17/03/2008
Du nouveau chez Homnisphères
Communiqué
Après 4 années d’existence, riches et intenses, et plus que jamais résolus à aborder toutes les thématiques politiques et sociales sous un angle contre-culturel, notamment en plaçant le projecteur hors du cadre, nous avons le plaisir de vous présenter 8 nouveaux essais critiques. Des essais décapants, dérangeants, stimulants, c’est selon, qui apportent tous à leur manière un éclairage pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. En espérant que cette nourriture de l’esprit un peu plus pimentée qu’à l’ordinaire vous mettra l’eau à la bouche…
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L’homme aux limites
Essais de psychologie quotidienne
de Roger Dadoun
Avec Dante, dressé face à l’Enfer, faut-il dire : « Vous qui entrez dans ce monde-ci, laissez toute espérance » ? Notre monde, frontières abolies dans le bruit et la fureur, s’impose à nous en gigantesque omnisphère, qui ingère tout, exténue tout repère - se règle et se dérègle au rythme d’un temps qui brûle les étapes, largue l’homme claudiquant à la traîne.
En dépit d’inventions majeures, l’homme d’aujourd’hui subit toujours affres et convulsions, legs d’un sanglant XXe siècle. Roger Dadoun en prend acte, avec passion et lucidité, pour analyser les agressions et limites - violences, harcèlements, incertitude, souffrances, « vie et mort » - auxquelles chacun se trouve confronté dans son existence quotidienne.
Contre terreurs et menaces, il ménage une place, insolite et superbe, à des notions devenues obsolètes telles que sérénité, utopie, tendresse. Il emprunte à Pelloutier, fondateur des Bourses du Travail, ce projet véritablement vital, éthique et politique à la fois : être « les amants passionnés de la culture de soi-même ».
Roger Dadoun, philosophe, psychanalyste, professeur émérite, Université Paris VII. Producteur à France Culture. Parmi ses dernières publications : La télé enchaînée, Utopies sodomitiques, Heidegger, le berger du néant et Sexyvilisation.
(Collection Savoirs Autonomes – 288 p. – 17.00 euros)
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La télé enchaînée
Pour une psychanalyse politique de l’image
de Roger Dadoun
Argent-Dieu-TV - triangle symbolique et concret pour une télévision d’épate et d’avilissement qui exploite et rabat le miracle du ciel sur la terre : ouvrir une boîte (Pont d’or), tourner une roue (Fortune), dire un mot un chiffre un nom (Sésame), et voici que tombe sur têtes en extase devant un public de croyants-voyants exultants la manne des euros.
Main basse sur toutes émissions « people » ou autres, les « producteurs-animateurs-présentateurs », « icônes » des temps modernes, font toujours plus fort dans le vulgaire, l’hilare et le vorace. Journalistes et chroniqueurs, petits malins à haut caquet, courent après tout ce qui renomme et rapporte. Le bouvard-et-pécuchet pullule, l’ignare se pavane, la frime triomphe.
Le monopole de l’imaginaire, lié au détournement des savoirs et au trafic d’informations, est chasse gardée pour l’obscène alliance entre patrons de chaînes (Fric), politiciens (Pouvoir), barons de production (Carrière), et cercles tournants de petits maîtres serviles agglutinés autour de « têtes » et « stars » préfabriquées.
Le « peuple des télécommandés », ébaubi, gobe – pour la gloriole éphémère et les durables profits cumulés des maîtres ès décervelage et forgerie de l’image.
Roger Dadoun, philosophe, psychanalyste, professeur émérite, Université Paris VII. Producteur à France Culture. Parmi ses dernières publications : La télé enchaînée, Utopies sodomitiques, Heidegger, le berger du néant et Sexyvilisation.
(Collection Savoirs Autonomes – 352 p. – 18.00 euros)
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Les misères des Lumières
Sous la Raison l’outrage
de Louis Sala-Molins
Avec Louis Sala-Molins, « le Code noir sous la main », remontons le temps jusqu’au XVIIIe siècle et parcourons cette période faste de l’histoire de France : celle des Lumières, de ses grands noms - Montesquieu, Rousseau, Diderot, Raynal, Condorcet… - et de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».
Nous avons dit Lumières. Nous avons dit Droits de l’homme. Nous avons dit Egalité. Nous avons dit Justice et Humanité. Pour autant, il suffit de surprendre l’embarras d’un Montesquieu ou d’un Condorcet devant l’horreur de l’esclavage pour voir qu’il n’en est rien. Les Lumières biaisent, trichent et la Raison, ainsi outragée, cède devant les besoins du commerce et les nécessités de l’ordre public.
Avec Les Misères des Lumières. Sous la raison l’outrage, Sala-Molins nous livre une réflexion fondamentale sur la mémoire et l’histoire. Ce faisant, il dénonce un long, scandaleusement trop long silence de l’historiographie française sur un chapitre pluriséculaire de l’histoire de France.
