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07/10/2014

Nouveau document administratif

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06/10/2014

Cet été là – roman graphique jeunesse, de Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

 

lettrage de Jean-Luc Ruault et traduction de l’anglais (Canada) par Fanny Soubiran, Ed. Rue de Sèvre, mai 2014.

 

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319 pages, 20 euros.

 

  

Cet été là est un roman graphique pour jeunes adultes, un "YA graphic novel", qui frappe avant tout par la qualité expressive de ses dessins en n&b. Déclinés en vignettes, en pleine page, voire double page, favorisant ainsi des échappées très poétiques, ils en racontent autant, sinon plus, que les textes. Cette alternance bien étudiée donne vraiment du rythme à l’ensemble, dont l’ambiance sonore est également fortement soulignée à la façon des mangas.

Cet été là, comme tous les autres étés, Rose part avec ses parents pour leur maison au bord du lac à Awago Beach. Là, comme chaque été depuis qu’elle a 5 ans, elle retrouvera l’exubérante Windy, sa voisine et amie de vacances et tous les souvenirs et rituels de l’enfance. Sauf que cet été là, Rose, surnommée Rosie, à 13 ans et quelque chose a changé, quelque chose d’infime qu’elle ne comprend pas bien, comme une fêlure qui peu à peu va s’agrandir, pas autour d’elle, enfin pas vraiment, mais plutôt en elle.

Se baigner, jouer, faire du vélo, ramasser des galets, elle en éprouve moins de plaisir, comme si ses sensations s’étaient émoussées. Les pitreries de Windy parfois l’agacent et puis il y a sa mère qui ne va pas bien, qui ne veut jamais aller se baigner, comme si elle était tout le temps malade.

Windy, dont la mère est massothérapeute et végétarienne et qui a donc l’habitude de milieux plutôt alternatifs, n’a pas sa langue dans sa poche et jacasse à propose de tout et de rien, mais aussi à propos de seins, les siens venant tout juste d’éclore, contrairement à Rosie, plus filiforme. Elle parle aussi d’enfants dont les mères sont toutes lesbiennes comme sa tante. La seule boutique d’Awago Beach, est tenue par Dunc et son pote, ils y louent aussi des cassettes vidéo et enfin il y a Jenny et d’autres filles, que les deux garçons appellent « les salopes », qui sortent avec eux, qui boivent…

Windy et Rosie, considérées comme des gamines inoffensives qui louent des films d’horreur pour prouver qu’elles n’ont peur de rien, attrapent cependant au vol des informations troublantes, qui ont toutes plus ou moins à voir avec la sexualité. Windy s’en moque un peu, alors elle fait l’imbécile, mais Rosie est beaucoup plus troublée que ce qu’elle en laisse paraître, troublée par Dunc déjà… Elle s’imagine des choses… Des projets pour un futur romantique… Mais Dunc a des soucis…

Cet été là parle donc de cette période fragile où une fille est en équilibre précaire entre l’enfance et l’adolescence, un équilibre qui peut basculer à tout moment avec l’irruption soudaine d’un monde plus obscur, le monde des adultes. Ce roman en parle avec justesse mais aussi avec crudité, parce que la vie est comme ça et que lorsqu’on a 12-13 ans et que des questionnements se pointent, c’est souvent sans crier gare. Des mots, des expressions résonnent dont on ignore le sens mais qui semblent brûler les lèvres si on les prononce et puis des comportements que l’on ne comprend pas, des émotions qui nous submergent et qui peuvent pousser à commettre des erreurs, qui peuvent parfois avoir de graves répercussions.

C’est tout cela qui est raconté sans pincettes, ce qui peut ne pas plaire à tous les parents, mais cependant avec sensibilité, au travers d’un été de plus à Awago Beach.

 

Cathy Garcia

 

Jillian et Mariko Tamaki sont deux cousines canadiennes.

Mariko Tamaki website.jpgMariko Tamaki est romancière et musicienne. Outre Skim, roman graphique qu’elle avait déjà co-écrit avec Jillian Tamaki, elle a aussi publié des essais et des œuvres de fiction.

 

 

 

Jillian Tamakis.jpgJillian Tamaki est une illustratrice et dessinatrice canadienne installée dans le quartier de Brooklyn, à New York. Elle est l’auteur de deux livres dont Skim, avec Mariko Tamaki, et de la bande dessinée SuperMutant Magic Academy diffusée en ligne.

 

Les sistoeurs ont (déjà) onze ans !

 

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Allez donc leur rendre visite

http://www.sistoeurs.net/

 

 

 

 

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Une contre-histoire de l'internet

 

Retour sur les mouvements de défense des libertés sur internet, apparus en réaction à la régulation croissante du web.

 

 

05/10/2014

L'Indignation, mais ensuite ...

