30/11/2012
Comment notre argent va servir à soutenir Monsanto
09:32 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
More than honey
Plus d'un tiers de nos denrées alimentaires relèvent de la pollinisation des abeilles. Albert Einstein aurait dit : « Si un jour les abeilles disparaissaient, l'extinction de l'humanité aurait lieu quatre ans plus tard. » Depuis son enfance, le réalisateur suisse Markus Imhoof est jusqu'à présent très familier avec le monde extraordinaire de ces insectes laborieux. La ruche de son grand-père était un endroit magique pour lui. Aujourd'hui, la fille de Imhoof et son mari gèrent un projet de recherche sur les abeilles en Australie. En partant d'un apiculteur dans les montagnes suisses, Markus Imhoof a voyagé à travers le monde afin d'interviewer des scientifiques. Il parle de l'intelligence phénoménale des abeilles et de leur cohabitation sociale. Grâce à une technologie de caméra très moderne, des images impressionnantes et uniques montrent la vie à l'intérieur d'une ruche ou l'accouplement avec la reine en plein vol. MORE THAN HONEY n'est pas juste un film en plus sur cet évènement médiatique qu'est la mort des abeilles. Il parle de la vie, des hommes et des abeilles, du zèle et de l'avidité, de super-organismes et de l'intelligence collective
09:21 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
28/11/2012
Brûler de l’intérieur, Ahmed Kalouaz - photographies d'Alain Cornu
Un concept original que ces photos romans, qui n’ont rien à voir avec les romans-photos. Ici photos et roman sont présentés séparément, d’abord les photos, dès la première page, on entre dans l’image, une photo par page. Ici des vues horizontales de bord de mer, plages du Nord en morte saison, des maisons, des rues, vides pour la plupart, une chaise de maître-nageur où s’accrochent des algues, une caravane à gaufres fermées… Des photographies très esthétiques d’où l’humain semble quasi absent et qui ouvrent la porte à l’imagination. Puis démarre l’histoire qui, en contraste peut-être, met l’accent surtout sur l’humanité, ce qu’elle a de plus beau en elle : l’altérité. Le concept de ces photos romans veut que l’auteur écrive une histoire à partir d’une série de photos dont il ignore tout. Pour le lecteur qui a d’abord, lui aussi, regardé ces photos, au fur et à mesure de sa lecture, surviennent tout d’un coup des impressions de déjà vu, des images se superposent, se mélangent à ses propres images, les souvenirs des protagonistes sont aussi les siens : il a vu. Cela donne une texture toute particulière à l’histoire.
Ici c’est celle d’un moment de vie d’une famille qui vit en Provence. Sophie, la narratrice, adolescente et fille unique, s’interroge sur cette étrange maladie qui menace son père, le burn out, un incendie qui couve déjà depuis un moment et menace de tout emporter.
« Le travail de papa débordait sur la vie à la maison (…).
Moi j’aimais bien l’idée d’un père héros défendant les pauvres du monde entier, mais j’avais aussi envie d’un dimanche calme avec lui, dans les Alpes ou en Auvergne, pour admirer au-dessus d’un étang le vol des bernaches, des colverts. (…) Lorsque miraculeusement, il rentrait un peu plus tôt, c’était chargé de dossiers, et quand maman le lui reprochait, il répondait :
– C’est pas juste des feuilles et du papier qu’il y a là-dedans, mais des hommes et des femmes ».
Son père mène un combat, depuis longtemps, contre l’injustice, il se démène pour aider les exclus, les réfugiés, les sans-papiers, les blessés de la société, il est tellement pris par ce combat qu’il ne parvient plus à prendre du temps avec sa propre famille, pour partager avec eux aussi un peu de cet amour de l’autre qui le consume. La mère de la narratrice est originaire du Nord, de la Côte d’Opale et elle aimerait bien y retourner un peu, y emmener la famille en vacances, et que ce père, au bord de l’explosion, accepte de souffler un peu, faire une pause.
« Il se prenait pour un dur à cuire, alors qu’elle ne rêvait que de l’entraîner de temps en temps, même en morte-saison sous les nuages bas que le vent charriait, vers l’écume venant maquiller les galets, le sable gris. (…) Et moi je m’imaginais, dans le chenal, (…) marchant sur la dune en leur tenant la main jusqu’à la fameuse cabane à gaufres ».
