30/03/2012
les stupéfaits
à cru et à cran
à corps perdus à nerfs à vifs
-Debout les morts-c’est-l’heure ! – ivre sous
les coups les stocks les kits les ruts en toc
fermée comme l’œil d’un boxeur la ville
les maisons dans leur coin titubent
les façades se renfrognent et font blocs.
Échauffées les luxueuses se reniflent à la queue
leu leu sur l’autopont se font les gorges chaudes
relèvent du garde-boue ; s’échappent des gazes
des dentelles des bouts de culasse ; on froisse
la tôle on se pourlèche aux pare-chocs
(un pauvre à l’arrêt piétiné
qu’on relève sous l’abribus)
On autogire autour l’œil du centre
s’empiffre vers le trou central du ventre-ville
- on progresse voyez le progrès !
on danse voyez comme !-
(…)Foules sur les escalators
communiant mines baissées circonspectes au moment
de l’élevation.
Paquets pompons rubans trois
compagnons républicains de sécurité
l’air patraque l’œil molosse
rabattent le client vers les bonnes choses de la vie.
Par les bouches se déversent les stupéfaits
Claude Vercey
Lieu du larcin : son recueil Mes escaliers, paru aux Ed. Les Carnets du Dessert de Lune (2009)
21:50 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
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