23/10/2006
Août 1998 - Hollande, en direction de Hoorn.
Plate étendue aux accents gutturaux, pays pâle et sans saveur comme ses fromages.
Un minuscule chaton noir trottine au bord de l'autoroute. Je ne donne pas cher de son existence.
Voyages, voyages... Certains nous transforment d'une façon irréversible !
La buée des souvenirs s'estompe mais laisse un crochet planté dans mon cœur…
Un peu de moi est resté dans un hall d'aéroport au retour de Montréal, à regarder défiler des bagages… Un rêve a traversé ma vie sans prévenir, il m'a coupée en deux et s'en est allé sans se retourner. J'en garde une pincée de lumière salée au fond des yeux.
La douceur des illusions qui font vivre...
Le hasard nous harcèle sans cesse, jette des signes sous nos pieds pour nous faire trébucher. Un espace s’est creusé en moi, le chaos s’y est engouffré.
La route se déroule sans fin et me promène sur les contours de la réalité.
J'offre ma chair à la voracité de mes rêves ! Je livre mon corps aux danses intrépides, au tangage, au roulis d'une poésie malsaine.
II y a des flammes dans lesquelles il fait bon brûler !
Des mystères face auxquels il est souhaitable de renoncer…
A la raison.
C'est la nuit, la route du retour. Le bus roule en direction de la capitale.
Red Hot Chili Peppers sur les oreilles. Difficile d'écrire, difficile de décrire.
L’heure du bilan est proche et j’attends avec impatience le seau d’eau froide en pleine figure. Debout là dedans, il est temps de se réveiller, il fait sûrement jour quelque part !
Une page d'écriture s'est superposée à la mienne, une autre écriture, mais ne sont-elles pas toutes puisées au même océan ? Un texte de Fred.
Instant délicieux pendant lequel je me suis promenée sur le fil d'une autre imagination, fil fragile tendu par une araignée au plafond des poètes. Sulfureux.
Musique grecque à la radio, j’ai coupé les Red. Je suis suffisamment absente comme ça, pas besoin d’en rajouter avec un casque sur les oreilles.
Vogue l'autobus, sur la mer agitée… Triste sillage de doutes, tâches d’huile qui collent au cœur.
Écrire, chanter, voyager, éprouver, brûler, rire, aimer, goûter, danser, s'enlacer étroitement, corps à corps avec la vie…
La morsure du réveil, fraîcheur d'un désir neuf.
Un poème qui s'égoutte, auréole rouge qui s'agrandit sur les baisers engloutis.
22:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.