Sophie a des souvenirs de ces lieux, ces plages du Nord, la maison de la grand-mère, elle aimerait y retourner elle aussi, mais quand son père dit qu’ils iront, elle ne le croit pas, elle ne le croit plus. Aussi, un jour, elle enfourche sa bicyclette avec en tête l’idée de « partir à l’aventure, fuir contre mon gré cette maison où le feu couvait dans la tête de papa ».
C’est ainsi que Sophie va faire deux très belles rencontres. Il y a d’abord Marcelle, une vieille dame originaire du Nord elle aussi, qui a passé une bonne partie de sa vie à Lyon, à photographier les gens de la banlieue, des gens comme celles et ceux pour lesquel(le)s son père se bat aujourd’hui. Tous les murs de sa maison, où elle invite Sophie à manger, sont pleins de ces photos plus admirables les unes que les autres et une amitié instantanée va naître entre ces deux femmes, l’une à peine à l’aube de sa vie et l’autre qui arrive au bout de la sienne, bien remplie et porteuse d’un trésor de cinq mille photos. Sophie voit son père différemment au travers des yeux de Marcelle. Et puis elle rencontre aussi sur le chemin du retour, Justine, qu’un chagrin d’amour a lancée sur les routes et qui a transformé sa douleur en force pour faire le tour de France à pied avec un cheval et un âne. Ces deux rencontres vont insuffler une énergie nouvelle à Sophie, lui élargir ses horizons, et pendant qu’elle apprend ainsi à prendre un peu de recul, à découvrir que la vie recèle bien des surprises, bien des trésors, son père, grâce à un acupuncteur et l’aide de sa femme, retrouve un peu d’énergie pour prendre lui aussi un peu de recul. C’est ainsi qu’un peu plus tard, il fera la surprise d’emmener toute la famille dans le Nord, voir si la cabane à gaufres est toujours sur la plage.
C’est donc une belle histoire très émouvante, parcourue d’un grand souffle d’humanité, que les photos d’Alain Cornu ont inspirée à Ahmed Kalouaz, qui rend hommage également dans ce texte à une autre photographe, Marcelle Vallet, décédée en février 2000 à l’âge de 93 ans.
Marcelle Vallet est une des rares femmes photographes et reporters à Lyon dans les années cinquante. Témoignage d’une vie et d’une époque, ses photographies prises jusque dans les années 70 font partie des collections de la Bibliothèque Municipale de Lyon : un ensemble de quelques 5000 pièces, dont plus de 1700 clichés négatifs, que Marcelle Vallet a donnés à la Ville de Lyon en juin 1994.
Cathy Garcia
Ahmed Kalouaz est un écrivain français né en 1952 à Arzew, en Algérie. Il a publié plus d’une trentaine d’ouvrages (poésie, nouvelles, roman, théâtre, textes pour la jeunesse). Ses romans adultes et jeunesse sont maintenant publiés au Rouergue : Paroles buissonnières, Le Bruit des Autres, 2012 ; Les chiens de la presqu’île, Le Rouergue, 2012 ; Je préfère qu’ils me croient mort, Le Rouergue, 2011.
Alain Cornu, photographe, est né en 1966 à Decize (Nièvre). Il vit à Paris. Formé à l’école de l’image aux Gobelins à Paris.
14:46 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES JEUNESSE | Lien permanent | Commentaires (0)
27/11/2012
Au fond du tiroir, livre d'artiste n°2
Poèmes et collages
LivrArt n° 2
Achevé à St Cirq-Lapopie,
le 27 novembre 2012
« Une poupée d'osier et quelques fleurs séchées
Un coffret poussiéreux, des souvenirs qui traînent
Un parfum de rose depuis longtemps fané.
Quelques fioles teintées, un livre refermé
Des crayons de couleurs, des pages inachevées
Un silence ponctué de chutes et d'automne
Le manège éraillé d'un tourne-disque aphone. »
Format 13x19
45 pages
Réalisé partir d’un album photo récupéré et détourné
Une œuvre originale par page (collage, encre, pastels)
Ouvrage unique, certifié authentique et signé par l’auteur.
Contient un véritable trèfle à quatre feuilles
150 €
+ 10 € pour le port (envoi en recommandé)
D’autres visuels sur http://cathygarcia.hautetfort.com/
Présenté dans sa boite à chaussures gribouglyphée
17:08 Publié dans CG 2012 - AU FOND DU TIROIR, livre d'artiste | Lien permanent | Commentaires (0)
25/11/2012
Nous les femmes
Aujourd'hui c'est ma fête et c'est aussi la journée pour attirer l'attention sur les violences faites aux femmes pour que plus jamais jamais jamais ça... Stop !