Arrêtons de dire et de démontrer à l’infini qu’il y a des « méchants » qui nous oppressent, de les dénoncer à n’en plus finir, on a compris. Ca ne changera rien parce que la posture de soumission se trouve de manière ostentatoire dans celle de « l’opposition systématique ».
N’être qu’« opposé » ou résistant à un pouvoir que je vis comme oppressant, n’est finalement qu’une manière d’accepter que l’autre a le pouvoir sur moi. Je suis impuissant et je ne peux rien faire d’autre que d’attendre qu’il entende mes plaintes et mes revendications. Or, un pouvoir lié à un système, est par construction sourd à ce qui va à l’encontre de l’application de sa logique. Donc, la revendication, l’interpellation et l’imprécation morale sont totalement non productives

Les soi-disant « méchants » sont des humains pris dans des aliénations morales verrouillées, liées à un système qui les avantage, et le problème est que tout humain né et élevé dans le même contexte s’engouffrerait de même.
C’est nous-mêmes et le système qu’il faut altérer, pour ne plus reproduire. C’est montrer qu’un embryon de contre système peut déjà fonctionner, en l’éprouvant, en l’expérimentant et en l’insérant dans le grand « jeu » du système en cours. C’est le principe du procédé viral actif.

Il n’y a qu’une posture qui amène à un résultat sans se jeter dans la violence et le sang, signes de volonté de puissance et de domination au bout du compte :
si je considère que la vie sociale (la vie en société) est une sorte de « jeu », cela a déjà l’avantage considérable de dépassionner mon désir de changement, d’y ôter l’émotion de l’indignation qui paralyse ma capacité de stratégie.
Si je « joue » plutôt que simplement résister ou m’opposer, je vais chercher la « faille » de l’adversaire (ici le système), je vais développer une stratégie qui fera bouger des « lignes », qui altéreront les règles de ce « jeu ». Je vais amener un jeu à l’intérieur du grand « jeu » tout en respectant les « grandes » règles, en tenant compte des contraintes non pas comme des contraintes psychologiquement oppressantes mais comme des règles du jeu imposées avec lesquelles je vais pouvoir « jouer » (contourner, dévier, insérer …).
Pour altérer un jeu avec ses règles préétablies, il faut engager de nouvelles propositions de jeu, rallier des « équipiers », participer au jeu en amenant une nouvelle façon de jouer, une manière qui amène adhésions et participations.
Après, c’est le principe « d’occupation de terrain » qui renverse le jeu initial avec ses lignes et ses règles. Il s’agit d’une stratégie « maquisarde » ou celle de « fourberie éclairée » : nous avons un but (changer de système) et des objectifs intermédiaires. Nous « jouons le jeu », en respectons les règles et contraintes, puis le dévions en proposant d’autres formules de jeu qui amènent à d’autres règles, progressivement.

Donc, c’est le principe d’alternatives expérimentées et éprouvées, qui amènera l’altération puis l’oblitération du jeu en cours.
Nous sommes des cellules englobées et entraînées dans un organisme dont on sait qu’il nous entraîne à notre perte ou à une souffrance perpétuelle. Cet organisme ne changera pas de lui-même mais les cellules peuvent s’organiser autrement en son sein, sans l’alerter, sans le mettre ouvertement en danger, sans déclencher trop tôt son système « anticorps ».
L’organisme étant par essence constitué des cellules qui le compose, à partir d’un certain seuil, si elles sont assez nombreuses à se modifier, elles peuvent le modifier.

Léo Mihaï

 

MANIFESTE POUR TOUS ...

 
 

A ceux dont la vie sociale actuelle ne satisfait pas

Créons la société civile souveraine à travers le « maquis de la pensée ». Ce manifeste se rapproche de celui du « convivialisme » mais il part d’une méthode de pensée qui est celle du Réel et de la chasse aux mythes. Ne cherchons pas à appliquer une Idée à tout prix à nouveau (qui deviendrait encore un mythe), cherchons les modèles qui fonctionnent à petites échelles : micro territoriales, micro économiques, miro sociales. Soyons les plus proches du réel. Optons pour la stratégie maquisarde : prendre le maquis de l’économie, le maquis du territoire de proximité, le maquis du culturel de proximité et du social, le maquis du spirituel et de l’artistique, …

Il n’y a que le « maquis » qui résiste, le maquis qui dure, le maquis qui parvient à ses fins sans massacres, sans « purges », et surtout sans reproduction des grands « ismes ». Au final, il n’y a que le « maquis » qui entraîne l’adhésion d’une population à contrario de tous les grands « ismes » qui ne sont que des cauchemars vécus à partir d’une « grande beauté » des mythes.

Classes moyennes de tous les pays, vous avez les armes totales et efficaces, les outils et capacités (Education, connaissances, technologies, sciences sociales …) pour prendre le maquis du réel. Les Etats ne peuvent plus rien pour nous, ils sont dépassés et entraînés même malgré eux (social-démocratie). A nous de nous prendre en main.

Unissons-nous (aujourd’hui les technologies le permettent) pour nous entendre, pour échanger nos expériences et pour trouver des alternatives à tous les « ismes », au nom du Réel.

