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08/05/2016

entre chiens et loups

 19 janvier 2016

 

la nuit qui papillonne en flagrant délit d’obscurantisme mon corps dépourvu de lumière enfle dans la mémoire les bêtes de la naSSion ressurgissent violemment leurs armes de guerre au bas du ventre prêtes à déchirer la vie piratage destruction des organes génitaux de la femme la maternité meurtrie jusqu’au fond des rêves le grand couteau qui fouille les chairs embarbelées du Congo aux Balkans de l’Inde aux vitrines d’Amsterdam où des femmes une même logique d’exécution mort des filles sont mises en vente au kilo où les prières résonnent commes des arrêts de mort principe de non-dissuasion de la bêtise m’entoure le vertige de tomber d’être happé par la foule qui avance en hurlant les visages répliqués de grimaces tordues la gueule des naSSions les gueules fuyantes des lâches en bande leurs liens faits pour enchaîner les gueules qui n’aboient pas ensemble le califat étouffe les cœurs réduits à rien et les pontifes de la chrétienté drapés de leurs oripeaux de richesses ripaillent dans les palais des puissants on étouffe rien qu’à entendre le son de leurs voix leur sexe religieux planté dans la terre du ciel où un dieu formidable bondé de colères et de désirs sans frein donne la liberté pour mieux la retirer donne d’une main ceux qu’il tue de l’autre ses chiens ont nom : abcdefghijklmnopqrstuvwxyz au choix ornements de guerre appuyés sur les chairs en contrebas de toute émotion autre que rancune jalousie haine posseSSion la tumeur capitaliste nous ronge et amoindrit fait de nous les gueules qui aboient avec la peur je fais le point : ici nous sommes arrimés au discours politique : nous sommes habillés de cuir noir : le fouet les pinces les crochets du discours glissent sur nos corps à vendre rente viagère les petits rentiers et les grands banquiers s’aiment oui SM mais SS eux qui bruitent leurs bottes SS eux qui bougent SS eux encore dont les yeux vagins portent des avortons secs dont les nez dentés croquent dans les visages qu’ils assaillent SS eux encore dont les bouches de fer blanc manipulent les lèvres pour en faire des couteaux et des lames de rasoir les hordes civilisées : Montsanto DSM Shell Nestlé Apple Toyota Boeing PWC IMF & CAC 40 dans la tuyauterie des petits jours calculés au dix-millième après la virgule des avions pour tuer dans l’escarcelle de la vente à domicile Saint Dassault Sauveur de la naSSion un chiffre d’affaire en hausse une bourse qui enfle enfle enfle une couille prête à exploser Excell sheets matrice des comptabilités naSSionales que des administrateurs au certificat vierge de toute révolte éxécutent l’arme de la machine qui nous remplit le réseau des nœuds de notre étranglement nœuds coaxiaux de haine farouche cocaïne et filles de joie truquées mon pénis plus long que le tien mon bonus mes actions mes dividendes une deux trois quatre retraites complémentaires je ne vais pas mourir comme ça je tiendrai mon pénis plus long lors des soirées yacht plus longs yachts que les vôtres mes fêtes sont les vôtres mais je vous les fairai payer par la dimension de mon sexe par la peur par mon pénis qui me fait peur QUE NOUS DEVONS PROTÉGER centiles de la naSSion CHEFs la concurrence accrachée dans la gorge ils hurlent leur préférence naSSionale équippent leurs commandos leurs experts aux îles Caïman et à Singapour toujours prêts à séduire les artefacts de vie humaine ils avalent tous ceux qu’ils parlent leur bouche est un anus qui n’en finit pas alors depuis des temps sans fond nous émigrons dans la peur fuyons les terres obscures où le soleil ne montait plus le ventre rempli de douleurs et d’abscences tues ne savions pas l’accueil des hommes chiens troué dans la clameur collective fait son puits sans écho vers lequel ils nous poussent quand les loups seuls et affamés dans un décor de déroute collective poursuivent un chemin sans visage nos yeux ont perdu tout désir de chasse les bêtes de la naSSion enflamment la nuit à coups de torches le grand incendie commence recommence la soustraction des états un moins un moins un font de longues marches colossales dans leurs armures et brûlent ceux brûlent les autres les loups seuls les familles vidées de leur sang les membres mutilés traînent dans la poussière de la nuit flamboyante ceux qui prétendent encore vivre malgré des loups au poil sombre dans la nuit qui brûle cherchent leurs enfants au milieu des décombres les visages sans yeux qui demandent asile les dents de lait concentrées dans l’épaisseur du soir les chiennes traînent leurs mamelles dans la poussière laissent leurs traces indélébiles qui pérorent sur l’histoire disparaîtront pourtant à la première pluie mais elles prétorent à la tête de leurs troupes réécrivent leur généalogie truquée à coup de sang pur fierté naSSionale rempart contre l’autre toujours à l’affût de notre existence nous refont le coup des dix commandements de Sodome et Gomorrhe éradiquées jusqu’à la millième génération les chiens tuent dans la distance de l’histoire future sang versé dans les nuées du délire acquisition de biens récupérés sur l’ennemi fientes versées au catalogue de leur patrimoine extraction par la violence du bras du poignard de la hache potentiels dans d’autres vies font leur course et remplissent leurs caddies des corps découpés à la chienne à venir la naSSion est toujours à venir un grand dessein qui ronge l’intérieur des âmes instituent l’autisme en seul moyen de communication dispersent la masse de ceux les autres rébarbation barbarie borborygmes ennemis dans la cime des regards seul avec mes loups sauvant la lumière d’un rêve que rien ne peut éteindre battant campagne sauvons-nous tant qu’il en est encore temps cherchons refuge pente glisser dans la nuit nos corps maigres retrouver le souffle dans tous ces cauchemars au creux de notre main la crue du désir le fleuve nous emporte nous nos armures de bois brûlent et nos yeux se creusent des gencives pour mordre leurs images les trompes de nos oreilles bâtissent des cathédrales sans toit pour accueillir le ciel leurs paroles figées dans l’acier aveugle de leur regard les chiens hurlent mais ne nous atteignent pas sont tombés de la Terre emportés par le vent solaire furieux ils se trompent du tout au tout du rien au rien partout leur tromperie de fainéants émascule la parole vitriole la pensée en fait des discours prêts à découdre les coutures de nos corps décharnés mais ils ne nous vaincront pas nous sommes la terre sous leurs pieds qu’ils ne sentent même plus l’air qu’ils respirent le soufre où ils s’asphyxient masse atomique 32,09 les demi-vies qu’ils se dépiotent virées au jaune aigri de leur jalousie ils ne savent pas que c’est nous qui les sauverons de leur détresse de leur cours en bourse de leur pénis plus long que tout sur l’épaisseur de nos pelages leur haine glisse et disparaît nous attendons l’heure de reprendre les rênes

 

Hervé Jamin 

 

Lieu du larcin : le blog de l'auteur http://poesiques.blog.lemonde.fr/

 

 

 

 

 

 

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