09/05/2007
Et nous serons dangereux
Défaite, ma défaite, ma compagne audacieuse,
Tu entendras mon chant, mes cris et mes silences,
Et nul, à part toi, ne me parleras du battement d'ailes,
Et de l'agitation des mers
Et des montagnes qui brûlent dans la nuit.
Et toi, seule, grimperas les chemins escarpés et rocheux de mon âme.
Défaite, ma défaite, mon courage immortel,
Toi et moi rirons ensemble avec la tempête.
Et ensemble nous creuserons des tombes pour tout ce qui meurt en nous.
Et nous nous tiendrons face au soleil avec obstination
Et nous serons dangereux.
Lieu du larcin : Le Fou de Kahil Gibran
11:18 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Chère Cathy,
Depuis dimanche dernier, un grand besoin d'air frais...
C'est (partiellement) fait... Merci.
Écrit par : Laurent Morancé | 10/05/2007
[ ... ]
" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi,
O Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ;
Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre,
Elle à demi vivante et moi mort à demi.
" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?
Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;
Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;
[ ... ]
V. Hugo - Booz endormi.
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/hugo/38.html
-
Écrit par : str.fka | 11/05/2007
J'ai plongé dans votre poesie visuelle et littéraire et cela m'a rappellé de moi. Peut-être les correspondances poetiques sont au délà des sentiers géographiques. Je nous felicite de savoir que sans vous connaître en personne, je vous connaît dans les sphères lumineuses de l'intemporel.
Ricardo Rueda, poète, conteur, plasticien Mexicain vivant en France, Haute Graonne.
Écrit par : Ricardo Rueda | 26/06/2007
Bonjour Ricardo, ce serait un plaisir pour moi de découvrir votre travail, l'Amérique latine est mon continent de coeur, et peut être même d'âme... Où peut-on vous contacter ?
Écrit par : Cathy | 26/06/2007
Cathy,
Je vous fais cadeau de ces deux poèmes inspirés sur la pierre du soleil (calendrier Aztèque)...
A bien tôt
Premier soleil
L’ETHER
Poésie mimique pour un éveil lointain
Cercle de sable, femme emplumée, diapason
Physionomie harmonieuse
entre compas et pendule
ton corps est un poème fardé des signes
fruits arrondis aux formes plaines
allure de lierres qui se répand
dans sa démarche incantatoire
remous des âmes parallèles
mouvement solaire d'atomes tournoyantes
coalition secrète du vol statique
L’action dissimule le non-faire
l’esprit du vent s’incarne
pour reprendre la forme de ta bouche
pour que tu chantes la synergie palpable
Mieux vaut regarder un arbre
ses vertes réverbérations
ses pulsations inaliénables
mieux vaut se rappeler de la substance
lumière qui nous éclaire
et se propage dans chaque cellule
dans chaque parcelle
mieux évoquer
des souvenirs de beauté stellaire
que voter la légitime violence
Le consulat dépense la crème des indigènes
dans des vernissages de foix gras
mieux vaut ne plus penser
les politiques se nourrissent d'impots animiques
de nos vies, de nos votes, de nos rêves
Mieux vaut la poétique de l'instant
finit la croyance fragmentaire des siècles
le progres?
mieux se reveiller à l'aube et contempler
le disque solaire qui annonce le mouvement dans nos artères
Invoquer, evoquer, provoquer des actes d’amour
des gestes d'entente
et de synchronie harmonieuse
Le dire à l'oreille chanter le cri des ancêtres
les villes les champs les chambres les corps
mieux vaut se contenter du murmure du ruisseau
des trilles d'étrangers oiseaux
fini les monuments aux enfants morts
fini le délire de la patrie atomique de la Marianne Royal
Les mains les pieds la tête la forêt vièrge
fini le bêton cellulaire la machine à sous le pari à calvaires
se reveiller à l’aube dans ses paupières
Tes seins s'eveillent verticales comme des stupas
qui projettent le lait pranique vers le bleu éphémère
comme deux raisins celestes entre mes lèvres
je te prefère nudité je te souhaite transparence
J’avance sur la ligne de ton ventre
la trace de pêche sur ton nombril Roma-Bali
je suis le parage
témoin secret des rénaissances
ton nom est clorophile les grillots chantent le flux
dans l'aventure de nos visages
Dans la marée limpide
bien des gens sauvages s'approchent du feu
de la terre des vents
le regard encrée aux étoiles
je me pose je m'arrête ici même
dans ce site sacrée
triangle ou les pierres savent chanter
Je me repose sur tes jambes d’obsidienne
visage de jade je me dépose je me dispose
lumière liquide dans tes prunelles
le nectar jaillit de la conque spirale vers la mer lointaine
Je plonge je me prolonge je me verse parole
qui soigne la plaie dans tes entrailles
archaéologue de tes mystères j'escalade
la montagne vers moi même
vers la cime où j'écoute une syllabe
