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28/02/2013

Les Quanta, l'invisible et l'au-delà, Emmanuel Ransford


Emmanuel.Ransford est épistémologue, chercheur indépendant spécialiste de physique quantique, et conférencier. Il est l'auteur de la nouvelle physique de l'esprit et co-auteur de Les Quanta, l'invisible et l'au-delà de parution prochaine.

 

Emmanuel Ransford
Après des études scientifiques qui lui donnent un diplôme d’ingénieur et de statisticien, E.R. se tourne vers la physique quantique. Il se passionne pour les questions épistémologiques qu’elle soulève.

Il s’interroge en parallèle sur l’énigme de la psyché et sur celle du cerveau conscient, qu’il tente de reformuler selon une perspective qui n’est pas celle du matérialisme ni celle du spiritualisme. (Pour lui, la psyché humaine n’a pas une matérielle ni une origine surnaturelle.)
Cette double recherche le conduit à proposer la synthèse de l’holomatière (qu’il a aussi nommée la psychomatière), qui rajoute une dimension invisible – mais aux effets parfaitement repérables – à la matière ordinaire. Nous la croyons inerte et passive alors qu’elle ne l’est peut-être pas.
A partir de l’idée d’holomatière, il réinterprète les propriétés très étranges des quanta. Il parvient même à proposer une nouvelle façon, potentiellement testable, d’aborder et de comprendre le cerveau conscient.

Il est l’auteur de plusieurs articles, la plupart publiés en langue anglaise. En 2001 il contribue à l’ouvrage collectif : "Science and the Primacy of Consciousness" (Noetic Press, USA).

En 2007 paraît son premier livre en français, intitulé "La Nouvelle Physique de l’Esprit" (éd. Le Temps Présent). Il est suivi en 2009 par un livre écrit en collaboration avec Tom Atham, qui en est l’auteur principal. Il s’intitule "Les Racines Physiques de l’Esprit" (éd. Quintessence).
Son dernier ouvrage, intitulé "Les Quanta, l’Invisible et l’Au-delà", vient de paraître aux éditions Guy Trédaniel.

 

Conférences

• à venir : mercredi 20 mars 2013 - L'au-delà et la physique quantique à l'Observatoire du Réel
 

 

Livres

• Science and the Primacy of Consciousness (Noetic Press, USA)

• La Nouvelle Physique de l’Esprit, éditions Le Temps Présent, 2007

• Les Racines Physiques de l’Esprit, éditions Quintessence, 2009

• Les Quanta, l’Invisible et l’Au-delà, éditions Guy Trédaniel, 2012

27/02/2013

LISA KRISTINE : DES PHOTOS QUI TÉMOIGNENT DE L'ESCLAVAGE MODERNE (VIDÉO)

Pendant ces deux dernières années, la photographe Lisa Kristine a voyagé dans le monde pour faire un reportage sur les réalités cruelles et insupportables de l'esclavage moderne, 27 millions de personnes concernées...

  

Aux Etats-Unis, l'écriture cursive considérée comme un vestige du passé

LOS ANGELES (Sipa-AP) -- Pour Monica Baerg, 16 ans, élève au lycée d'Arcadia en Californie, écrire en attaché ne sert à rien. Les devoirs pour l'école doivent obligatoirement être tapés à l'ordinateur, et pour les messages personnels, il y a les e-mails, souligne la jeune fille. Quand elle doit prendre la plume, Monica écrit en lettres d'imprimerie.

"Personne ne nous a jamais forcés à utiliser l'écriture cursive, donc c'était pénible de mémoriser les lettres", raconte cette adolescente qui a même des difficultés à déchiffrer ce que ses parents écrivent.

Pas moins de 45 Etats américains sont sur le point de lui donner raison. Ils doivent adopter des orientations de programmes scolaires communes pour 2014 en mathématiques et en anglais. Et les belles boucles de l'écriture cursive ne sont plus requises, contrairement à la maîtrise du clavier d'ordinateur, à la sortie de l'école élémentaire.

Plusieurs Etats, dont la Californie, la Géorgie et le Massachusetts, ont ajouté l'écriture cursive à leurs programmes. La plupart des autres, comme l'Indiana, l'Illinois et Hawaï ont laissé le choix aux districts scolaires.

Aux Etats-Unis, les ordinateurs ont envahi les salles de classe. Alors pour certains pédagogues, apprendre à écrire en script est bien suffisant.

"Avez-vous vraiment besoin d'apprendre deux façons d'écrire?", demande Steve Graham, professeur de pédagogie à l'université Arizona State. Il s'est penché sur l'apprentissage de l'écriture, et en conclut: "Il y aura plein d'enfants qui n'apprendront pas la cursive. La compétence la plus importante maintenant, c'est de taper à l'ordinateur".

L'écriture cursive, parée de nombreux bienfaits

L'écriture cursive a néanmoins ses partisans, qui lui trouvent des bienfaits sur les capacités psycho-motrices des enfants. Cette écriture les relie aussi au passé, qu'il s'agisse de la Constitution ou des lettres de leurs parents ou grands-parents. Les boucles de l'attaché en disent également beaucoup plus sur la personnalité que les bâtons des lettres d'imprimerie.

"Je pense que cela fait partie de l'identité et de l'estime de soi", observe Eldra Avery, qui enseigne le langage et la composition au lycée de San Luis Obispo, en Californie. "Il y a quelque chose de très unique et personnel dans une lettre en cursive", ajoute-t-elle.

Autre argument, la rapidité d'écriture. Eldra Avery réapprend à ses élèves de terminale l'attaché, pour qu'ils réussissent mieux leurs examens de fin d'année. "Ils doivent écrire trois rédactions en deux heures. Ils ont besoin de cette rapidité", affirme-t-elle. "La plupart ont appris l'écriture cursive en CE1 et l'ont oubliée. Leur calligraphie est déplorable."

La plupart des élèves américains préfèrent les lettres d'imprimerie qu'ils ont davantage pratiquées. Sur 32 élèves de CM1, seuls trois écrivent en attaché, note Dustin Ellis, enseignant à l'école élémentaire Big Springs, à Simi Valley en Californie. Si cela ne tenait qu'à lui, il limiterait le programme à l'apprentissage de la lecture des lettres attachées, pas à leur écriture.

"Les élèves peuvent réussir aussi bien avec les lettres d'imprimerie", affirme Dustin Ellis. "Quand un jeune peut écrire par texto 60 mots en une minute, cela signifie qu'on part dans une nouvelle direction. L'écriture cursive est de moins en moins importante."

Monica Baerg, elle, voit un seul intérêt à l'écriture cursive. Pour l'adolescente, on devrait apprendre aux jeunes ce type de calligraphie dans un unique but: "Tout le monde veut une signature cool avec plein de belles boucles".

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121126.FAP6593/aux...

L'HOMME, "UNE ÉTAPE INTERMÉDIAIRE"........?

 

L'homme, "une étape intermédiaire" que la technologie pourrait améliorer

 

Les transhumanistes pensent que l'homme peut maîtriser sa propre évolution via les innovations technologiques. Une fiction pas si éloignée de la réalité.

En 1984, le premier Terminator répare son bras bionique endommagé par un tir de fusil à pompe et remplace L'homme qui valait trois milliards au panthéon de l'homme-machine. Fiction ? De moins en moins ! Grâce à la science, la race humaine a un début de mainmise sur une obsolescence programmée, la sienne. C'est en tout cas la promesse des transhumanistes.

Comme leur nom l'indique, ils estiment que l'homme peut dépasser sa condition, n'étant pas obligé de la subir. Selon eux, la science actuelle permet non seulement de réparer un dommage, mais de modifier carrément l'évolution naturelle. En d'autres termes de faire de l'homme, diminué ou non, un homme plus fort qu'à l'origine : un homme augmenté.

Et les exemples de réalisation se multiplient. Ainsi, cet homme bionique exposé au Science Museum de Londres et réalisé avec des prothèses et des organes de synthèse. Ou encore ce scientifique britannique spécialiste de la cybernétique, Kevin Warwick, autoproclamé "premier cyborg de l'histoire de l'humanité", qui s'est implanté lui-même des puces électroniques pour pouvoir communiquer avec des ordinateurs et des machines en utilisant son système nerveux.

 

REGARDEZ Kevin Warwick, l'homme-cyborg (vidéo en anglais)

 

Récemment a été mis au point un tatouage électronique capteur de l'activité cardiaque et autres données médicales et qui permet un suivi médical à distance. Les prothèses et les yeux bioniques sont devenus tellement performants que ce serait dommage de les laisser aux seuls handicapés, semblent penser certains industriels. Un coeur artificiel pourrait à terme supprimer les greffons naturels. Une version complètement autonome, quoique temporaire, a déjà été transplantée avec succès.

Le CNRS prend donc la thématique au sérieux et a organisé un premier colloque en décembre sur le sujet. Car, au sein de la communauté scientifique, le débat fait rage sur les enjeux éthiques d'une telle transformation. Pour Hervé Chneiweiss, neurologue, directeur de recherche au CNRS et auteur de L'homme réparé (Plon), l'idéologie transhumaniste est "typique de la tendance au toujours plus" et son argumentaire "est vicié à la base".