Nous les femmes, Cathy Garcia - 2011
11:45 Publié dans CG - QUOI DE NEUF? QUE FOUS-JE ? | Lien permanent | Commentaires (0)
23/11/2012
Corine Sombrun - Les esprits de la steppe, avec les derniers chamanes de Mongolie
14:53 Publié dans LIVRES A LIRE ET A RELIRE, PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
21/11/2012
Avis de parution : Ailleurs simple, aux éditions Nouveaux Délits
A tous les voyageurs mobiles ou immobiles
Poèmes de Cathy Garcia
Illustrations de Jean-Louis Millet
ABSENCE
Chemin cagneux
Soleil de chevrotine
Vent cailloux
Poussière
Une maison blanche
Un chien
Endormi
Sous le ciel cru
L'ombre d'un serpent
L'arbre tordu
Au vent claque
Une boîte
Aux lettres
Et sur la table branlante
De l’unique pièce
Juste un courrier
De sable
Composé et imprimé sur beau papier recyclé
par
Éditions Nouveaux Délits
Tirage limité et numéroté
40 pages
13 €
Chèque à l'ordre de l'Association Nouveaux Délits
Il n'y a pas d'ailleurs
Où guérir d'ici.
Eugène Guillevic
http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/
23:34 Publié dans CG 2012 - AILLEURS SIMPLE (Nouveaux Délits) | Lien permanent | Commentaires (0)
Cairns, dits de poètes sur des épures de JL Millet
à feuilleter sur : http://www.zen-evasion.com/livre31/Default.html
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18/11/2012
Le grand soir
15:30 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
15/11/2012
Sacrée croissance : appel à souscription / Marie Monique Robin 2012
cliquez sur l'image pour la voir en grand
Marie-Monique Robin, née en 1960, est une journaliste, réalisatrice et écrivaine française. Prix Albert Londres 1995 et prix Rachel Carlson 2009.
sur Marie Monique Robin, voir les archives d'avant octobre 2012 ...
Source : http://jlmi.hautetfort.com/
11:17 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Hypnagogic Fantasies par Jean-Louis Millet
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Paul Ariès : le travail
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Paul Ariès : la décroissance
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13/11/2012
Communiqué de presse - 13 novembre - de la ZAD Notre Dame des Landes
Pour diffusion immédiate
Nous apprenons aujourd’hui par la presse qu’un vigile aurait été agressé dans la nuit du 12 au 13 novembre par un groupe d’une vingtaine de personnes, devant le lieu-dit la Pointe. Parce que ce lieu était récemment encore occupé et qu’il a été muré depuis le début de la vague d’expulsions le mardi 16 octobre, la Préfecture s’est empressée de dénoncer une action des opposants. Elle en a profité pour ressortir son sempirternel discours de dissociation entre opposants historiques et nouveaux venus présumés violents.
Nous voulons rappeler que sur le terrain cette dissociation n’existe pas et que c’est toutes et tous ensemble que nous luttons contre ce projet d’aéroport. Nous voulons également rappeler que jusqu’ici toutes les actions de solidarité effectuées en lien avec la lutte de la ZAD ont été revendiquées. Ca n’a pas été le cas pour l’action de cette nuit. Pour nous il est donc impossible de nous prononcer dessus en l’état.
L’hypothèse d’une manipulation est pour nous envisageable, cette action tombant parfaitement pour détourner l’attention de ce qui reste l’essentiel : la préparation de la manifestation de ré-occupation du 17 novembre, et d’une manière générale l’amplification de la lutte contre le projet d’aéroport.
Contact presse : 06 38 17 36 19
20:39 Publié dans LE MONDE EN 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/11/2012
Matthieu BAUDIN - Les conspirateurs positifs
13:47 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Capital (bande Annonce), un fim de Costas Gravas
13:29 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Nourrir le monde avec l'agriculture bio (Jacques Caplat)
Une présentation claire et dynamique de l'intérêt des cultures associées et de l'agriculture biologique pour nourrir le monde. Par l'agronome Jacques Caplat, auteur du livre "L'agriculture biologique pour nourrir l'Humanité" (Actes Sud 2012) et administrateur de l'association Agir Pour l'Environnement.
http://www.actes-sud.fr/catalogue
12:50 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (0)
07/11/2012
Des années de silence - L’histoire de Karapiru, la vie en fuite
Source : http://www.survivalfrance.org/textes/3254-karapiru?utm_so...