un mot sans mot une forme sans forme ni syllabe
Dans le nombril du monde je celébre
brassage atemporel
sans montres ni frontières
fontaine qui éclaire les creatures vivantes
la réalité s’incarne dans le regard d'un enfant
les plantes grasses et les pierres
le bruit qui font les paquerèttes lorsqu'elles poussent
Cri brutal de la germination du silence
je m’arrête je recommence ici même
site de terre et d'amonites
carrefour de miracles et circonstances
Je m'arrête sur tes anches de sable
tes prunelles monocrodes jouent un air de libellules
les fleurs de tes yeux brillantes
colportent la parole des astres
Sainte fougère plante polaire
cactus métaphorique des primevères
un insècte philosophe en frottant ses pattes
en faisant des bruits qui enivrent ma conscience
et je m’accorde à la broussaille et elle se fait noeud et sur moi elle se redresse
Des tiges verdoyantes grimpent les mur de l'air
je me repose un instant entre tes seins
pour reprendre le souffle
au croisement des béatitudes
les rêves d’enfance deviennent réalité
Seulement un bref instant
nous sommes venus chanter
nous sommes venus nous regarder
dans les yeux des autres
seulement une fois
nous sommes venus chanter
il était une fois la roulotte qui tournait
au rythme des astres
elle était une fois
un instant dans l’horizon
une fois de plus
ta poitrine fleurit sur la terre féconde
Deuxième Soleil
La Terre
Terre comme une poignée d'insectes
qui chantent l'invisible
nuage qui flotte trop près de la montagne
eau de collines qui jaillit des pierres
Arbre à palabres
femme-oiseau d’ou germent les choses
tu es à peine parcelle
syllabe non-dite tambour à l’aube
écriture d’un rêve colorié de chants
et ton corps rêve dans toutes les langues
comme un bouquet de langues
et des pluies fluorescentes
Terre fluide dans tes entrailles
marée insolite d’un songe éternel et passager
bois emporté par le flux des sources
cirque de l’instant éphémère et plat
Galette de maïs
quand je prononce lumière
je ne parle pas des métaphores
dans cette terre rien n’est caché
toute langue nomme les choses
toute chose respire toute chose a une âme
Terre comme synonyme de corps
battement de poussière comme un signe
une pulsation élémentaire qui creuse
le nombril de l’existence
Sable dorée qui nous libère
synonyme de souffle
terre ou nous vivons
des coexistences invisibles pacifiques
tissent le lien qui tisse les créatures
Tes lèvres prononcent le mot clarté
ils ne parlent pas d’un paysage imaginaire
fluidification de la distance
rapprochement entre les mondes
brassage de réalités et d’utopies déjà palpables
Tout est flux dans cette terre
point de différence entre le tambour
et le vide qui le comble
sur terre tout est fragrance
tout est sève tout est passage
Dans la double hélice d’une orange
je dis terre je me rappelle
de l’iguane qui habite
la montagne parallèle
Je dis terre je me rappelle du cerf
ses cornes comme deux arbres jumeaux
qui s’entrecroisent à l'infini
dans le ciel comme des antènnes
pour capter des sacrées messages invisibles
Tes yeux sont le miroir de l’eau
ou convergent les créatures
carrefour des réalités intimes
treillage emaptique entre souffle et matière
Je me rappelle de ce lien de terre
et les choses se regardent entr'elles
le bruit des oignons les plantes qui régénèrent nos ossatures
Je dis terre je me rappelle parole-médécine
que nous soigne de la peur d'être nous-mêmes
un bruit sourd nous éloigne du silence
un coup de pinceau comble la blancheur insonore de la page
deux paumes se rencontrent et se raniment entre elles
Terre-atome tournoyante vaste et rond
réveil des molécules
remuée par la marée de parages
chaque proton est un temple où des nouveaux planètes débondent du cœur
Les continents se dissent le tout sans se parler
terre ton ventre respire
les éléments se propagent
se fondent avec la transparence du ciel
Danse cosmique vibratoire
terre-mouvement le silence chante
un tableau pyramidal de jade
transpercé par la lumière nocturne
je me rappelle jaguar
Les jours de neige les nuits de calme
je me rappelle de tes mains comme deux fruits incandescents
terre ou j’habite sur ton regard
de pierre giratoire de siècles
incrustée dans la peau de la mémoire universelle
Un rêve d’eau
le printemps des nombres
la graine devient plante
la plante devient agrume
l'agrume devient astre
l'astre devient poussière
Poussière redevenue lumière
je t’habite entière
et l'on nage
indissolubles
dans la substance du non dit
Ricardo Rueda
Écrit par : Ricardo Rueda | 26/06/2007
Contactez-moi par mail
j'aime bcp votre poésie
je pourrais vous publier dans ma revue
je voudrais aussi en savoir plus sur votre travail
c'est marrant, j'ai perdu un chat très récemment, j'en ai rêvé cette nuit, il s'appelle Balam...
Écrit par : Cathy | 26/06/2007
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