Il y a trois sources de production des nanoparticules :
- Naturelles : les volcans (en activité bien sûr), les réactions de photosynthèse, les poussières du désert…
- Par combustion : gaz d’échappement entre autres.
- Industrielles : là c’est un vrai festival car on les utilise dans les
- Cosmétiques où elles sont censées améliorer la tenue des rouges à lèvres, accentuer les arômes, fluidifier les crèmes solaires, durcir les dentifrices…..
- Textiles : amélioration de la résistance à l’eau, au feu, à l’abrasion…
- Médecine : dépistage précoce d’une maladie ou d’une infection…
- Alimentation : exaltent le goût, l’odeur, la couleur des aliments, élargissent la conservation.
Bref, la panacée universelle (ou presque) pour les industriels
Si bien que la Commission européenne, a pu chiffrer le marché des nanotechnologies, à 700 milliards d’euros en 2008 et prévoit 2 000 milliards de dollars en 2015.
Les industriels et la commission européenne, c’est une chose. Mais la santé en est une autre et les autorités sanitaires s’inquiètent de cette invasion des nanoparticules dans nos produits de consommation courante
D’autant qu’il existe un certain nombre d’études qui montrent que les nanoparticules peuvent être un risque pour la santé de l’homme et l’environnement.
Qu’est ce qui les rend inquiétantes ?
D’abord leur petite taille : de 1 à 100 nanomètres (nm) – qui facilite leur circulation à l’intérieur du corps et leur impact sur le sang, le foie, les poumons, le cœur, le cerveau sans oublier le fœtus,
Ensuite leur réactivité extrême à l’environnement du fait même de leur structure moléculaire.
Ces deux caractéristiques les rendent particulièrement aptes à entraîner des effets que nous n’avons pas encore évaluées sur nos équilibres physiologiques et biologiques, mais que nous pouvons deviner à la lumière de l’expérience vécue aves les phtalates et les parabènes…..
Or, leur propriétés multiples qui les rendent si intéressantes pour fournir des nutriments et des vitamines,exalter les arômes, conserver, épaissir, colorer…ont conduit l’industrie agro-alimentaire à multiplier leur usage aussi bien pour purifier l’eau que pour servir d’antiagglomérant, gélifiant, de protecteur d’UV dans les emballages, chasseurs de microbes et détecteurs de contamination. La liste n’étant pas exhaustive.
Grist Twilight Greenaway journaliste fait remarquer avec justesse qu’en la matière la tactique est la même que pour les OGM : » premièrement, les diffuser dans les produits alimentaires en masse ; et évaluer les risques ensuite (ou jamais). »
C’est l’Université d’Arizona qui a tiré la première la sonnette d’alarme en 2012 avec son étude sur les « Nanoparticules de dioxyde de titane dans les aliments et les produits de soins personnels ». Elle dénonçait leur utilisation courante dans « les confiseries préférées des enfants : m&m’s, chewing-gums, mentos sans oublier les glaces et les guimauves » où elles se trouvent en grande abondance. Désignées par tio2, ou nano-tio2 elles rendent les bonbons plus attractifs (couleur et saveur).
Inacceptable lorsqu’on sait qu’en 2007 le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé le dioxyde de titane, dans sa forme nanoparticulaire, comme cancérigène possible.
Une autre étude du CEA parue en 2011 enfonçait le clou en démontrant que les nanoparticules de dioxyde de titane employées à forte dose, peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, et atteindre le cerveau. Pour quels effets ?
De son côté, l’Université de Lausanne affirmait toujours en 2011 : « Avec le dioxyde de titane, on se retrouve dans la même situation qu’avec l’amiante il y a 40 ans.
L’amiante et le nano-TiO2 sont vraiment similaires et ont la même puissance
Nos données suggèrent que le nano-TiO2 devrait être utilisé avec une plus grande prudence qu’il ne l’est actuellement.
De meilleures précautions doivent être prises pour limiter son ingestion, dans l’industrie comme dans la vie quotidienne.
Nous disposons maintenant de données scientifiques de bonne qualité et désormais, c’est une question politique.
Il y a déjà des commissions dans plusieurs pays qui réfléchissent à des mesures. »
Réfléchir c’est bien, mais comme nous l’avons martelé à plusieurs reprises, le principe de précaution, inscrit dans notre Constitution, c’est mieux.
Vous avez dit traçabilité ? On peut rêver…
C’est le règlement Reach qui sert de Bible à la Commission européenne pour gérer les risques liés aux nanomatériaux. En 2010 le Comité scientifique européen des risques sanitaires émergents recommandait une concentration de 0,15 %. A compter du début de l’année un règlement oblige, en France, les industriels à déclarer leur recours aux nanoparticules à l‘Agence nationale de sécurité sanitaire. Mais cela ne convainc personne car le secret industriel et commercial donne la possibilité aux industriels de ne pas dévoiler la composition de leur produit !
D’où notre pessimisme quant à une véritable « traçabilité » dans l’état des dispositions actuelles.
Mais rassurez-vous, on continue à « évaluer » à « réfléchir » (du côté de l’Anses et de celui de l’INERIS, par exemple) pendant que nos enfants se gavent de sucreries aux nanoparticules.
Là encore, faudra-t-il attendre une cataclysme à la Médiator pour, enfin, prendre les dispositions nécessaires à protéger nos enfants…et même leurs parents?
Olivier TOMA– PRIMUM-NON-NOCERE
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