Avec D’ombres, Cathy Garcia a rassemblé des poèmes écrits entre 1990 et 2013 qu’elle a illustrés d’encres subtiles. Au départ, il existe un extrait de son journal : « j’ai fixé le plafond où pendant longtemps, / des ombres m’ont fait des grimaces… ». Et tous ses poèmes sont fidèles à l’univers de l’auteur : ils parlent de tristesse, de solitude, de drames (et elle sait ce dont elle parle) mais pour lutter de manière aussi désespérée qu’avec espoir face à la mort qui sans cesse « remonte ses bas » et est toujours prête à venir « tirer sur ton drap ».
C’est là, écrit superbement Cathy Garcia, « soigner le noir par le noir / mettre des mots là où il ne faut pas / narguer la peur ». Il existe en conséquence, et toujours dans l’œuvre, le sens de la lutte existentielle et de l’avènement. Garcia Lorca n’est jamais loin.
Ecrire pour la créatrice ne revient pas à tracer des signes mais traverser des frontières, sortir du sillon, oser une danse qui n’a rien néanmoins de forcément nuptiale. L’auteure sait montrer l’envers des mots, scanner leur pénombre. Dans les brèches de ses images se découvrent des lieux retirés de l’être. Et la poétesse tient le coup même lorsque les âmes, ayant perdu leur blondeur d’épi, sont grises comme des chats la nuit.
jean-paul gavard-perret
Cathy Garcia, D’ombres, A tire d’ailes, 2017 — 10,00 €.
http://www.lelitteraire.com/?p=28901
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