15/10/2013
Prix Pinocchio du "développement durable" : votez !
Pourquoi les prix Pinocchio ?
Depuis l'émergence au niveau international du concept de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSEE), notamment lors du Sommet pour la Terre de Johannesburg en 2002, ce sont les approches volontaires qui prédominent : Pacte mondial des Nations unies, principes d'Equateur des banques, principes directeur de l'OCDE, chartes éthiques, etc.
Autant d'engagements juridiquement non-contraignants, et de ce fait inefficaces : tandis que les entreprises bénéficient de retombées positives en termes d'image auprès de leurs actionnaires, de leurs clients et des citoyens, elles ne s'engagent en contrepartie que sur des grands principes généraux peu opérationnels, et ne sont pas redevables de leurs actes en cas de non-respect de ces approches volontaires. Bien que soutenues au plus haut niveau par des pouvoirs publics qui privilégient souvent la compétitivité des multinationales aux droits de l'Homme et à la protection de l'environnement), ces approches volontaires ont aujourd'hui largement prouvé leur inefficacité.
Au niveau international, les multinationales profitent de vides législatifs pour mener leurs activités au détriment du respect des droits sociaux, sociétaux, ou de l'environnement dans les pays du Sud.
Afin de dénoncer publiquement ce décalage entre les "beaux discours" d'un côté, et la réalité des actes des entreprises de l'autre, les Amis de la Terre décerneront trois prix Pinocchio , en référence naturellement à la fameuse marionnette en bois et à sa très personnelle conception de la vérité :
- Catégorie « Plus vert que vert » : prix décerné à l'entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles. Les entreprises aiment surfer sur la vague du développement durable pour légitimer leurs activités. Mais la réalité est souvent bien moins verte !
- Catégorie « Une pour tous, tout pour moi ! » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. 1 planète/7 milliards d’êtres humains, l’équation paraît simple. Pourtant certaines entreprises s’approprient une part excessive du gâteau, et dévorent celle des autres. Leur but ? Gaver une minorité au détriment du plus grand nombre.
- Catégorie « Mains sales, poches pleines » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d'approvisionnement. Certaines entreprises déploient des trésors d’imagination pour affaiblir ou contourner les normes environnementales et sociales existantes. Leur objectif ? Toujours plus de profit bien sûr, au détriment de l’environnement et des droits humains.
19:09 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
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