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31/10/2012

La boutique des gribouglyphes et cie

Mon échoppe à rêves est en ligne !!!

Nobody loves me small.jpg

  
Venez, venez, entrez !

 
http://gribouglyphesdecathygarcia.wordpress.com
 
 
 
PS : pas de paye paul et cie, contact obligatoire avec l'artiste.

ETRANGLÉE, LA GRÈCE ABANDONNE SA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE

Le vrai prix de la crise grecque

Le 25 octobre 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg

 
Athènes peut-elle encore protéger son environnement ?
Athènes peut-elle encore protéger son environnement ?

Les unes après les autres, les lois protégeant l’environnement sont mises sous le boisseau, au nom du développement économique… et de la corruption.

 

A force de couper, sabrer, raboter les dépenses publiques, le gouvernement finit par ne plus remplir ses missions, fussent-elles régaliennes. Avec des conséquences qui surviennent très rapidement. L’exemple de la protection de l’environnement, en Grèce, est à cet égard sidérant. Devant rembourser ses créanciers, publics et privés, le pays des Hellènes n’a plus suffisamment de liquidités pour protéger sa nature ni ses citoyens. Cette année, le budget de la sécurité civile a ainsi été amputé de 45%, rappelle le quotidien Kathimerini.

Les pompiers ont dû faire des choix. Faute d’avoir pu payer le renouvellement de leur licence de vol, aucun des pilotes des 5 hélicoptères bombardiers d’eau n’a pu décoller cet été. Faute d’entretien suffisant, 3 des 18 hydravions Canadair ont été cloués au sol. Sans surprise, le millésime 2012 restera un grand cru des feux de forêts. Il y a plus pernicieux encore. Car, dans un pays dont le quart de la population est réduite au chômage, tout élément considéré comme une entrave à la production de richesse est voué au royaume d’Hadès.

Mis sur pied en 2010 pour financer la reforestation des zones ravagées par les incendies, le Fonds vert est très largement ponctionné par le ministère des finances. Sur un budget initial de 4 milliards d’euros, il ne reste plus que 400 millions. Au mépris de la législation, le ministère de l’environnement a autorisé, en avril, la construction d’un gigantesque complexe touristique dans le centre du pays: trois hôtels de luxe, trois parcours de golf, de nombreux tennis, un amphithéâtre de 700 places et 5.000 logements. Le tout s’étendant sur une superficie de 1.500 hectares.

Le problème? Cet investissement n’aurait pu être possible sans un récent amendement aux lois sur l’urbanisme qui autorise les constructions dans les massifs forestiers. Deux autres complexes touristiques, semblables à celui d’Atalanti, sont en cours de réalisation, à Navarino, dans le Péloponnèse, et à Itanos, en Crète. Dans ce dernier cas, c’est l’église orthodoxe qui cède 3.000 ha au promoteur Minoan Group.

De mois en mois, le ministre de l’environnement reporte le délai au-delà duquel les propriétaires de logements construits sans permis ne pourront plus régulariser leur situation; ouvrant la possibilité aux autorités de démolir les constructions illégales. En juillet dernier, rappelle le quotidien athénien, 400.000 personnes ont entrepris des démarches de régularisation de leur situation. Or, tant qu’une décision administrative définitive n’est pas rendue, aucune peine (de la simple amende à la démolition) ne peut être infligée aux contrevenants. De là à imaginer que Giorgos Papaconstantinou asphyxie sa propre administration pour s’attirer les bonnes grâces d’électeurs délinquants…

Comme son collègue de l’environnement, Makis Voridis le ministre des infrastructures est lui aussi prompt à favoriser le bétonnage de l’environnement grec, au nom du dynamisme économique. Un projet de réglementation favorise l’ouverture à la promotion immobilière de zones naturelles protégées. Et ce, sans la moindre restriction.

Classée comme l’un des pays les plus ensoleillés d’Europe, la Grèce vient de baisser ses tarifs d’achat d’électricité produit par les centrales photovoltaïques existantes et d’interdire la réalisation de nouvelles. Conséquence: l’électricien public PPC préfère construire une nouvelle centrale au lignite (le combustible émettant le plus de CO2) plutôt que d’investir dans la décarbonisation du secteur électrique.

Périclès, réveille-toi, ils sont devenus fous.

Source : http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-vrai-pr...

L'agriculture bio augmente la teneur en carbone du sol

En plus de tous ses autres innombrables avantages...

L'agriculture biologique fixe davantage de carbone atmosphérique dans la matière organique du sol que l'agriculture conventionnelle, contribuant ainsi à amoindrir le changement climatique. Telle est la conclusion d'une méta-analyse portant sur 74 études comparatives publiées dans le monde entier (Communiqué FiBL, 16.10.12; PNAS)

 

Vous pouvez consulter références et article de fond correspondant sur la rubrique "Gentech-News français" du site http://www.blauen-institut.ch.

GLOBAL GÂCHIS : LE SCANDALE MONDIAL DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE (3 VIDÉOS)

Alors qu'un milliard d'êtres humains souffrent de malnutrition sur notre planète, un tiers de la production mondiale de nourriture est gâchée. L'ensemble des producteurs, distributeurs et consommateurs des pays occidentaux jette une quantité de nourriture qui pourrait nourrir 7 fois la population qui a faim dans le monde.

En 2050, nous serons 9 milliards d'habitants sur terre et autant de bouches à nourrir. La production agricole doit réussir un tour de force : répondre à la forte hausse de la demande tout en préservant les ressources naturelles.

 - En Europe et Amérique du Nord, les pertes et gaspillages alimentaires -du champs à l'assiette- représentent, selon la FAO, entre 95 et 115 kg par individu et par an, alors qu'en Afrique et en Asie, ils se situent entre 6 et 11 kg.

- Selon le rapport d'Urban Food Lab pour le ministère de l'Agriculture, 2 317 057 tonnes par an de nourriture sont gaspillées dans la distribution en France (hyper et supermarchés + discounts + épiceries et commerces de proximité). Toujours selon ce rapport, 1 562 400 tonnes sont gâchées tous les ans dans la restauration (collective et commerciale).

- Dans les foyers français, selon l'ADEME, on jette 79 kg par personne et par an de déchets alimentaires. Soit près de 5300000 tonnes jetées en France chaque année. Si sur ces 79 kg, 59 kg peuvent difficilement être évités (os, épluchures, etc...), un changement de comportement est nécessaire pour les 20 kg restants (dont 7 kg d'aliments non déballés, non consommés).

- En France, il y a 1072 hypermarchés qui gaspillent chacun et chaque année l'équivalent de 850 millions d'euros de nourriture, qui part à la poubelle : c'est près de 6 fois le budget annuel des Restos du Coeur, qui servent pourtant 100 millions de repas par an...

