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05/12/2012

MENU – Les nanoparticules : déjà notre pain quotidien

 

Un chercheur travaille sur les nanoparticules dans un laboratoire de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), en 2011 à Vandoeuvre-lès-Nancy.

Cela fait des années que la journaliste de Grist Twilight Greenaway garde un œil sur l'introduction des nanotechnologies dans la nourriture. Pourtant, dit-elle, après lecture d'une enquête de The Environmental Magazine, "ce qui m'a le plus surprise, c'est d'entendre combien de produits alimentaires contiennent déjà des nanoparticules". On y apprend ainsi qu'elles "sont utilisées pour purifier l'eau, comme agent anti-agglomérant et gélifiant, et dans les emballages pour protéger contre les UV, éviter la multiplication des microbes ou détecter une éventuelle contamination".

Dans le seul domaine des emballages, cette technologie en plein essor devrait rapporter 20 milliards d'euros d'ici à 2020, selon l'enquête de The Environmental Magazine. Dans l'industrie alimentaire, elle est aussi utilisée pour fournir nutriments et vitamines, ou encore comme conservateur, épaississant, colorant... Le dioxyde de titanium, par exemple, sert de colorant blanc "dans des dentifrices et de nombreux produits transformés, comme les Mentos, les chewing gums Trident et Dentyne, les M&Ms, la crème chantilly glacée de Betty Crocker...", liste The Environment Magazine.

Aliments contenant des nanoparticules de dioxyde de titanium. Source : Environmental Science & Technology / Grist

En attendant, on ne comprend pas encore grand-chose à l'effet des nanoparticules fabriquées en laboratoire sur l'environnement et sur la santé des êtres vivants. L'auteur rappelle qu'elles se mesurent en milliardième de mètre – si une nanoparticule était un ballon de foot, un globule rouge aurait la taille d'un stade, explique-t-elle. Or c'est justement du fait de leur taille infinitésimale, de ce changement d'échelle, que leurs propriétés peuvent être différentes, et qu'elles peuvent facilement s'infiltrer dans nos organes.

Parmi les rares études sur le sujet, The Environmental Magazine note qu'en 2011, "des chercheurs ont trouvé qu'inhaler des nanotubes de carbone (utilisé dans le plastique et les puces informatiques) peut abîmer les poumons de la même manière que l'amiante, et ainsi augmenter les risques de cancer. Ingérer des nanoparticules pourrait avoir des effets néfastes plus subtils – comme absorber en excès une vitamine ou un minéral, à un degré toxique". Grist évoque de son côté une étude de l'université de Cornell qui, en février, montrait que les nanoparticules modifiaient la structure des parois de l'intestin des poulets qui y étaient exposés.

Dénonçant un sérieux manque de transparence dans ce domaine, la journaliste de Grist dresse finalement un "inévitable" parallèle avec les aliments génétiquement modifiés : "Comme avec les OGM, la stratégie semble être : premièrement, les diffuser dans les produits alimentaires en masse ; et évaluer les risques ensuite (ou jamais)." 

 

Source :  http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/12/03/menu-les-nan...

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