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15/11/2015

Par le journaliste, grand reporter à "l'Humanité", Pierre Barbancey


Dohuk (Irak). 14 novembre 2015

Je suis actuellement en Irak. Ce pays qui a été démembré, ses communautés et ses confessions jetées les unes contre les autres, par une guerre voulue par les Etats-Unis en 2003. C’est sur ce terreau que s’est développé Daech, l’organisation de l’Etat islamique. Des terroristes soutenus et aidés par des pays comme le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite. Trois pays aux liens privilégiés avec la France qui leur vend des armes.
 Il faut pleurer les morts d’hier à Paris.
 Mais il faut aussi avoir en tête que les populations du Moyen-Orient vivent ce cauchemar au quotidien depuis des années.
 La France officielle fait des guerres: Libye, Mali, Centrafrique, Irak…
Toujours sous des prétextes humanitaires. Ce qui est un leurre. La guerre n’a jamais rien réglé, au contraire.
 La guerre ne peut pas toujours se regarder à la télévision.
 Si on accepte qu’elle ait lieu ailleurs, alors il faut s’attendre à ce qu’elle nous revienne dans la gueule un jour.
 C’est pour cela qu’il faut la paix. Une politique internationale de la France dédiée à la paix, pas une politique de gendarme, vendeuse d’armes et de captation des richesses d’autres pays.
 Le danger est grand de voir une partie de la France se tourner vers le Front National.
 Ce parti d’extrême-droite ne prône que la haine et le rejet de l’autre, qui tente de désigner comme bouc émissaire les musulmans.
 Des ingrédients pour que les drames comme celui que nous venons de connaître à Paris ne s’amplifient.
 En souvenir des morts du 13 novembre, déjouons le plan de tous ceux qui voudraient nous dresser les uns contre les autres.
 C’est un appel à l’intelligence humaine.

 

Pierre Barbancey est grand reporter à « l’Humanité ». Il est non seulement un grand journaliste, mais aussi un homme courageux dont toute la vie est engagement. Le djihadisme, les tueurs qui se drapent derrière l’Islam aujourd’hui, comme dans d’autres temps, ils se revendiquaient du Christianisme, il les connaît depuis longtemps, depuis le temps de l’Algérie de « la Décennie noire » et des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, d’enfants et de vieillards assassinés par le GIA et les émules sanglants du FIS. Un temps ou à peu près personne parmi les journalistes -et encore moins parmi les « politiques »- n’avait le courage de se rendre de l’autre côté de la Méditerranée. A ce moment là, nous n’étions pas nombreux à aller sur le terrain pour témoigner, pour organiser la solidarité avec un peuple musulman dans son immense majorité, avec ses journalistes, intellectuels, créateurs, syndicalistes et ses femmes admirables qui étaient décimés par un djihadisme qui pratiquait la même terreur et servait les mêmes intérêts que celui qui a frappé le 13 novembre à Paris. Depuis les années 1990, Pierre n’a jamais cessé d’être « au front ». Pas pour un jour. Sur toute la durée des guerres. L’invasion étasunienne en Irak en 2003 et la guerre qui l’a suivie, il les a vécu de bout en bout. Tout comme Jénine et Gaza en Palestine. Il a été le premier journaliste avec le photographe Frédéric Lafargue à parvenir dans Kobané assiégée et bombardée par les djihadistes, à l’automne 2014, et à témoigner de la Résistance héroïque des Kurdes syriens.  On se souvient de son témoigange en direct à partir de la ville martyr lors de l’inauguration du Festival TransMéditerranée 2014. Actuellement, Pierre Barbancey est en Irak, aux côtés des Peshmergas kurdes qui ont lancé et remporté la bataille de Sinjar, ville  qui a été martyrisée par Daesh, désormais libérée..

Le billet qu’il a mis sur sa page facebook, lorsqu’il a appris les attentats de Paris n’en prend que plus de valeur. C’est celui d’un journaliste engagé et aussi homme de terrain qui depuis une zone de guerre du Proche Orient parle avec expérience, connaissance et lucidité.

Paul Euzière

Source : https://pauleuziere.wordpress.com/2015/11/15/attentats-de-paris-le-terreau-sur-lequel-sest-developpe-daesh/

 

 

Commentaires

Bonjour, je suis membre du Bureau et du secrétariat de l'Union Fédérale des Retraités CGT de la Métallurgie, secrétaire en charge de la bataille des idées et de la Communication, je voudrais reprendre dans notre journal votre article, du Lundi 16 Novembre, Des guerres qui pleuvent comme du pétrole.

Pourriez vous me donner votre accord

Merci

Norbert BOULANGER

Écrit par : BOULANGER Norbert | 30/11/2015

Bonjour, il faudrait s'adresse directement à l'auteur pour avoir cet accord, je n'ai fait que relayer un post du blog de Paul Euzière, voir lien en fin d'article, peut-être voir avec lui déjà, merci

Écrit par : Kti | 30/11/2015

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