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19/05/2014

France: Mise en garde contre les nanomatériaux par l'agence française de sécurité sanitaire

Des nanotubes de carbone, utilisés comme additifs ou revêtements dans l'industrie, peuvent entraîner le développement anormal d'embryons, causer des cancers ou bien des maladies respiratoires.

Les effets des nanomatériaux sur l'homme restent largement méconnus, faute d'étude, relève un rapport de l'ANSES. Les effets à long terme des nanotechnologies, en pleine expansion, devraient être étudiés et leur usage réglementé. 


Sommes-nous en train de jouer ave le feu? L'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) met en garde, ce jeudi, contre les dangers potentiels mais encore largement inexplorés des nanomatériaux. L'agence réclame, dans un nouveau rapport, une réglementation européenne plus stricte à leur égard. 


Les nanomatériaux sont des matériaux naturels ou manufacturés constitués de particules dont la taille se situe entre 1 et 100 nanomètres, soit 1 à 100 milliardièmes de mètre. Cette taille intermédiaire entre la taille des atomes et celle des matériaux classiques leur confère des propriétés physiques, chimiques et biologiques particulières. 


Un domaine de recherche scientifique et technique en pleine expansion 


« Les nanomatériaux représentent un domaine de la recherche scientifique et technique en pleine expansion » en raison de ces propriétés et de leurs applications industrielles, explique dans son rapport l'Anses. 


« L'utilisation des nanomatériaux est en plein essor et désormais, ils entrent dans la composition de nombreux produits de la vie courante disponibles sur le marché: cosmétiques, textiles, aliments, peintures, etc », indique l'agence. 


Absence d'études épidémiologiques 


Mais les effets de ces nanomatériaux sur l'homme restent encore largement méconnus, faute d'étude. « Il n'existe pas à l'heure actuelle de données » sur la toxicité directe de ces produits sur l'homme « en raison de l'absence d'études épidémiologiques », relève l'Agence. 


Plusieurs éléments plaident pour la prudence vis-à-vis de ces nouveaux matériaux. En premier lieu, la petitesse de leurs particules leur permet de franchir les barrières physiologiques, comme la peau ou les muqueuses qui constituent les protections naturelles du corps. Ensuite, des tests in vitro et in vivo sur l'animal indiquent une toxicité pour certains d'entre eux. 


En particulier, des nanotubes de carbone, utilisés comme additifs ou revêtements dans l'industrie, peuvent entraîner le développement anormal d'embryons, causer des cancers ou bien des maladies respiratoires, souligne le rapport. 


Ces mêmes nanotubes de carbone peuvent aussi avoir des effets toxiques sur l'environnement avec par exemple un effet antimicrobien lorsqu'ils sont dispersés dans le sol. 


Des études plus approfondies sur ces nanotubes de carbone et sur leurs effets à long terme seraient donc nécessaires, souligne l'Agence. 


De manière générale, l'Anses « recommande la mise en œuvre de projets pluridisciplinaires permettant de développer les connaissances sur les caractéristiques des nanomatériaux et de leurs dangers, tout au long du cycle de vie des produits ». 


« Renforcer la traçabilité »et de mieux contrôler l'exposition de la population aux nanomatériaux 


En attendant, l'Agence recommande la prudence et « appelle, dès à présent, à un encadrement réglementaire renforcé des nanomatériaux manufacturés au niveau européen, afin de mieux caractériser chaque substance et ses usages, en prenant en compte l'ensemble du cycle de vie des produits ». 


La règlementation européenne en matière de classification et d'étiquetage (CLP) et celle sur les produits chimiques (REACh) devrait s'appliquer au nanomatériaux afin d'en « renforcer la traçabilité » et de mieux contrôler l'exposition de la population, estime l'Anses. 


Selon un premier recensement officiel pour ce type de matériaux, publié en novembre, 282.000 tonnes de nanomatériaux ont été produites en France en 2012 et 222.000 tonnes ont été importées. 


Notes : 



Commentaire : Il faut bien prendre conscience qu'effectivement, l'action des nanoparticules se fait sentir jusqu'au niveau de notre ADN et qu'il peut être difficile de s'en prémunir. 



L'entrée des nanoparticules dans l'organisme par le tractus intestinal 


« La consommation des produits issus des nanotechnologies favorise l'entrée dans le corps des nanoparticules par voie intestinale. 


L'épithélium intestinal diffère des autres du fait de sa fonction primaire d'absorption des substances exogènes. Il est depuis longtemps connu que des particules peuvent passer à travers la barrière épithéliale de la lumière intestinale. 


Concernant les nanomatériaux, différents travaux ont été réalisés afin de faciliter l'absorption des médicaments. Une étude a montré l'importance de deux facteurs dans la pénétration des nanoparticules :leur taille et leur charge électrique. 


Ces nanoparticules peuvent donc franchir la barrière du mucus et une fois cette barrière franchie, les nanoparticules peuvent pénétrer dans les vaisseaux lymphatiques et les capillaires. Une étude de Jani et Al montre qu'en utilisant les nanotubes de carbone (diamètre moyen 1,4 nm, marqués à l'iode 125, 

administrés par gavage chez la souris), dès trois heures, on retrouve un marquage aux niveaux pulmonaire, rénal et osseux

Ceci revêt une importance particulière dans le cadre des effets potentiels des nanoparticules sur la santé. C'est le cas des pâtes dentifrices contenant des nanoparticules, déjà vendues sur le marché, qui sont utilisées par la population en général et certaines de ces nanoparticules peuvent être avalées. 


En plus, les produits alimentaires contenant des nanoparticules comme des huiles actives anticholestérol permettent aux nanos de se retrouver dans l'organisme via l'alimentation. »

 

Source : nature alerte

 

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