 


http://www.indignezvous-et-existence.fr/

Les dangers du Traité Transatlantique (TAFTA)

 

Plus d'information : http://www.collectifstoptafta.org



 

11:12 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

04/10/2014

Grand cru bien coté d’Éric Dejaeger

Cactus Inébranlable éditions, septembre 2014

 

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90 pages, 7 €

 

 

Grand cru bien coté (contrepétez ! vous dit l’auteur) c’est du Dejaeger pur jus (de chaussette) et il ne plaira pas à tout le monde, oh non, et d’ailleurs c’est bien le dernier des soucis de l’auteur : plaire.

Par contre déplaire,  ça c’est déjà bien plus drôle pour celui qui aime à jouer avec les préfixes et en inventer des listes de mots rien que pour s’amuser. Ce cru bien côté (et son alter-scato) c’est la boule puante balancée sous la chaise du professeur, et quand c’est un professeur qui l’a pondue, le monde peut bien continuer à boire l’apéro. D’ailleurs, il est déconseillé de s’emparer de l’objet à jeun, comprenez : il est recommandé de le prendre en mode post-apérotoire, chacun décidera de la dose, pour ma part, ce fut cul-sec, mais c’est que je commence à savoir bien tenir le Dejaeger, sans avoir besoin de reprendre ma respiration, bien qu’un copieux pipi-caca soit au menu.

 

Dejaeger se foutrait-il de notre gueule ? Oui et plutôt deux fois qu’une, mais on ne lui en veut pas, bien au contraire, car à le lire on se sent moins con, ou pas moins finalement qu’un « cendrier en baudruche », « un pinceau sans poil », un « burin en caoutchouc » ou « un élastique en bronze ». Le cru bien coté contient aussi des blagues privées concernant un territoire belge un peu flou mais cependant assez peuplé de potes de Chimay bleues & calembours, qui comme l’auteur sans doute apprécient dans l’opéra qu’il soit l’anagramme d’apéro. Un carnet tout taché de potacheries.

 

«  Ce type est nul. C’est le plus qu’on puisse dire ».

 

Mais tout de même, on en apprend un peu sur la vie, par exemple que pour s’endormir les prisonniers comptent les matons et qu’un cyclope bien élevé ne se fourre jamais le doigt dans l’œil en public, et on admettra qu’un cyclope qui louche n’est pas spécialement laid. On assistera à des scènes bucoliques comme devant la gare où « deux sales gamins jouent à crache-crache », sans doute deux de ces nécroliers dont la devise est No future ! mais qui finiront peut-être ébénistes chez IKEA ou surveillants de nains de jardin, voire détricoteurs de scoubidous. On se posera aussi des questions importantes comme : quelle est encore la date de la fin du monde cette année ?  On apprendra que le proctocole est l’ensemble des règles à observer lors d’une défécation en public, ça peut servir, de même qu’on saura reconnaître le proctuor, cet ensemble de huit musiciens pétomanes et on découvrira d’incroyables animaux-valises et même valises-gigognes, trois en un, mais oui, de quoi occuper les soirées d’hiver (même s’il n’y a plus de saisons, sauf à la télé pour ces conneries de séries) ou les futurocrates, ces imbéciles qui se roulent les pouces en étant persuadés que ça ira mieux demain sur l’air connu de crétin entends-tu le vol noir des banquiers sur ton compte.

 

Alors, on se dit qu’on ne classera pas encore, pas tout de suite, Dejaeger dans la liste « des allumés qui feraient mieux de s’éteindre : ils participent trop au réchauffement climatique », car une chose est sûre « le dindon de la force s’oppose à la farce de l’habitude » !

 

Cathy Garcia

 

 

 

 

eric dejaeger.jpgÉric Dejaeger (1958-20**) continue son petit mauvaishomme de chemin dans la littérature, commencé il y a plus de trente ans. Il compte à ce jour près de 700 textes parus dans une petite centaine de revues, ainsi qu'une trentaine de titres chez des éditeurs belges et français. Refusant les étiquettes, qui finissent toujours par se décoller et valser à la poubelle, il va sans problème de l'aphorisme au roman en passant par le poème, le conte bref, la nouvelle, voire le théâtre. Sans parler de l'incontournable revue Microbe, qu'il commet depuis de nombreuses années, de mèche avec Paul Guiot.

 

Derniers titres parus :


Buk you ! – Ouvrage collectif autour de Charles Bukowski – Éd. Gros Textes (France, 2013)

Les cancans de Cancale et environs (recueil instantané 3) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 64 exemplaires (2012)

La saga Maigros – Cactus Inébranlable éd. (Belgique, 2011)

NON au littérairement correct ! – Éd. Gros Textes (France, 2011)

Un Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage in Banlieue de Babylone (ouvrage collectif autour de Richard Brautigan), Éd. Gros Textes (France, 2010)

Je ne boirai plus jamais d’ouzo… aussi jeune (recueil instantané 2) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 65 exemplaires (2010)

Le seigneur des ânes – maelstrÖm réÉvolution (Belgique, 2010)

Prises de vies en noir et noir – Éd. Gros Textes (France, 2009)

Trashaïkus – Les Éd. du Soir au Matin (France, 2009)

De l’art d’accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique suivi de Règlement de compte à O.K. Poetry et de Je suis un écrivain sérieux – Les Éd. de la Gare (France, 2009)


Blog de l’auteur :
http://courttoujours.hautetfort.com/

 

 

 

Actions : collectif pour la sauvegarde de la (déjà plus) zone humide du TESTET

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Quelques informations importantes notamment sur les événements à venir les plus proches :

 

Demain 4 octobre à 15 h : Rassemblement à Gaillac, place de la Libération.

