31/05/2007
J'ai lu Galsan Tschinag
Je voudrais vous inciter à découvrir un auteur pour lequel j’ai un grand coup de cœur. Il s’appelle Galsan Tschinag, il est né le 26 décembre 1944 dans une famille de chamans touvas de Mongolie. Il a passé sa jeunesse dans les steppes, puis est allé étudier à l’Université de Leipzig. Il est revenu dans son pays où il a commencé à publier en 1981. Sa langue d’origine, le touva, ne possède aucune tradition écrite, il écrit donc en Allemand. Une douzaine de titres, romans, récits et études le situent aujourd’hui parmi les tout premiers écrivains étrangers de langue allemande. Il vit actuellement à Oulan Bator et s’est fait l’ardent défenseur des coutumes de son peuple face aux dangers de la modernisation.
Lire Galsan Tschinag c’est comme franchir une porte qui vous transporte non seulement au cœur des steppes, à travers un paysage physique, rude, austère et grandiose, non seulement dans la chaude intimité du cercle de la yourte, mais aussi au plus profond du cœur de l’homme et à la frontière d’un savoir mythique entre tradition et modernité. C’est tout le devenir des cultures minoritaires dans le monde dit moderne qui est en jeu. Cette écriture simple et belle trace un chemin et ouvre des voies oubliées, où résonnent des chants anciens et puissants. Quand on commence à lire, on ne peut plus s'arrêter. Mais, ce sont des livres qui n'incitent pas au bavardage, ce sont même parfois des pages de silence, alors je vous invite à découvrir par vous-même :
Dojnaa, L’esprit des péninsules 2003
Dojnaa est la fille d’un lutteur de légende, une chasseuse hors pair, une femme humiliée par son mari qui la laisse seule avec ses enfants, une femme qui doit affronter les loups mais aussi les hommes. Un court roman dédié “à la femme nomade qui porte sur ses épaules le destin d’un monde en train de disparaître.”.
Sous la montagne blanche, Métailié 2004
Récit autobiographique. Après avoir suivi le « Chemin du savoir », celui d’une éducation moderne, «socialiste» à la mode soviétique des années 60 en fréquentant une école très éloignée géographiquement et culturellement de sa steppe natale, celle de ses ancêtres, où vivent les Touvas, le jeune Dshuruguwaa, qui se sent une vocation de chaman, est déchiré entre cette modernité qui prétend détruire les traditions millénaires de son peuple et qui considère sa foi dans le Père-Ciel et la Mère-terre comme arriérée et sa responsabilité à l’égard de la famille, du clan. Dans ce contexte, l’adolescent grandit, fait ses premières expériences sexuelles et vit la destinée tragique d’un grand amour.
A lire également :
Ciel bleu, une enfance dans le Haut Altaï
Vingt jours et un
Le monde gris
La fin du chant
La caravane
15:35 Publié dans CG - NOTES DE LECTURE | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bonjour Cathy,
Ca me fait très plaisir que tu parles de Galsan Tschinag, que j'ai découvert moi aussi il y a peu et dont je dévore les livres (en allemand) qui sont autant d'appels au voyage, dans le monde comme en soi-même. Un soir d'ennui j'étais tombée sur l'un de ces talk shows, invité, il crevait l'écran, retournait avec gentillesse les questions de sa manière si vraie et simple! Un vrai rayonnement. Alors je me suis mise à le lire, et, oui, c'est à partager absolument!
Bises
Écrit par : ghalia | 31/05/2007
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