05/11/2006
LA DAME EN NOIR DANS LE BOUDOIR
L’ingénue hante les corridors, déambule en s'équarrissant sur les toiles ancestrales, séculaires croûtes de cruor desséché. Elle se troue les mains sur les clous des chambranles.
Sifflement de félidés à neuf queues.
L’ingénue ouvre grand la bouche, veut crier, hurler mais le sang dégorge en gros bouillons. Le vieux sang répandu.
Elle pénètre, haletante, dans un étrange boudoir où le temps s’est vicié.
Sur un sofa fané, nonchalamment posés, des gants de soie grège à fragrance de lys.
Près du guéridon, une dame vêtue de noir tient un fourreau serti de perles.
D’une main laiteuse, elle exhibe la fine lame et tranche !
Le gosier damné.
L’oiselle de nuit veut crier, hurler mais ne fait que cracher caillots, grumeaux denses et la main blanche de la dame en noir sans trembler, tranche la jugulaire à perpétuité.
23:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
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