Après quelques prises de paroles, vers 15h30, le défilé parcourra le centre ville pour un retour au point de départ. Cette manifestation est déclarée en Préfecture. Toutes les associations, partis et syndicats qui ont d'ores et déjà exprimé leur soutien aux opposants à ce projet sont invités à mobiliser leurs adhérents et sympathisants pour faire de ce moment l'expression la plus claire et la plus massive de leur refus de ce projet inutile et coûteux. Pensez à vos banderoles, drapeaux, etc.

 

Dimanche AG à la Métairie (15h), pour continuer la préparation du rassemblement du 25 octobre

 

Lundi 6 octobre Projection Lettre à Caç'Arnac * 18' mn | Documentaire

à la salle San Subra à Toulouse - quartier St Cyprien à Toulouse (2 rue San Subra). Les projections commencent à 21h, et nous vous convions à venir un peu avant vers 19h30 pour partager un repas léger et discuter. Plus d'infos...
 

Les 9 et 10 octobre Résister et Créer : Hervé Kempf au Café Plum (Lautrec-81) et à la librairie Terra Nova (Toulouse-31)

Hétérotopies 3.0 - Résister et créer ! De Notre Dames des Landes (44) au Testet (81) Cette soirée propose un éclairage sur les conflits, leurs spécificités et les opportunités qu'ils créent pour inventer de nouvelles formes de démocratie. Avec la participation d'Hervé KEMPF, écrivain et journaliste, qui viendra débattre et présenter son livre Notre Dame des Landes et de Sylvain de la ZAD du Testet. Entrée libre, plus d’infos… ou 06 89 444 820

 

12 octobre à 14h : Contes arbres et liberté (balade contée)

Pour que la forêt ne devienne pas une légende, pour que l'arbre à palabres ne disparaisse pas entre les dents des machines à tronçonner et sous le bitume, pour que nos enfants ne connaissent pas de la forêt que ce dont les conteuREs se souviendront... Départ du parking de la maison de la forêt de Sivens. Possibilité de pique-niquer sur place avant. La balade rejoindra la ZAD…

 

17/10 concert de soutien aux inculpés (Matens - Gaillac). L’affiche avec les détails…

Bientôt plus d’infos sur les inculpés.

 

24-25-26/10 rassemblement national

 

Suite à la conférence de presse des grévistes hier, article dans la Dépêche aujourd’hui :

Les grévistes de la faim exigent un débat

Thierry Carcenac : «Prêt a discuter après le rapport des experts»

Voir notre page spéciale « grève de la faim » sur le web. Venez les soutenir demain à Gaillac, cela fera déjà 39 et 33 jours sans manger !

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE ce jour : Le barrage de Fourogue n’est pas d'utilité publique et d'intérêt général : L’avenir du barrage de Sivens ?

 

Les nouvelles sur le terrain : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

 

Une nouvelle vidéo (montée) sur la journée du 29 septembre au Testet : http://tvbruits.org/spip.php?article2075

 

Bientôt des nouvelles sur la façon de gérer les amendes (il y a même eu des amendes pour excès de klaxon à Albi ! C’est vraiment du harcèlement…)

 

 

 

03/10/2014

Terre-Dragon - Tome 1 – Le souffle des pierres - Erik L’Homme

Gallimard Jeunesse, 28 août 2014

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256 pages, 10,90 €

 

 

 

Voilà qui inaugure bien cette nouvelle trilogie d’Erik L’Homme. Ce premier tome palpitant d’aventures, donne envie de connaître sans tarder la suite de cette histoire, qui semble dotée d’une vraie originalité, dans la veine pourtant bien exploitée déjà, de l’héroic fantasy.

Tout se déroule ici en Terre-Dragon. Une contrée fantastique entourée de montagnes et traversée par un étrange fleuve métallique, sur lequel ne peuvent naviguer que des bateaux de pierre et cela uniquement, dans le sens du courant. Cette contrée et ce fleuve sont honorés par le long poème épique d’un scalde, sorte de barde de temps plus anciens encore, nommé Rosk-le-Borgne. Un poème connu de tous et qui entrera régulièrement en résonance avec le fil de l’histoire. Dans une atmosphère plutôt sombre de paganisme magique, où plusieurs clans se côtoient sous la tutelle d’un énigmatique Roi-Dragon que personne n’a jamais vu, nous ferons la connaissance d’un jeune garçon revêtu d’une peau d’ours, au moment où celui-ci s’évade d’une cage, dans laquelle les Naatfarirs, qui avaient également tué ses parents, le gardaient inexplicablement prisonnier depuis des années.

