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09/03/2013

quand une sénatrice démontre la complicité des organismes de régulation avec les banques

Elizabeth Warren, Sénatrice US de l'État du Massachusetts questionne les responsables fédérales de la régulation des banques. "Quand, pour la dernière fois, avez-vous intenté un procès à une grande banque de Wall Street ?" Voyez les réponses...

 

Monsanto proteste contre le jardin bio de Michelle Obama

 

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L’association américaine qui représente des grands noms de l’agrochimie a récemment écrit à Michelle Obama pour protester contre son jardin bio. Leur crainte : que l’exemple de la First lady ne donne aux consommateurs une mauvaise image de l’agriculture « conventionnelle ».

« Cultivez et manger bio pour faire peur à Monsanto ! », s’amuse un des blogueurs deGreenpeace au Canada. La MACA, l’association américaine qui représente des grands noms de l’agrochimie, dont le géant des pesticides et des semences OGM Monsanto, a récemment écrit à Michelle Obama. Objet du courrier : le jardin bio que la première dame des Etats-Unis a créé dans l’enceinte de la Maison Blanche.

Ce jardin où fruits et légumes sont cultivés sans pesticides pourrait donner aux consommateurs, par comparaison, une mauvaise image de l’agriculture conventionnelle dont les produits sont « sains, savoureux et plus économique », assure la MACA.

Les géants de l’agrochimie estiment aussi que Michelle Obama devrait soutenir leurs méthodes de production agricole.

« Si les Américains devaient encore cultiver eux-mêmes des produits de première nécessité pour subvenir aux besoins de leur famille, les Etats-Unis seraient-ils les leaders dans les domaines scientifiques, de la communication, de l’éducation, de la médecine, des transports et de l’art ? », s’interroge encore cette association d’agrochimistes.

Michelle Obama a décidé de créer un jardin biologique pour faire la promotion d’une nourriture saine. Sa production doit permettre de fournir en fruits et légumes les occupants, les salariés et les invités de la Maison Blanche.

 

Source :

http://www.bio64.com/485/monsanto-proteste-contre-le-jard...

BANQUE MONDIALE : LA PALME DU DISCRÉDIT AU HONDURAS (PÉTITION)

 

Banque mondiale : la palme du discrédit au Honduras (pétition)

Les dollars de la Banque mondiale financent les déserts verts de palmiers à huile au Honduras

 

Par le biais de la Société financière internationale (IFC), la Banque mondiale a octroyé un prêt de 30 millions de dollars US à la Corporación (ou groupe) Dinant, le plus gros producteur d'huile du palme du Honduras. En novembre 2009, juste après le putsch militaire ayant renversé le président élu démocratiquement Manuel Zelaya, la banque a versé la première moitié de ce crédit à l'entreprise... dont le propriétaire Miguel Facussé avait activement soutenu le coup d'état !

Les conflits liés aux plantations de palmiers à huile de Dinant remontent aux années 70. Depuis le putsch militaire de 2009, la région a été fortement militarisée, les communautés violemment expulsées. Dinant et d'autres producteurs d'huile de palme sont impliqués dans le meurtre de 88 paysans dans la vallée de l'Aguán. Les assassinats continuent à être perpétués en toute impunité. Le nombre total des victimes du conflit est estimé à 109.

Malgré cette violence avérée, la Banque mondiale vient de procéder en février 2013 à une mise à jour édifiante de la description du projet de crédit accordé au groupe Dinant sur sa page internet : « Dinant comprend l'importance d'avoir de bonnes relations avec les communautés locales et est particulièrement actif sur ce point ».

Suite à une plainte déposée par des organisations de défense de droits de l'homme, un audit interne est en train d'être réalisé par le Bureau des plaintes de la Banque mondiale (CAO). Pourtant, les compétences du CAO étant très limitées, il est à craindre que celui-ci ne puisse entraver le versement de la seconde moitié du crédit au groupe Dinant.

La Banque mondiale se discrédite par ce prêt qui offre des capacités financières et de la légitimité internationale au groupe Dinant. Demandons à son président d'annuler ce prêt inadmissible !

