasme
parfois fanatique
 
j’ai vu les œufs couvés sous la cendre
d’où naissent lucioles létales papillons sans ailes
ou peut-être juste des chenilles
rouges
 
j’ai jeté il y a longtemps veste par dessus épaule
marché sur les routes devenus sentiers
obscurs
 
j’ai bu il y a longtemps
à la dernière source la dernière goutte
et je crois bien qu’elle avait un goût
de sel
 
et si aujourd’hui porte un nom
on ne m’en a rien dit
 
les reflets sont sans issue
seulement l’écho de l’écho
du silence qui m’a précédée.

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