Dans sa fuite à travers la montagne, Ægir-Peau-d’Ours rencontrera la jeune Sheylis-Mauvais-Œil, petite-fille et apprentie d’une vieille sorcière. Sheylis aussi est en fuite, pourchassée par les habitants de son village qui veulent sa mort. Cette rencontre scellera leur destin et provoquera une métamorphose prématurée du jeune Ægir, qui en réalité est un Dakan, bien que lui-même ne le sache pas encore, mais ce serait dommage de trop en révéler. Sachez seulement que de nombreux et parfois pittoresques personnages viendront aider ou au contraire traquer les deux adolescents, usant de magie grise ou noire, à l’aide notamment des thun-lawz, les signes de pouvoir ou pire encore, de magie rouge. En effet, tandis que les Naatfarirs, avec à leur tête le guerrier Ishkar-Joue-Fendue, veulent récupérer ce qu’ils considèrent être leur Dakan et ceci, avant que ce dernier ne devienne vraiment indomptable, les mystérieux et redoutés prêtres du Crâne, enlèvent des jeunes filles pour l’accomplissement d’une toute aussi mystérieuse prophétie.

Ce premier tome nous met donc l’eau à la bouche et remue en chacun, jeunes et moins jeunes, la petite étincelle de rêve qui ne meurt pas. Nous attendons avec impatience, le tome 2 : Le chant du fleuve.

Cathy Garcia

 

Ncontributor_20439_244x0.jpgé à Grenoble, le 22 décembre  1967, Erik L'Homme passe son enfance à Dieulefit, dont la branche maternelle de sa famille est originaire. Ayant peu d'amour pour l'école (sauf pour les matières littéraires), il se délecte surtout de ses activités parascolaires (piano, rugby) au rang desquelles de grandes promenades dans la nature en compagnie de son père et de ses frères. La passion de la nature ne le quittera d'ailleurs jamais, et après avoir passé une maîtrise d'histoire à l'université de Lyon, il part à la découverte du monde pendant de nombreuses années, accompagné de l'un de ses frères, photographe, dans des voyages qui les conduiront du Pakistan à la Malaisie en passant par l'Afghanistan, les Philippines, le Liban, le Maroc et la Thaïlande. De retour en France, il reprend des études doctorales à l'EHESS puis écrit son premier ouvrage, consacré au royaume de Chitrâl (Pakistan) où son frère et lui ont séjourné pendant deux ans, et à sa langue (le khowar) qu'ils y ont apprise. Après sa rencontre avec Jean-Philippe Arrou-Vignod, auteur et directeur littéraire chez Gallimard, il se lance dans l'écriture de romans jeunesse avec la publication en 2001 de Qadehar le sorcier, premier tome de la trilogie Le Livre des étoiles. Une première publication qui recevra le prix Jeunesse du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, le deuxième de la trilogie Le Seigneur Sha recevra aussi le prix des collégiens du Var. En 2009, ses livres jeunesse publiés sont au nombre de dix : la trilogie Le Livre des étoiles, celle des Maîtres des brisants (un space opera dont le troisième opus, Seigneurs de guerre, vient de sortir), l'album des Contes d'un royaume perdu (illustré par François Place) et Phænomen, thriller fantastique en trois tomes également qui commence à avoir du succès à l'étranger. A noter également, le livre illustré "Cochon Rouge", méconnu, sur les indiens d'Amérique. 2011, Erik L'Homme part en dédicace à droite à gauche en France et présente à cette occasion A comme Association, une nouvelle saga dynamique, dont le sixième tome vient de sortir.

 

Cette note a été publiée sur le site de la Cause Littéraire.

 

 

France : Le gouvernement favorise l’importation d’aliments radioactifs Japonais

Alors que les inquiétudes vont crescendo à propos du traité transatlantique et des effets néfastes que les nombreuses clauses en tous genres que ce dernier va autoriser, et ce au nom d’une coopération commerciale qui va officialiser notre servitude éternelle aux Etats-Unis, on découvre que la santé et l’avenir de millions de personnes ont été sacrifiés au bénéfice d’un accord France-Japon qui légitimise ainsi une tolérance accrue de la radioactivité présente dans les aliments en provenance du… Japon ! Si vous êtes boursicoteur, n’hésitez pas à acheter des actions de « Big pharma », ou investissez dans tout ce qui touche de près ou de loin aux soins contre le cancer, vous pourrez ainsi engranger de beaux bénéfices dans les années à venir ! Non, plus sérieusement, et d’autant plus ayant connaissance des conséquences désastreuses qu’a eu l’évènement de Fukushima au Japon et dans le monde, je ne saurais que vous recommander d’être très vigilant lors de vos achat alimentaires. Merci aux brindherbes pour l’info ;-) Le veilleur

Accord avec le Japon, non au relèvement du seuil de radioactivité des aliments importés

EELV a découvert avec stupeur une des clauses de l’accord France-Japon tel que présenté dans un communiqué de l’Elysée. On y apprend qu’au nom « du rapprochement des économies et de la croissance », la France serait favorable à une révision des mesures de restriction de l’UE concernant le nucléide radioactif dans les produits alimentaires et les fourrages provenant du Japon.

