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22/10/2006

Mai 1998 – Sur la route en Allemagne

Réveil en Allemagne, probablement aux environs de Francfort, direction Weimar, la ville de Goethe. Nous sommes déjà allés jouer là-bas, c’est une ville agréable. J’en ai gardé de bons souvenirs à cause du grand beau temps et du parc immense. Une sieste câline dans les hautes herbes.
Alors que le soleil tente de percer la torpeur matinale, je repense à ce que disait Marc hier, à propos de Buchenwald qui se trouve tout près de Weimar.
Je pense à ce pays salement imprégné, à sa mémoire à jamais souillée par le fer d’une folie sanguinaire et délirante. Aujourd’hui ce sont les forêts qui sont brûlées, par les pluies acides, les cours d'eaux asphyxiés par la pollution.
Rien ne m'attire ici, ni le pays, ni la culture, malgré Hermann Hesse !
Pourtant j'éprouve bien quelque chose pour ces villes de l'Est. Accrochés à leurs seins poussiéreux, des quartiers abandonnés, des maisons orphelines, des pans de murs écroulés et cette odeur de mort qui infiltre l’âme ; quelque chose de grave, de triste qui ne s'explique pas. Je pense à Gorlitz.



Au retour de Weimar. Fin de journée. Nous roulons vers Saint-Dié.
Le paysage serpente, devient vallon, s'érige en courbes boisées.
Des vagues de lumière intense affluent au ciel grisonnant.
Clochers roses et pointus, fusées de village !
Quelques vignes côtoient d’autres champs cultivés.
Les ruines d’un château dominent la vallée. Les pierres sont-elles vraiment muettes ?
Paysage balafré par les lignes à haute tension, mais qui s'embellit au fur et à mesure que nous avançons.
Le Val Saint-Dié, à trente kilomètres de la ville qui porte le même nom, Saint-Dié, où nous passerons la nuit chez la sœur de Marc. Demain, nous repartons pour Crosnes.
Petites tavernes, auberges coquettes, colombages fleuris, donnent envie de s’arrêter.
La vallée est de plus en plus étroite, la palette des verts s'intensifie.
Envie de ballades, de bouger, de sentir la vie circuler dans mon corps !


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