04/12/2006
J'ai lu Barrio Flores de Philippe Claudel
Ce livre aux allures de fable s’attache à de pittoresques personnages qui font battre le cœur du Barrio Flores, bidonville à l’improbable géographie. « Petite musique », espiègle gamin des rues, sert ainsi de trait d’union entre les différents habitants du quartier, jamais à court d’idées pour égayer le quotidien... « Traduit de l’imaginaire » par Philippe Claudel, ce roman est enrichi d’un cahier photographique de Jean-Michel Marchetti.
la Dragonne, 2000, 100 pages ISBN : 2-913-465-09-9
Mon avis : Barrio Flores est comme l'indique son sous-titre, une "petite chronique des oubliés". Barrio Flores aux relents d'Amérique latine, évoque un de ces innombrables bidonvilles, et les oubliés qui y vivent, y survivent. " j'avais dévalé la nuit. Le jour me prenait dans les parfums de fritures. Des ivrognes à l'angle d'un immeuble éboulé s'accrochaient à leur aube de tromperies et d'alcool de canne." Un gamin comme il en existe tant, enfant des rues d'autant plus vivants qu'ils cotoient la mort au quotidien, nous y promène comme une "petite musique", "Je marchais sur des trottoirs blancs comme des fesses d'agneaux", une comptine entêtante. J'ai été séduite, envoûtée par le chant des mots, la beauté de ce texte qui rend hommage aux exclus "dans le matin du quartier de tôles et de carton, dans le matin hésitant des chiens maigres et des loups de fortune". Un hommage à ceux dont l'existence n'est parfois qu'une brève étincelle "le battement de son coeur, si rapide, qui se précipitait de vivre en quelques mois une vie entière". Un texte poétique, vibrant et juste, qui résonne encore longtemps après lecture. " Elle a lampé à la bouteille un oubli aux couleurs de lune morte."
Cathy Garcia
17:34 Publié dans CG - NOTES DE LECTURE | Lien permanent | Commentaires (0)
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