 

Signez la pétition : sauvonslaforet.org,

Paysans et paysannes du monde entier au Forum Social Mondial à Tunis « Pour l'arrêt de l'accaparement des terres, le rejet des semences transgéniques et pour le développement de la Souveraineté Alimentaire !

 

Paysans et paysannes du monde entier au Forum Social Mondial à Tunis

L'agriculture paysanne durable refroidit la terre

Du 26 au 30 mars, la Via Campesina, le mouvement paysan international, sera présent au Forum Social mondial à Tunis, capitale de la Tunisie. Plus de 50 paysans et paysannes de tous les continents du monde se rassembleront à Tunis, et y rejoindront des milliers d'autres activistes du monde.

Cet important événement aura lieu en Tunisie, un pays soumis pendant des années à un régime autoritaire. Le peuple tunisien s'est soulevé pour mettre fin à cette oppression et lutte encore aujourd'hui pour la démocratie. Il ne faut non plus oublier que c'est en Tunisie que le «Printemps arabe» a commencé, suite à l'immolation d'un marchand ambulant tunisien désespéré par la confiscation de ses biens par les autorités municipales et toute l'humiliation qui en découlait.

La Vía Campesina a pour but de défendre la souveraineté alimentaire comme solution au problème de la faim, de l'économie et de la crise du climat.

Au Forum Social Mondial -un espace de construction d'alliances et de consolidation d'alternatives aux actuelles crises sociales, environnementales et économiques-, la Via Campesina fera partie de l'espace du climat et celui des migrations internationales. Elle sera présente aussi pour apporter sa solidarité envers les femmes du Maghreb-Machrek et celles du monde entier.

Vía Campesina, en collaboration avec d'autres mouvements alliés, organisera des conférences et des débats, dont :

  • Campagne du mouvement paysan pour l'arrêt de la violence contre les femmes
  • Mondialisons le mouvement paysan et la souveraineté alimentaire – échanges avec des paysans et paysannes du Maghreb et du Machrek
  • Lutte contre l'accaparement : renforcement des alliances internationales
  • Lutte des paysans et des paysannes contre les semences transgéniques, AGRA - 2ème révolution verte
  • Pour la souveraineté alimentaire : L'arrêt des Traités de libre-échange (entre l'Afrique et l'Europe)
  • Changement climatique – Les petits producteurs refroidissent la planète
  • Économie paysanne, migrations climatiques et droits des travailleurs et des travailleuses de la terre

Au Forum Social mondial, la Vía Campesina aura un stand où vous trouverez d'avantage d'information. Le stand sera également un point de rencontre pour les personnes et des mouvements alliés de la Via Campesina.

 

Un article publié par viacampesina.org

08/03/2013

Nouvelles calédoniennes

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/nouvelles-caledoniennes

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Vents d’ailleurs 2012

128 pages, 14,20 €

 

 

Sept auteurs, sept nouvelles, comme les sept notes de musique pour la richesse d’une mélodie, sept couleurs pour peindre l’arc-en-ciel d’une terre, celle de Nouvelle-Calédonie, terre de contraste, de métissage comme de conflits, terre d’ancêtres pour les uns, d’enracinement ou de passage pour d’autres. Sept nouvelles aussi différentes que les origines de leurs auteurs, et pourtant une terre, une seule, qui devient le lien, le creuset où se mélangent culture, rêves et parcours de chacun.

Sept nouvelles où souvenirs et fiction s’entremêlent pour tisser comme un manou, ce morceau d’étoffe à la fois utile et symbolique dans la coutume Kanak. Les Kanaks qui, ne l’oublions pas, sont le premier peuple de cette terre et on retrouvera leur souffle dans la majeure partie des nouvelles du livre, même si les auteurs sont d’origines diverses : kanak pour Waej Génin-Juni et Denis Pourawa, métisse pour Noëlla Poemate, néo-calédoniens de naissance comme Frédéric Ohlen et descendant de familles migrantes installées là depuis le XIXe siècle comme Nicolas Kurtovitch, mais aussi Française de Belfort comme Claudine Jacques, ayant pris racine là-bas à l’adolescence ou encore Bretonne partie vivre là-bas en 1989, comme Anne Bihan.

Toutes et tous ont en commun l’amour de l’écriture et d’une terre, avec un attrait et un respect certains pour sa culture première. On croisera dans ces nouvelles maints personnages et quelques destins tragiques, comme celui de la jeune Maeva dans Hula de Waej Génin-Juni, ou de René Lebel, atteint d’une terrible et infamante maladie dans Condamné à perpétuité de Claudine Jacques, ou encore celui de l’ami d’enfance disparu sous un éboulement dans L’allée couverte de graviers blanc de Nicolas Kurtovitch. On y lira des odeurs, des paysages, la végétation luxuriante, des questionnements à la croisée des cultures, entre tradition et modernité. Dans L’horloge végét@le, on entrera dans la tête aux circonvolutions plus qu’originales de Denis Pourawa qui, grâce à son horloge intérieure, a trouvé comment s’évader avec intelligence du temple unique des dépouilleurs de conscience. Frédéric Ohlen lui, dans Zénon ou les hirondelles, prenant en quelque sorte le contre-pied de la thématique Nouvelles calédoniennes, raconte une histoire qui se déroule en France pendant la dernière guerre et nous y fait rencontrer Yasmina, une jeune algérienne. Les hirondelles, beau symbole des mouvements migratoires qui insupportent les esprits étroits. Il y sera question de déracinement et de comment les destins de chacun se croisent pour le meilleur comme pour le pire.

Être ou ne pas être de là où l’on est, elle est là la question. Appartenir à un lieu c’est sans doute important, plus important encore est sans doute d’appartenir à soi-même, d’avoir l’esprit libre et une pensée vaste et ouverte à toutes sortes de pensées différentes. C’est peut-être ça que l’on peut, ou que l’on doit retenir, de ce petit voyage en Nouvelle-Calédonie.

 

Cathy Garcia

 

 

Vents d’ailleurs est une maison fondée en 1999 par Jutta Hepke et Gilles Colleu. Nous éditons des livres venus des cultures d’ailleurs, proches ou lointaines, convaincus que la connaissance des cultures du monde aide à bâtir une société plus solidaire et plus intelligente. Le catalogue de Vents d’ailleurs construit des passerelles vers ces imaginaires, propose des livres pour enrichir les êtres humains dans leur recherche d’humanité. La littérature est ainsi très présente dans le catalogue, mais également les albums jeunesse, l’art et les sciences humaines. Le plaisir de la découverte, la curiosité permanente, un non-conformisme littéraire revendiqué permettent à Vents d’ailleurs d’éditer des ouvrages qui reflètent les mille plaisirs de la vie, la diversité des idées du monde, les imaginaires les plus singuliers. Nous sommes membre de l’Alliance des éditeurs indépendants pour participer à la construction de réseaux à travers le monde, pour défendre une certaine idée de l’édition de création, pour ­défendre le livre et la lecture comme ouverture sur le monde et non comme un produit consommable, interchangeable et jetable comme un autre. Nous sommes un éditeur indépendant de création, nous défendons la bibliodiversité car l’offre pléthorique de livres n’équivaut pas à la diversité et la pluralité des idées. Vents d’ailleurs est également membre de l'association Éditeurs sans frontières et de l'association Jedi Paca. Vents d'ailleurs est signataire de la Déclaration des éditeurs indépendants du monde latin signée par 70 éditeurs venus de 23 pays, réunis à en novembre 2005 à l’occasion de la rencontre Les éditeurs indépendants du monde latin et la bibliodiversité, organisée par l’Union latine, l’Alliance des éditeurs indépendants, et le Centre régional pour la promotion du livre en Amérique latine et dans la Caraïbe (CERLALC) dans le cadre de la Foire internationale du Livre de Guadalajara au Mexique.

 

 

 

Nouvel incident sur le site nucléaire du Tricastin : trop c'est trop

Dans un des réacteurs nucléaires les plus anciens de France, un incident électrique grave s'est produit le 1 mars. La situation ne parait pas y avoir été parfaitement rétablie.

