Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/09/2006

L'AMOUR

la lune belle pavane
ses courbes rousses
à faire bander
l’arc du soleil
dans toute son intensité

le vent haleine chaude
de douce bête
échevelle
la crinière du ciel

ce parfum
unique
de galops
sauvages
danse vertige
des oiseaux

la musique
est née tzigane
jetée au feu
donne vie
donne souffle

l’amour n’est pas l’amour
l’amour c’est l’amour
mais ouvrez
ouvrez !

ouvrez lâchez
désenchaînez
les pantins !

ouvrez la cage
du sang qui cogne
laissez jaillir
la fontaine de vivre

donnez à boire
à tous ces assoiffés
qu’on les fasse
danser enfin !

l’amour
l’amour !

l’amour est perdu d’avance
laissons-le divaguer
qu’il profite de la mer
moite et douce

l’amour
dessus dessous
au-delà

qu’il soit roi
des oisillons frileux lancés au soleil
des rêves poussière à se frotter les yeux
à s’amouracher
de vers lumineux

(l’amour…
épargnons-lui
le sinistre sérieux
de nos serments théâtraux
la camisole du manque
nos angoisses toxiques)

aimer oui !
trop mais sans limite

oublier d’être beau intelligent parfait
pour se déguiser de chenilles
et faire peur aux orfraies
se vêtir de lune de terre de vent
faire l’amour comme les herbes
frotter la peau
tendre les fesses
ululer jouissance
éclater
de rire

al dente

le geste
toujours neuf

SOL Y TIERRA

le vent
entre chien et loup
la lune cachée
dans le haut tilleul
la douceur
léger frisson
imperceptible
sortilège

les démons de gouttières
miment le combat
quatre ombres
apparaissent
disparaissent
froissent les herbes

le val de mes seins
invite à la balade
et ma pensée va à l’homme…

mais dieu siffle mon âme
comme on siffle un chien

et mon âme danse
une joie
soûle d’espace
solitaire

sol y tierra

et le vent aussi
et le vent…





MA THÉMATIQUE

sur l’abscisse désordonnée de mes amours
j’ai posé
la circonférence
d’une lune pleine
 
sur les sinuosités de ma sauvagerie
j’ai lâché des aigles
brûlants
et aimé sentir ma chair
se détacher
par petits bouts
 
sur mes désirs parallèles
j’ai tendu des ponts
des passerelles instinctives
pour attirer la foudre
balafrer la plénitude
de mes courbes peut-être trop
maternelles
 
l’oiseau de nuit
s’acharne à prévenir
qui n’a pas d’oreilles
qui ne veut pas en avoir
 
effeuillage
 
un peu beaucoup
passionnément
pas du tout
je t’aime
veut tout
et rien
dire

M’AIMES-TU ?

quand je suis
 
l’eau
roule galets
hanche qui bondit
remous secrets
eau    sable    lumière
qui t’envahissent
la bouche
 
 
fauve
aux griffes d’air
ciel fendu
terre foulée
avec des crocs des serres
à déchirer le cœur
d’un soleil
 
 
baiser serpent
flamme fumée
la chanson
le parfum
qui te font
pleurer
 
 
chatte
de gouttière
vagabonde
folle de lune
rêve tordu
fugue éclopée
semeuse d’espoir
sur laine de verre 
 
quand je ris sans savoir
pourquoi
quand j’ai peur
de tout     de vivre    de moi
et  rage de ne pouvoir
fuir encore et encore
faire tourner le monde
à l’envers
 
quand je trépigne et cabriole
sans bouger d’un cil
d’un fil
quand je dis
le convenu
le superflu
et omets
l’essentiel
 
quand j’entends des violons
inexistants
et oublie ces mots ces gestes
qui bafouillent 
je t’aime
 
je naufrage au revers
d’un alcool de brume
ma robe est noire
mes yeux brûlés
des accents nomades
me font couler
 
mes sourires
tournent grimaces
et  je tremble et grince
le vent se lève
tempête dans ma tête
gicle à mes lèvres
un jus noir amer

quand tes mots ne m’atteignent
pas
quand tes mots ne m’atteignent
plus
qu’explosent les ponts
les piliers
de compréhension
un samouraï délirant
à la douceur assassine
s’arrache les entrailles
pour dérouler à tes pieds
 
l’histoire d’une vie
ratée
ma vie
 
m’aimes-tu dis
m’aimes-tu
encore ?

14/09/2006

LUCIOLE

 

tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu

comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes

comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire

le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre

comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?

tu es
vois-tu

de ceux qui me voient
comme je me rêve

l’illusion
est si belle

vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire