03/10/2006
INDIENS NUKAK EN DANGER
Bulletin d'action urgente Nukak
Colombie : des Indiens nomades tués, d'autres forcés de fuir les combats
‘Nous sommes très peu maintenant, seuls quelques-uns d'entre nous ont survécu. Les étrangers eux, sont nombreux et ont de grandes maisons. Ils ne se soucient pas que les Nukak disparaissent'. Chorebe, un Nukak, Colombie.
Deux Indiens appartenant à l'un des groupes les plus isolés d'Amazonie ont été tués et de nombreux autres ont dû fuir dans la forêt. Les Nukak-Makú, qui avaient déjà été décimés par la malaria et la grippe, sont aujourd'hui mêlés malgré eux à la ‘guerre de la drogue' qui sévit en Colombie. Ils se retrouvent pris en étau entre les cultivateurs de coca, la guérilla d'extrême gauche, les paramilitaires d'extrême droite et l'armée colombienne qui occupent leur territoire.
Ces derniers mois, une cinquantaine de Nukak ont fui leurs terres, 35 se sont réfugiés dans la ville la plus proche et 15 autres se sont dispersés dans les environs. Certains ont trouvé refuge sur les terres des Guayabero, leurs voisins. Dernièrement, deux Nukak ont trouvé la mort lors d'un affrontement armé.
Les Nukak vivent depuis des générations dans les profondeurs de la forêt, entre les bassins du Guaviare et de l'Inirida dans la partie orientale de l'Amazonie colombienne. Depuis les années 1960, leurs terres ne cessent d'être envahies. Ces dernières années, l'afflux de colons s'est considérablement accru, l'isolement et le climat de la région étant propices à la culture de la coca, de laquelle est extraite la cocaïne.
La présence d'un si grand nombre de colons cultivant la coca dans la région a attiré l'armée qui tente d'éradiquer ces cultures par épandage de fumigènes. Les guérilleros des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et les forces paramilitaires de l'AUC (Autodéfenses unies de Colombie) sont maintenant fortement implantés sur le territoire des Nukak. Les deux groupes se disputent la lucrative production de coca et forcent à travailler dans les plantations les Indiens qui se retrouvent pris contre leur gré entre les feux de cette ‘guerre civile' .
Les Nukak ont déjà été victimes de plusieurs massacres perpétrés par les envahisseurs. Deux incidents de la sorte avaient, en 1988, forcé un groupe de Nukak à quitter la forêt et à entrer en contact pour la première fois avec des non-Indiens dans la ville-colonie de Calamar.
Les Indiens ont très vite été frappés par des épidémies de maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés, fréquentes chez les groupes récemment contactés. Plus d'une centaine d'Indiens sur le millier qu'ils étaient en sont morts. Suite à une longue campagne internationale menée par Survival, la plupart des terres nukak ont pu être protégées sous la forme d'un resguardo, réserve indienne octroyée par le gouvernement.
Seuls 400 Nukak auraient survécu aux épidémies de malaria et de grippe qui ont décimé leur population. Et en raison de la violence chronique qui sévit dans cette partie de l'Amazonie, autrefois paisible, l'assistance médicale du gouvernement est rarement prodiguée.
Les Makú vivent traditionnellement en petits groupes familiaux. Constamment en mouvement, ils privilégient la forêt isolée aux rivières et ne restent jamais plus de quelques jours au même endroit. Cette grande mobilité exige qu'ils ne s'embarrassent pas de nombreux biens matériels, tout ce qu'ils possèdent devant être facilement transportable. S'ils sont contraints de partir précipitamment, ils peuvent ainsi très vite rassembler leurs hamacs tissés en fibres végétales (qui constituent leur principal mobilier), leurs ustensiles et quelques autres objets dans des sacs de palmes qu'ils portent sur le dos.
L'afflux de colons cultivateurs de coca et la présence des forces armées en compétition sur le territoire des Nukak a des conséquences catastrophiques sur la vie des Indiens. Tant que les belligérants n'accepteront pas de suspendre leurs opérations dans la région, les équipes médicales ne pourront s'y rendre pour enrayer les épidémies, ce qui risque d'être fatal au groupe.
Les Bulletins d'action urgente de Survival permettent de mobiliser l'opinion publique sur des cas concrets d'oppression ou de spoliation dont sont victimes les peuples indigènes afin que leur situation puisse trouver une issue favorable. Depuis sa fondation, en 1969, Survival a démontré à de nombreuses reprises combien des campagnes ciblées ont pu sauver des peuples vulnérables de l'anéantissement. En consacrant quelques minutes à écrire votre lettre vous agirez d'une manière efficace en faveur des Nukak. Chaque lettre fait la différence.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.
Ce bulletin d'action urgente est également disponible en anglais, portugais, espagnol, italien et allemand.
Écrivez une lettre brève et courtoise (en français ou en espagnol) en vous inspirant du modèle ci-après ou écrivez librement. Il est préférable d'envoyer votre lettre par la poste, qui est sans aucun doute le moyen le plus efficace. Vous pouvez également l'envoyer par fax, mais les numéros sont souvent modifiés ou les fax déconnectés. Les adresses électroniques ne sont proposées que dans les cas où les emails ont des chances d'être lus.
Les Nukak sont des victimes innocentes de la guerre de la drogue qui sévit en Colombie. J'exhorte les autorités à entrer en négociation avec les différentes parties du conflit afin de prévenir toute opération armée sur le territoire nukak ainsi que sur les terres des Indiens guayabero voisins. Les fumigations des plantations de coca sur le territoire indien doivent être suspendues et une politique adéquate devrait être mise en place afin de reloger les colons sur d'autres terres où ils pourront cultiver des plantes licites. Les Nukak qui ont été déplacés doivent être aidés à rentrer chez eux et se voir offrir un soutien médical approprié.
Los indígenas nukak son víctimas inocentes de la guerra de drogas colombiana. Insto a las autoridades a entablar negociaciones con todas las partes del conflicto con el objetivo de excluir el territorio nukak y el de los guayabero, sus vecinos indígenas, de cualquier tipo de operación armada. La fumigación aérea de las plantaciones de coca dentro del territorio indígena debería ser suspendida, y una política apropiada implantada para reestablecer a los colonos en tierras en las que puedan plantar cultivos legales. Se debe ayudar a los nukak que han sido desplazados de sus hogares a regresar a los mismos, y se les debe ofrecer asistencia médica adecuada.
Envoyez vos lettres à :
Son Excellence Alvaro Uribe Velez
Président de la République
Carrera 8 n. 7-26
Palacio de Nariño,
Santa Fe de Bogotá
Colombie
Fax :+ 57 1 284 2186 / 286 7434/ 337 5890/ 342 0592
Email: auribe@presidencia.gov.co
Et si possible, une copie à :
Sr Michael Frühling
Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas
Calle 114 No. 9-45
Torre B Oficina 1101
Edificio Teleport Business Park
Bogotá, D.C.
Colombie
Fax + 57 1 658 3301/ 629 3637
Email: oacnudh@hchr.org.co
L'affranchissement nécessaire pour la Colombie est de 0,90 € jusqu'à 20gr et 1,80 € jusqu'à 40gr.
Source : Survival International http://survivalfrance.org/related_material.php?id=365
17:29 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
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