Le nouvel incident - une explosion précédée d'un immense flash bleu - qui s'est produit jeudi 28 février 2013 vers 20h à la centrale nucléaire du Tricastin, l'une des plus vieilles centrales nucléaires, n'est pas clos.

A ce jour les investigations indépendantes menées en dehors de la parole officielle et de l'exploitant EDF révèlent :

- le parasurtenseur (parafoudre) de sortie du transformateur principal du réacteur nucléaire n° 1 est touché et gît à 45 ° vers le sol, des techniciens sont en intervention.

- les bâtiments annexe « phase 3 » du réacteur nucléaire n°1 , celui des turbines et condensateurs, crachent de la "vapeur" de tous les côtés. D'importantes coulures de liquide se répandent au long de l'assise en béton. Ce qui peut laisser supposer une difficulté de régulation de la pression.

- le mistral soufflant entre 80 et 90 km/h rend impossible des prélèvements d'échantillons significatifs de présence ou non de radioactivité.

Des rejets radioactifs possibles, une vétusté inquiétante

Lors de l'arrêt d'urgence d'un réacteur, tel celui qui affecte aujourd'hui le réacteur n°1 du Tricastin, il y a impossibilité de stopper instantanément la réaction nucléaire (blackout). En conséquence le refroidissement et la production de vapeur par l'échangeur du circuit primaire doivent être assurés.

Cette continuité peut engendrer des "soulagements" qui peuvent nécessiter en urgence des rejets gazeux radioactifs et chimiques par la cheminée (et non par les tours de refroidissement dont ce n'est pas la fonction).

Le réacteur n°1 est celui qui présente le plus de vétusté dont de nombreuses fissures de plus de 1 cm et il apparaît que sa maîtrise de conduite relève de la danse de Saint-Guy. L'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) l'a placé particulièrement sous surveillance tout en lui ayant octroyé un prolongement de durée de fonctionnement plutôt contradictoire.

D'autres incidents dans les mois et années passées

Le 2 juillet 2011 : un incendie avait déjà touché le transformateur de l'unité du réacteur n°1 à l'arrêt. Incendie, flammes, fumées noires dans le ciel, intervention des pompiers, périmètres de « sécurité ». Explication officielle à l'époque : « Une borne en porcelaine s'est fissurée et a explosé. De l'huile a coulé, provoquant l'incendie. »

Février 2011 : Un incident concernant les groupes électrogènes de secours à moteur diesel de la centrale nucléaire du Tricastin a été déclaré par EDF le 16 février 2011. Les groupes électrogènes de secours à moteur diesel permettent d'alimenter les systèmes de sûreté du réacteur en cas de perte de l'alimentation électrique par le réseau national. L'ASN a classé au niveau 2 sur l'échelle INES cet incident.

Mardi 10 avril 2012 au petit matin, un incendie dégageant une importante fumée s'est déclaré dans la salle des machines, cette fois-ci du réacteur n° 4. La quasi totalité des voies de circulations situées à l'extérieur du site nucléaire ont du être fermées par les forces de gendarmerie.

 

http://www.terresacree.org/actualites/module-mere-comment...

12:05 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

04/03/2013

les mots qui rabotent la peau

Les enchanteurs  pourissent au fond des tranchées.

 

(…)

 

Fasciné par les mailles du filet

On finit par croire qu’on ne pourra

Échapper à la raison qui vient à nous.

 

(…)

 

Et donner à boire aux mémoires trahies.

 

 

Figés dans nos masques d’effraies

Tout nous éteint. Les nouvelles

Qui nous parviennent du front de la vie

Sont si laides que les écouter

Ne donne plus envie de vivre.

 

(…)

Il n’existe pas de mode d’emploi à la vie.

 

(…)

Nous marchons vers le désert de nous-mêmes

Aveugles aux feux brûlants dans la nuit.

 

(…)

Aller à la source puiser l’émotion transmise

Par les vibrations de l’air.

 

(…)

J’aime les mots qui rabotent la peau.