Alors que le Japon est incapable de gérer les suites de la catastrophe de Fukushima, il faut donc comprendre qu’au nom des débouchés commerciaux, la France accepterait donc un seuil de radioactivité plus élevé pour les produits alimentaires importés au mépris des risques sanitaires. EELV dénonce cette banalisation insupportable de la radioactivité et appelle à la vigilance et à la précaution sanitaire.

Cet accord est aussi scandaleux qu’irresponsable et doit être annulé au plus vite. Plutôt que de chercher à accommoder des risques inhérents au nucléaire et à collaborer tous azimuts pour le développer, la France et le Japon doivent coopérer pour réduire leur dépendance à l’énergie atomique.

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux – Source Eelv

Communiqué de presse conjoint franco-japonais à l’occasion de la visite du Premier ministre Shinzo Abe en France (Chapître 2 paragraphe 13)

« Concernant le nucléide radioactif dans les produits alimentaires et les fourrages provenant du Japon, le Japon se félicite de la compréhension de la France pour une révision des mesures de restriction de l’UE fondée sur des données scientifiques et le « CODEX pour les contaminants et les toxines dans les aliments ». »

L’intégralité sur le site de l’Elysée

Liens connexes

• L’irradiation des aliments induit de la radioactivité
• Radioactivité : aliments contaminés et risques pour la santé
• Des aliments radioactifs dans nos assiettes ?
• Accident de la centrale de Fukushima Daiichi : Modélisation de la dispersion des rejets radioactifs…
• Impact à très grande distance des rejets radioactifs provoqués par l’accident de Fukushima (pdf)

 

Sources :
• lesbrindherbes.org
• eelv.fr
• elysee.fr

Le veilleur

 

 

 

08:40 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

02/10/2014

Je te vois de Murièle Modély

 

Ed. du Cygne, septembre 2014

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112 pages - 13€

 

 

Le couple, « nous sommes ensemble et seul », colonne vertébrale de ce recueil, qui vient prendre et surprendre le lecteur, comme sait si bien le faire Murièle Modély avec cette langue et ce style bien à elle.

 

Dans Je te vois, il est question du corps, des mots, des maux du corps et du corps des mots dans l’aquarium du couple. Et donc de sexe forcément, presque un acte de survie, pour faire taire un temps les angoisses, pour que la tête se taise et que l’animal en nous « nos dents crissent nos mains aboient » fasse obstacle et contrepoids, le temps d’une rupture de conscience, à la banale horreur du monde, « ce rat crevé qui soubresaute ».

 

« je ne suis pas la première/à vouloir que le noir/m’arrache les cheveux/et le cuir/et le crâne/et les lobes/et les yeux/à vouloir que la baise/me fasse sentir mieux. »

 

« les jambes s’ouvrent, les yeux se ferment ». Le sexe dont Muriel Modély trace à grands jets les contours, où le creux appelle le plein parce que l’extérieur semble trop vide, le sexe comme une salutaire amnésie plus ou moins quotidienne, parce que « pendant que dans nos ventres se jouent sans anicroche/le va/ le vient/l’histoire la même/dans la répétition des coups de reins », on tient à distance la peur, la faim et la mort, et surtout, paradoxalement, « on tue la vie » comme si « la mort petite » faisait moins mal. « je veux juste ton sexe sous mes voiles de chair ».

 

Le couple, une protection : « je porte ta peau en rempart », contre un monde extérieur vécu comme aussi monotone qu’hostile. L’hiver est continu le présent nous bombarde/ses rayons dardent puis nous charrient/dans les allées des centres commerciaux. Un monde à mastiquer, où l’on consomme et se fait consommer. « Je nous vois aussi attablés et assis/lécher la poussière des fonds de verre ».

 

Ce recueil semble bâti sur des oppositions, des équilibres à trouver, comment passer sans dégât de la contraction à la dilatation, de la protection à l’ouverture. Toi/moi, homme/femme, vie/mort, sexe/mort, sexe/vie, dehors/dedans, désir/dégoût. Les mots mentent, les corps ne mentent pas, ou bien est-ce l’inverse ? Et l’auteur « déboule dévêtue dans les champs sémantiques ».

 

Avidité, turgescence, le jouir et le vomir. Le couple et la faille. Les corps s’unissent, les mots disent la dichotomie : « Je fais l’amour, tu baises. » Mais « qui en définitive pénètre l’autre ? ».

 

« la langue suce dissout/le réel ». Sexe et écriture tamisent le réel dont la violence peut devenir insupportable. On sent quelque chose qui se braque au fond du ventre. Peur ancestrale peut-être,  « rien à voir avec ces trucs de fille/le genre qui revient tous les vingt-huit du mois ».

 

Dans ce recueil, parfois les mots ne disent pas, tournent, évoquent, mais comme le sexe, une part de l’écriture permet sans doute à l’auteur de s’échapper par le trou des mots, mais en même temps, encore le paradoxe : « le mot n’est-il pas un pilon plus puissant/que n’importe laquelle de nos excroissances » ?