Selon lui, les transhumanistes se comportent "comme si tous les ingrédients pour la recette étaient à notre disposition". L'histoire de la biologie devrait pourtant, à son avis, les inciter à plus de modestie. Et de rappeler qu'il y a une quinzaine d'années, l'avènement de l'ADN était porteur de nombreuses promesses que les scientifiques ont été contraints de revoir à la baisse : "Vu les progrès que l'on a faits depuis, on se rend compte que notre ignorance reste monstrueuse", explique le neurologue, pour qui l'on ferait mieux "de soigner les malades plutôt que de doper les bien-portants".

Pannes, piratages et mises à jour...

D'autant que l'hybridation de l'homme avec la machine, même partielle, conduit inexorablement à une dépendance mutuelle. "Prenez un pacemaker. Une personne ne vit pas si le pacemaker ne fonctionne pas", rappelle Édouard Kleinpeter, ingénieur de recherche à l'Institut des sciences de la communication au CNRS. Problème, l'homme augmenté par la machine risque de... tomber en panne !

Pire, un spécialiste de l'informatique qui a réussi à pirater un pacemaker à distance a désormais un droit de vie ou de mort sur l'individu. Et l'homme prétendument augmenté ne serait en fait qu'assujetti à l'industrie des biotechnologies. "Pour rester compétitifs, nous serons dépendants des mises à jour, donc, des fabricants de ces dispositifs...", souligne Édouard Kleinpeter.

L'association française transhumaniste Technoprog! en convient. Elle ne veut pas "aller dans tous les sens, sans aucune précaution", mais considère "ces possibilités sans tabou". "L'humain est le résultat d'une évolution longue de millions d'années", explique Marc Roux, son président. "Le premier bâton, le feu, le développement de l'agriculture et de l'élevage ont été des facteurs d'accélération du processus d'évolution qui n'a donc aucune raison de se terminer." La seule limite possible est par conséquent "celle que les humains voudront bien se donner".

Poser des limites, soit, mais où ? "Où commence la réparation et où s'arrête l'augmentation ?" s'interroge Édouard Kleinpeter. Les lames qui prolongent les jambes de Pistorius ont bel et bien fait de lui un des hommes les plus rapides du monde. Le transhumanisme "procède d'une conception fonctionnelle de l'être humain", déplore le chercheur, et fait "comme si l'homme n'était que la somme de ces capacités". En un mot, comme s'il n'était... qu'une machine.

 

Un article de Rodolphe Baron, publié par lepoint.fr

26/02/2013

Le film que les banques voudraient interdire

Une campagne contre la spéculation sur les denrées alimentaires. La spéculation financière affame des dizaines de millions de personnes. UBS & Co aimeraient pouvoir interdire cette vidéo. Et empêcher sa diffusion sur les réseaux sociaux.

 

La sale guerre des terres rares

Une vidéo de G. Pitron et S. Turquier


 

25/02/2013

Simplicité volontaire

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Allemagne: L’industrie et le gouvernement planifient des guerres de ressources

Ça a le mérite d’être clair.

La , elle, se cache derrière une prétendue guerre contre des terroristes pour faire main basse sur les ressources maliennes et subsahariennes. Les militaires doivent se mettre au service des multinationales et des industriels. Le titre « Expédition matières premières : la nouvelle voie de l’ » a même été employé par un éditorial du journal économique allemand Handelsblatt.

Les expéditions coloniales reprennent donc du service. Engagez-vous…

 

« Dans une interview accordée lundi 18 février à Reuters, le directeur de l’Alliance, Dierk Paskert, a réclamé «une politique stratégique en matière de commerce extérieur et de sécurité» afin de garantir aux entreprises allemandes l’approvisionnement en matières premières.

Il y a un an, les principales entreprises industrielles allemandes ont lancé uneAlliance pour la sécurisation des matières premières (Rohstoffallianz) en vue de sécuriser l’approvisionnement en matières premières sélectionnées pour le compte de ses actionnaires et de ses membres. Pour atteindre ce but, elle appelle à recourir aux moyens militaires.

Dans une interview accordée lundi 18 février à Reuters, le directeur de l’Alliance, Dierk Paskert, a réclamé «une politique stratégique en matière de commerce extérieur et de sécurité» afin de garantir aux entreprises allemandes l’approvisionnement en matières premières.

Alors même que cette politique devrait se laisser guider par «l’objectif consist[ant] à accéder à des marchés des matières premières libres et transparents,» dit Paskert, «il serait naïf de considérer que cela se fera dans un avenir proche.» L’évolution est «malheureusement allée exactement dans le sens inverse.» C’est pourquoi, Paskert conclut, «Nous [l’Allemagne], en coopération avec nos partenaires de l’UE et de l’OTAN, devons nous impliquer encore plus, avec nos partenaires de l’ et de l’OTAN, dans les questions relatives au commerce extérieur et à la sécurité.»

«L’implication dans les questions relatives à la sécurité» est un euphémisme pour des opérations militaires. Ceci est révélé par la référence faite à l’OTAN, une alliance militaire.

Paskert réclame des guerres de ressources.

En réponse à une question directe posée par le quotidien économiqueHandelsblatt – «Allons-nous assister à des guerres de ressources ?» – Paskert a répondu par l’affirmative en citant un précédent historique. «L’histoire montre,» a-t-il dit, «que de nombreux conflits ont eu pour origine dans la lutte pour les ressources… L’approvisionnement en matières premières est la base de la création de valeur et du bien-être d’un pays, et a donc une signification géopolitique.» Le Handelsblatt a publiquement déclaré quelle était la question centrale. Dans un long éditorial sur l’interview de Paskert, le journal écrit que l’industrie voudrait qu’il y ait «un plus grand engagement du gouvernement – et de l’armée – dans la sécurisation des matières premières.» L’éditorial a été publié sous le titre révélateur «Expédition matières premières : la nouvelle voie de l’Allemagne.»

Dans les cercles politiques, explique le Handelsblatt, cette exigence de l’industrie trouve une audience. Pour le gouvernement, «le contrôle des matières premières est une “question stratégique” pour la politique étrangère allemande.» L’on peut s’imaginer «que les partenariats sur les matières premières qui existent déjà ne suffisent pas. “Des instruments sécuritaires et militaires” sont aussi nécessaires.»

Selon le Handelsblatt, la chancelière envisage de nommer un coordinateur qui «ajustera mieux les intérêts des industries stratégiques à la technologie de la défense et de la sécurité, en contribuant à garantir l’approvisionnement en matières premières.» Les partenaires stratégiques de l’Allemagne, comme l’Arabie saoudite, devraient être soutenus en matière de technologie des armes avant que l’Allemagne en cas de ne soit obligée d’envoyer ses propres soldats. Et les forces armées devraient «être mieux préparées pour jouer leur nouveau rôle en tant que gardiens des intérêts stratégiques.» LeHandelsblatt cite les directives sur la politique de défense de 2011 disant que la «sécurité et l’accès aux ressources naturelles» sont l’ «intérêt le plus important de la politique de sécurité et de défense.»

Cet objectif n’est pas tout à fait nouveau. Au milieu des années 1990, les directives de la politique de défense avaient défini les tâches principales de la Bundeswehr (les forces armées allemandes) comme étant le «maintien de la liberté de commerce dans le et l’accès aux matières premières stratégiques.» Cette approche a ouvert la voie à la transformation de l’armée allemande de force de défense du territoire en force d’intervention internationale.

Dans la propagande officielle, les missions de l’armée aux Balkans, en Afghanistan et ailleurs ont été justifiées par des raisons humanitaires ou comme faisant partie de la «guerre contre le terrorisme.» Mais le gouvernement et le estiment maintenant qu’il est temps de mettre l’opinion publique au fait des objectifs réels de telles opérations.

Dans une interview accordée le 31 janvier au journal Süddeutsche Zeitung, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a déclaré, pour souligner la nécessité d’interventions militaires directes à l’avenir, qu’un nouveau type de justification devrait être trouvé. «Les opérations militaires internationales doivent être expliquées de manière réaliste,» a-t-il «et les justifications ne doivent pas sembler trop piteuses.»

Sous la direction de De Maizière, fils d’un général d’armée et chef d’État-major de longue date de la Bundeswehr, la transformation de la Bundeswehr progresse rapidement. Les moyens de reconnaissance et de transport ainsi que les troupes de déploiement rapide sont en train d’être élargis. De plus, la Bundeswehr veut acheter des drones armés et deux «joint support ships» (navires de soutien interarmées) qui, aux dires d’un haut gradé militaire, sont appropriés pour «faire preuve de volonté politique,» c’est-à-dire pour intimider adversaires et rivaux.

L’Allemagne est entre-temps en train de s’impliquer de façon toujours plus agressive dans des guerres impérialistes. Alors que Berlin affichait certaines réserves en 2003 en Irak et même en 2011 dans la guerre en Libye, elle soutient actuellement pleinement l’intervention française au et les préparatifs de guerre contre la Syrie.

Le contexte de cette évolution est l’intensification de la lutte pour les matières premières, notamment avec la . L’été dernier, le chef de l’Alliance, Paskert, déclarait au magazine américain BusinessWeek : «Si nous considérons que la Chine consomme 40 pour cent de presque tous les produits et que ses besoins continueront d’augmenter drastiquement, je commence à me sentir mal à l’aise à moyen terme. La Chine est un aspirateur géant qui n’existait quasiment pas, il n’y a pas si longtemps. Nous devrions maintenant sérieusement réfléchir à la sécurité de l’approvisionnement de l’industrie allemande.»