Dans sa langue natale, son nom signifie ‘Faucon’. Cependant, même avec l’acuité visuelle que ce nom évoque, Karapiru n’aurait jamais pu prévoir la tragédie qui s’est abattue sur son peuple, la tribu awá du nord-est du Brésil. Il n’aurait jamais pu imaginer que ce jour-là il devrait fuir et s’enfoncer dans la forêt pour sauver sa vie, une balle lui brûlant le dos, sa famille décimée par des hommes de main armés. Il n’aurait pas pu non plus se douter que ce jour violent serait le premier d’une décennie de solitude et de silence.
La terre ancestrale de Karapiru se trouve dans l’Etat du Maranhão, bordée à l’ouest par les denses forêts amazoniennes et à l’est par le Cerrado, une savane riche en biodiversité. Pour les Awá, la terre n’a qu’un seul nom : Harakwá, ou ‘l’endroit que nous connaissons’.
Les 460 membres de la tribu awá vivent principalement de la chasse (pecari, tapir ou singe) et de la cueillette (baies, fruits et noix sauvages). Ils se nourrissent aussi de miel qu’ils récoltent dans les nids d’abeilles perchés au sommet des grands arbres. Les chasseurs se déplacent dans la forêt avec des arcs de près de deux mètres de long, souvent la nuit, en éclairant le chemin à l’aide de torches faites de résine d’arbre. Mais toute nourriture n’est pas bonne à prendre, ainsi le vautour, la chauve-souris ou le paresseux à trois orteils, sont interdits.
Les Awá élèvent beaucoup d’animaux de compagnie, souvent les petits des animaux qu’ils viennent de chasser devenus orphelins et ils partagent leur hamac avec les coatis et leurs mangues avec les perruches vertes. Les femmes nourrissent même au sein les singes hurleurs et les capucins et sont réputées pour allaiter de petits cochons.
L’année awá est divisée en saisons des ‘pluies’ et de ‘soleil’. La pluie est contrôlée par des créatures célestes, les ‘maria’ qui sont les maîtres de grands réservoirs dans le ciel. Quand la lune est pleine, les hommes, leurs cheveux noirs tachetés de blanc par du duvet de vautour royal, communient avec les esprits par des chants qui les amènent dans un état de transe, lors d’un rituel sacré qui dure jusqu’à l’aube.
Pendant des siècles, leur mode de vie a été en parfaite symbiose avec la forêt tropicale. Puis, au cours de quatre décennies, ils ont été témoins de la destruction de leur terre natale – plus de 30% de l’un de leurs territoires a été rasé – et du meurtre de leur peuple par les karaí, ou non-Indiens. Aujourd’hui, ils sont non seulement l’une des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs du Brésil, mais également l’une des tribus les plus menacées au monde.
La terrible histoire de Karapiru a véritablement commencé il y a 45 ans avec une découverte due au hasard, lors d’une étude aérienne des ressources minérales de la région effectuée par des géologues nord-américains. Lorsque l’hélicoptère eut besoin de faire le plein, le pilote décida d’atterrir sur un haut sommet dénué d’arbres des monts Carajás. L’un des géologues remarqua des pierres gris-noir sur le sol qu’il reconnut aussitôt comme étant du minerai de fer. En réalité, sous ses pieds, le sol était jonché de ce qu’un magazine de géologie désignerait plus tard comme ‘une couche épaisse de Jaspilite et des lentilles d’hématite dure’. Pour les profanes, cela signifie que les prospecteurs venaient de mettre la main sur l’un des dépôts de fer les plus riches de la planète.
Leur découverte donna rapidement lieu à un gigantesque projet de développement, le Projet Grand Carajás, financé par les Etats-Unis, le Japon, la Banque mondiale et la CEE. Il englobait un barrage, une fonderie d’aluminium, des usines de production de charbon de bois et des fermes d’élevage de bétail. Les routes qui furent ouvertes détruisirent des pans entiers de forêt primaire et une voie ferrée de 900 kilomètres qui traverse le territoire awá pour atteindre la côte fut construite pour transporter les ouvriers et le minerai. Mais le joyau de ce titanesque projet industriel était un immense gouffre creusé dans le sol – si grand qu’il pouvait être vu de l’espace – et qui deviendrait, avec le temps, la plus grande mine à ciel ouvert du monde.