- Au total, en France, le gaspillage alimentaire dans la distribution, la restauration et dans les foyers s'élève à plus de 9 millions de tonnes par an (soit 137 kg par personne) ; cela, sans compter les pertes de la production agricole et des industries agroalimentaires.

 

 

 

29/10/2012

Clinatec : cette discrète clinique où l’on implante des nanos dans le cerveau

Source : http://www.bastamag.net/article2681.html

Par Agnès Rousseaux (24 octobre 2012)

Un centre de recherche d’un nouveau genre s’apprête à mener ses premières expériences. Implants de nanotechnologies dans le cerveau, neuro-stimulation, « médecine régénérative », jusqu’à des technologies pouvant changer le comportement : telles seront les recherches menées à Clinatec, à Grenoble, sur des patients volontaires. Une certaine opacité entoure ce projet, résultat d’une alliance entre industrie nucléaire, « start-up » de nanotechnologies et neurochirurgiens. Comment seront encadrées ces recherches ? Quel contrôle sera exercé sur leurs applications commerciales et industrielles ? Basta ! a mené l’enquête.

C’est une « clinique expérimentale » où l’on teste des dispositifs électroniques implantés dans le cerveau. Baptisée Clinatec, cette neuro-clinique, pilotée par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble, travaille sur les applications des nanotechnologies dans le champ des neurosciences, en particulier sur les maladies neurodégénératives, comme Parkinson. Mais difficile de savoir ce qui s’y passe vraiment : une certaine opacité entoure ses activités. Cas unique en France, l’établissement est situé en dehors du milieu hospitalier, sur un terrain du CEA dont certains bâtiments sont soumis au secret défense.

Au sein de Clinatec, on parle interface cerveau-machine, neuro-stimulation profonde, nano-implants dans le crâne. Ces dispositifs médicaux inédits seront testés d’ici quelques mois sur des patients. Cette alliance entre l’industrie nucléaire, celle des nanotechnologies et des chercheurs en neurosciences augure mal du nécessaire contrôle démocratique qui devrait encadrer le périlleux usage de ces sciences pour le moins futuristes. Car les nanotechnologies ne sont pas sans poser de nombreux problèmes (lire nos articles à ce sujet). A Clinatec, serait-on en train d’inventer en toute discrétion l’homme bionique de demain, bardé d’électrodes et surveillé par des capteurs ?

Des implants cérébraux contre la dépression ou l’obésité

Point commun de ces recherches : le développement de dispositifs médicaux implantés dans le corps humain. Tel ce kit de stimulation électrique du cerveau qui permet d’atténuer les effets de la maladie de Parkinson. Une sorte de pace-maker cérébral. Plus de 40 000 malades dans le monde ont déjà été « implantés », selon une technique développée par le professeur Alim-Louis Benabid, l’un des concepteurs du projet Clinatec. L’objectif est aujourd’hui de développer des techniques moins invasives, de taille réduite, grâce aux micro et nanotechnologies. Autre exemple : des neuroprothèses, pour permettre à des patients tétraplégiques de contrôler un bras robotisé, via des électrodes implantées dans le crâne. Ou de se mouvoir grâce à un exosquelette motorisé.

Clinatec est le résultat d’un partenariat entre le CEA, le CHU de Grenoble et l’Inserm. Le projet est porté par Jean Therme, directeur du CEA de Grenoble [1] et par le neurochirurgien Alim-Louis Benabid [2], actuellement conseiller scientifique au CEA. Clinatec s’inscrit dans le prolongement des travaux du neurochirurgien sur la stimulation cérébrale profonde et la maladie de Parkinson. Mais le champ de recherche s’élargit : épilepsie, troubles mentaux, troubles obsessionnels compulsifs (Toc)... Le directeur de Clinatec, François Berger, professeur de médecine [3], évoque la possibilité de traiter l’obésité ou l’anorexie par la neuro-stimulation [4]. Et peut-être, demain, la dépression.

Ces champs de recherche inédits, avec des technologies dont on ne maîtrise pas les conséquences, ne semble pas émouvoir outre mesure les pouvoirs publics. L’Agence régionale de santé (ARS) a délivré une autorisation en 2010 pour l’ouverture de Clinatec. Après une visite de contrôle, le 16 avril 2012, un arrêté autorise l’activité du centre en tant que « lieu de recherches biomédicales dédiées aux applications des micro-nanotechnologies à la médecine ». Une définition bien vague. Qu’importe, les recherches peuvent commencer. Se feront-elles avec la même opacité que celle qui entoure l’élaboration du projet dès son origine ?

Geneviève Fioraso, ministre de Clinatec

La construction de Clinatec est lancée en 2008 avec une « procédure restreinte » : le CEA en tant qu’organisme de droit public classé défense n’est pas soumis au Code des marchés publics. Le culte du secret est fortement critiqué par ses détracteurs. Pourquoi faire de la recherche clinique en dehors d’un hôpital ? Quel est le statut de Clinatec ? A-t-il un comité d’éthique ? Qui compose son « directoire », dont font partie François Berger et Alim-Louis Benabid ?

« Nous n’avons pas voulu parler du projet tant que nous n’avions pas l’autorisation (de l’ARS, ndlr), répond aujourd’hui François Berger, interrogé par Basta !. Nous commençons tout juste à communiquer. Nous avons aussi décidé de ne pas faire une communication de science-fiction, mais d’être plus humbles sur ce qu’on fait à Clinatec. » Après l’opacité, le temps de la transparence ?

Le projet Clinatec est ardemment soutenu par la ville de Grenoble. Son maire, Michel Destot (PS), en est un fervent partisan. Rien d’étonnant : ancien ingénieur du CEA, il a aussi dirigé une start-up née dans le giron de celui-ci. En tant que maire, il préside depuis 1995 le CHU de Grenoble, autre acteur clé de Clinatec. Lors des dernières élections municipales, le Professeur Alim-Louis Benabid figure sur sa liste. Le chercheur a également présidé le comité de soutien de Geneviève Fioraso, alors adjointe à la Ville de Grenoble, lors des dernières législatives.

Clinatec, rêve des ingénieurs du nucléaire

Geneviève Fioraso : l’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur la Recherche, chargée de l’« innovation » dans l’équipe de campagne de François Hollande, est une autre actrice clé de Clinatec. La société d’économie mixte qu’elle préside, la SEM Minatec entreprises, accueille Clinatec sur son pôle d’activité. Son concubin, Stéphane Siebert, est directeur adjoint du CEA Grenoble. « Destot, Fioraso, Siebert, c’est le CEA dans la mairie, Fioraso à l’enseignement supérieur, c’est le CEA au ministère », analyse l’écologiste grenoblois Raymond Avrillier.