L’appel lancé par le patronat allemand en faveur d’une guerre de ressources rappelle les chapitres les plus sombres de l’histoire allemande. Les objectifs de guerre allemands dans la Première Guerre mondiale – des annexions extensives en France, dans les pays du Benelux et en Afrique – étaient fondés sur les besoins et les projets d’«éminents esprits du monde des affaires, de la politique et de l’armée,» comme l’écrivait en 1961 l’historien Fritz Fischer dans son livre innovant Les buts de guerre de l’Allemagne impériale.

Les mêmes cercles d’affaires avaient alors soutenu Hitler parce que ses projets pour la conquête du monde et la demande de «Lebensraum» (espace vital) à l’Est correspondaient à leur poussée expansionniste à la recherche de matières premières et de marchés et parce qu’il avait détruit l’organisation du mouvement ouvrier.

De nos jours, de nombreuses entreprises, ou leurs successeurs, qui avaient soutenu la Première et la Deuxième Guerre mondiale figurent parmi les partisans et les membres de l’Alliance. Ceux-ci comprennent, les sociétés chimiques et pharmaceutiques BASF et Bayer, qui sont issus du tristement célèbre cartel IG Farben ; le géant de l’acier ThyssenKrupp, né de la fusion de Thyssen et Krupp, qui tous deux faisaient partie des premiers partisans des nazis ; le groupe Volkswagen qui avait été fondé sur initiative de Hitler ; et le constructeur automobile BMW dont le principal actionnaire, la famille Quandt, doit une grande partie de ses actifs à la politique d’arianisation et de travaux forcés pratiquée par les nazis ainsi qu’aux crimes nazis.

Comme l’indique son site Internet, l’Alliance a été fondée fin de 2010 par le «président de la fédération allemande de l’industrie (BDI), le Prof. Dr Hans-Peter Keitel, dans le but d’examiner l’évolution des marchés de matières premières et des réponses éventuelles à donner par l’industrie.» Son haut responsable, Dierk Paskert, est un cadre supérieur qui siégeait précédemment au directoire d’E.ON Energie AG, l’un des plus grands producteurs d’énergie en Allemagne.

L’Alliance entretient de très étroites relations avec le gouvernement allemand. Elle gère, au nom du ministre allemand de l’Économie, Philipp Rösler, un programme d’aide qui accorde des prêts conditionnellement remboursables à des entreprises pour la conquête de nouveaux marchés cruciaux de matières premières comme l’antimoine, le béryllium, le cobalt, la fluorine, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le magnésium, le niobium, les métaux du groupe du platine, les terres rares, le tantale et le tungstène.

Le fait que l’industrie allemande ose une fois de plus appeler ouvertement à une guerre impérialiste pour satisfaire ses besoins en matières premières doit être considéré comme un avertissement par les travailleurs en Allemagne et aux quatre coins du monde. C’est l’expression évidente de l’accroissement des conflits économiques et géopolitiques mondiaux qui conduisent inexorablement à une guerre mondiale – à moins que les impérialistes ne soient désarmés par la mobilisation révolutionnaire de la classe ouvrière.

(Article original paru le 20 février 2013) »

Source: WsWS via Echelle de Jacob

24/02/2013

Médicaments : la mafia des laboratoires


Les infiltrés ont enquêté sur les dérives du marketing

 

Pendant près d'un an, une équipe de reporters a enquêté pour Les infiltrés sur les pratiques, très douteuses pour certaines, auxquelles se livrent les laboratoires pharmaceutiques afin de vendre de nouveaux médicaments. Édifiant !

Le reportage est clair : les médicaments font l'objet d'un marketing inouï. Les laboratoires en lancent des centaines de nouveaux chaque année et peu importe les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur leurs effets secondaires mal connus, voire dangereux. Peu importe aussi s'ils ne présentent que peu ou pas de progrès par rapport aux traitements déjà sur le marché. C'est le cas par exemple d'un médicament contre le diabète, dont le reportage tait le nom : vendu six fois plus cher que les traitements existants il n'apporte pas d'innovations notoires et ses effets secondaires sont suspectés d'être dangereux...

Mais un labo pharmaceutique est avant tout une société commerciale. Et la concurrence est rude. Les visiteurs médicaux, que Sophie Bonnet, réalisatrice à l'agence Capa, a rencontrés en caméra cachée, placent les produits auprès des praticiens. Ils sont donc en première ligne et subissent une pression énorme de leurs employeurs. « Certains nous ont confié qu'un labo fait du marketing et qu'eux sont là pour se prendre une part du gâteau, raconte la réalisatrice. Ils nouent des relations amicales avec les médecins, les invitent au restaurant ou à des séminaires tous frais payés dans les îles. Là, ces derniers parlent de tel ou tel sujet médical, certains se faisant même passer pour des professeurs de médecine vantant le nouveau médicament en question. »

Sophie Bonnet a aussi enquêté sur les « marges arrière », ces bénéfices réalisés par les ristournes sur le prix des génériques vendus par les labos. Si ces pratiques sont légales jusqu'à un certain point, les « génériqueurs » n'hésitent pas à casser les prix pour être sûrs de placer leurs produits, permettant à des pharmaciens peu scrupuleux de réaliser jusqu'à 70 % de marge ! Résultat, un médicament coûtant 5 eur, après ristourne légale de 15 %, est en fait acheté 1,50 eur par une officine, qui le revend 6 eur. L'assuré se fait rembourser un médicament à un prix bien supérieur au prix réel d'achat. Ce qui creuse un peu plus le déficit de la Sécurité sociale...

À savoir

En 2011, le chiffre d'affaires généré par l'industrie du médicament s'est élevé à 49,521 milliards d'euros. 44 % de ce chiffre est réalisé par l'exportation de médicaments. En 2011, le marché des génériques représente 4,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 25 % du marché remboursable.

Source : Médicaments : la mafia des laboratoires

 

Pour voir l'émission en replay (Nombreuses caméras cachées implacables !)

 

Quelques chiffres à avoir en tête : l'industrie pharmaceutique française réalise près de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, elle emploie plus de 110 000 salariés et quelque 150 nouveaux médicaments arrivent sur le marché chaque année.

Source

Un pistolet qui tire des billes d’ADN pour marquer les suspects

Le High Velocity DNA Tagging System de SelectaDNA permet aux forces de l’ordre de tirer une bille d’ADN sur des suspects, les marquant en vue de leur arrestation future.

Il n’est pas possible d’interpeler et d’arrêter toutes les personnes impliquées dans une émeute ou lorsqu’il y a des pillards et des problèmes pour maîtriser la foule, par exemple. Le pistolet à ADN High Velocity DNA Tagging System de SelectaDNA permet de traquer les individus et de « les appréhender à un moment moins tendu pour les agents », explique la société britannique dans un communiqué.

Histoire de clarifier les choses, les billes d’ADN à codage unique ne changent rien au code génétique du suspect. C’est juste que l’ADN synthétique laisse un marqueur unique sur une personne, chose dont les marqueurs de couleur utilisés aujourd’hui sont incapables, précise Ubergizmo.

Bien entendu, reste aux forces de l’ordre à retrouver le suspect par la suite.

Toujours est-il que les 14 billes contenues dans un paquet ont le même code. Autrement dit, vous pouvez marquer un certain nombre d’individus au cours d’un même événement, explique Popular Science, mais vous ne pourrez pas forcément isoler une personne en particulier dans la foule, de sorte qu’il sera difficile de distinguer qui a déclenché une émeute et qui s’est contenté d’y prendre part.

• Le pistolet à ADN n’a pas d’effet dissuasif sur le suspect et ne permet pas de le mettre hors d’état de nuire, mais grâce à un scanner portatif à lampe UV, les autorités pourront vérifier le marqueur d’ADN synthétique, d’où une identification assez précise d’une personne.

• Si les billes atterrissent sur la peau, leur marquage ADN y restera jusqu’à deux semaines (si elles atterrissent sur les vêtements, c’est moins utile, mais il faudra quand même plusieurs lavages pour éliminer l’ADN du tissu).

• Les billes peuvent être utilisées dans un fusil ou un pistolet, tous deux alimentés par des cartouches de CO2.

• La police et l’armée peuvent se tenir à bonne distance (environ 30 mètres) d’une cible potentielle.

Vous pouvez visionner ici une vidéo d’un exercice de tir ici.

L’entreprise fabrique également de la graisse, du gel et du spray à ADN pour marquer les effets personnels. On pourrait également s’en servir pour marquer les billets de banque en cas de hold-up.

L’équipement a été dévoilé au salon SHOT Show, le mois dernier à Las Vegas.

via PopSci

Photo: SelectaDNA

Source : http://www.smartplanet.fr/smart-technology/un-pistolet-qu...

23/02/2013

Pensées étranglées d’E.M. Cioran

 

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Gallimard, coll. Folio « sagesses »

janvier 2013. 88 pages. 2 €.

 

 

Ces textes sont extraits du Mauvais démiurge (Gallimard, collection NRF Essais, 1969).  Plongeons-y sans rien savoir de Cioran ou tout du moins en oubliant ce que l’on sait, afin d’entrer directement dans l’essence de ce qui est écrit.

 

Toutes les voies peuvent mener à la sagesse, y compris celles du désespoir et du pessimisme les plus noirs, bien qu’on ne puisse imaginer qu’elles aient été délibérément choisies. Cioran en tout cas, y est naturellement enclin, et on lui doit outre une intelligente réflexion poussée parfois jusqu’à son extrême, des éclairs de génie qu’il traduit en phrases lapidaires, d’une force percutante et d’un humour ironique sans doute salvateur.