 

 

Saïd Mohamed

 

Lieu du larcin

 

 

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illustration d’Anto en couverture

Les Carnets du Dessert de Lune, 2006

 

 

 

02/03/2013

Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

La est selon la pensée dominante la condition de la reprise économique et de la baisse du . Cette opinion n’est pas toutefois partagée par un nombre croissant de voix dissonantes dont celle de Jean Gadrey, économiste, collaborateur à Alternatives Economiques et membre en 2008-2009 de la « Commission Stiglitz ». Pour lui, cette quête éperdue de la croissance risque de nous mener à notre perte et il est grand temps de changer de logiciel.

Une lubie? Une mode?. On a le droit de le penser. Pourtant, en 1972, le MIT (Massachusetts Institue of Technology) publiait un rapport réactualisé en 2012 intitulé Halte à la croissance ? qui remettait déjà en question la croissance économique et démographique notamment en raison de leur impact sur l’environnement.

 

« On nous dit que, sans croissance, c’est la régression sociale, on ne peut pas réduire les dettes, ni le chômage, ni la pauvreté, et l’on n’aura pas les moyens d’engager la transition écologique. Pourtant, je propose de dire « Adieu à la croissance », qui est le titre de mon livre (voir les bonnes feuilles sur le site d’Alternatives économiques).

Il serait temps que les économistes, s’ils veulent être « responsables », prennent en compte les risques écologiques et qu’ils se posent les questions suivantes : et si ce culte de la croissance relevait d’un aveuglement des élites économiques et politiques ? Et si la quête de la croissance, fondée sur des gains de productivité sans fin, était l’un des facteurs de crises, voire la plus grave des menaces à terme pour l’humanité ? Et si, quoi que l’on fasse, la croissance ne revenait jamais dans les pays « riches » ? Et si une « prospérité sans croissance » était possible et nécessaire pour sortir de la nasse où nous sommes ? Et si notre pays était immensément riche sur le plan économique, ce qui permettrait de faire face à tous les défis, sans croissance, dans le cadre d’une transition ambitieuse ?

Ces hypothèses sont de plus en plus crédibles. Le graphique joint représente l’évolution, depuis 1949, des taux annuels de croissance. On ne peut certes rien en conclure sur les évolutions futures, mais cela pourrait au moins faire réfléchir les dévots de la croissance.

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

Les causes du plongeon

Bien des raisons expliquent cette baisse spectaculaire. La poursuite de la croissance se heurte d’abord à différentes limites sociales. Elle n’est plus depuis longtemps un facteur de mieux vivre, vu qu’elle est définie comme la progression quantitative d’un « truc technique », le PIB (Produit intérieur brut), lequel n’a pas été fait pour enregistrer la qualité de la vie individuelle et collective, les dommages écologiques, les , le temps libre, le bénévolat, le travail domestique, etc. Comme le disait en mars 1968 le sénateur Robert Kennedy, quelques mois avant son assassinat,« le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut d’être vécue ». C’est à un constat semblable qu’est parvenue la « Commission Stiglitz » quarante ans plus tard !

Mais la raison qui va devenir la plus importante est écologique. Elle est résumée par cette citation d’un grand économiste américain, Kenneth Boulding : « Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste. »

La finitude des ressources naturelles se manifeste notamment par les premiers effets du pic du pétrole et de bien d’autres pics (le « peak all », le pic de tout), qu’il s’agisse de ressources non renouvelables, extraites du sous-sol, qui s’épuisent et dont le prix va grimper sans cesse, ou de ressources en principe renouvelables mais tellement surexploitées qu’elles ne parviennent plus à se renouveler : climat, eau, biodiversité, forêts, terres arables…

Les avocats de la croissance à perpétuité font penser à de mauvais médecins qui jugeraient la d’une personne par la croissance de sa taille et de son poids alors qu’elle a atteint un âge où son développement qualitatif, individuel et social, devrait primer. C’est pour cela que nous vivons sous un régime d’obésité consumériste, au demeurant très inégalitaire.

Et le chômage dans tout ça ?

Mais alors, si la croissance prend fin dans les pays riches, et s’il faut le souhaiter pour diverses raisons, en particulier pour préserver ou restaurer des patrimoines naturels vitaux aujourd’hui endommagés, le chômage ne va-t-il pas poursuivre son envolée ?