« Le directeur du CEA nous fait courir, mais nous suivons », confie Geneviève Fioraso [5], à propos de Jean Therme. Directeur du CEA Grenoble, il est le concepteur de Clinatec. Un « rêve » débuté le 2 juin 2006 dans son bureau, en présence d’Alain Bugat, ingénieur général de l’Armement [6], alors administrateur général du CEA, et de Bernard Bigot alors haut-commissaire à l’énergie atomique (et aujourd’hui vice-président du Conseil de surveillance d’Areva et administrateur général du CEA) [7]. Ce rêve caressé par les hommes du nucléaire, civil et militaire, se muera-t-il en cauchemar pour la démocratie ?

Secret industriel ou secret défense ?

Des élus locaux de poids, le CEA, l’argument de l’innovation : c’est donc sans surprise que le projet est financé par un contrat de plan entre État et région. Plus de 20 millions d’euros sont abondés par l’État et les collectivités [8]. La municipalité de Grenoble participe à hauteur de 2,2 millions d’euros. Sans information ni approbation du Conseil municipal, tempêtaient en 2009 les élus écologistes, qui ont publié un dossier complet sur Clinatec. Malgré leurs demandes répétées et un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs, ces élus affirment n’avoir obtenu en deux ans d’enquête qu’un seul document de la part des services de l’État. Motif : secret industriel ou secret défense.

Trois ans plus tard, les chercheurs peuvent désormais officier. Mais avant le lancement des essais cliniques, un autre feu vert doit être donné par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ainsi qu’un Comité de protection des personnes (CPP), comme le veut la loi sur la recherche biomédicale. Problème : du côté de l’ANSM et des CPP de la région Rhône Alpes, personne n’a vu passer de demande d’autorisation. « Normal », répond la responsable du pôle recherche du CHU de Grenoble : « Il n’y a pas de projets de recherche clinique en cours. »

Premiers patients en février 2013

Les recherches en seraient au stade de « projets de projets », pas encore aux « protocoles de recherche » ou aux essais cliniques. Une date est-elle prévue pour l’accueil de patients ? « Aucun calendrier n’est fixé », répond la responsable du CHU. Visiblement les questions ne sont pas les bienvenues. « La date d’inauguration de Clinatec est le secret le mieux gardé de Grenoble », ironise de son côté le collectif grenoblois Pièces et Main d’œuvre (PMO), très opposé au projet (lire notre entretien).

Selon l’arrêté de l’Agence régionale de santé d’avril 2012, les recherches biomédicales doivent cependant être entreprises dans l’année, sinon l’autorisation devient caduque. Le lieu est opérationnel, confirme-t-on au CHU, et « des projets de l’hôpital pourraient basculer sur ce site ». Par exemple ? Un « réglage de machines sur volontaires sains »… Le premier protocole de recherche – non-thérapeutique – est prévu pour mi-novembre, confirme François Berger, à Basta !. Une cinquantaine de personnes travaillent déjà à Clinatec, précise son directeur. Les premiers protocoles chirurgicaux sur des patients sont prévus pour février-mars 2013. Reste à obtenir les autorisations.

Bloc opératoire du futur

Ingénieurs et médecins seront donc réunis dans un même bâtiment sécurisé de 6 000 m2 [9], qui n’est pas un établissement hospitalier. Avec une mission commune : placer des nanos dans la tête de patients-cobayes. Ils bénéficieront de moyens conséquents : labos de recherche, zones expérimentales pré-cliniques, blocs opératoires et même une animalerie pour fournir des cobayes – rats, mini porcs et primates – avant les tests sur les humains.

Ceux-ci séjourneront dans une « salle d’opération du futur où médecins et technologues uniront leurs compétences », et six chambres d’hospitalisation. Pour que médecins et ingénieurs puissent se comprendre, « il faut que les ingénieurs soient présents dans le bloc opératoire jusqu’à la fin », plaide François Berger. Les innovations « seront testées sur des patients volontaires qui auront donné leur consentement éclairé », décrit Clinatec, précisant que les « activités médicales et chirurgicales de CLINATEC® relèvent des chercheurs et des chirurgiens d’organismes de recherche (Inserm) ou de CHU ». Et non du Commissariat à l’énergie atomique. Les patients apprécieront.

« Transfert de connaissances à l’industrie »

Mener des recherches, y compris sur des êtres humains avec des technologies à risques, est une chose. En commercialiser les applications pour l’industrie en est une autre. Cette frontière entre essais cliniques et applications industrielles existe-t-elle à Clinatec ? Le centre est un « hôtel à projets, ouvert aux collaborations académiques et industrielles ». L’infrastructure peut être louée pour des recherches publiques comme privées. Clinatec est décrit comme permettant le « transfert de connaissances et de savoir-faire à l’industrie » [10] et présenté comme un partenariat public-privé exemplaire. En intégrant en un même lieu toutes les compétences nécessaires, les promoteurs du projet espèrent « accélérer le processus de transfert des technologies vers le patient ». Via l’industrie pharmaceutique ou médicale.

Avant même que les travaux ne commencent, les possibilités de débouchés économiques semblent assurés. Le Laboratoire d’électronique et de technologies de l’information (Leti) du CEA Grenoble, dont dépend Clinatec, est particulièrement attaché aux collaborations étroites avec le secteur privé. Son slogan ? « L’innovation au service de l’industrie ». Son objectif ? Contribuer à « renforcer la compétitivité de ses [365] partenaires industriels ». Le Leti se targue d’être l’un des instituts de recherche les plus prolifiques au monde en matière de start-up technologiques. La proximité géographique de Clinatec avec les entreprises du site – Siemens, Philips, Thales, Bio-Mérieux, Becton Dickinson ou Sanofi Aventis – semble assurément un atout pour accélérer le transfert de ces innovations nano-médicales !

Quels débouchés commerciaux ?

Une société états-unienne, Medtronic, commercialise déjà les « kits de stimulation cérébrale neurologique profonde » à destination des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Un système qui est l’aboutissement des travaux du professeur Alim-Louis Benabid. La firme, surnommée « le Microsoft des implants médicaux » selon PMO, a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 16,2 milliards de dollars, sans doute grâce à la nouvelle version de son stimulateur neurologique [11].

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© Medtronic / Dossier de presse Clinatec

Grâce à cet implant, les patients peuvent améliorer leurs facultés de parole ou de mobilité. Mais il ne faut pas se tromper de programme, la stimulation de la fonction « parole » pouvant entraver la mobilité et réciproquement [12] ! Cette technologie reste à risque : mal implantée, elle peut provoquer le coma, voire le décès du patient.