 

 « Dieu est le deuil de l’ironie. Il suffit pourtant qu’elle se ressaisisse, qu’elle reprenne le dessus, pour que nos relations avec lui se brouillent et s’interrompent. »

 

La frontière entre les deux étant mince, son ironie flirte souvent avec le cynisme, mais Cioran est doté d’un sens aigu de la critique dont il ne s’exclut pas et d’un besoin sans doute intense de sincérité avec lui-même.

 

 

« Rien ne donne meilleure conscience que de s’endormir avec la vue claire d’un de ses défauts, qu’on n’osait pas s’avouer jusqu’alors, qu’on ignorait même. »

 

 

Dans de ce petit condensé de ses pensées « étranglées », il s’appuie sur les croyances gnostiques pour développer l’idée que l’humanité a besoin d’un démiurge, et que même s’il n’existe pas, il faut de toutes façons l’inventer et le réinventer encore.

 

 

« Il est difficile, il est impossible de croire que le dieu bon, le « Père » est trempé dans le scandale de la création. Tout fait penser qu’il n’y prit aucune part, qu’elle relève d’un dieu sans scrupules, d’un dieu taré. ».

 

« Le mauvais dieu est le dieu le plus utile qui fut jamais. Ne l’aurions-nous pas sous la main, où s’écoulerait notre bile ? N’importe quelle forme de haine se dirige en dernier ressort contre lui. »

 

 

Dans ce qu’il appelle sa lucidité chronique, Cioran ne peut éviter de voir derrière toute chose son ombre négative. Ce qui peut conduire à la sagesse comme à la folie.

 

« Mais c’est dans la volupté que nous comprenons à quel point le plaisir est illusoire. Par elle, il atteint son sommet, son maximum d’intensité, et c’est là, au comble de sa réussite, qu’il s’ouvre soudain à son irréalité, qu’il s’effondre dans son propre néant. La volupté est le désastre du plaisir. »

 

Un questionnement et un constat que l’on retrouve chez les Taoïstes, les Bouddhistes, et auquel ces philosophies ont su apporter quelques réponses, mais pour Cioran, cette vanité des choses et des sentiments, est un tel  accablement que peu lui importe que ce soit un cycle, un mouvement qui au final s’équilibre dans un recommencement perpétuel, pour lui c’est un enfer, un néant.

 

Pour Cioran l’homme est le point noir de la création.

 

Autant être sur cette Terre, en tête à tête avec elle, tel un ermite contemplatif, passe encore, « L’horreur d’apercevoir un homme là où on pouvait contempler un cheval » mais vivre au milieu de ses semblables le plonge dans des abimes de dégoût. « Or, comme l’expérience nous l’enseigne, il n’existe pas d’être plus odieux que le voisin. » C’est pourquoi les croyances gnostiques au contraire du Christianisme semblent pouvoir apporter un semblant d’éclairage à cet atroce sentiment de répugnance : la Création n’est pas bonne. Cioran cependant ne prêtera pas foi au gnosticisme, pas plus qu’à n’importe quelle autre croyance. 

 

Cioran est habité de véritables interrogations métaphysiques qui le conduisent à un vif mais vain débat intérieur. On sent chez lui une aspiration spirituelle qui l’encombre, mais il sait que « Les athées, qui manient si volontiers l’invective, prouvent bien qu’ils visent quelqu’un. Ils devraient être moins orgueilleux ; leur émancipation n’est pas aussi complète qu’ils le pensent : ils se font de Dieu exactement la même idée que les croyants. » Mais, cela ne répond pas à sa problématique personnelle. « L’enfer c’est la prière inconcevable » et « Nos prières refoulées éclatent en sarcasmes. »

 

 « Il est aisé de passer de l’incroyance à la croyance, ou inversement. Mais à quoi se convertir, et quoi abjurer, au milieu d’une lucidité chronique ? Dépourvue de substance, elle n’offre aucun contenu qu’on puisse renier ; elle est vide, et on ne renie pas le vide : la lucidité est l’équivalent négatif de l’extase. »

 

Et cette dernière phrase résume peut-être la structure même de toute l’œuvre de Cioran. Elle pourrait en être aussi son issue. Car si on lit « négatif », on lit aussi « équivalent ». Et le vide peut devenir une forme de plénitude.

Et il l’écrit lui-même : « Nous ne fument heureux qu’aux époques où, avides d’effacement, nous acceptions notre néant avec enthousiasme. ».

 

C’est presque  à un travail d’alchimiste auquel s’est livré Cioran, mais un alchimiste rongé et souvent aveuglé par la colère et l’amertume, qui tourne en rond dans l’œuvre au noir. Insomniaque lui-même, il s’interroge sur le lien qu’il peut y avoir entre insomnie et cruauté, la cruauté qui lui semble être une condition première chez l’homme. « L’impossibilité de dormir est-elle cause ou conséquence de la cruauté ? » Et il évoque Hitler et Caligula…

 

Chez Cioran, le désenchantement est trop puissant. « D’où vient que, dans la vie comme dans la littérature, la révolte, même pure, a quelque chose de faux, alors que la résignation, fut-elle issue de la veulerie, donne toujours l’impression de vrai » ? ». Un désenchantement, qualifié de nihilisme, qui freine chez lui le flux vital, l’élan premier, annihile semble t-il sa capacité d’agir « On vous demande des actes, des preuves, des œuvres, et tout ce que vous pouvez produire, ce sont des pleurs transformés. »

 

Des pleurs transformés, ce pourrait être une définition de l’écriture et de toute création artistique en général. Ce barrage existentiel, « l’esprit défoncé par la lucidité », l’oblige en quelque sorte à plonger en lui-même, à chercher des chemins plus en profondeur. « J’ai refoulé tous mes enthousiasmes ; mais ils existent, ils constituent mes réserves, mon fonds inexploité, mon avenir, peut-être. »

 

Souvent, dans une sorte d’aveu, il reviendra sur les peurs qui le manipulent de l’intérieur : « L’anxieux construit ses terreurs, puis s’y installe : c’est un pantouflard du vertige. », mais il sait aussi que « Sur le plan spirituel, toute douleur est une chance ; sur le plan spirituel seulement » précise t-il.

 

II semble pourtant que Cioran quoiqu’il en dise conservait en lui les graines d’un libre émerveillement qui lui font noter, par exemple, ce mot d’un mendiant : « Quand on prie à côté d’une fleur, elle pousse plus vite ». Des graines, qu’il s’est bien gardé de mettre en terre cependant, du moins en tant que personnage littéraire.

 

 

Cathy Garcia

 

 

cioran.jpgE.M. Cioran, né le 8 avril 1911 à Rășinari en Roumanie, mort le 20 juin 1995 à Paris, est un philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initialement, puis française à partir de 1949 (Précis de décomposition). À 22 ans, il publie Sur les cimes du désespoir, son premier ouvrage, avec lequel il s'inscrit, malgré son jeune âge, au panthéon des grands écrivains roumains. Après deux années de formation à Berlin, il rentre en Roumanie, où il devient professeur de philosophie au lycée de Brașov pendant l'année scolaire 1936-1937. Il assiste, en compagnie de Mircea Eliade, à l'ascension du mouvement fasciste et antisémite de la Garde de fer, combattu par les armes et effectifs de la police du régime parlementaire. Une ambiance de guerre civile s'installe alors dans le pays, nationalisme xénophobe ultra-chrétien d'un côté (la Garde de fer elle-même s'affichant comme chrétienne), laïcité démocrate de l'autre. Les premiers font appel aux anciennes traditions roumaines, aux valeurs de la paysannerie longtemps opprimée par les Empires étrangers voisins ; les seconds s'inspireront plutôt des valeurs de l'Occident. En 1936, Cioran publie La Transfiguration de la Roumanie où il développe une pensée influencée par les thèses de la Garde de fer (qui, à ce moment, n'a encore assassiné personne et cultive une aura de martyre patriotique, car la police tire sans sommation sur ses rassemblements), mais il fera clairement part aussi, suite à ses études à Berlin, d’une grande admiration pour Hitler, il approuvera notamment et ouvertement la nuit des longs couteaux, et foncera tête baissé dans un extrémisme véritablement délirant qu’il regrettera plus tard. Contrairement à d’autres, il ne cherchera pas à le cacher, mais au contraire en fera la base d’une position farouchement anti-utopiste dont il ne se débarrassera plus. Marta Petreu dans son essai « Un passé infâme : E.M. Cioran et la montée du fascisme en Roumanie », reconnaît que Cioran a pu être motivé par des raisons égoïstes pour se distancier de son œuvre des années 1930. Pourtant, dans sa vieillesse, pense-t-elle, il « avait substantiellement reconsidéré ses anciennes idées et en était venu à les détester profondément ». Dans une lettre de 1979, il décrivit Transfiguration comme inacceptable. En 1937, la publication de son troisième ouvrage, Des larmes et des saints, avait fait scandale dans son pays. Il est interdit de séjour en Roumanie à partir de 1946, pendant le régime communiste. Bien qu'ayant vécu la majeure partie de sa vie en France, il n'a jamais demandé la nationalité française. À Paris, Cioran vécut d'abord à l'hôtel Marignan dans le 5e arrondissement de Paris. C'est dans le Quartier Latin et celui de la Sorbonne qu'il résidera jusqu'à sa mort. Dans ses écrits, il relatera ses fréquentes déambulations nocturnes dans les rues de Paris et les longues nuits de solitude et d'insomnies passées dans de minuscules chambres d'hôtel. Puis plus tard, ce sera celles de ses chambres de bonne, où il se réfugiera pendant de longues années. Il reste pauvre, décidé à « ne plus jamais travailler autrement que la plume à la main ». Ces menus détails sur son vécu quotidien parsèment son œuvre et son discours mais Cioran ne s’apitoiera nullement sur cet aspect de sa condition. Il le décrit simplement comme une sorte de cheminement ou de combat qui l'accompagnent autant dans ses écrits que dans son existence ou comme, en quelque sorte, un « état d'esprit qui le maintient constamment en vie ». Dans la solitude, le dénuement matériel et ce retrait des divertissements modernes, s'établit alors une démarche philosophique et spirituelle comparable à l'ascétisme proposé par le Bouddhisme. Ainsi Cioran raconta, qu'étudiant en Allemagne, il prit ses distances avec la fureur nazie en se réfugiant dans « l'étude du bouddhisme » (Entretien à Tübingen), les Cyniques ou Diogène de Sinope. Cioran refusa tous les prix littéraires (Sainte-Beuve, Combat, Nimier, Morand, etc.) à l'exception du prix Rivarol en 1949, acceptation qu'il justifia par un besoin financier. En 1973, Cioran publie son œuvre la plus marquante : De l'inconvénient d'être né. En 1987, il publie son ultime ouvrage, Aveux et anathèmes, avant de mourir, huit années plus tard, en 1995 de la maladie d'Alzheimer, sans jamais avoir mis à exécution son projet de suicide.

