14/04/2008
Un poème de CE Andersen
Après 15 mois d'inactivité forcée par sa maladie, Christian Erwin Andersen reprend du poil de sa plume :
Je ponds
les dernières larves noires de ma vie
dans la pestilence d’un asile urbain
et forme le vœux qu’elles y prolifèrent
si je vous les annonce
c'est que je suis bon bougre
un facteur triste pourrait vous les porter
franco de port et sans préavis
par le crachoir pour tuberculeux
qui me tient lieu ici de portevoix
j’en dis l’interminable litanie
elles remuent dans ma gorge
se bousculent dans ma bouche
et piétinent mes lèvres
nées les fers aux pieds
elles ont traversé ma vie
laissant pour seule trace
une traînée sanglante
comprenant leur impatience
je les libère enfin
la noire marée moutonnante
va fondre sur la ville
2. Faut pas rêver
A marée montante
les rêves
ont les poches pleines
à l'étalle
ils ont du sang
sous les ongles
les rêves sont dangereux
pour un nuage qui passe
ils vous égorgeraient
ils ont
la folie furieuse
3.
Tu ne pouvais deviner qu'elle vivait là
cachée sous ton coude
dans l'angle mort du jeu
ni imaginer
qu'à deux doigts à peine de la main
elle te narguerait
présentant à tes lèvres
en même temps qu'à tes yeux
l'absinthe et le sucre qui les exaltent
la flamme bleue et sa banquise d'ouate
qui font nos masques sembler au néant
Cela
tu n'aurais pu le croire
que parfois se faufilant
entre deux portes la nuit
de grands yeux aux longs cils d'or
te visitent viennent et reviennent
elle est nue venue pour te séduire
elle pose un doigt impérieux
sur tes lèvres
t'intime l'ordre de te taire
de la suivre
et tu trébuches tu obéis c'est l'erreur
dieudeux@yahoo.fr
13:18 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.