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04/09/2014

04/09/2014...France: Dans le Tarn, l'opposition se renforce contre un barrage menaçant une zone humide

Heurts entre la police et des manifestants contre le futur barrage de Sivens dans le Tarn, le 1er septembre.

Le déboisement de la zone du futur barrage de Sivens, dans le Tarn, suscite des échauffourées sporadiques depuis lundi entre forces de l'ordre et opposants au projet. Mercredi 3 septembre, de nouveaux heurts ont éclaté.


Le projet, promu par le conseil général du Tarn avec celui du Tarn-et-Garonne, prévoit de créer une retenue d'eau de plus de 40 hectares, dont 13 hectares dans la zone humide « remarquable » du Testet, notamment pour permettre aux agriculteurs de la vallée d'irriguer leurs cultures. Les travaux, qui ont d'ores et déjà commencé, doivent coûter 8,4 millions d'euros.


« C'est un projet inadapté, dont le coût environnemental et financier est très élevé, au profit de pratiques agricoles qui sont une impasse pour les agriculteurs comme pour la société dans son ensemble », dénonce le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Selon lui, la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement a dénombré sur le site au moins 94 espèces animales protégées – salamandres, couleuvres, chauve-souris, etc.


Des mesures compensatoires sont prévues, avec la création de nouvelles zones humides sur 19,5 hectares et le déplacement d'espèces protégées, mais jugées insuffisantes par les opposants au barrage.


Gérard Onesta (EELV), vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées, présent sur le site, a lancé mercredi « un appel solennel à Ségolène Royal, ministre de l'écologie, pour qu'elle décide un moratoire, alors que les grosses machines entrent en action et créent une situation irréversible ».


Selon La Croix, certains opposants occupent le terrain depuis octobre dernier, d'autres ont entamé une grève de la faim, et la situation est comparable à la ZAD (zone à défendre) qui s'est constituée près de Nantes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mercredi, les militants écologistes, dont le nombre a parfois atteint 200 personnes sur le site, ont érigé de nouvelles barricades pour empêcher l'arrivée des matériels d'abattage lourds, tandis que des agriculteurs sympathisants les appuyaient en gênant l'accès de la zone avec leurs tracteurs.


« Cela n'a pas suffi : les tracteurs ont été déplacés par les gendarmes mobiles », a déclaré le porte-parole du Collectif du Testet, Ben Lefetey. D'après le quotidien La Dépêche du Midi, les gendarmes ont « découpé à la tronçonneuse une barricade érigée par les antibarrage, avant de tirer des gaz lacrymogènes pour déloger les contestataires ». « Deux barricades ont été reprises par l'escadron mobile. Le déboisement se poursuit », a indiqué de son côté la gendarmerie du Tarn.


La maire de Lisle-sur-Tarn, Maryline Lherm, favorable au projet, a appelé au calme, mais concentré ses critiques sur les opposants : « Les riverains sont excédés par les agissements d'individus violents, cagoulés (sic) et armés », souligne-t-elle, en précisant que « les habitants des communes concernées se sont exprimées par écrit ou oralement dans le cadre de l'enquête publique, et cela de manière majoritairement favorable » au barrage.


En revanche, France Nature Environnement Midi-Pyrénées et Nature Midi-Pyrénées s'associent au collectif du Testet pour souligner que « des recours juridiques sont toujours en cours » et pour qualifier de « farce » « l'exemplarité environnementale » du projet, revendiquée par le conseil général et la préfecture du Tarn.


Au niveau national, Europe Ecologie-Les Verts exprime « tout son soutien » aux opposants à ce « projet désuet qui répond à la logique d'une agriculture productiviste ». M. Onesta estime qu'un moratoire est d'autant plus indispensable que « le tribunal administratif doit se prononcer dans les prochains jours sur la légalité de l'arrêté préfectoral autorisant le déboisement ».


Source © Le Monde /AFP
 


 

18:14 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

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