 

 

Bibliographie :

 

Les six premiers titres parurent initialement en roumain :

 

Sur les cimes du désespoir (1934)
Le Livre des leurres (1936)
Transfiguration de la Roumanie (1936), traduit du roumain par Alain P
aruit (Éditions de L’Herne 2009), 343 p.
Des larmes et des saints (1937)
Le Crépuscule des pensées (1940)
Bréviaire des vaincus (1944)
Précis de décomposition (1949)
Syllogismes de l'amertume (1952)
La Tentation d'exister (1956)
Histoire et Utopie (1960)
La Chute dans le temps (1964)
Le Mauvais Démiurge (1969)
Valéry face à ses idoles (1970), 78 p.
De l'inconvénient d'être né (1973), 243 p.
Essai sur la pensée réactionnaire. À propos de Joseph de Maistre (1977), Fata Morgana (d'abord publié comme préface d'un recueil de textes de Joseph de Maistre en 1957 aux éditions du Rocher), 78 p.
Écartèlement (1979), 178 p.
Ébauches de vertige (1979), 126 p.
Face aux instants (L'Ire des vents, 1985), 28 p.
Exercices d'admiration (Gallimard-Arcades 1986), 224 p.
Aveux et Anathèmes (Gallimard-Arcades 1987), 154 p.
L'Ami lointain : Paris, Bucarest (Criterion, 1991), 76 p.
Entretiens (Gallimard-Arcades 1995), 319 p.
Œuvres (Gallimard-Quarto 1995), 1818 p.
Cahiers, 1957-1972 (Gallimard 1997), 998 p.
Cahier de Talamanca (Mercure de France 2000), 57 p.
Solitude et destin (Gallimard-Arcades 2004), 434 p.
Exercices négatifs : En marge du précis de décomposition (Gallimard 2005), 227 p.
De la France, traduit du roumain par Alain Paruit (Éditions de L’Herne 2009), 94 p.
Bréviaire des vaincus II, traduit du roumain par Gina Puic
ǎ et Vincent Piednoir (Éditions de L’Herne 2011), 116 p.
Lettres à Armel Guerne,1961-1978, préfacé et annoté par Vincent Piednoir (Éditions de L’Herne 2011), 386 p.
Œuvres (Gallimard-Bibliothèque de la Pléiade 2011), 1658 p.

 

5 Caméras Brisées, le film

La chasse à l'ours blanc, un loisir en plein essor qui ne soucie ni la France, ni le WWF

 

ours_RussieUn ours polaire au repos sur un îlot de glace dans l'océan Arctique au nord de la Terre Franz Josef en Russie
© Gordon Wiltsie / NGS

Incroyable mais vrai ! Alors que l'ours blanc voit sa population décliner dramatiquement à cause du réchauffement climatique et des pollutions, l'Homme le chasse, non pas pour se nourrir mais pour le loisir et pour l'industrie du luxe. Les prix des articles issus de l'ours blanc flambent, les agences de tourisme spécialisés dans la chasse sont surbookées. Chronique d'un délire humain soutenu par la France et le WWF...

L'ours polaire (Ursus maritimus) figure parmi les plus gros mammifères marins vivant sur terre avec un poids qui peut atteindre 680 kg ! Cela ne l'empêche pas d'être un excellent sprinteur et un excellent nageur. Il vit pour l'essentiel sur la banquise arctique, sur les glaces de mer et en mer ouverte. Il se répartit actuellement sur 5 pays : Les Etats-Unis, le Canada, la Russie, le Groenland (Danemark) et la Norvège.

Menacé par la fonte toujours plus importante de la glace de mer en été, par les pollutions dues aux activités humaines, le domaine vital de l'ours polaire et sa population régressent dramatiquement. « Depuis quelques années, les ours blancs semblent diminuer en taille, une diminution des natalités et une augmentation des mortalités sont également observées (Stirling et Parkinson, 2006). Des études démontrent également que la présence de polluants dans leur environnement affectent leur croissance (Kovacs et al., 2011). » indique Julie Langevin dans son essai universitaire sur la question.

Selon la Liste rouge de l'UICN, l'ours blanc est classé comme espèce vulnérable, en raison d'une « diminution suspectée d'au moins 30% de sa population en seulement 45 ans » ! La population sauvage d'ours blancs est estimée entre 20 000 et 25 000 individus regroupés en 19 populations connues et réparties sur un territoire de 15 millions de km2 en hiver et de 3 millions de km2 en été.

Non satisfait de lui nuire indirectement par ses activités, l'Homme le persécute via de véritables safaris de luxe dénoncés dans un communiqué par une coalition courageuse de 13 associations de protection de l'environnement[1] : « la chasse à l'ours blanc bat son plein. Les agences de tourisme cynégétique du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Manitoba au Canada sont surbookées jusqu'en 2014. Pour répondre à la demande, le Territoire du Nunavut augmente les quotas de chasse dans la Baie d'Hudson sans tenir compte de l'avis défavorable du Groupe des Spécialistes de l'Ours Polaire de l'UICN. »

Et pourtant l'ours blanc fait fondre les cœurs. Les gouvernements, les ONG (comme WWF), les grandes marques (comme Coca-Cola) l'exploitent comme emblème et martyr du réchauffement climatique pour augmenter honteusement leur notoriété ou leurs ventes, donnant tout son sens au greenwashing. « Pourtant en pratique, quand il s'agit de venir dès maintenant à son secours, il y a un monde fou aux abonnés absents. Les faux-amis oublient les menaces immédiates et historiques qui pèsent sur l'espèce entière comme en témoigne le commerce international légal des ours blancs, sanguinaire mais florissant. » s'indigne la Coalition Ours Polaire.

La chasse à l'ours blanc : un business florissant

« L'ours blanc est la "cible absolue". Ça change de l'éléphant. Ça fait changer d'air. C'est le challenge du siècle aux confins du monde. » ironise la Coalition.

Au Yukon (Canada), la chasse et la pêche sportive ont rapporté à elles seules 45 % des revenus générés par le tourisme. Une manne financière entretenue par des agences peu scrupuleuses comme Northwoods Adventures qui propose de chasser « le plus prestigieux des trophées. Le grand ours blanc est plus que rarement présent dans les collections de trophées de chasse que ceux provenant des jeux dangereux d'Afrique ». Sous couvert de chasse traditionnelle, en immersion avec les Inuits, cette agence justifie la chasse à l'ours blanc parce qu'il est décrit comme un « carnivore qui tue régulièrement des Hommes ». Un safari d'une autre époque réservé aux riches sans scrupules : 18 500 dollars (plus de 14 000 euros) pour 14 jours de chasse.

Outre le prestige (très relatif) du chasseur, les ours blancs alimentent un marché immonde : « griffes, pelisses, mâchoires, crânes, dents, trophées de chasse, spécimens vivants s'arrachent à condition d'y mettre le prix. Dans le cœur de Paris, un ourson blanc naturalisé se vend 20 000 euros, l'adulte 40 000 euros et la peau 18 000 euros. Chaque année, ceux qui vendent la peau de l'ours blanc sont responsables de la capture ou de l'abattage de 800 individus. » indique la Coalition Ours Polaire.

La base de données de l'UNEP-WCMC CITES 2012 sur le commerce indique qu'entre 2001 et 2010, 32 350 spécimens d'ours polaires (morts ou vivants, et leurs différentes parties) ont été commercialisées au niveau international, y compris 4 327 peaux, 3 080 morceaux de peau, ainsi que plus de 5 700 griffes et dents.

Malheureusement, ce trafic est en plein essor. Entre 2007 et 2012, le nombre de peaux d'ours polaires proposées lors de ventes aux enchères de fourrures au Canada a plus que triplé et les prix d'achat ont doublé !

Le Canada qui compte environ 15 000 ours blancs, est le seul pays qui autorise l'abattage annuel de 600 ours polaires afin d'alimenter la chasse de subsistance, la chasse sportive, mais aussi le commerce international. Ainsi, en 2011, les parties de 441 ours polaires ont fait l'objet de transactions commerciales internationales.

