Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2007

LE PETIT CHAT DE NEIGE

50 nouvelles-express et des poussières
 
de
 
Michel HOST
 
 
vient de paraître
aux
Éditions Rhubarbe
 
(100 pp.  /  9 euros)
 
Le tout enveloppé dans une double couverture originale et féline illustrée par Danièle BLANCHELANDE
 
 
*
 
sur :  www.editions-rhubarbe.com
on prendra connaissance du catalogue maintenant bien fourni et en voie de développement constant
de  RHUBARBE
 
sur : editions.rhubarbe@litterature.net

on entrera en contact avec Alain KEWES
éditeur et écrivain.
 
On pourra aussi écrire et prendre commande(s) à :
Alain KEWES
4, rue Bercier
89 000 – AUXERRE
ou encore en passant par le libraire de son quartier.
 
 
 *
*      *
 
Le petit chat de neige
 
est
 
 
selon son auteur, un panier de fruits acides ou sucrés, propres à agacer les dents et/ou à amuser le palais…
 
53 nouvelles-express  (3/4 de page A4 pour les plus longues), fruits cueillis dans la forêt de ce monde tel qu’il va cahin-caha,
 
avec le désir de répondre au pari d’écrire de vraies nouvelles très brèves, donc pourvues d’une intrigue, de personnages et d’un dénouement surprenant ou affreusement logique !
*
selon son éditeur, un bouquet de « fables cinglantes pour fustiger l’air du temps, dans ses travers grotesques et ses sublimes fulgurances. Michel Host, romancier (prix Goncourt), poète et nouvelliste (prix de la SGDL) y joue volontiers au misanthrope, exagérant le trait, mais peut-être est-ce notre époque qui n’aime plus guère les hommes ?
 
 
2 exemples frappants :
 
 
 
 
 
LA DERNIÈRE CIGARETTE
 
On s’empoisonne, c’est vrai, à fumer dès le plus jeune âge. Germaine, soixante-trois ans, a commencé quand elle en avait quatorze. Depuis, une clope a suivi l’autre et les dégâts s’annoncent, inquiétants : souffle court, début d’emphysème pulmonaire, vertiges, haleine de cheval de réforme… Jérôme, son jeune amant, la fuit désormais et lorgne l’anatomie des jeunettes sous leurs robes légères, leurs corsages transparents…
Ce samedi de juin, Jérôme, vautré sur le canapé du salon, une cannette d’Adelscott à la main, ne quitte pas des yeux l’écran où ondulent les juvéniles nageuses olympiques. Germaine, qui sait trancher les cas difficiles, prend à la cuisine le couteau à découper le poulet du dimanche, revient vers son amant qui, tout à ses ondines, ne l’entend pas venir. D’un seul coup porté de derrière elle lui embroche le ventricule gauche[1].  Jérôme rend son âme à Neptune. Cela fait, Germaine s’assied sur le dossier du canapé, efface les nageuses d’un clic télécommandé, extrait une cigarette de son paquet de Gitanes et, voluptueusement, la porte à ses lèvres. « La dernière – murmure-t-elle. Nous ne l’avons pas volée, hein, Jérôme ! »
Depuis, à Fleury-Mérogis, chaque jour, lors de la promenade, Germaine fait ses vingt tours de cour au trot soutenu. Sa santé s’est nettement améliorée.
 
1.  Selon le rapport d’autopsie.
 
 
POUR 100 MILLIONS DE DOLLARS
Battre le record mondial du 100 mètres plat était impossible… ou presque. Il était de 2 secondes 300 millièmes et la propriété du Jamaïcain John Tampico Jr. Le recordman était tombé raide mort en passant la ligne, fait qui n’avait alors aucune importance. Sur les dix participants à la course, six autres avaient péri dans sa foulée, le cœur explosé dans la poitrine. La famille du vainqueur avait touché dix millions de dollars. Évidemment, les meilleurs coureurs de toute une génération étaient voués au trépas, et les championnats du monde n’avaient plus lieu que tous les quinze ans.
Ji-Ling avait dix-huit ans. Il était d’une famille chinoise très pauvre et, comme des centaines de jeunes gens sur la planète, il s’entraînait pour gagner les vingt millions de dollars accordés à la famille de celui qui battrait le record du Jamaïcain. À Philadelphie, cette année-là, Ji-Ling, soutenu par la pharmacopée chinoise, battit le record en 1 seconde 999 centièmes 430 millièmes. Bien entendu, son cœur cessa de battre dès qu’il eut coupé la ligne, et aussi celui de sept des champions qui le talonnaient. Le succès fut universel.
Les goûts du public évoluèrent. La Fédération mondiale d’athlétisme comprit que le 100 mètres plat deviendrait plus passionnant si l’on battait aussi le record des morts en piste. Une nouvelle race de bookmakers apparut, les funeral bookmakers.
À quinze ans de là, sur le grand stade de Buenos-Aires et pour 100 millions de dollars, onze finalistes (les finales engageaient alors quinze champions) crevèrent sur le tartan. Ce fut le clou de ces Jeux mondiaux. 

15:56 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.