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23/02/2015

toi et moi dans le lit nous savons

je serre les cuisses sur l'écorce des mots j'entends en bas les chiens hurlant la mort leurs mâchoires acérées déchiquetant le fort je serre les dents... sur une phrase j'attends contre la langue une éclosion qu'il est bon d'aimer car au dehors s'effondre qu'il est bon d'entendre sous ta main et mes pores qu'il est bon de chercher dans les plis de nos corps les lettres les seules qui sachent nous révéler

*

non, je ne ploierai pas et aucun d'eux ne me fera chuter de ma monture aucun d'eux ne jettera un voile sur ma crudité folle j'aurai au creux du bras un enfant nu il hurlera ma joie qu'il est bon de montrer au soleil la lourdeur de mes seins qu'il est bon de dire d'une voix ferme à leurs oreilles que le volcan gronde au creux des reins qu'il est bon de rappeler ce jour premier, ultime où leurs sexes furent, mon sexe vainc

*

ils pourront, si cela les rassure s'abriter derrière l'homonymie affirmer dans un grondement que je ne tiens pas bride que mon cheval s'emballe, que je ne sais pas dire ils pourront encore jouer des appendices, japper furieusement toi et moi dans le lit nous savons

 

Murièle Modély

 

Lieu du larcin : http://l-oeil-bande.blogspot.fr/2015/02/blog-post_23.html

 

 

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