Le Projet Grand Carajás était dévastateur pour l’environnement et les Indiens qui vivaient dans la région, en dépit du fait qu’en échange d’un prêt d’un milliard de dollars, les financeurs avaient demandé au gouvernement brésilien de garantir que les territoires indigènes seraient délimités et protégés.
Mais il y avait une fortune à tirer de la forêt qui fut vite envahie par une ruée de colons de toutes sortes, d’éleveurs et de bûcherons. Des excavateurs gigantesques creusaient la terre, déchirant les couches de sol et de pierres pour atteindre le minerai, bauxite et manganèse. Les rivières furent contaminées et des arbres centenaires furent abattus et brûlés. Le noir de la cendre de charbon avait remplacé le vert profond du feuillage de la forêt : Harakwá est devenu une représentation polluée, traumatisante et boueuse de l’enfer.
Pour les prospecteurs, les Awá n’étaient rien de plus qu’un obstacle entre eux et ce trésor ; une nuisance primitive qui devait tomber en même temps que les arbres. Les Awá étaient pris en étau entre eux et les dollars que les cailloux généreraient.
Ils ont donc entrepris de les anéantir.
Pour arriver à leurs fins, certains étaient très inventifs : plusieurs Awá sont morts après avoir ingurgité de la farine mélangée à un insecticide anti-fourmi, ‘cadeau’ d’un fermier local. D’autres n’hésitaient pas à tirer sur les Indiens, là où ils se trouvaient – à la maison, devant leurs familles, Karapiru en a été victime.
Karapiru croyait qu’il était le seul membre de sa famille à avoir survécu à ce massacre. Les assassins avaient tué sa femme, son fils, sa fille, sa mère, ses frères et ses sœurs. Un autre de ses fils avait été blessé et capturé.
Profondément traumatisé, Karapiru s’échappa dans la forêt, une charge de grenaille de plomb dans le bas de son dos. ‘Je n’arrivais pas à guérir ma blessure. Je ne pouvais rien mettre dessus et je souffrais beaucoup’, a-t-il raconté à Fiona Watson, de Survival. ‘Les plombs me brûlaient le dos et je saignais abondamment. Je ne sais pas comment ma blessure ne s’est pas infectée. Mais j’ai réussi à échapper aux Blancs’.
Au cours des dix années qui suivirent, Karapiru n’eut de cesse de fuir. Il marcha plus de 600 kilomètres à travers les collines boisées et les plaines de l’Etat du Maranhão, traversant les dunes de sable des restingas et les larges cours d’eau qui abondent dans la région.
Il était terrifié, affamé et seul. ‘C’était très dur’, a-t-il raconté à Fiona Watson, ‘Je n’avais pas de famille pour m’aider et personne à qui parler’. Il réussit à survivre en mangeant du miel et de petits oiseaux, des perruches, colombes et grives à ventre rouge. La nuit, lorsqu’il dormait dans les hautes branches des grands copaiba, parmi les orchidées et les lianes, il entendait le cri des singes hurleurs dans la canopée. Et quand le chagrin et la solitude devenaient trop pesants – ‘parfois je n’aime pas me rappeler tout ce qui m’est arrivé’ – il se parlait doucement à lui-même, ou fredonnait pendant qu’il marchait.
Plus d’une décennie après avoir assisté au meurtre de sa famille, Karapiru a été surpris par un fermier à la périphérie d’un village dans l’Etat voisin de Bahia. Il marchait dans une parcelle de forêt qui avait été brûlée, en portant une machette, quelques flèches, des récipients d’eau et un gros morceau de cochon sauvage boucané.
Karapiru suivit le fermier jusqu’au village, où il trouva refuge chez un homme en échange de menus travaux. La nouvelle se répandit vite qu’un homme solitaire, un Indien ‘inconnu’ qui parlait une langue que personne ne comprenait, était sorti de la forêt.
Il était un homme qui avait passé dix ans à ‘fuir de tout’ sauf de son chagrin. ‘J’étais très triste’, raconte-t-il. Mais tout comme il n’aurait jamais pensé qu’il endurerait de longues années de souffrance, ‘Faucon’ ne pouvait prévoir le bonheur qu’il ressentirait bientôt.
A suivre…
Par Joanna Eede
17:23 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
Votez pour les Prix Pinocchio du développement durable !
Bienvenue aux
"Prix Pinocchio du développement durable !"
14:17 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Women of Fukushima Trailer - 福島の女たち予告編
Le site du film : http://www.women-of-fukushima.com/
12:08 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR, NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)