 

Sexe/mots qui déchirent, sexe/mots qui recousent et Murièle Modély de confier sa « fascination malsaine/ pour les cicatrices ».

  

Il y a dans ce recueil plus que les précédents peut-être, quelque chose de non-accouché et les mots tournent autour du point source de la douleur et même parfois semblent distraire l’attention du lecteur pour qu’il regarde ailleurs. Douleur trop vive ?

 

Le livre s’achève cependant dans une sorte d’apaisement, l’amour comme une couverture qui vient recouvrir et réchauffer les corps, mais y croit-on vraiment ?

 

Cathy Garcia

 

  

Muriele-Modely.jpgMurièle Modély est née en 1971 à Saint-Denis, à l’île de la Réunion et vit maintenant à Toulouse. Bibliothécaire de profession, elle commence à explorer l’écriture poétique sur son blog (www.l-oeil-bande.blogspot.fr.) avant de participer à des revues telles que Nouveaux Délits, Les tas de mots, Poème sale, Microbe, ou encore Traction Brabant.

 

Bibliographie :

 

- Penser Maillée, Éditions du Cygne, 2012 - Rester debout au milieu du trottoir, Éditions Contre-Ciel, 2014

 

 

 

 

 

 

 


En Islande, des pylônes électriques sont revisités en de superbe sculptures de 45m de haut

 

 

L’Islande est connu pour ses paysages magnifiques et aussi variés les uns que les autres. A l’occasion de la compétition de pylônes haute tension, la compagnie de transport et d’électricité d’Islande a demandé à un cabinet d’architectes basé à Boston de redessiner ces bouts de fer pour en faire quelque chose de plus esthétique...

pylone-electrique-islande-architecte-esthetique-homme

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01/10/2014

André Bucher, entre terre et ciel (documentaire)

André Bucher est écrivain, paysan biologique et bûcheron. Depuis plus de trente ans, il vit aux confins de la Drôme et des Alpes de Hau­te-Provence, dans la vallée du Jabron. Dans ce lieu sublime et sau­vage, entre terre et ciel, l’écrivain des grands espaces, druide à la barbe broussailleuse, regard bleu, invente des récits de hautes solitudes. En janvier 2012 il publie Fée d’hiver. Rencontre avec un écrivain d’un territoire.

André Bucher is a writer, organic farmer and logger. For over thirty years he’s been living on the border of the Drôme and Alpes de Haute-Provence, in the valley of Jabron. In this sublime wilderness, between earth and heavens, the writer of the wide outdoors, as a bushy-bearded and blue-eyed druid, invents stories of high solitudes. In January 2012 he published Fée d’hiver. Meeting with a writer of a territory.

Un documentaire de Benoît Pupier
Avec le soutien de LMM Films

Durée : 2h09
Prix vod accès un mois : 5 $ soit 3,65 €
Achat du film et téléchargement : 15 $ soit 10,94 €
https://vimeo.com/ondemand/andrebucher

Pour toute diffusion (DVD, Blu-ray, fichier informatique), contacter Benoît Pupier : benpup[a]free.fr (merci de remplacer [a] par @).

Les textes, photographies, sons et vidéos de ce site ne sont pas libres de droit !

© Benoît Pupier

 

Source : http://andrebucher.tumblr.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

Barbarie disent-ils…

 

lundi 29 septembre 2014

Les décapitations filmées d’otages occidentaux en Irak et d’un randonneur français en Algérie suscitent légitimement un sentiment d’horreur et une condamnation unanime et sans appel. Ces assassinats insensés ne peuvent être le fait que de criminels pervers au service d’une idéologie déviante. Ces mises en scène macabres viennent à la suite d’images tout aussi insoutenables montrant des exécutions de masse d’hommes désarmés. L’émotion produite par ce théâtre de la cruauté est cependant froidement manipulée par des médias et des relais politiques en Occident. La qualification sans cesse reprise de « barbaries », perpétrées par des « barbares », répond à la volonté de déshumaniser les auteurs de ces atrocités. Hors du limès de la Civilisation, ils ne relèvent plus du droit commun et ne sont plus passibles des lois ordinaires. Il s’agit pour la propagande blanche, conforme à ses usages établis et ses traditions éprouvées, de dénoncer l’irréductible barbarie de « l’autre » présenté comme totalité indistincte pour mieux soumettre ou exterminer, au-delà des criminels, toute une société. Ou comme dans les cas de l’Irak et de la Syrie de détruire des Etats.

Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine. Mais bien davantage, des échelles du Levant à celles de Barbarie, ces atrocités seraient inhérentes à une sphère ethnico-religieuse, l’Islam, qui malgré des nuances langagières, reste intrinsèquement dangereuse, quasi-incompréhensible et systématiquement opposée à un Occident dont, par essence et définition, les valeurs humanistes sont définitivement supérieures à toutes les autres.

