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01/12/2009

Tes ailes clouées en l’Hôtel des marchands

Tes ailes clouées en l’Hôtel des marchands


        A Charles Baudelaire, mort miséreux le 31 août 1867 sans avoir fait de testament, dont les derniersvestiges (lettres, livres…) seront dispersés en l’Hôtel Drouot, ce 1er décembre 2009, sans un geste de     l’état pour sauvegarder le souvenir du poète…

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Il a les ailes clouées au sol
Du goudron plein les plumes
Un hoquet odieux lui prête encore un souffle
Mais il agonise en silence
*
Nul ne viendra à son secours
Son vol s’est achevé
En un train de misère
Rien ne restait de ses rêves
*
Tant de fois il aurait voulu mourir
Tant de fois ses ailes en un dernier effort
Le poussaient à décoller
Toujours plus loin
Toujours plus précis
En ses mots de délivrance
*
Mais voilà que la tombe s’est refroidie
La pierre scellée
Sur ses paroles de prophète
Il ne fut qu’une mère pour recueillir
Pieusement
Les pièces d’un jeu
Dont le fils est sorti
Les pieds devant
Les ailes brisées
*
Il ne fut qu’une mère
Puis un ami
Lettres et photographies
Ouvrages et archives
Tout fut pieusement conservé
Jusqu’au jour où
*
Jusqu’au jour où la mort te rattrape
Charles
La voici qui scelle encore un peu
La pierre
Cloue tes ailes au pilori des marchands
De ta misère
Charles
Ils feront fortune
Sans un état d’âme
*
Que triste est le bruit que fait
Un poète qu’on tue pour la deuxième fois
Que triste est le pays
D’où nulle âme ne s’élève
Pour empêcher le crime
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        Xavier Lainé
        Manosque, 1er décembre 2009

 

Source : http://poesiedanger.blogspot.com/2009/12/les-ailes-clouee... Merci André, toujours attentif ! 


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