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18/02/2016

Les instructions d'Ashraf Fayad

 

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On a tous entendu parler de ce poète et artiste palestinien, Ashraf Fayad, condamné à mort le 17 novembre dernier en Arabie saoudite pour ses poèmes 'apostats' et des propos "destructeurs" tenus dans un café d'Ahba, une ville du sud du pays. Après la mise en branle du Pen-club et d'intellectuels et particuliers du monde entier, l'Arabie saoudite a fait machine arrière en commuant le mardi 2 février 2016 la peine capitale en huit ans de prison et huit cents coups de fouet. Peine tout aussi atroce, jugement tout aussi inique contre lesquels il y a lieu de réagir une fois encore.
Une sélection des poèmes incriminés - ils ont naturellement été la pièce à charge pour les juges -, Instructions, à l'intérieur, publié par Far al-Farabi en 2007 paraît aujourd'hui en France. C'est en soutien à Ashraf Fayad que nous vous proposons de l'acquérir, en souhaitant que l'éditeur multiple les effets de son et de votre geste militant, un geste partagé par le traducteur, Abdellatif Laâbi, lui-même sorti des geôles marocaines en son temps (c'est lui qui a fait le choix des poèmes du recueil initial imprimé au Liban).
Né en 1980 à Gaza, Ashraf Fayad est le descendant d'une longue tradition de poètes arabes intempestifs et jouisseurs, audacieux et libres. Il est lui-même un poète parfois satirique, dont l’œuvre dit le désarroi de l'individu, ici en terre arabe, parmi les réfugiés ou couvert de pétrole.

Les globules noirs
du pétrole
se promènent entre tes cellules
Ils réparent
ce dont ta nausée
n'a pas réussi à te débarrasser



Ashraf Fayad Instructions, à l'intérieur. Poèmes traduits de l'arabe par Abdellatif Laâbi. — le Temps des Cerises-Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne, 2016, 80 pages, 10 €. (Pour toute commande groupée effectuée par une association, le prix à l'exemplaire : 6 euros).

 

Source : http://www.lekti-ecriture.com/blogs/alamblog/index.php/post/2016/02/16/Ashraf-Fayad

 

 

 

 

Dans la jungle de Calais, ce jeune Afghan de 14 ans a été violemment agressé.

Son regard passe de la femme qui l’interroge en anglais à l’interprète qui lui traduit les questions, sans doute en dari, la langue la plus répandue en Afghanistan. Une lampe éclaire faiblement son visage, comme dans un tableau de Georges de La Tour. Ishak a 14 ans. Son père a été tué par les talibans, qui se sont saisis de l’adolescent pour le placer dans une « madrassa », une école religieuse et militaire. Son oncle l’en a sorti et l’a confié à un ami pour qu’il le conduise jusqu’à son frère, en Angleterre. Mais depuis trois mois, Ishak est coincé dans la jungle de Calais. C’est là que Christophe Ruggia, l’un des cinéastes de l’Appel de Calais, qui rapportent sans discontinuer des images pour témoigner, l’a filmé le 9 février. On peut visionner ce petit film sur la page Facebook de l’Appel de Calais.

Dans une première partie, Ishak raconte les conditions de son voyage, les coups reçus des passeurs, la peur, les tirs des policiers iraniens à la frontière (précise l’interprète, passé lui aussi par là), ses 14 jours de prison en Bulgarie. Puis on assiste à la déposition d’Ishak, en vue d’un dépôt de plainte contre X, car, trois semaines plus tôt, il s’est fait violemment agresser par une « milice » près du bidonville. Quatre hommes cagoulés, dont trois habillés en policiers, l’ont roué de coups avec des matraques, sur les jambes, les genoux, la tête, lui ont écrasé les mains et le visage. Ishak en garde encore des traces, des points de suture en haut du front, des douleurs dans les jambes, des migraines, des troubles auditifs.

Quelle est l’enfance d’Ishak ? Sa mère et sa sœur, dont il est sans nouvelles, sont restées en Afghanistan. Il est seul à Calais. Il a 14 ans. Et me fait penser à Jean-Pierre Léaud au même âge, devant la caméra de François Truffaut, pour des essais en vue du premier film de celui-ci, Les 400 coups. Dans la France de 1958, le jeune Léaud était un bourlingueur. Se débrouillant pour venir seul à Paris, fuguant de la pension où il était placé. Léaud était Antoine Doisnel. Dans la France d’aujourd’hui, Antoine Doisnel s’appelle Ishak, est afghan, exilé, démuni, roué de coups. Il est la lie de l’humanité.