"En Chine ou en Russie, le prix peut atteindre 100 000 USD pour l'acquisition d'une peau car cet animal est rare. Cet engouement est inquiétant. Au Canada, il encourage une hausse des quotas de chasse au sein de populations d'ours polaires déjà fragilisées. Le commerce international des ours polaires et de leurs parties représente une menace sérieuse pour l'espèce. Il doit être interdit et la CITES offre cette possibilité" souligne Céline Sissler-Bienvenu, directrice d'IFAW France, porte-parole de la Coalition.

Au commerce légal, il convient d'ajouter le trafic illégal aiguisé par la boulimie de l'Asie et du Moyen-Orient pour les parures animales. Un des foyers virulents du braconnage sévirait en Russie dans la mer de Béring.

Dans le même temps, les publications scientifiques se succèdent pour prédire un avenir noir aux ours blancs. Le dernier article paru début février 2013 dans Conservation Letters est signé par un spécialiste canadien en collaboration avec 11 scientifiques internationaux. Il presse la communauté internationale d'agir maintenant pour sauver l'espèce. La régression de la banquise arctique plonge l'ours polaire dans le cycle irréversible de la pénurie alimentaire. Les difficultés d'accès aux ressources vitales diminuent sa robustesse et ses capacités de reproduction.

Pour une protection plus élargie de l'ours blanc

Les Etats-Unis - soutenus par la Russie - ont rédigé une proposition visant à transférer l'ours polaire de l'annexe II à l'annexe I[2] de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), dont la session plénière se tiendra en mars 2013 à Bangkok en Thaïlande.
Ce transfert permettrait d'accroître le niveau de protection de cette espèce en interdisant le commerce international de ces individus ou de leurs parties, sans entraver sa chasse de subsistance traditionnelle des Inuits ou le commerce éventuel des spécimens d'ours polaires à l'intérieur de chaque pays de l'aire de répartition.

Or, cette proposition avait déjà été refusée à Doha au Qatar en mars 2010 ; les 27 pays de l'Union Européenne présents avaient voté contre !

Aujourd'hui, les positions évoluent mais seulement 11 pays de l'Union Européenne soutiennent la proposition des Etats-Unis (avec l'absence notable de la France).

La France refuse de protéger l'ours blanc

Delphine Bato, la ministre de l'Ecologie a expliqué à l'AFP que la France ne soutiendrait pas cette proposition, sur la foi des "informations scientifiques disponibles" au vu de l'état de la population. De plus, elle a déclaré : "transférer l'ours polaire à l'Annexe I serait sans effet sur la chasse et sur la fonte de la banquise qui constitue la véritable menace pour cette espèce", mais pénaliserait les Inuits qui exportent des articles d'artisanat, ajoutait-elle.
Cette déclaration irresponsable montre une nouvelle fois le manque de pertinence, de cohérence et d'intérêt du gouvernement pour les questions environnementales. En effet, la fonte de la banquise est une réalité qui n'est déjà plus possible d'enrayer, il est donc particulièrement odieux de pousser au bord de l'extinction l'ours blanc, sous prétextes d'impératifs économiques très discutables[3]. Et quand bien même, l'économie ne devrait en aucun cas être un motif de génocide !

Le WWF refuse de protéger l'ours blanc

Même son de cloche au WWF, qui se démarque de la Coalition Ours Polaire, estimant que le déclin de la population est d'abord dû au changement climatique, a indiqué Stéphane Ringuet, en charge de la question des espèces sauvages au WWF-France lors d'une rencontre avec la presse. Le WWF, rappelle que « la perte d'habitat due au réchauffement climatique, et non au commerce international, est le premier facteur du déclin anticipé » des ours.
Une position décevante et peu courageuse pour le WWF, plus enclin à exploiter l'image de l'ours blanc avec Coca Cola dans une campagne dénuée de sens que de demander sa protection élargie. Un bel exemple de greenwashing pour le célèbre emblème au Panda.

La proposition de « mise au placard » d'une partie de l'Union Européenne

La Coalition Ours Polaire nous informe que « l'Union Européenne fait circuler une contre-proposition dite de compromis. Il s'agirait dans les 3 ans qui viennent d'approfondir les connaissances sur les populations d'ours polaires, d'examiner tous les risques actuels et à venir qui pèsent sur l'espèce et d'évaluer dans ce contexte l'impact du commerce international. A l'issue de ce processus, l'Union Européenne pourrait soutenir une proposition d'inscription en Annexe I lors de la session plénière de la CITES en 2016. »
Trois ans de plus de perdus pour l'ours polaire, alors que l'urgence est criante... Contrairement à certaines idées reçues, là encore, les Etats-Unis sont devant et l'Union Européenne, si prompte à se donner en exemple et moraliser les autres pays est derrière...

La Coalition pour les Ours Polaires souhaite que la France rejoigne sans tarder les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Lituanie, la Roumanie, l'Autriche et les autres pays favorables à l'interdiction du commerce international des ours polaires. Cette mesure ne freinera pas la fonte de la banquise arctique mais elle contribuera à la protection de l'espèce.

Au final, les scientifiques prédisent que les 2/3 des ours polaires pourraient disparaître d'ici à 2050.

Notes

  1. Associations membres de la Coalition Ours Polaires : IFAW France, Robin des Bois, Fondation Brigitte Bardot, One Voice, Sea Sheperd France, 30 Millions d'Amis, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l'ASPAS, AVES France, L214, le CRAC, Ecologie sans Frontière, les Amis de la Terre.
  2. L'Annexe I de la CITES interdit le commerce international. Les autorités scientifiques des pays d'importation des trophées de chasse non destinés au commerce peuvent refuser de délivrer un permis si elles estiment que la chasse nuit à la survie de l'espèce.
  3. Le « Polar Bear Watching » (observation d'ours polaire) génère plus de recettes que la chasse. L'artisanat Inuit propose des créations remarquables à l'effigie de l'ours polaire, sans utiliser aucune partie d'ours polaire. Les Inuits, grâce à l'autonomie récente du Groenland et à la fondation du Territoire du Nunavut au Canada, ont d'autres perspectives pour assurer leur développement que le commerce international d'ours polaires ou de parties d'ours polaires. Ils sont désormais impliqués dans la gestion des ressources halieutiques, géologiques et touristiques de leurs territoires et des mers adjacentes.

Sources

Auteur

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Des chercheurs créent la toute première cellule "zombie"

Publié le 22 février 2013 par Maxime Lambert

 
 
La cellule 'zombie' créée par les chercheurs photographiée au cours des premiers stades
 

Des scientifiques sont parvenus à créer pour la toute première fois une cellule "zombie". Il s’agit d'une cellule morte qui reste malgré tout toujours fonctionnelle.

Un organisme mort peut-il encore biologiquement fonctionner ? Face à une telle question, la majorité d'entre nous, fans de science-fiction mis à part, serait tentée de répondre "non". Et pourtant, des scientifiques américains viennent de dévoiler une prouesse qui pourrait nous pousser à revoir notre copie. Pour la toute première fois, ceux-ci seraient parvenus à créer une cellule "zombie" qui, bien que morte, resterait active et fonctionnelle.

Mieux encore, dans cet état, la cellule se serait révélée plus performante encore que de son vivant. Pour arriver à un tel résultat, les scientifiques du Laboratoire National de Sandia et de l'Université du Nouveau-Mexique ont recouvert des cellules de mammifères d'une solution de silice afin de former une sorte de blindage perméable autour de la membrane des cellules vivantes. L’objectif était alors de confronter les cellules à des températures et des pressions extrêmes auxquelles une cellule vivante ne peut normalement pas résister.

Les scientifiques ont ainsi chauffé la cellule à près de 400°C, ce qui a entraîné l’évaporation de la matière organique. Néanmoins, avant de mourir, la structure vivante a laissé, dans la silice une réplique tridimensionnelle parfaite des structures minéralisées et des fonctionnalités complexes qu’elle était capable d’assurer. La précision de cette copie est telle que la spirale de l’ADN cellulaire elle-même a été conservée. Le plus surprenant reste que, même morte, cette cellule est alors restée capable d'effectuer certaines de ses anciennes fonctions.

Des cellules "zombies" plus résistantes

"C'est un vrai défi pour les chercheurs de construire des structures à l'échelle nanométrique. Nous pouvons fabriquer des particules et des "câbles, mais des structures arbitraires en 3D n'ont pas encore pu être obtenues", a expliqué le Dr Bryan Kaehr dans un communiqué cité par le Huffington Post. "Avec cette technique, nous n'avons pas besoin de construire ces structures - la nature le fait pour nous", a t-il ajouté.

Étonnamment, la cellule morte serait même supérieure à son ancêtre biologique grâce aux propriétés de la silice qui lui permettent de résister à des températures et des pressions qu'elle n'aurait jamais pu endurer de son vivant, précisent les chercheurs dans leur étude publiée par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. "Nos cellules zombies jettent un pont entre la chimie et la biologie en créant des cellules qui, non seulement ressemblent comme deux gouttes d'eau à elles-mêmes mais sont aussi capables de travailler sans relâche", a souligné Bryan Kaehr.

D'après ce scientifique et ses collègues, ces cellules hors normes pourraient, à l’avenir, permettre d’améliorer les performances de certains produits dans les secteurs environnementaux et de la décontamination, notamment.

 

Source : http://www.maxisciences.com/cellule/des-chercheurs-creent...