La fin de la croissance sera en effet un drame pour l’emploi si l’on prolonge la trajectoire productiviste symbolisée par les Trente Glorieuses, car les gains de productivité détruisent l’emploi s’il n’y a pas assez de croissance. Sauf – c’est une première piste à exploiter – si l’on réduit la durée du travail. Je suis favorable au passage assez rapide et négocié en aux 32 heures ou à la semaine de quatre jours à la carte. Mais ce n’est pas la seule piste.

En effet, rien ne nous condamne à viser toujours plus de productivité, surtout quand on mesure les dégâts humains et écologiques que cela entraîne, mais aussi la dégradation de la qualité dans bien des cas, dont des cas récents dans l’agriculture et l’alimentation. Il faut s’orienter vers des gains de qualité et de durabilité (le « toujours mieux » à la place du « toujours plus »), qui ont déjà été dans le passé des sources de création d’emplois et qui devraient l’être beaucoup plus à l’avenir : agroécologie, construction et isolation thermiques, énergies renouvelables, circuits courts, relocalisation, mobilité douce, services de bien-être, etc.

Par exemple, on a besoin d’environ 30% d’emplois en plus dans l’agriculture biologique pour produire les mêmes quantités, donc sans croissance quantitative. On est là dans une logique vertueuse favorable aussi bien à l’environnement qu’à la santé publique, à l’emploi et au sens retrouvé du travail. C’est vrai dans bien d’autres activités. La soutenabilité écologique et sociale n’est pas l’ennemie de l’emploi, et donc de la protection sociale, contrairement au productivisme. Encore faut-il des politiques résolues pour cette grande bifurcation, et une réduction des inégalités. Des scénarios de très bonne qualité existent, il faut les mettre à l’agenda politique. Ils ne sont nullement régressifs, bien au contraire.

5% du PIB part en dividendes

Privés de croissance, reste à savoir comment les pouvoirs publics pourraient dégager les financements nécessaires à la protection sociale et à la transition écologique sans creuser la dette. En réalité, on cherche les clés sous le réverbère de la croissance et pas là où elles se trouvent, du côté des inégalités, des privilèges, du pouvoir économique d’une infime minorité, et de la maîtrise du crédit. En termes économiques, les Français sont environ deux fois plus riches qu’au début des années 1970. En fait, les « marges de manœuvre » financières de gouvernements qui chercheraient les clés au bon endroit sont considérables. Voici trois exemples.

 

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

D’abord, depuis les années 1980, le partage de la richesse économique (la « valeur ajoutée ») a évolué en faveur des profits (principalement les dividendes) et en défaveur des salaires, dans des proportions énormes. Le graphique 2 représente les dividendes versés par les entreprises aux actionnaires depuis 1949 en pourcentage de la masse salariale. Il se passe de commentaires. Aujourd’hui, 100 milliards d’euros annuels, soit 5% du PIB, partent en dividendes. Il faudrait cinq fois moins que ce montant pour éradiquer la pauvreté !

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

Ensuite, selon un rapport du député UMP Gilles Carrez, les niches fiscales représentent au bas mot 100 à 120 milliards d’euros par an de manque à gagner pour l’Etat. Certaines sont justifiées, mais plus de la moitié ne le sont pas et sont jugées inefficaces par la Cour des Comptes.

1x1.trans Jean Gadray: « La croissance n’est pas la solution, c’est le problème »

Enfin, l’évasion fiscale et la fuite dans les paradis fiscaux, plus la fraude fiscale, représentent elles aussi plusieurs dizaines de milliards d’euros de pertes sèches qui ne peuvent servir ni les objectifs sociaux ni les finalités écologiques.

Ajoutons à cela le fait qu’en se privant de la création monétaire par leur propre banque centrale (c’est-à-dire de la maîtrise du crédit), les Etats de la zone euro se sont privés d’un instrument majeur de réorientation écologique des investissements. Il faudrait, comme le demandent la Fondation Nicolas Hulot, le « collectif Roosevelt » et d’autres associations, récupérer cet outil pour financer la transition.