Louis Sala-Molins, catalan, a enseigné la philosophie politique à La Sorbonne où il a succédé à Vladimir Jankélévitch, puis à l’Université de Toulouse. Parmi d’autres publications, on lui doit l’exhumation de deux textes incontournables dans l’histoire de la traite et de l’esclavage des Noirs : le « Code noir », édicté à Versailles par Louis XIV en 1685 (Le Code noir ou le calvaire de Canaan) et le « Code noir carolin », rédigé un siècle plus tard (1784) à la Cour des Bourbons d’Espagne pour les colonies espagnoles (L’Afrique aux Amériques. Le Code noir espagnol).
(Collection Savoirs Autonomes – 272 p. – 17 euros)
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Tolérance répressive suivi de Quelques conséquences sociales de la technologie moderne
de Herbert Marcuse
« La tolérance est passée d’un état actif à un état passif, de la pratique à la non-pratique : laissez-faire les autorités constituées ! Ce sont les gens qui tolèrent le gouvernement qui, à son tour, tolère une opposition dans le cadre déterminé par les autorités constituées. La tolérance vis-à-vis de ce qui est radicalement mauvais semble bonne parce qu’elle sert la cohésion du tout qui est en route vers l’abondance ou vers plus d’abondance. Le fait qu’on tolère la crétinisation systématique aussi bien des enfants que des adultes par la publicité et la propagande, la libération des pulsions destructrices au volant dans un style de conduite agressif, le recrutement et l’entraînement de forces spéciales, la tolérance impuissante et bienveillante vis-à-vis de l’immense déception que suscitent le marchandisage, le gaspillage et l’obsolescence planifiée — toutes ces choses ne sont pas des distorsions ou des aberrations, elles sont l’essence d’un système qui n’encourage la tolérance que comme un moyen de perpétuer la lutte pour l’existence et de réprimer les alternatives. »
En écrivant Tolérance répressive en 1964, Herbert Marcuse bouleverse la philosophie en général et la théorie critique en particulier.
Herbert Marcuse (1898-1979), philosophe, fut l’un des principaux théoriciens de l’école de Francfort. Ses écrits traduits en français ont très largement inspiré le mouvement de Mai 68 et la Nouvelle Gauche européenne et américaine. Les travaux de Hegel, Marx, Freud, Lukács et Husserl constituent les fondements de sa critique radicale de la société.
(Collection Horizon Critique – 144 p. – 12.00 euros)
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Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux
Aux fondements de l’olympisme
de Jean-Marie Brohm
« Ô sport, tu es la Fécondité ! Tu tends par des voies directes et nobles au perfectionnement de la race en détruisant les germes morbides et en redressant les tares qui la menacent dans sa pureté nécessaire ».
« Il y a deux races distinctes : celle des hommes au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs à la mine résignée et humble, à l’air vaincu ».
« Seul, le sport donnera aux jeunes Latins – comme il l’a donné aux jeunes Anglo-Saxons – la recette pour devenir homme sainement ».
« Le sport apportera à la famille, base de toute société viable, le renfort d’une santé reconquise et entretenue par le plaisir sain. […] Le sport est un facteur éminent des entreprises coloniales, à tel point que coloniser sans une vigoureuse préparation sportive constitue une dangereuse imprudence. […] Le sport épurera les lettres et tuera l’érotisme en lui enlevant ses lecteurs ».
Le baron Pierre de Coubertin, historien, pédagogue et promoteur des Jeux olympiques modernes, définit dans ces « litanies du culte sportif » l’ordre moral, familial, sexuel, politique, diplomatique, colonial, national et social. Coubertin, un homme au service de l’idéologie bourgeoise de son temps et du nôtre…
Jean-Marie Brohm est Professeur de sociologie à l’Université Paul Valéry, Montpellier III. Principal fondateur de la critique radicale du sport en France, il est notamment l’auteur de La Machinerie sportive. Essais d’analyse institutionnelle et de La Tyrannie sportive. Théorie critique d’un opium du peuple.
(Collection Horizon Critique – 144 p. – 12.00 euros)
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Tous propriétaires !
Du triomphe des classes moyennes
de Jean Luc Debry
A l’image des petits-bourgeois de La Noce de Bertolt Brecht, le monde des employés et des petits chefs de bureau domine le champ idéologique de l’ensemble du corps social et imposent ses valeurs. Le prolétariat semble avoir été dissous comme par magie dans cette opération. Il en a adopté les codes caractérisés par la tyrannie du même : même façon de produire, de consommer, de se divertir, de parler, de (sur)vivre.
Cette classe, moyenne en tout, est l’incarnation de la fin de l’histoire, c’est-à-dire de son effacement au profit de l’actualité la plus immédiate avec ce que cela comporte de sordide, d’amnésie et de malhonnêteté intellectuelle. Glorification de l’individualisme, des lieux communs, des non-lieux, du conformisme et du faux-semblant. Une victoire sans partage.
