08/06/2011
Importante réévaluation officielle du désastre environnemental nucléaire de Fukushima Daiichi.
Plus les jours passent, plus les informations et communiqués de presse qui se succèdent se font précis sur l’inexorable aggravation de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima. Plus aucune autorité n’évoque comme il y a quelques semaines des hypothétiques pourcentages de fusion des barres de combustible dans les réacteurs [1] [2] [3] , maintenant l’évidence est qu’elles ont totalement fondu puis coulé au fond des cuves. Personne ne sait exactement l’ampleur des fuites provoquées par ces effondrements suite aux fusions, sans modèle à ce stade qui est une première mondiale, prévoir l’évolution et l’impact des scénarios en cours est très difficile, par contre l’évidence est claire : La situation n’est plus sous contrôle et la feuille de route présentée par TEPCO pour la maitrise des réacteurs est devenue caduque. Le rôle actuel de TEPCO qui n’est juridiquement et financièrement que l’ombre d’elle-même (en faillite, "sous perfusion"), se résume presque à subir l’évolution de la situation en essayant de contenir tant que faire se peut les divers rejets radioactifs, néanmoins sa marge de manoeuvre diminue de jours en jours, pareillement que le déploiement in situ des moyens humains. L’essentiel de l’ampleur de la catastrophe de Fukushima était cachée jusqu’à présent, mais presque 3 mois après les communiqués qui se succèdent dévoilent que le désastre environnemental avait été totalement minimisé ! Il est toujours possible pour une autorité de cacher la vérité d’une pollution radioactive notamment dans un espace réglementé tel qu’un site nucléaire, mais les particules radioactives ne connaissent pas les frontières.
[Japan to DAY] qu’il est nécessaire de . . . doubler la quantité de matières radioactives rejetées dans l’air pendant les premiers jours de la catastrophe de Fukushima Daiichi, d’après l’agence les nouvelles estimations seraient de 770.000 TéraBecquerels. Les évaluations et la position de l’Agence étaient devenues intenables face aux constatations et aux prochains nouveaux élargissements des ordonnances gouvernementales d’évacuations hors zone des 30 km, [Kyodo News] sic, selon "laquelle les particules radioactives voyagent après avoir été libérées dans l’air non pas de façons concentriques, mais avec des répartitions sujettes aux reliefs et aux conditions atmosphériques ". De plus l’agence qui doit rendre dans un mois un rapport qui sera soumis à la réunion ministérielle extraordinaire sur la sûreté nucléaire organisée par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique se devait de se mettre en adéquation avec la réalité des mesures des radiations publiées chaque jour. Parallèlement une succession de communiqués notamment celui du Pr Masayoshi Yamamoto de l'Université de Kanazawa confirme que du plutonium a été libéré dans l’environnement extérieur au site nucléaire [Japan to Day] ou que la situation du réacteur n°1 devient de plus en plus critique, car il est maintenant impossible de savoir, en l’absence d’appareils de mesures fiables [ATMC - Graphe des valeurs du réacteur n°1] ce qui s’y passe. Le niveau des radiations y est tel (du jamais vu) que les techniciens ne peuvent pas y séjourner plus de quelques minutes [Japan to Day] ne serait-ce pour y installer des appareils de contrôle. TEPCO avance comme hypothèse que l’explosion d’hydrogène de l’unité 1 aurait, sic "causé une inversion de flux des vapeurs d’eau destinées a être évacuée par les soupapes et valves de sécurité des cheminées d’échappement (décompression) des gaz radioactifs". Perspectives : les 370 réservoirs destinés au stockage d’eau radioactive d’une capacité totale de 40 000 m³ que TEPCO va installer sur le site ne changeront rien à l’évolution négative de la situation environnementale, pareillement que les "gesticulations médiatiques" d’AREVA sur l’activation prochaine de son unité de traitement des effluents radioactifs.
12:14 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.