02/01/2011
Les voeux de Patrick Joquel
Fin décembre
le soleil ne pèse pas
il n’ose pas se mêler aux fines étreintes du givre et de la feuille roussie
Il passe
léger adolescent
Celui qui arpente alors sans mot dire et les yeux éblouis les sentiers crissant de ces ubacs s’exile un peu plus profondément à chacun de ses pas
Avec son amour à la main
comme un bouquet de légendes immortelles
il se réjouit du chant d’un lichen
d’un fragment de gui
du crochet d’un pin
Les ombres sont longues
le silence aussi
les pins cembro se reposent
Suspendus
aux ubacs de décembre
ils s’abandonnent à leurs songes
Du secret
le randonneur
engoncé dans sa parole
surprend
parmi les traces de chevreuils
quelques fragments d’écorces
Il s’agenouille et déchiffre une à une
ces cartes égarées
Lorsqu’il reprend sa marche
il n’est plus tout à fait là
nul ne saura jamais vraiment jusqu’où il les a suivies
Pas même lui
En décembre ici
les ombres sont longues
le silence aussi
(c) Patrick Joquel
inédit 2010
http://joquel.monsite.orange.fr
11:23 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
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