17/08/2010
... comme mille regards
Regarde tous ces gens
Ils inquiètent
La ville
Sans racines ni langues communes
Ils submergent les digues
Sans crainte de leurs désirs
Regarde
Ils convergent à bout de rêves
Vers des jours espérés
Et doucement émergent des ténèbres
De mille guerres de mille faims
Au-delà des horizons connus
Trempés de la boue de leurs naufrages
Ils jaillissent de l'oubli
Poussés vers le début d'une histoire
Ils avancent lentement au-delà du sang
Au rythme des exodes
Puissants et réguliers comme les récits
Écoute
Le vent qui porte leurs voix raconte
Dans les chants de l'exil
Aux fréquences graves et monocordes
L'attente patiente
Aux barrières des esprits quadrillés
Gardées par des cavaliers sans visage
Et le désir de cette terre de pollen
Où poser leurs vieux coffres de cuir
D'où leurs mains sortiront leurs outils
Sois heureux
Car leurs enfants jouent avec le vent
Ils sont gais et forts et beaux et libres
Ils sont déjà de partout et pour toujours
Le sais-tu vraiment
Leur mouvement silencieux et fort
Use les bornes qui arpentent le monde
Et inquiète ceux qui les croyaient légende
Ils passent sans papiers sans tampons sans permis
Ignorant la loi des territoires
Tabous interdits protégés
Et les flammes de leurs lampes
Vacillent comme mille regards
Francis Gast
10:27 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
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