Du traitement de Parkinson à la « médecine régénérative »

« La définition de nouvelles voies pour la médecine de demain implique une nouvelle culture de la recherche », précise le dossier de présentation de Clinatec. On espère aller bien au-delà de ces premières utilisations. Les chercheurs travailleront principalement sur la neurostimulation, l’administration localisée de médicaments (grâce à des pompes situées dans le corps par exemple) ou la suppléance fonctionnelle (des machines qui prennent le relais de fonctions défaillantes). Ils pourraient se pencher également sur la stimulation magnétique pour lutter contre la dépression.

On s’aventure ici beaucoup plus loin que le traitement des mouvements incontrôlés de la maladie de Parkinson. Il s’agit de stimuler par des électrodes le circuit cérébral de la récompense, comme le montrent des expériences menées en Allemagne sur le traitement de la dépression sévère. A Grenoble, on n’en est qu’à la recherche théorique, pas encore aux essais cliniques sur ce sujet, précise François Berger. Aurons-nous bientôt des implants cérébraux pour effacer nos mauvais souvenirs, stimuler notre jovialité, ou changer notre perception du monde ?

En 2008, le directeur du centre pointait une autre application possible : l’utilisation d’implants pour une « médecine régénérative ». La neurostimulation débuterait avant l’apparition des symptômes, pour ralentir le processus dégénératif. Elle « devrait alors être beaucoup plus précoce, peut-être pré-clinique, dans l’hypothèse où l’on disposerait de bio marqueurs, ce qui ne manquerait pas de poser des problèmes éthiques [13] », admet François Berger... Imaginez des électrodes implantés dans le cerveau à la naissance, qui s’activeront pour prévenir le vieillissement.

« On peut changer la personnalité de quelqu’un »

« Avoir des outils implantés qui traiteront la maladie avant qu’elle n’apparaisse peut aussi être un avantage, même si cela a un côté impressionnant », argumentait François Berger devant les parlementaires. « C’est vrai qu’un des buts de la nanomédecine est de ne pas avoir à réparer. (...) À travers la nanomédecine, on dressera une nouvelle frontière entre le normal et le pathologique. Il faudra être extrêmement prudents. Il s’agit de décisions de société », prévient le directeur de Clinatec [14].

Qu’en pense son collègue Alim-Louis Benabid ? « Avec les électrodes et les implants cérébraux, on peut changer la personnalité de quelqu’un qui était anormal, pour le remettre dans la normalité. On peut faire passer les gens d’un état suicidaire à un état jovial. Faut-il en conclure qu’on peut manipuler les gens et les faire marcher au pas cadencé ? Certes, mais on les fait tellement marcher au pas cadencé par d’autres moyens », aurait-il déclaré en janvier [15]. Pour l’Union syndicale de la psychiatrie, pas de doute : « La création de Clinatec constitue manifestement un pas de plus dans une fuite en avant techno-scientiste qui n’a d’autre finalité que de contrôler les populations, en réduisant l’homme à son cerveau, à son comportement, à son utilité, à sa docilité. »

Quid du principe de précaution ?

Clinatec incarne donc une « nouvelle culture de la recherche » aux implications sans précédents pour l’être humain, qui vise de surcroît à « accélérer » le transfert de ces technologies à l’industrie. Un double objectif loin d’être compatible avec le principe de précaution. « Le clinicien que je suis ne peut cependant que lancer un cri d’alarme : attention au principe de précaution. Trop de régulation tue l’innovation thérapeutique », déclarait ainsi François Berger lors d’une audition par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. « A l’évidence, les citoyens ont peur », constatait le chercheur, qui salue l’organisation de conférences pour donner aux chercheurs « la possibilité d’éduquer des citoyens » sur le sujet.

« Faire croire que l’on imposerait un "nanomonde" totalitaire à la population sans débat préalable relève non seulement de la manipulation mensongère mais aussi d’une forme de paranoïa politique bien connue, qui s’appuie sur la théorie du complot, la haine des élites (sic), des élus, des responsables », lançait le maire de Grenoble Michel Destot, lors de l’inauguration du pôle Minatec en 2006. « On parle beaucoup de principe de précaution pour les domaines où l’on ne voit pas très clair, où les scientifiques ne peuvent prendre position. L’application de ce principe conduit à mon sens à l’inaction et à l’immobilisme, ce qui ne me semble pas le meilleur choix », estime l’élu, qui semble préférer l’action et le volontarisme – indéniable en matière nucléaire... – du CEA en la matière. Tout questionnement philosophique et éthique serait-il assimilé à de la craintive inertie ?

Des bugs dans le cerveau

Implanter des électrodes dans le cerveau n’est cependant pas sans danger : « Une mauvaise localisation de l’électrode risque aussi de provoquer des rires ou, au contraire, des états de tristesse », pointe François Berger [16]. Et la technique pas tout à fait sûre : des chercheurs de l’entreprise d’informatique McAfee ont découvert le moyen de détourner une pompe à insuline installée dans le corps d’un patient. Ils pouvaient injecter d’un coup l’équivalent de 45 jours de traitement... D’autres ont montré la possibilité de reprogrammer à distance un défibrillateur implanté. Et les bugs informatiques de ces dispositifs médicaux ne sont pas rares [17].

Un hacker aurait même trouvé le moyen de pirater à distance les pacemakers, et de provoquer des chocs électriques mortels en réécrivant le code informatique... Imaginez les conséquences sur le cerveau ! Medtronic, principal fabricant de stimulateurs neurologiques, conseille d’éviter les portiques de sécurité des aéroports, et prévient que le neurostimulateur peut s’allumer ou s’éteindre lorsqu’il se trouve à proximité de petits aimants permanents, comme ceux des haut-parleurs ou des portes de réfrigérateur.

Une version high tech de l’électrochoc ?

La nano-miniaturisation de ces dispositifs les rendra-t-il plus sûrs ? Ou au contraire plus incontrôlables ? Dans la course aux nanotechnologies [18], des projets comme Clinatec sont présentés comme des symboles de l’excellence française. Que nous réserve le passage de la médecine actuelle, basée sur l’anatomie et les symptômes, à la nano-médecine « régénérative » ? Où se situe la limites entre médecine et « augmentation » humaine, chère aux transhumanistes ? Jusqu’où peut-on plonger dans le cerveau ?