22/02/2013

Greek crisis now, un blog de Panagiotis Grigoriou, historien et ethnologue

le 20 février 2013

Le muet et le parlant

 

Athènes 20/02 - Grande manifestation syndicale unitaire
La journée d’hier (19/02) était pluvieuse et…. bien curieuse. En fin de matinée les (rares) téléspectateurs branchés sur la chaîne publique NET ont découvert ces séquences surréalistes de la visite du Président Hollande à Athènes : descendre la rue Hérode Atticus en compagnie d’Antonis Samaras à pied, pas de voix off, aucun commentaire ni analyse pour cause de grève des journalistes. Un rare moment de… vérité, deux hommes politiques seuls, le bruit de la ville, le chant des oiseaux du jardin botanique d’en face, enfin une belle image, à notre portée et à la hauteur du monde, c'est-à-dire la nôtre. En début d’après-midi, vers 15h, la grève des journalistes des médias publiques déjà jugée… illégale, les commentaires ont aussitôt repris sur la chaîne NET, les dernières heures de la visite du Président français ont ainsi été couvertes, dont son allocution prononcée devant la communauté française au Lycée franco-hellénique.

François Hollande et Antonis Samaras - 19/02
François Hollande a, à juste titre remarqué, combien ses interlocuteurs grecs issus du monde politique se sont exprimés en français, tous sauf un : le ministre des Finances Yannis Stournaras, il a préféré la langue des marchés (d’après ses propres explications saisies sur le vif) et… des banques du vaste monde dont il est issu. Pour le reste, les mesures de sécurité ont été visiblement draconiennes, ce qui est normal, les automobilistes compatissants l’ont bien compris sans trop broncher. Certes, le Président français n’avait rien à craindre (des habitants du territoire en tout cas), il n’y a pas eu une seule manifestation ou rassemblement, comme lors de la visite d’Angela Merkel en Octobre dernier, ce qui en dit déjà… assez long du sens commun à propos de la géopolitique de l’Europe actuelle, vue d’ici-bas : nous ne sommes pas dupes, nous savons (et à nos dépens) qui dirige véritablement en ce moment l’astéroïde de l’U.E…. car nous devenons ses débris.
 
"Non à l'euro" - Place de la Constitution - 20/02
Malgré les efforts du « gouvernement » Samaras dans la communication (et on peut le comprendre), la visite de François Hollande est presque passée inaperçue, car "déjà manquant d’originalité", telle fut le (non) ressenti chez nous hier. La presse de gauche (et anti-mémorandum) souligna tout simplement que la France s’intéresse évidement à la grande… braderie des bijoux de la baronnie chemin de fer, distribution d’eaux, prospection pétrolière, régie d’électricité… derrière l’Allemagne bien entendu, rien de très original en somme (par exemple To Pontiki sur son portail internet - 20/02). Paradoxalement (!) la pluie a cessé cette nuit, et c’est sous un soleil radieux que notre vie... normale a pu reprendre ce matin, un mercredi, décrété de surcroit, journée d’action nationale par tous les syndicats, décidément, le pays bouge (encore) comme il peut.
 
Notre ville, nos écrans du vivant se sont alors préparés en vue de cette transition… vers le « parlant », après les séquences du « muet relatif » de la veille. J’ai d’abord croisé ces innombrables policiers et autres RoboCop sur le trottoir, devant la centrale de la police athénienne. Ils s’apprêtèrent à prendre du service, et d’ailleurs bien souriants, en attente de cette grosse journée de grande manifestation. Jeunes hommes, très jeunes et visiblement conscients d’appartenir à une variante entomologique bien spécifique dans la taxinomie des choses et des êtres sous le régime de la… « Gouvernance », ils s'amusaient entre eux sous le regard ahuri des autres. Pauvres gens finalement, au sens propre et figuré : « J’ai loué un 37m2 depuis peu depuis que je suis fait muter à Athènes. Le coût reste exorbitant... pour mes 800 euros de salaire par mois… c’est dur », expliquait à ses collègues un jeune policier. Effectivement. Et « nos » policiers aux 800 euros, ils ont été nombreux ce matin au centre-ville (et par la suite devant le "Parlement"), à laisser passer les piétons sous surveillance et bien souvent, non sans un certain…. frottement avec eux. Nos trottoirs sont si étroits en ce moment, au même titre que la démocratie je dirais.
 
Devant le "Parlement" - 20/02
J’avais déjà lu quelque part, sans doute à travers un récit littéraire, combien ce « frottement » avait déjà connu ses heures de gloire jadis. Lors des grandes manifestations des démocrates et des gens de gauche dans ce pays, vers 1965 par exemple. On connait la suite : la dictature des Colonels en 1967. Pavlos, rencontré peu après au beau milieu du cortège à la grande manifestation entre Pedion Areos et la place de la Constitution, m’a alors posé cette même question devenue récurrente : « Je crois que nous vivons un temps pré-dictatorial, pas toi ? ». Le frottement y est sans doute…. pour quelque chose. Peu avant, place Omonia dans un café, un jeune homme n’a pas eu d’autres mots plus… démocrates pour exprimer son désarroi : « Demain monsieur c’est mon anniversaire, j’ai tout juste trente ans et je n’ai pas de travail… j’ai honte d’être là, assis dans ce café accompagné de ma maman, surtout parce que c’est elle qui paye mon café ». Devant le café et sur la place, avait lieu le rassemblement organisé par le syndicat du KKE (parti communiste), se séparant volontairement des autres forces syndicales et politiques. Le rassemblement pro-KKE fut pourtant bien moins nombreux que d’habitude, tandis que l’autre rassemblement, a été suivi par des dizaines de milliers de personnes.
 
"Jadis les Colonels, à présent les banquiers" - Athènes 20/02
 
"Déjà tôt ce matin des militants de l’extrême-gauche" - 20/02

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Le rassemblement pro-KKE - Place Omonia - 20/02
Déjà tôt ce matin des militants de l’extrême-gauche, postés devant le musée archéologique préparaient leur manifestation, banderoles, drapeaux, sonos et petite librairie… marxiste – léniniste. On n’effacerait pas si facilement les références d’une certaine vieille gauche européenne, vieilles d’un (si) bon petit siècle… qu’elle-même. Au moins, l’ambiance y était. Malgré la résignation et la peur, si savamment inculquées d’en haut et d’en bas (et… par frottement), c’est la joie qu’elle prédominait. Plus la colère : « Non, nous ne sommes pas morts et nous ne nous rendrons pas. Sauf que nos chefs [chez Syriza] n’ont pas réalisé combien la base, voire certains cadres du mouvement se radicalisent jour après jour. Nous leurs briserons les os... aux nôtres aussi, nous n’avons pas d’autre choix… sinon nous mourrons… comme déjà nos illusions ; les plus naïves parmi elles en tout cas. Il en faudrait dix fois plus de monde dans les manifs déjà, et des actions plus ciblées. Passer et revenir sans cesse devant le Parlement n’a plus de sens. C’est connu, c’est balisé… c’est nous mettre dans la gueule du loup. J’ai 57 ans, je suis ouvrier métallo et syndicaliste. Je n’ai plus de temps, je ne peux plus attendre… les gens sont responsables de leur destin, ils doivent bouger, de même que nos chefs syndicalistes et politiques des partis de la gauche… » (Yannis, rencontré parmi les manifestants, 20/02).
 
Athènes 20/02
Devant le musée archéologique - 20/02
Sous le Parthénon - 20/02
Nous nous radicalisons, peut-être parce que nous réalisons désormais la maigre distance qui nous sépare des… concitoyens-mendiants. Eux, la tête baissée ne regardent même plus les manifestants qui défilent. Nos univers sociaux se croisent sans se rencontrer parfois. Comme lorsque deux journalistes d’un hebdomadaire de la droite populiste ont questionné en pleine manifestation un retraité sur…. l’éventualité de ses difficultés : « Vous rigolez ou quoi Madame, d’où venez-vous, de quelle planète ?».
 
"Vous rigolez ou quoi Madame..." - 20/02
Dans un café - 20/02


 


"Peuple en avant - Hors UE" - Athènes 20/02
"Eux, la tête baissée ne regardent même plus les manifestants qui défilent" - Athènes 20/02
Une question à poser plutôt à Antonis Samaras. Sous le titre : « Les investissements étrangers arrivent», une nouvelle affiche nous informe que « désormais c’est en Grèce qu’on va construire les vaisseaux de l’Empire Galactique. Un grand accord commercial vient d’être signé entre la Grèce et l’Empire Galactique, et ceci, grâce aux efforts titanesques du premier Ministre Antonis Samaras, lequel vient de rencontrer Dark Vador au siège même de l’Empire Galactique. Cet accord prévoit la construction des navires et autres vaisseaux de l’Empire en Grèce, puisque selon les déclarations de Dark Vador, après les reformes du monde du travail chez nous, la main d’œuvre est moins chère en Grèce que sur la planète Tatooine. Bravo la Grèce ».
 
« Les investissements étrangers arrivent » - Athènes 20/02
C’est vrai que depuis tous ces derniers événements qui n’en finissent pas, nous avons tout perdu sauf notre sens de l’humour : « La liberté ou photoshop » voit-on sur un mur place de la Constitution, là où précisément un militant Syriziste paresseux a abandonné l’étendard de son mouvement à la dispersion de la manifestation.
 
