15/03/2014
Hédi Bouraoui - Liberté de parole
À Tahar Djaout, Youssef Sebti, Abdelkader Alloula in memoriam
Je vous écris d’un pays lointain…
de neige et de verglas…
Pour rappeler au monde le sacrifice de votre vie
Vous lâchement assassinés
tombés sous de traîtres balles
Abattus hommes et femmes de lettres
Vos assassins n’auront jamais le dernier mot
Saccagée la bibliothèque de vos mémoires
Ensanglantés vos livres… maudites vos créations
Vous n’avez été que les passeurs de vive tolérance
Les revendicateurs d’une liberté royale d’informer
Dévoiler la vérité douce-amère là où elle se loge
Dans le scarabée ou les empreintes des loches
N’étiez-vous pas la voix de l’Islam qui dit ?
Lis au Nom de ton Seigneur qui a enseigné
A la personne tout ce que personne ne savait
Vous les créateurs d’un monde de paix Vos écrits
Seuls auront le dernier mot
Comme vous avez eu le premier
J’invoque l’esprit et la lettre de vos cris du cœur
Pour arrêter le carnage des Fous de Dieu bornés
qui tuent leurs frères
En religion comme des bourdons de la foi
Qui va tourner la page
de cette absurdité meurtrière ?
Faire sauter les chaînes débiles
des endoctrinés de la haine ?
L’Islam est paix pour les Musulmans…
Juifs et Chrétiens
Tous les êtres du Livre qui prêchent la fraternité
Mais aujourd’hui les frères égorgent leurs frères
Quand s’arrêtera la barbarie ? S’éteindra la folie ?
Ces boucheries dépassent
Toutes les limites du tolérable
Raison de plus de torpiller…
Les fanatiques toutes couleurs
Arrêter le sang versé dans la blancheur de l’aube
Que suis-je en train de dire moi l’apolitique
Qui n’a jamais adhéré à un parti
de gauche ou de droite ?
Je vomis ma colère pour sortir de l’enfer où l’on m’a
Installé pour l’amour d’un pouvoir de guenille
Ne valant pas une seule goutte de rosée !
Je vous écris d’un pays de grisaille et de brunante
Où nos querelles intestines sont pacotilles face à
L’insupportable sauvagerie d’une Algérie malade
Le soleil et la mer aveuglent
ces Intégristes de malheurs
Qui renient mémoire et avenir…
dans un présent détraqué
En deçà de la vie par delà la mort
Fantômes hantez-les !
Soufflez Furies dans ces têtes citrouilles
Rien ne les arrête !
Que leur barbe-mascarade
ne puisse plus faire fleurir !
Un poil de violence sur leur gueule infestée
Invoquons résistance révolte et calame de maux
Car nous sommes au bout du rouleau des sacrifices
Luttons contre tous les fanatiques de mauvaise foi
Ils ne reconnaissent ni loi ni amour de soi
Refusons d’être les martyrs de la foi
qui n’a pas de foi
Debout levez vos drapeaux de paix…
de justice debout !
Je suis avec vous debout munis
de mes mots oliviers
Qui tentent de raviver la flamme
du bonheur à cœur ouvert
Quand la racine pourrie paradant droiture
Telle ordure primaire
Sera arrachée de nos terres arables…
De notre ciel courroucé ?
Rien ne semble arrêter ces conquérants
d’un pouvoir fantoche !
Leur fiel amer à gouverner
dans la pitance de tous les délits
Levez-vous Majorité silencieuse…
Dites Non aux Castrateurs
Du verbe qui fait mouche
dans leurs cœurs-potirons
La paix triomphera un jour…
En dépit de tous les abus
in Livr'Errance Ed. D'Ici et d'Ailleurs 2005
Lieu du larcin : http://jlmi22.hautetfort.com/
11:07 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
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