Et est-il souhaitable de traiter les symptômes plutôt que les facteurs environnementaux des maladies neurodégénératives ? La neurostimulation, « corrige les symptômes, et non la pathologie. Autrement dit, comme le reconnaît Benabid lui-même, les électrodes ne soignent pas. Appliquées aux souffrances psychiques, elles ne sont que la version high tech de l’électrochoc, analyse le collectif Pièces et Main d’œuvre. Peu importe la cause de la dépression, de l’addiction, du désordre alimentaire, des TOC : envoyez la bonne fréquence et n’en parlons plus. »

Choix de société

Si ces techniques ont permis de rendre la vie de malades de Parkinson plus facile, les risques de dérive n’en sont pas moins immenses. Les neuroprothèses liant homme et machine existe depuis quelques décennies. Mais « la miniaturisation due aux nanotechnologies promet un saut qualitatif inédit », résume PMO. L’utilisation des nanotechnologies est d’ores et déjà envisagé « à des fins agressives, qu’elles soient militaires, ou consuméristes », pointait en 2007 le Comité Consultatif National d’Ethique. « Investir sans réflexion sociétale, sans conscience de la dignité humaine, avec une sorte de naïveté, dans un environnement et une médecine qui produiraient a priori le bien être et la santé par les nanotechnologies aboutirait de façon paradoxale à "exiler l’homme de lui-même". »

Des inquiétudes que ne semblent pas partager les promoteurs de Clinatec. 60 000 personnes reçoivent chaque année en France un pacemaker pour leurs insuffisances cardiaques, explique le dossier de présentation de Clinatec, et « un nombre encore plus conséquent de personnes disposent de prothèses auditives et le port de lunettes est très largement répandu dans nos sociétés ». Pourquoi donc s’inquiéter d’un « dispositif médical » de plus ? Des lunettes aux nanoélectrodes dans le cerveau, il n’y aurait qu’un pas, suggèrent les promoteurs de Clinatec. Un pas que nous sommes en train de franchir, sans aucun débat.

Agnès Rousseaux

26/10/2012

Les Guarani-Kaiowa menacent de se suicider sur la terre de leurs ancêtres !!

 

guarani8

Les Guarani-Kaiowa de la municipalité de Iguatemi,

dans l’état Brésilien du Mato Grosso do Sul,

menacent de se suicider en masse s’ils sont forcées de quitter

la Cambará, sur la rive Jogui, où ils campent.

 

Les Indiens disent que la région est un “tekoha” (cimetière des ancêtres)

et, par conséquent, ne veulent pas quitter le site,

préférant encore mourir sur leur terre.

Les 170 -guarani-kaiwás disent qu’ils ne quitteront pas le site et demandent à être enterrés là, dans le “tekoha” (Reuters / Api)

La menace a été écrite par la communauté indigène et publiée par le Conseil indigène missionnaire (CIMI)

Cette letrre est prise très au sérieux et les Guarani-Kaiowa, surement, mettront à exécution leur menace!

Ces indiens sont depuis 500 ans expulsés de leur terre et n ont aucun endroit où se “poser”.; ils vivent dans des “camps”, sans soins ni aide.

 

 

«Conscient de ce fait de l’histoire, nous voulons être morts et enterrés avec nos ancêtres ici où nous sommes aujourd’hui, nous demandons donc au Gouvernement et à la Cour fédérale de ne pas accorder l’ordre de expulsion / expulsion, mais demandons à accorder notre mort collective et de nous enterrer tous ici.

S’il vous plaît, une fois pour toutes, pour déclarer notre décimation totale et l’extinction de notre peuple, envoyez plusieurs tracteurs et creusez un grand trou pour enterrer nos corps.

C’est notre demande aux juges fédéraux.

Maintenant nous attendons la décision de la Cour fédérale. Déclarez la mort collective des Guarani Kaiowá enterrez-nous ici. Nous avons décidé de ne pas nous laisser prendre ici ni vivants ni morts. “

Source: Cimi le 17 octobre 2012

Le Meilleur des Jours, Yassaman Montazami

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/le-meilleur-des-jours-yas...

Le meilleur des jours, Yassaman Montazami

 

144 p. 15 € Edition Sabine Wespieser août 2012

 

Ce livre, le premier de Yassaman Montazami, est un émouvant hommage au père, une manière de conjurer la perte et de faire vivre encore cette forte figure familiale au travers de l’écriture. Un père original, épris de justice, généreux et impertinent, doté d’un grand talent pour les pitreries, qui fut surnommé à sa naissance, en 1940, plusieurs semaines avant terme, Behrouz – en persan « le meilleur des jours ». Un enfant miraculé, premier né d’une famille aisée de Téhéran, et qui survécut grâce aux soins d’une mère, qui n’eut de cesse ensuite toute sa vie de veiller obsessionnellement à ce qu’il ne manque de rien. Behrouz est mort d’un cancer à Paris en 2006, et sa fille a alors pris le crayon pour l’immortaliser et nous plonger ainsi dans l’histoire de sa famille, avec un pied en France, l’autre en Iran.

Son père est envoyé faire des études à Paris vers la fin des années 60, il a d’ailleurs été éduqué en français, comme bon nombre d’enfants de la bourgeoisie téhéranaise de l’époque. Il se trouve alors « pris dans une ivresse sans limite devant la vastitude des connaissances qu’il pouvait acquérir à Paris » et comme ses parents lui assurent leur soutien pécuniaire, après avoir épousé Zahra, dans un élan romantique lors d’un retour à Téhéran, il restera un éternel étudiant.

Il vit à Paris avec Zahra quelques années, puis lorsque celle-ci tombe enceinte, il la renvoie en Iran et part à Londres pour se lancer dans un projet de thèse faramineuse : « La détermination de l’histoire par la superstructure dans l’œuvre de Karl Marx », dont il rédigera des milliers de pages, mais qui ne seront que le dixième du travail titanesque qu’il s’était donné et dont il n’arrivera jamais à bout.

Yassaman Montazami vient au monde en 1971, à Téhéran. Sa mère et elle rejoignent Behrouz en France en 1974. C’est de là-bas que Behrouz participe à sa manière aux évènements révolutionnaires de 1979.

 

« Mon père pour qui la laïcité était une des conditions indispensables à l’avènement de la démocratie, avait du reste toujours marqué une forte défiance à l’idée que des religieux s’emparent du pouvoir ».

 

Leur appartement parisien devient alors un refuge pour des Iraniens en exil, venant des milieux les plus divers, tous fuyant la tenaille de la République Islamique et laissant derrière eux leur rêve d’un Iran enfin libre et juste : poètes, révolutionnaires, en jeans à pattes d’éléphant, gilets en peau de mouton, sandales ou sabots de cuir, « on trouvait là des communistes prosoviétiques, des léninistes, des trotskistes, des maoïstes, des bordiguistes, des albanistes » et même une femme de la haute bourgeoisie monarchiste, épouse en fuite d’un colonel emprisonné.

