28/08/2012
Jean-Marc Couvé, De la graisse ultralibérale
Dans les nouveaux Carnets d'Eucharis
http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/archive/2012/08...
Jean-Marc COUVÉ
(Poésie)
© Photo : Roland Dauxois
■ http://evazine.com/jmcouve/JMCOUVE.htm
De la Graisse ultralibérale
Extraits
______________________________________________________________
i. m. Kazantzákis, H. Miller & L. Durrell
I
Un plastron nuageux au fronton de la peine.
Une enseigne aguerrie par le souci Antique.
Et l’Hypérion (sot - l’air ?) éclipse toute empreinte.
Ah, douleur hellénique ; ô rime féminine !
Or l’instant se décrasse en son centre intangible :
Ivresse reconnue, partagée, désinvolte…
Au macabre macaque avalisant la crise
opposer l’embellie d’un avenir sans tache.
Et la porno-cratie ne pourra faire offense
à nos rêves / Vibrante – hé, toi – l’astéroïde !
-------------------------
.
II
Hypnose boréale à s’insurger l’ambre – ouille !
Il n’y a d’atavisme aux rives de l’enfance.
A chaque pas feutré répond tel palindrome.
Egoïste est l’ascèse, et la honte inféconde.
On ignore les maux, l’émotion bien trop rare.
A paraître excitée, la mélancolie freine
et son chœur plus cruel est porté au pinacle.
Alors qu’il suffirait de surseoir au massacre :
Ignorer le présent, trait d’Union délétère,
entre un hier fertile et quel futur aride ?
-------------------------
.
III
Immergez-moi en mer, au large de l’Egée,
entre vierge hétaïre et fière thébaïde.
A psalmodier la peur, on cultive la haine –
Ogresse ! – et le sang coule ; et l’amer tout recouvre…
Immergez-moi encore aux sources de la Grèce,
à la Crète de vague aventure, en Ithaque !
Il n’en faudra pas plus – berceau – pour que renaisse
ou l’espoir piétiné ou le sourire antique.
A quoi nous répondra l’Europe immémoriale :
- Optez pour mes rondeurs, et dévorez Ogresse !
-------------------------
.
IV
Equinoxe, aile, voile, au firmament d’amante,
un devenir enfoui que la Pythie réfute.
Unique dans l’oracle – où est l’or, hé, qu’on racle ?
Obstiné, l’Univers ludique et philosophe,
arrivera encore à déjouer Pandore,
offrant la Belle hellène au mâle, Pythagore,
et les dieux de l’Olympe, experts en théorème,
innerveront l’azur de splendeur ancienne,
à peine refoulée – oh, temps, faiblesse humaine :
Il fera bon chanter, sans détour, ô sirène !
-------------------------
.
V
Le nuage s’effrite et le fronton s’affine.
Aux bas d’or - et son cul, suintant d’huile solaire,
accepte de forclore Histoire en dictature
ahurissante et veule, appelant au saccage !
Ô douceur, d’août - sœur, à Patmos, Lesbos, Ierapetra…
L’ivresse - toi (Homme erre), ou bien Kazantzákis ;
toujours âpre à vouloir, au Savoir grande ouverte,
et à l’appel du large, ainsi, souvent contraire
aux lois de la Phynance, au rapt illégitime :
A quand l’étoile en Bourse – en Léthé – rêve ultime ?
-------------------------
.
VI
Prométhée enchaîné au mythe de Sisyphe
expire, ô Athéna. Non loin, Lysistrata
assène vérité à la Banque Centrale,
et rassemble un Banquet hostile au Verbe en cale !
Atterré par l’exploit, jamais réalisé,
de faire agenouiller Splendeur Originelle,
on a vu Dionysos aux assassins se vouer
corps et âme : il leur fit passer l’ goût du Pathos !
Jeu m’écarte à regret de l’orée féminine,
empruntant du bel air crétois sacre éponyme…
-------------------------
.
VII
Asymptote, astigmate, eau, lèvre, dune et gosse :
Il pleut des théories ! Haut Pouvoir ridicule,
à qui feras-tu croire agonie moins truquée ?
Hermès, même, devint foulard. Hémiplégie ?
Aphrodite enfant fut… de la pop ! – Qu’on en juge :
Il n’y a qu’Uranus ayant su mettre « anus »
hors de portée de tout spéculateur précoce !
Orbe ou didascalie, jusqu’en notre alphabet,
de langue la naissance est étymologique.
Or culture – Abraxas – balaie l’impéritie !
-------------------------
.
VIII
Un dernier (pour l’art OUT), car la route fut longue,
et l’on ne peut manquer d’en lever l’hypothèque :
A chaque époque trouble, un trou bleu dans la coque
achoppe ; ah, leurre - au pas * : Marre des tyrannies…
du Marché ! L’éclopée, devra porter Minerve,
ou s’en remettre à qui / à quel fieffé mirage
exagérant vertus, pour mieux la mettre en cale
sèche, et le pont brisé, sans ancre ni pilote ?
Hé, vois l’Offerte, en gage à l’usurier gothique !
O K que doute habite. / Oh, cake – doux tas – bits…
Jean-Marc Couvé
(25-26 août 2012)
-------------------------
Jean-Marc Couvé est né à Paris le 30 septembre 1957. Publie son 1er livre, La parole A la défonce, en 1983, post-facé par Philippe Soupault. Biographie plus détaillée
■ Site evazine
http://evazine.com/jmcouve/JMCOUVE.htm
08:57 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.