« La liberté ou photoshop » - Athènes 20/02
"La place a aussitôt repris ses habitudes" - 20/02
 
Place de la Constitution, terminus. La place a aussitôt repris ses habitudes… de temps de paix, sauf pour ce qui est des pertes sur le champ de la guerre sociale, ou plutôt faite contre la société. Un jeune homme, un tout nouveau mendiant a pris procession de l’angle, situé à droite sur l’embouchure du métro. Bien habillé et propre, visiblement il n’est pas un sans-abri, Il exhibe sa pièce nationale d’identité, sa carte d’inscription au chômage, ainsi qu’un autre document, attestant de son licenciement : « Je suis grec, je suis au chômage, aimez-moi s’il vous plaît ». La Grèce, la vraie vie… muette et parlante.
 
« Je suis grec, je suis au chômage, aimez-moi s’il vous plaît » - Athènes 20/02

 

Source : http://greekcrisisnow.blogspot.fr/

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21/02/2013

En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva

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Face aux 14 000 tonnes d'uranium logées dans les terres septentrionales d'Australie, Areva nourrissait de grandes ambitions. Le gisement était estimé à 2 milliards de dollars, selon média australien ABC News. Mais le géant du nucléaire français peut mettre au placard ses permis d'exploitation et ses velléités minières : des Aborigènes ont gagné le combat qu'ils menaient depuis des décennies contre les mines qui devaient être creusées sur leur territoire de Koongarra, rapportent un article d'un blog de Mediapart ainsi qu'un communiqué de l'Observatoire du nucléaire.

 

Après la découverte de gisements d'uranium en 1970, cette zone d'une douzaine de km2 avait été exclue du parc national de Kakadu, se retrouvant de ce fait privée de protection légale. La bataille de ces Aborigènes, et en premier lieu du propriétaire traditionnel de cette terre, Jeffrey Lee, a permis de la classer l'année dernière au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, puis de la réintégrer pleinement, en février, au parc national.

 

En 2011, une délégation australienne avait ainsi fait le voyage jusqu'à Paris pour rencontrer le comité de l'Unesco et le convaincre de classer le site, rapporte un article d'ABC News. Selon le média australien, "le gouvernement a déclaré que le géant de l'énergie Areva avait formellement demandé que la nomination de Koongarra soit retirée de l'agenda de la rencontre". Le journal avance également que l'Aborigène a reçu "d'énormes pressions" pour cesser d'entraver les projets miniers d'Areva, et aurait pu devenir "l'homme le plus riche d'Australie" s'il avait cédé. "Il est légitime d'estimer que ces offres d'Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais assurément sur le plan moral", accuse l'Observatoire du nucléaire.

 

Quoi qu'il en soit, Jeffrey Lee a fait savoir, sur le site australien The Age, que "le fait que les Blancs m'offrent ceci ou cela ne m'intéresse pas", et qu'il n'était pas "intéressé par l'argent. J'ai un travail. Je peux acheter de la nourriture, je peux aller pêcher et chasser". Sur le site Environment News Service, il explique aussi : "J'ai dit non aux mines d'uranium à Koongarra, car je crois que la terre et les croyances propres à ma culture sont plus importantes que l'exploitation minière et l'argent. L'argent va et vient, mais la terre est toujours là, subsiste toujours si nous nous en occupons, et s'occupera toujours de nous."

 

Se trouvent à Koongarra de l'art rupestre aborigène, des sites sacrés, des roches ocres et de la brousse. Dans la conception aborigène du "temps du rêve", explique Environment News Service, le site abrite aussi la demeure de Namarrgon, être mythique qui manie la foudre, et "ancêtre créateur responsable d'un spectaculaire orage électrique sur le plateau d'Arnhem".

 

L'électricité, déjà...

 

Source : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/02/19/atomique-en-...

 

Accaparement des terres, un clip de Kolibri

«On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation»

Article de « Libération » :


Menacés par la famine, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la dictature. Economique, cette fois.
 
Par Maria Malagardis Envoyée spéciale à Athènes
 

Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d’Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? «Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», soupire Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie «de gérer la foule». L’ambiance est tendue quand les grilles s’ouvrent enfin, et qu’une longue cohorte se forme jusqu’au stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique.
 
Certains tentent de doubler, d’autres de repasser une seconde fois. Il y a des cris, des disputes, tout doit aller très vite : la distribution ne dure qu’une demi-heure. Et tant pis pour les retardataires ! Gestes fébriles, regards fuyants, ils s’accrochent à leur repas qu’ils avalent rapidement assis dans la cour. Au milieu des quelques marginaux et des vieillards aux vêtements usés, on remarque tout de suite cette nouvelle catégorie de citadins jusqu’à présent peu habitués à quémander sa nourriture. La plupart d’entre eux refusent de parler aux journalistes, détournent la tête dès qu’on les aborde. «Ils ont honte», confie Sotiris, 55 ans, qui s’est retrouvé au chômage après avoir travaillé vingt ans dans une compagnie de sécurité. «Mais en Grèce, les allocations chômage ne durent qu’un an», rappelle-t-il. Tirant nerveusement sur sa cigarette, il évoque sa femme, malade du cancer et alitée, ses deux fils, aussi au chômage, qui vivent sous le même toit. «Que va-t-on devenir ?Je n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir», s’affole-t-il. Juste avant de partir, il demande un euro, murmurant : «Juste pour un café. J’en ai oublié le goût.»
 
Années fastes. En Grèce, on les appelle les «néopauvres», ou encore les «SDF avec iPhone» : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors que les crédits à la consommation les avaient poussés à se surendetter pendant les années fastes. Qui ne sont pas si loin : entre 2000 et 2007, la Grèce affichait encore un taux de croissance prometteur de 4,2%. Puis la crise bancaire de 2008 et l’annonce coup de tonnerre d’un déficit budgétaire record de 12,7% du PIB fin 2009 ont fait s’effondrer, comme un château de cartes, une économie aux bases trop fragiles pour résister au jeu spéculatif des marchés.
 
Premier pays «dégradé» d’Europe, la Grèce est aujourd’hui le plus mal noté par les agences financières. Travail au noir, fraude fiscale, administration inefficace : les maux sont connus et une grande partie de la population accepte la nécessité des réformes structurelles exigées par «Merkozy», comme on appelle ici le tandem Angela Merkel-Nicolas Sarkozy, qui domine les négociations à Bruxelles. Mais les plans d’austérité imposés au pays depuis le printemps 2010 passent mal. Ils frappent en priorité les salariés et les retraités, qui ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle. Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.
 
«J’ai commencé à m’inquiéter lorsqu’en consultation j’ai vu un, puis deux, puis dix enfants qui venaient se faire soigner le ventre vide, sans avoir pris aucun repas la veille», raconte Nikita Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde. Il y a une dizaine d’années, l’ONG française avait ouvert une antenne en Grèce pour répondre à l’afflux aussi soudain que massif d’immigrés clandestins sans ressources. «Depuis un an, ce sont les Grecs qui viennent nous voir. Des gens de la classe moyenne qui, en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public. Et depuis six mois, nous distribuons aussi de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde, constate le docteur Kanakis, qui s’interroge. Le problème de la dette est réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus de soigner ou se nourrir ?»
 
Diktats. Jeudi, une scène insolite s’est déroulée au cœur d’Athènes, sur la place Syntagma, juste en face du Parlement : des agriculteurs venus de Thèbes, à 83 km de la capitale, distribuent  50 tonnes de patates et d’oignons gratuitement. Annoncée à a télévision, la distribution tourne vite à l’émeute. Tout le monde se précipite sur les étals. A nouveau des disputes, des cris. «On n’avait pas vu ça depuis l’Occupation», peste Andreas qui observe le spectacle à distance. L’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale avait provoqué une terrible famine qui reste dans toutes les mémoires.
 
Mais si le mot revient si souvent pour décrire le retour de la faim qui frappe les classes moyennes, c’est aussi en référence aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin. «Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers !» s’exclame Andreas.
 
Employé dans une entreprise maritime, il rit en évoquant l’éventualité de supprimer les treizième et quatorzième mois des salariés du privé. Comme beaucoup d’employeurs, le sien ne lui verse aucun salaire depuis des mois. «Les patrons invoquent la crise pour éviter de payer leurs employés», se plaint-il. Puis, se tournant vers l’ancien Palais royal qui abrite le Parlement, il ajoute : «Ici, il y a 300 crétins qui suivent un gouvernement non élu par le peuple. Est-ce qu’ils ont diminué leur train de vie ? Les fonctionnaires de l’Assemblée touchent toujours seize mois de salaires et personne à Bruxelles ne s’en préoccupe.»
 
«Laboratoire». Loin d’avoir, comme en Italie, provoqué un sursaut national face à la crise, Loukas Papademos, le Premier ministre «technocrate» nommé en novembre, brille surtout par son silence. Alors que le pays négocie à nouveau sa survie en promettant de nouvelles mesures de rigueur, la seule interview qu’il a accordée était destinée au… New York Times. Andreas en est persuadé : «Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne.»

 

Les intouchables de Wall Street


Dans un documentaire décapant, « The Untouchables », la chaîne publique américaine PBS pose la question à 1.000 milliards de dollars : comment expliquer qu'aucun grand dirigeant de Wall Street n'ait été poursuivi en justice après la crise financière de 2008 ?

19/02/2013

Hommage à Anne Sexton (1928-1974)

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(c) peinture de Joanna Rusinek

 

The Ballad of the Lonely Masturbator

et sa traduction, à lire ici :

http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/02/11/hommage-a...