 

« A force d’entendre toutes ces histoires, il m’était apparu qu’un vrai iranien était nécessairement un fugitif. (…) Cela ne me dispensait pas pour autant de tenir mon père pour un authentique héros. Ses publications et ses prises de positions politiques lui interdisaient en effet de remettre les pieds en Iran, où elles l’auraient tout droit conduit en prison. La prescience que tout le monde lui reconnaissait au sein de la diaspora iranienne m’emplissait également de fierté : après être retourné à Téhéran dans l’euphorie qui avait suivi la fuite du shah, en février 1979, il avait été l’un des premiers à reprendre l’avion pour l’Europe, dès l’été, pressentant l’hécatombe qui allait décimer les militants gauchistes malgré leur soutien aux islamistes, auxquels les unissait une même détestation de l’impérialisme et de la bourgeoisie ».

 

Yassaman Montazami nous offre avec ce premier livre l’opportunité de retraverser tout un pan de l’histoire iranienne à travers quelques destins qui y sont liés, et de découvrir ainsi une autre facette de l’Iran, celle notamment d’intellectuels et d’artistes militants qui espéraient là-bas comme ailleurs l’avènement d’un monde meilleur, plus libre et plus équitable. Behrouz, marxiste idéaliste, bon vivant et facétieux, n’a de cesse d’inventer des farces et faire de la vie un éternel terrain de jeu, mais il va cependant petit à petit perdre une certaine insouciance et joie de vivre. Suite à la mort de son propre père en 1988, puis au double échec de son couple et d’une thèse jamais achevée, il retourne en 1997 en Iran, alors qu’on vient d’y élire le président réformateur Mohammad Khatami. Il y retrouve un amour et y cherche ses anciens compagnons. Ceux qui ne sont pas morts ou en exil, ont été brisés par la prison, les tortures, les humiliations.

« L’Histoire s’était refermée sur eux comme un étau ».

Avec une écriture à la fois fluide et dense, au travers de son regard de petite fille, puis de l’adulte, sur un père adulé, Yassaman Montazami va et vient dans le temps, au gré de souvenirs tendres et cocasses, et nous offre un témoignage drôle, vivifiant et porteur d’espoir, car l’énergie qui animait Behrouz n’a pas disparu avec lui, les hommes s’en vont, les idées évoluent mais l’essentiel demeure, l’espoir d’un monde libre et meilleur.

 

Cathy Garcia

 

Yassaman Montazami

Yassaman Montazami, qui vit en France depuis 1974, est née à Téhéran en 1971. Docteur en psychologie, elle a travaillé de nombreuses années auprès de réfugiés politiques et a enseigné à l’université Paris VII. Elle exerce actuellement en milieu hospitalier. Le Meilleur des jours est son premier roman.

 

Les nanomatériaux vont-ils échapper au filet sanitaire européen ?

LE MONDE |18.10.2012 à 11h14• Mis à jour le22.10.2012 à 09h58

 

"Extrême déception", "profondes inquiétudes"... Associations de consommateurs, ONG environnementales et syndicats font assaut de critiques contre Bruxelles. Objet de leur colère : une communication de la Commission européenne sur les nanomatériaux faite, début octobre, au Parlement, au Conseil et au Comité économique et social européens. Le document – le premier sur le sujet depuis 2008 – écarte en effet l'idée d'une réglementation spécifique à ces produits et à l'évaluation de leurs risques. Ce qui revient, estiment les représentants de la société civile dans une réponse qui sera adressée vendredi 19 octobre à la Commission, à laisser les mains libres aux industriels, sans contrôle de la toxicité de produits toujours plus nombreux sur le marché.

Automobiles, carburants, électroménager, équipements de sport, appareils électroniques, panneaux solaires, ciments, peintures, crèmes solaires, chaussettes, poudres alimentaires, pansements, instruments médicaux... Plus de 2 000 articles de consommation courante contiennent des nanoparticules, dont la taille est de l'ordre du milliardième de mètre (50 000 fois moins que l'épaisseur d'un cheveu).

Le marché mondial des nanomatériaux serait de 11 millions de tonnes, d'après les services de Bruxelles, pour une valeur de 20 milliards d'euros. Et le secteur des nanotechnologies représenterait entre 300 000 et 400 000 emplois directs en Europe. Ce qui en fait un secteur-clé pour "la croissance, l'emploi, l'innovation et la compétitivité" aux yeux de l'exécutif bruxellois.

LES NANOPARTICULES PEUVENT PÉNÉTRER DANS LES POUMONS

La médaille a toutefois un revers. Les nanoparticules présentent des risques particuliers, encore mal connus, pour la santé et l'environnement. Leur taille infinitésimale, qui leur donne des propriétés remarquables (résistance, souplesse, conductivité, adhérence...), les rend aussi extrêmement réactives. Or elles sont susceptibles de pénétrer sous la peau ou dans les poumons, et de se disperser dans l'air, le sol ou l'eau. Une récente étude réalisée par l'administration française a montré que des nanoparticules pouvaient altérer la qualité et le rendement de cultures.

Comment prendre en compte cette dangerosité ? Par "une approche de la sécurité au cas par cas", répond la Commission. A ses yeux, "les nanomatériaux sont semblables aux substances et produits chimiques normaux". Elle estime donc que la réglementation générale appliquée aux produits chimiques au sein de l'Union – le système d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation Reach – est "le cadre le plus adapté à la gestion des nanomatériaux". Seule est envisagée une "modification des annexes de Reach, afin de préciser la façon dont les nanomatériaux doivent être pris en considération".

Pour Monique Goyens, qui dirige le Bureau européen des unions de consommateurs, "Bruxelles fait primer l'objectif de croissance économique et adopte la politique de l'autruche pour ce qui est des risques". Comme pour tout autre produit chimique, défend-elle, "le principe "pas de données, pas de marché" devrait s'appliquer".

"La protection des travailleurs s'est-elle perdue dans le nano-cosmos ?", ironise la Confédération européenne des syndicats. Quant aux Verts du Parlement, ils jugent "très trompeur de suggérer que les règles générales, conçues pour des substances normales, sont appropriées pour les nanomatériaux".

Ceux-ci passent en effet à travers les mailles du filet sanitaire de Reach. Car ce règlement ne s'applique qu'aux productions chimiques de plus d'une tonne par an, seuil loin d'être atteint pour beaucoup de nanomatériaux. En outre, le dispositif de déclaration ne distingue pas les formes nanométriques des formes classiques. Or un même produit peut prendre de multiples nanoformes, dont les propriétés et donc la toxicité sont radicalement différentes. Bruxelles reconnaît d'ailleurs que, dans les dossiers d'enregistrement actuels, "seules quelques informations visent précisément la sécurité d'utilisation des nanomatériaux spécifiques".