Quand il s’agit de « sauver l’humanité », ne pourrait-on pas faire ce qu’on a fait pour « sauver les banques » ?

Source: Terra Eco

Lily et Po de Lauren Oliver

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/lily-et-po-lauren-oliver

 

Lily et Po, Lauren Oliver    

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Hachette, novembre 2012

trad. (USA) d'Alice Delarbre

Tomes 1, 2, 3 (160 pages chacun, les deux premiers reprennent les deux premiers chapitres du tome suivant) - 9,90 € par tome

 

Trois livres jolis comme tout pour une seule histoire. Une belle histoire, celle de Lily et Po, tissée autour d’un sujet grave : la perte d’un proche, et pire encore, l’assassinat d’un proche pour le plus vil des motifs : la cupidité. Ici c’est le papa de Lily qui est empoisonné par Augusta, sa deuxième femme. La « parfaite » incarnation de la marâtre affublée de sa propre fille idiote, et la pauvre petite Lily, à la mort de son père, se retrouvera recluse au grenier.

C’est là que Po et Baluchon vont faire leur apparition. Po n’est pas un garçon, il n’est pas une fille non plus et Baluchon n’est pas un chat, ni un chien, mais il pourrait être l’un ou l’autre. Po et Baluchon viennent de l’Autre Côté. Ce sont des fantômes, et tous deux et Lily vont devenir comme les meilleurs amis du monde, ou plutôt, des deux mondes. Ils aideront Lily à s’échapper du grenier pour réaliser son vœu le plus cher : apporter le coffret contenant les cendres de son père au pied du saule pleureur à la Maison Rouge, là où est enterrée sa mère. Il lui faudra prendre le train, c’est une grande aventure, mais Po et Baluchon seront ses compagnons de route.

Seulement, c’est sans compter d’innombrables obstacles qui ne vont pas manquer de se mettre en travers de leur route, en grande partie dus à quelques adultes dotés de très vilains défauts. Ainsi, suite à une malencontreuse confusion entre deux coffrets, l’un contenant les cendres du papa de Lily, l’autre une poudre magique, la plus puissante qui soit, la petite Lily va connaître bien des mésaventures. Elle y rencontrera Will, un petit garçon apprenti alchimiste qui l’aimait sans qu’elle ne le sache, et dont le destin est lié au sien, et puis l’alchimiste, qui connaît toutes les magies possibles, sauf la plus essentielle : celle du cœur.

Une vieille dame rigide et bornée, un policier trop zélé, une pseudo comtesse ambitieuse et cruelle, un malfaiteur qui n’est autre que le frère de cette pseudo comtesse, Mel, le garde de la comtesse, un grand maladroit au cœur énorme, sa chatte Gauchère le sait bien, et d’autres personnages encore. Toute l’histoire se déroule dans un décor sombre – le soleil a disparu depuis des années et la végétation aussi, et baigne dans une ambiance victorienne. La plus grande partie des personnages adultes semble courir après la gloire, la richesse, la reconnaissance sociale, d’autres après leur vision obtuse de l’ordre et de la morale, et tous sont prêts à tout pour obtenir satisfaction. Les deux enfants traverseront bien des dangers, mais la solidarité, l’entraide et l’amour auront raison de tous les mensonges et de toute vilénie. La morale, s’il en faut une, pourrait être que chacun en aidant l’autre, s’aide lui-même et comme dans les contes de fées, l’histoire finira bien.

 

Cathy Garcia

 

 

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Titulaire d’un diplôme de philosophie et de littérature à l’université de Chicago, Lauren Oliver a ensuite suivi une formation en arts à l’université de New York. Elle a brièvement travaillé comme assistante d’édition chez un éditeur new-yorkais, avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Elle vient d’une famille d’écrivains. Elle a publié son premier livre en 2010 : Le dernier jour de ma vie (Before I fall), puis une trilogie Délirium dont le dernier tome doit paraître en 2013.

01/03/2013

Pauvres de nous - Ben Lewis 2012 - Documentaire ARTE

Du Néolithique à la crise actuelle du capitalisme, une histoire de la pauvreté éclairée par les propos d’experts renommés. merci à JL Millet pour l'avoir déniché !