Dans un amalgame éhonté mais clairement assumé, les musulmans d’ici et d’ailleurs, suspectés de connivence « culturelle » avec les assassins, sont sommés par des policiers de la pensée de se désolidariser publiquement de ces crimes. Il leur est enjoint d’approuver la nouvelle guerre moyen-orientale de l’Occident et les bombardements « vengeurs » décidés par la Civilisation.

Ces arguments d’une propagande essentialiste visant à diaboliser des communautés toutes entières sont odieux et totalement ineptes. Cette propagande de stigmatisation et de culpabilisation est d’autant plus inacceptable que ces journalistes-procureurs seraient particulièrement bien placés, s’ils faisaient leur métier, pour évoquer, en spécialistes, la sauvagerie systématique et des exactions d’une ampleur sanguinaire inouïe de ceux dont les armes se tournent contre les populations arabo-musulmanes depuis des décennies.

Ces journalistes, qui martèlent le mot de barbarie, qu’ont-ils écrit sur les centaines de milliers de morts civiles en Irak, sur le recours au phosphore blanc et aux munitions à l’uranium appauvri contre des populations civiles ? Qui parmi ces parangons de la Civilisation a évoqué le sort de ces dizaines d’enfants mal formés à Falloujah et ailleurs du fait de l’utilisation d’armes interdites ?

A-t-on entendu des cris d’indignation de la part de cette presse au garde-à-vous, lorsque la très civilisée Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’état américaine, justifiait la mort de cinq cent mille enfants irakiens ? Qui de cette presse ou de ces chaines de télévision s’est insurgé devant le fait que dans ce pays des droits de l’homme des criminels au moins aussi sadiques que ceux de l’Etat Islamique puissent mourir dans leurs lits grâce aux amnisties et à l’amnésie d’Etat ?

Mais il n’est nul besoin de remonter aux guerres coloniales au nom des « Lumières » de la génération précédente pour reconnaitre une même sauvagerie contemporaine, tout aussi indécente, qui se drape des valeurs de la Démocratie et des Droits de l’Homme. Barack Obama, prix Nobel de la paix, peut ainsi mener sept guerres depuis qu’il a reçu cette distinction qui a définitivement perdu toute signification morale. Qui parmi ces médias évoque les dizaines de milliers de victimes innocentes des frappes de drones à travers le monde ? La mort, sous les missiles guidés et les bombes « intelligentes », de cinq cent enfants de Ghaza n’est -elle pas une « barbarie » ? Tout comme les bombardements d’écoles gérées par les Nations Unies seraient tout au plus les dégâts collatéraux de frappes chirurgicales. Il est vrai que sans images et ensevelis sous la mystification et le silence complice des journalistes de l’infotainment, les dizaines de milliers de morts des guerres asymétriques n’existent pas. Pures statistiques, les cadavres déchiquetés de pauvres et de désarmés ne suscitent aucune émotion.

Il n’est donc nul besoin d’effectuer de minutieuses recherches pour découvrir que la réalité de la « barbarie » est fort différente de ce que cette presse en battle-dress veut faire accroire. On ne tentera pas non plus d’établir ici la généalogie politique de l’Islamisme fanatique fabriqué par les monarchies du Golfe et armé par l’Occident. Qui se souvient des missiles français Milan, des armes anglaises et américaines généreusement fournis aux « moudjahidine » afghans, hier freedom-fighters et aujourd’hui talibans extrémistes ?

Les mises en scène d’assassinats abjects dans des circonstances horribles par des psychopathes apolitiques ne peuvent, en aucun cas, servir de prétexte à des manipulations haineuses. Le discours sur la barbarie asséné par les relais de propagande, destiné à désigner de faux ennemis intérieurs, vise à faire taire ceux parmi les musulmans en Europe qui dénoncent les aventures guerrières au Moyen-Orient. A faire oublier ceux commis par les alliés de l’Occident. Et également, en jouant sur la peur à jeter en pâture des minorités visibles « d’apparence musulmane » à une opinion matraquée que l’on cherche à conditionner depuis des années. Ces gesticulations autour d’une soi-disant barbarie musulmane ne parviennent pas à masquer la vérité sanglante d’un Occident colonialiste hier, impérialiste aujourd’hui, qui assume sans discontinuer depuis le dix-neuvième siècle ses guerres éminemment civilisées et très sanguinaires dans le monde arabo-musulman. Les criminels de l’Etat Islamique ont été à bonne école.

Dans le dispositif éprouvé de préparation psychologique, la barbarie de l’autre est la justification ultime de la guerre. Or, les « guerres » éternelles contre le terrorisme, engagées depuis des dizaines d’années, loin d’avoir endigué le phénomène, l’ont généralisé et complexifié. Il ne fait guère de doute, à la lumière de l’expérience, que le refus d’approches politiques et la fascination pour la guerre manifestée par les dirigeants occidentaux, outre une dangereuse régression du droit international, ne produira qu’un surcroit de subversion.

(...)

FONDATION FRANTZ FANON
27 septembre 2014

http://fondation-frantzfanon.com/article2250.html