"UN EXAMEN AU CAS PAR CAS EST IMPOSSIBLE"

Des évaluations de risques sont certes menées, à l'échelle communautaire (notamment par l'Autorité européenne de sécurité des aliments) ou nationale. En France, l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié cinq rapports depuis 2006. Mais les conclusions sont parfois édifiantes : chargée d'expertiser un matériau contenant des nanotubes de carbone, produits en France par Arkema, l'Anses a relevé, en avril, "un manque d'informations sur son potentiel toxique et écotoxique et l'absence totale d'éléments relatifs aux scenarii d'exposition et au cycle de vie du produit".

"Prétendre évaluer les risques au cas par cas, c'est noyer le poisson", estime David Azoulay, du Center for International Environmental Law, une ONG d'avocats spécialisée dans le droit environnemental. "Un examen au cas par cas est impossible. Il faudrait des années et on serait toujours en retard", pense aussi Olivier Merckel, responsable de ce dossier à l'Anses. Celle-ci travaille à "une méthodologie d'évaluation des risques spécifiques à des groupes de nanomatériaux". Et elle va désormais publier un rapport annuel regroupant toutes les données disponibles sur ces produits.

Parmi les Vingt-Sept, la France est en pointe dans ce domaine. Suite au Grenelle de l'environnement, l'Anses tiendra, à compter du 1er janvier 2013, un inventaire des substances nanoparticulaires mises sur le marché, afin d'en assurer la traçabilité. Un exemple qui pourrait être suivi par l'Italie, la Belgique ou le Danemark.

Suivre à la trace ces particules lilliputiennes ne suffira cependant pas à contrôler leur innocuité. En juin, douze pays, dont la France, avaient pressé Bruxelles d'améliorer "sans retard" la réglementation sur les nanomatériaux. Le chantier reste entier.

Pierre Le Hir

Hyderabad: la planète a eu chaud

Prêt pour le blanchiment des nuages ?

Prêt pour le blanchiment des nuages ?

Le 19 octobre 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg

http://www.journaldelenvironnement.net/article/hyderabad-...

 

A Hyderabad, la communauté internationale a prorogé le moratoire sur la géo-ingénierie. Mais le débat va devoir s’ouvrir au niveau mondial. Prêt pour le refroidissement du réchauffement?

 

Haro sur le malfrat. L’information n’a été dévoilée que cette semaine, mais le crime a été commis cet été. En juillet dernier, un homme d’affaires américain s’est livré à une expérimentation illégale au large des côtes occidentales du Canada.

Depuis son chalutier, Russ George a déversé plusieurs dizaines de tonnes de limaille de fer dans le Pacifique. But de cette «fertilisation marine»: créer un gigantesque bloom de phytoplancton pour absorber le CO2 atmosphérique. En espérant qu’à la mort des micro-algues, le gaz carbonique ingéré soit précipité dans les grands fonds océaniques, avant d’être transformé en carbonates. Un processus qui n’a jamais été validé scientifiquement in situ.

En agissant ainsi, le récidiviste (Russ George dirigeait la société Planktos qui, dans les années 2000, voulait industrialiser la fertilisation marine) est devenu hors-la-loi. D’abord, pour avoir soutiré 1 million de dollars (768.000 euros) à une communauté indienne en lui faisant miroiter que son système de séquestration marine allait générer des crédits carbone, révèle l’ONG ETC Group. Ce qui est tout à fait faux. Aucun texte, onusien ou national, ne prévoit de rémunérer de quelque nature que ce soit d’apprentis «géo-ingénieurs».

D’autre part, en se livrant à une expérience de géo-ingénierie, ce pirate des mers et du climat viole les conventions de Londres (sur la pollution marine) et la Convention sur la biodiversité (CDB). Lors de l’adoption du protocole de Nagoya, en 2010, [JDLE], la communauté internationale a instauré un moratoire sur les expérimentations de géo-ingénierie. Une mesure ratifiée depuis par le Parlement européen.

Il est donc interdit de brumiser l’atmosphère de sulfates pour imiter les volcans. Interdit aussi de blanchir les nuages en les aspergeant de gouttelettes d’eau de mer. Interdit enfin d’envoyer des miroirs dans l’espace pour renvoyer dans le cosmos une fraction de l’énergie solaire. Bref, pas question de refroidir le réchauffement climatique par des moyens techniques que n’aurait pas renié le docteur Folamour.

On pensait la chose entendue. On n’avait encore rien vu. Durant les négociations d’Hyderabad, où se joue l’avenir de la préservation de la biodiversité, le lobbying a été extrêmement virulent pour revenir sur le moratoire de Nagoya. «Il y a eu des groupes de travail, et des textes ont été soumis au vote de la conférence des parties à la CDB», confirme Sandrine Belier, députée européenne spécialiste des questions de biodiversité.

Pour autant, la digue du raisonnable a tenu. L’abandon du moratoire a été rejeté. Mais la CDB entrouvre tout de même la porte. Les parties se sont entendues, par exemple, pour que le récent rapport rédigé sur la question par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) soit communiqué aux secrétariats de plusieurs conventions et institutions internationales (Enmod, convention de Genève sur la pollution atmosphérique, traité de l’espace, traité sur l’Antarctique, conseil des droits de l’homme, FAO) afin qu’elles prennent en compte cette problématique nouvelle. Les négociateurs d’Hyderabad demandent aussi au Groupe international d'experts sur l'évolution du climat (Giec) «d’inclure un examen approfondi de la diversité biologique lorsqu’il traite de la géo-ingénierie dans son 5e rapport d’évaluation».

En clair, il va falloir ouvrir le débat sur la recherche (dans un premier temps) sur la géo-ingénierie. Un résultat qui ravit d’éminents personnages, tels Russ George, mais aussi Bill Gates ou Richard Branson. Même s’ils ne le clament pas sur les toits, les deux milliardaires financent, en sous-main, des laboratoires… de géo-ingénierie.

Le septieme continent de plastique

Découvert en 1999 par le navigateur américain Charles Moore,
ce qu'on appelle le « 7ème continent » est un gigantesque amas de déchets,
situé entre les côtes de Hawaï et l'Amérique du Nord.
Ces millions de tonnes de plastiques s'amassent sur une superficie estimée
à 3,4 millions de km² selon le Cniid (1), équivalant à plus de six fois la France.
Ce « continent » s'est progressivement formé dans l'océan Pacifique Nord,
récoltant et concentrant via les courants marins des déchets provenant
d'Asie du sud-est et d'Amérique de l'Ouest.
La catastrophe de Fukushima aurait contribué, à elle seule,
à l'ajout de trois millions de tonnes de déchets.

