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24/02/2013

Médicaments : la mafia des laboratoires


Les infiltrés ont enquêté sur les dérives du marketing

 

Pendant près d'un an, une équipe de reporters a enquêté pour Les infiltrés sur les pratiques, très douteuses pour certaines, auxquelles se livrent les laboratoires pharmaceutiques afin de vendre de nouveaux médicaments. Édifiant !

Le reportage est clair : les médicaments font l'objet d'un marketing inouï. Les laboratoires en lancent des centaines de nouveaux chaque année et peu importe les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur leurs effets secondaires mal connus, voire dangereux. Peu importe aussi s'ils ne présentent que peu ou pas de progrès par rapport aux traitements déjà sur le marché. C'est le cas par exemple d'un médicament contre le diabète, dont le reportage tait le nom : vendu six fois plus cher que les traitements existants il n'apporte pas d'innovations notoires et ses effets secondaires sont suspectés d'être dangereux...

Mais un labo pharmaceutique est avant tout une société commerciale. Et la concurrence est rude. Les visiteurs médicaux, que Sophie Bonnet, réalisatrice à l'agence Capa, a rencontrés en caméra cachée, placent les produits auprès des praticiens. Ils sont donc en première ligne et subissent une pression énorme de leurs employeurs. « Certains nous ont confié qu'un labo fait du marketing et qu'eux sont là pour se prendre une part du gâteau, raconte la réalisatrice. Ils nouent des relations amicales avec les médecins, les invitent au restaurant ou à des séminaires tous frais payés dans les îles. Là, ces derniers parlent de tel ou tel sujet médical, certains se faisant même passer pour des professeurs de médecine vantant le nouveau médicament en question. »

Sophie Bonnet a aussi enquêté sur les « marges arrière », ces bénéfices réalisés par les ristournes sur le prix des génériques vendus par les labos. Si ces pratiques sont légales jusqu'à un certain point, les « génériqueurs » n'hésitent pas à casser les prix pour être sûrs de placer leurs produits, permettant à des pharmaciens peu scrupuleux de réaliser jusqu'à 70 % de marge ! Résultat, un médicament coûtant 5 eur, après ristourne légale de 15 %, est en fait acheté 1,50 eur par une officine, qui le revend 6 eur. L'assuré se fait rembourser un médicament à un prix bien supérieur au prix réel d'achat. Ce qui creuse un peu plus le déficit de la Sécurité sociale...

À savoir

En 2011, le chiffre d'affaires généré par l'industrie du médicament s'est élevé à 49,521 milliards d'euros. 44 % de ce chiffre est réalisé par l'exportation de médicaments. En 2011, le marché des génériques représente 4,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 25 % du marché remboursable.

Source : Médicaments : la mafia des laboratoires

 

Pour voir l'émission en replay (Nombreuses caméras cachées implacables !)

 

Quelques chiffres à avoir en tête : l'industrie pharmaceutique française réalise près de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, elle emploie plus de 110 000 salariés et quelque 150 nouveaux médicaments arrivent sur le marché chaque année.

Source

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