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14/12/2009

Cristina Castello, Orage/Tempestad

"Et soudain l’orage berceau frémissant
Exorcise notre arc-en-ciel éteint¹
" Cristina Castello

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Poète et journaliste née à Buenos Aires, Cristina Castello est également critique d'art, préfacier, auteur de catalogues d'art et conférencière. Par ailleurs, elle est fréquemment invitée à faire des lectures lors de réunions poétiques.
Le poète brésilien Thiago de Mello l’a sélectionnée pour intégrer l’anthologie «Poèmes préférés par l'auteur et ses lecteurs» - Poetas Da  América de Canto Castelhano , organisée et traduite par le même artiste pour la maison d’édition « Bertrand Brasil », de Rio de Janeiro,  qui a été publiée en février 2005. 
C. Castello est un membre actif du Pen Club français.
Son premier recueil « Soif » (2005, 44 poèmes préfacés par François Xavier et Oscar Barney Finn) est sous les auspices du Secrétariat de la Culture du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires (Résolution 763, 15/03/05). Il a été déclaré « d’intérêt culturel », de même que son ancienne émission de télévision « Sans Masques » et son site www.cristinacastello.com, qui lie poésie, musique et peinture.

"Orage" sera présenté
par Jean-Pierre Faye
le vendredi 8 janvier 2010
à 18 h 30
à la Maison de l’Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain PARIS VIIe
Métro : Solférino / Rue du Bac


et

le jeudi 14 janvier 2010
à 18 h 30
au Pen Club français
6, rue François Miron PARIS IVe
Métro : Hôtel de Ville/ Pont Marie/ Saint Paul

 

Les deux premiers poèmes d'Orage:



    Cráter del cielo

El mundo es un país de muertos
Que caminan hacia su funeral
Las caras de las gentes son sudarios
Con ojos herrumbrados y sueños de rodillas.
Estrías de sol, rocío evaporado,
Son los niños que el Imperio deshoja hacia la muerte
Cada cinco segundos, cada cinco segundos
En todos los follajes de todos los confines.
El capitalismo es un pulpo famélico de llantos erizados
Es un cráter del cielo que asesina gorriones.
Me estremece un ultraje de lirios desflorados
Que amotinan mi alma y desafían al Supremo
Pero los dioses antropófagos no escuchan
Y mi sed interroga los milagros
Y el arcano responde con más crímenes
Y los ángeles de la guarda se rinden al sistema.
Pero vendrán los puros del planeta
A demoler los olimpos de crueldad,
A inventar ciudades sin cadalsos,
A desnudar de libros las bibliotecas
Para leer a Bachelard, a Zola, a John Donne
En San Telmo, en el Pont Neuf o en Beirut.

Vendrán a desatar los museos de sus rejas
Para que La libertad guiando al pueblo funde la equidad
Y el grito del Guernica extirpe el horror.
Vendrán a multiplicar panes y amor
Para dar de comer al hambriento
Para dar de beber al sediento de luz
Para inventar fronteras sin techos,
Y que negros blancos amarillos pardos
Retocen como arcillas saciadas en los páramos
Y bailen al ritmo de una caja musical.
Así, sólo así, el mundo será un país de inocentes
Y se abrirá por fin, cubriendo el Infinito,
Un bouquet de arpegios que tatuará el porvenir.

Buenos Aires, 10 de diciembre de 2006






    Cratère du ciel

Le monde est un pays de morts
Qui marchent vers leurs funérailles
Les visages des gens sont des suaires
Avec des yeux rouillés et des rêves à genoux.
Stries de soleil, rosée évaporée,
Ce sont les enfants que l’Empire effeuille vers la mort
Toutes les cinq secondes, toutes les cinq secondes
Dans tous les feuillages de tous les confins.
Le capitalisme est un poulpe affamé de pleurs hérissés
C’est un cratère du ciel assassin de moineaux.
Il m’ébranle cet outrage de lis déflorés
Qui ameutent mon âme et défient le Suprême
Mais les dieux anthropophages n’entendent point
Et ma soif interpelle les miracles
Et l’arcane répond par d’autres crimes
Et les anges gardiens se soumettent au système.
Mais viendront les Purs de la planète
Pour démolir les olympes de cruauté,
Pour inventer des villes sans échafauds,
Pour vider les bibliothèques de leurs livres
Et lire Bachelard, Zola, John Donne
À San Telmo, sur le Pont Neuf ou à Beyrouth.

Ils viendront délivrer les musées de leurs grilles
Pour que La liberté guidant le peuple fonde l’équité
Et que le cri de Guernica extirpe l’horreur.
Ils viendront multiplier les pains et l’amour
Pour donner à manger à l’affamé
Pour donner à boire à l’assoiffé de lumière
Pour inventer des frontières sans plafond,
Pour que Noirs, Blancs, Jaunes, Métis
S’ébaudissent sur la lande comme des argiles abreuvées
Et dansent au rythme d’une boîte à musique.
C’est ainsi, rien qu’ainsi, que le monde sera un pays d’innocents
Et que s’ouvrira enfin, couvrant l’Infini,
Un bouquet* d’arpèges pour tatouer l’avenir.

Buenos Aires, le 10 décembre 2006






    Jazmines y verdugos

Un pelotón de verdugos persigue
A los jazmines que danzan con la brisa
Libaneses, palestinos. Humanos.
Se les mueren los soles en los párpados
Tienen horizontes cortados con tijeras
Se alimentan de llantos succionados
Y en el alma acunan una paloma muerta.
La savia los repele y la muerte los saquea,
Tienen vedados todos los firmamentos,
La plegaria a un dios ensordecido surca sus jirones,
Y Tánatos vence en cada batalla a Eros.
Las campanas no tañen ángelus de pétalos
Los campanarios despavoridos silban esqueletos.
Como fuegos artificiales el Poder juega misiles
Que estallan los fragores de bombardeos y de huesos.
Y ellos mueren abortando, tal flor antes de ser nacida
Pero qué, qué hago yo con mi sola voz que brama.
Millones de estrellas suicidan mis mejillas
Mientras mi alma cruza las galaxias de cedros
Para que el universo abreve nidos en cálices,
Por ramos de piececitos de bebés bien nutridos,
Por un cielo que dirija la orquesta del coro de ángeles
Y una cama que por el mar navegue jazmines, a la paz.

París, 18 de julio de 2006







   
    Jasmins et bourreaux

Un peloton de bourreaux poursuit
Les jasmins qui dansent avec la brise
Libanais, Palestiniens, Humains.
Les soleils se meurent sur leurs paupières
Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux
Ils se nourrissent de pleurs ravalés
Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.
La sève les repousse et la mort les saccage
Tous les firmaments leur sont défendus
La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons
Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.
Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales
Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes.
Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles
Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.
Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née
Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.
Des millions d’étoiles suicident mes joues
Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres
Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices
Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris
Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges
Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix.

Paris, 18 juillet 2006



Cristina Castello



Traduction de l'espagnol (Argentine) : Pedro Vianna en harmonie avec l'auteur
*************

16:15 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Leer el mundo blog, bastante bueno

Écrit par : liagoicence | 18/06/2012

Les commentaires sont fermés.