Signe des temps, le slogan Tous propriétaires ! fait florès. Simple et édifiant, il semble se suffire à lui-même et résonne comme un cri de ralliement. A lui tout seul, il résume l’utopie des marchés et désigne un lieu d’enfermement. Brandi comme un étendard, il tend à mettre sur un pied d’égalité le propriétaire d’un hôtel particulier à Neuilly, celui d’un deux pièces-cuisine en HLM et celui d’une maison de maçon.
Jean Luc Debry, employé modèle, s'intéresse à des sujets de réflexions que
son époque et sa condition sociale réprouvent. Il participe depuis plusieurs années à la revue d’histoire populaire Gavroche et est également l’auteur de récits historiques. Il a fait connaître la pièce de Georges Cavalier, La Commune à Nouméah, écrite et jouée à Fort Boyard le 1er janvier 1872 (Séguier, 2002).
(Collection Expression Directe – 176 p. – 14.00 euros)
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Ne plus perdre sa vie à la gagner
Pour un revenu de citoyenneté
de Baptiste Mylondo
La place du travail au sein de la société n’est ni une évidence, ni une fatalité. La prédominance de la « valeur travail » est une exception historique née du développement du capitalisme et de l’impératif de croissance qu’il implique.
Sous peine d’enfermer chacun dans ce bagne doré qu’est la société de surconsommation et de surproduction, le culte du travail doit impérativement être remis en cause. Au-delà de tout choix de société et de toute orientation politique, chaque individu doit pouvoir décider librement de la place qu’il entend accorder au travail dans son existence. Dans cette optique, la création d’un revenu de citoyenneté, qui répond à un idéal de justice sociale, prend tout son sens.
Même si cette idée n’est pas neuve - Thomas More y faisait déjà allusion au XVIe siècle - le revenu de citoyenneté s’appuie sur une justification philosophique forte, fondée sur la reconnaissance de l’utilité sociale de chaque membre de la société et de l’intérêt qu’a cette société à soutenir et promouvoir la richesse sociale que chacun contribue à créer.
Auteur de nombreux articles sur la question du travail, Baptiste Mylondo a publié Des caddies et des hommes (La Dispute, 2005) et dirigé un livre collectif, Pour une politique de décroissance (Golias, 2007). Cofondateur d’une société coopérative d’intérêt collectif spécialisée dans le commerce équitable local, il milite activement pour le revenu de citoyenneté et collabore au journal Sarkophage.
(Collection Expression Directe – 144 p. – 12.00 euros)
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Petit imprécis de voyage
A l’usage des navigateurs urbains
de Pierre Gras
Cet anti-manuel de voyage, interrogeant tour à tour le tourisme, la mobilité, le nomadisme et la modernité, mais aussi la quête de l’Autre et de l’ailleurs, n’a pas pour objectif de régler leur compte aux inepties touristiques ni aux idiots du voyage de toutes sortes, même si l’exercice pourrait être salutaire. Il se destine davantage, en évitant si possible les pièges de l’exploraseur, à créer ou entretenir chez chacun d'entre nous un désir de voyage. Et au final, faire mentir Samuel Beckett lorsqu’il affirmait : « On est tous cons, mais pas au point de voyager. »
Dans un monde presque entièrement urbanisé, interdépendant et balisé, l’aventure reste possible, pour peu qu’on la souhaite vraiment. Mais elle consiste surtout, pour le voyageur, à respecter l’Autre, c’est-à-dire à se respecter soi-même, quitte à bousculer les protocoles, les horaires, les acquis ou les certitudes pour y parvenir.
En acceptant d'abandonner pour quelque temps sa boussole et plus encore son GPS.
Journaliste et éditeur, Pierre Gras a dirigé pendant dix ans l’agence de presse Tramway. Il a travaillé auparavant au Progrès et au Monde Rhône-Alpes, et collabore aujourd'hui à la revue Urbanisme. Auteur d'essais et de récits de voyage consacrés au monde urbain, il a notamment publié Médias et citoyens dans la ville. Il vit et enseigne à Lyon.
(Collection Savoirs autonomes – 144 p. – 12.00 euros)
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Editions Homnisphères
21 rue Mademoiselle 75015 Paris
Tél : 01 46 63 66 57 & Fax : 01 46 63 76 19
email : info@homnispheres.com
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Commentaires
Voilà un petit tour d'horizon qu'il fait bon lire ! Que chaque esprit se secoue de cette léthargie collante distillée chaque jour par les marionnettistes et la vie reprendrait un petit air de vrai printemps. Merci Cathy pour ce travail "d'éveilleuse". Ton blog est toujours un plaisir vivifiant, que ce soit dans tes textes ou ceux que tu proposes en périphérie. Merci.
Écrit par : Ile | 19/03/2008
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