 

http://www.politis.fr/articles/2016/02/les-400-coups-dishak-34128/

 

 

 

 

 

Paris : un célèbre herboriste condamné pour «exercice illégal de la pharmacie»

lamentable condamnation...

Source : Le Parisien

| MAJ :

 
 
 

Il affirmait pouvoir combattre 80% des maladies avec des plantes : l'herboriste Jean-Pierre Raveneau a été condamné ce mercredi à un an de prison avec sursis pour «exercice illégal de la pharmacie en récidive».

Le tribunal correctionnel de Paris l'a également condamné pour «commercialisation ou distribution de médicaments (...) dépourvus d'autorisation de mise sur le marché, ouverture d'un établissement pharmaceutique sans autorisation et contrebande de marchandises prohibées». Il a assorti la condamnation d'une mise à l'épreuve de trois ans.

Un an de prison ferme et 50.000 euros d'amende avaient été requis à son encontre.

Tisanes, huiles essentielles… dans cette célèbre herboristerie parisienne de la rue d'Amsterdam (VIIIe), près de la place Clichy, une des plus vieilles d'Europe, les amateurs pouvaient se fournir, entre balance en cuivre et pilon, en plantes médicinales en vrac et en mélanges préparés sur place dans un petit laboratoire.

Hypertension, virus H1N1, troubles de la prostate, psoriasis, paludisme, fibromes, herpès génital ou constipation extra-forte, Jean-Pierre Raveneau expliquait à ses clients pouvoir combattre 80% des maladies.

Un combat contre le «monopole pharmaceutique»

Problème, depuis 1941, la loi réserve aux seuls pharmaciens de l'ordre et à leurs officines le quasi-monopole de l'exploitation des plantes médicinales à l'exception de 150 d'entre elles, jugées non-toxiques. Le dernier herboriste diplômé a lui disparu en 2000 à 95 ans. Et Jean-Pierre Raveneau, bien que docteur en pharmacie, n'était plus inscrit à l'ordre et n'exerçait pas dans une officine.

«J'ai toujours estimé qu'il était possible avec un diplôme de pharmacien d'exercer dans l'herboristerie», avait justifié Jean-Pierre Raveneau à l'audience, expliquant avoir passé une bonne partie de sa vie à s'opposer au «monopole pharmaceutique» en obtenant la déclassification de la vitamine C, de minéraux et d'oligo-éléments, assimilés auparavant à des médicaments.

Mercredi, le tribunal a également condamné la propriétaire de l'établissement et d'une autre herboristerie parisienne, Nicole Sabardeil, à trois mois de prison avec sursis et 2000 € d'amende et sa société Pharma Concept à 50 000 € d'amende. Un revendeur, Mamadouba Camara, a écopé de 3000 € d'amende avec sursis. L'ensemble des prévenus devront en outre verser solidairement 2000 € de préjudice moral à l'ordre des pharmaciens qui s'était constitué partie civile.

«Mon but a toujours été d'apporter du bien-être»

«Pour vendre les produits retrouvés dans leurs herboristeries, M. Raveneau et Mme Sabardeil auraient dû être inscrits à l'ordre des pharmaciens», a jugé le tribunal. Leurs établissements ne sont pas des officines alors qu'ils dispensaient au détail «des médicaments» et qu'on y exécutait «des préparations magistrales ou officinales».

«M. Raveneau a constitué un circuit parallèle en suivant la mode des médecines alternatives», avait expliqué à l'audience un contrôleur de l'agence régionale de santé. «Les plantes, c'est l'origine du médicament. Elles ont des vertus mais peuvent aussi être du poison. En 2009, on avait dit à Raveneau qu'il exerçait une activité illégale, il n'en a pas tenu compte.»

«Je ne délivre pas d'ordonnances, rien que des conseils. J'ai vendu des plantes et des mélanges mais pas des médicaments. Mon but a toujours été d'apporter du bien-être. Quand je parle de combattre (une maladie), c'est s'y opposer mais je n'ai jamais prétendu guérir telle ou telle pathologie», avait plaidé le prévenu.