De par sa position dans les eaux internationales, lesquelles
appartiennent à tous ou à personne au gré des nécessités,
chacun se dédouane de ce problème qui ne cesse de grossir.
Pourtant, l'impact sur l'environnement, et notamment la faune marine,
est réel (contamination de la chaîne alimentaire etc.).
Aussi, l'association OSL (Ocean Scientific Logistic) a mis sur pied
une expédition, visant à évaluer l'impact de ce condensé de pollution.
Afin de le sensibiliser, elle tiendra le public informé de ses recherches
via un blog dédié (2). Seules deux expéditions scientifiques américaines
se sont déjà rendues sur place, respectivement en 2006 et en 2009.
Selon OSL, si rien n'est fait, dans 20 ans, ce continent sera aussi
grand que l'Europe.

Sauvez la Méditerranée, ce n'est pas une poubelle !!!
http://www.youtube.com/watch?v=IZYf7Mo5QVk&feature=BF...

Agir en Méditerranée :
http://www.facebook.com/photo.php?fbid=252196011527118

[source article : http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=5... ]

09:08 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

25/10/2012

"Le Peuple des semences" a besoin de soutien

Un Reportage de François Delonnay sur le festival Pachamama Kokopelli au Pérou pour les 20 ans de l'association Kokopelli.

 

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Durée 26mns-Chankolibri Prod


Ce reportage est en auto production totale à ce jour et lance un appel à soutien financier pour le montage et la post production.
Des informations importantes sur la création d'un front de "Gardiens de Semence" a été instauré avec l'élaboration d' une charte lors de ce festival au Pérou.


Ce reportage doit voir le jour rapidement au vu des informations concernant les OGM en ce moment.


 

Si vous souhaitez soutenir des médias citoyens indépendants comme ce reportage merci de contacter par mail francois.delonnay@gmail.com

 


Merci d'avance.

Dieu est pour la peine de mort

ILS

disent toujours

la vérité

 

Je veux dire

qu`ils se taisent

souvent

 

(…)

 

ILS

font dans

la dentelle

 

ILS

aiment aussi

faire dans les bois

 

Ils ne sont pas difficile.

 

(…)

 

ILS

Tombent amoureux

Comme pour rire

 

ILS

disent que ce n`est pas drôle

 

(…)

 

ILS

saisissent le jour nouveau

à bras le corps

et lui font passer un sale quart d`heure

Ensuite ils ont quartier libre

jusqu`au lendemain

  

(…)

ILS constatent simplement

que Dieu est pour la peine de mort

 

Paul Guiot

 

Lieu du larcin :  dans son recueil Mais qui sont-ils ? Minicrobe 33

 

23/10/2012

Autodidaxie par JL Millet

21:14 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

22/10/2012

Fée d’hiver, André Bucher

 Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/fee-d-hiver-andre-bucher....

Fée d'hiver, André Bucher

Le Mot et le Reste décembre 2011, 160 pages, 16 €

 

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore le talent d’André Bucher, voici une bien belle façon de le découvrir. Dans Fée d’hiver, on sent le souffle d’un Jim Harrison, dont André Bucher est grand lecteur, mais l’écriture de cet écrivain poète paysan est unique. Et justement, elle sent le vécu, le territoire arpenté, la solitude affrontée. Fée d’hiver est un roman à la fois âpre et magnifique, austère et puissamment physique, comme les lieux dans lesquels il prend place dans ce sud de la Drôme, à la limite des Hautes-Alpes. Des lieux sauvages, entourés de montagnes, désertés par les hommes partis rejoindre les villes, où la vie, croit-on, offre plus de facilités.

Le roman démarre sur un prologue, un article paru dans le journal le Dauphiné Libéré, daté du 31 août 1948. Un fait divers « Drame de jalousie dans le sud de la Drôme », qui fait écho au titre du livre, Fée d’hiver. Cette fée d’hiver qui vient comme pour rompre une malédiction, une sorte de réparation d’accrocs dans les mailles du destin.

La première partie du roman est un journal intime à deux voix, s’étalant entre 1965 et 1988. Une façon de présenter les lieux, le contexte, les personnages. Daniel et Richard sont deux frères, l’un géant et l’autre court sur pattes, l’un parle peu, l’autre ne parle plus du tout. Ce sont les deux enfants laissés orphelins par le drame familial évoqué dans l’article du journal. Placés en famille d’accueil par la DDASS, ils ont grandi et retournent maintenant vivre dans la ferme familiale aux Rabasses, pas très loin du village de Laborel. Une ferme délabrée, que Richard, l’aîné, va peu à peu transformer en casse. Daniel lui, muet depuis le drame, s’occupe d’un troupeau de brebis. Deux marginaux en quelque sorte, repliés sur eux-mêmes, que les gens alentour prennent pour des attardés.

Et puis, il y a les Monnier, qui ont une scierie. Le père était l’amant de la mère de Richard et Daniel, responsable en quelque sorte de leur malheur, mais il est mort lui aussi, emporté par un cancer peu de temps après. Restent les deux fils, dont l’aîné dirige maintenant la scierie, et le cousin Louis, le nabot que les frères Monnier aimaient tant tyranniser, étant enfant. Depuis toujours enclins à la morve et à la méchanceté, la vie n’avait pas aidé à les changer ces deux-là. Heureusement il y a Alice, la jeune sœur. Alice est différente et elle n’a pas peur de passer du temps avec Daniel, pendant qu’il fait pâturer ses brebis. Elle passe le voir, cherche à communiquer avec lui. Daniel l’aime beaucoup bien qu’elle soit bien plus jeune que lui, seulement les années passent vite. Alice travaille comme secrétaire à la scierie de ses frères, elle part à midi ravitailler les bûcherons. Un jour, elle a déjà plus de trente ans, elle finit par dire oui au cousin Louis. Daniel décide qu’il ne parlera vraiment plus jamais et arrête son journal. Nous sommes en 1988.

Le roman enchaîne alors sur l’histoire de Vladimir entre 1995 et 1998. Vladimir est serbo-croate et bûcheron. En 1995, avant le cessez-le-feu entre les Serbes et les Bosniaques, sa sœur et ses parents périssent dans la destruction de leur village. Vladimir, c’est son métier qui l’a sauvé, il était dans la montagne en train de bûcheronner quand c’est arrivé. Quand il est revenu, il n’y avait plus rien, juste larmes, cendres et décombres. Il a donc fui, son pays, ses souvenirs, sa douleur. De pays en pays, une vie rude et solitaire, d’exilé, de sans-papiers, avec pour seul bagage, seul lien avec son passé, une anthologie bilingue de poésie des Balkans. Il exerce son métier partout où il peut, et de pays en pays, finit ainsi par arriver en France. Dans le parc du Lubéron, il travaille comme surveillant d’incendies avec Alain, un étudiant qui prépare une thèse sur l’éclatement de la péninsule des Balkans, et parle donc un peu la langue de Vladimir. Ainsi, tout en guettant les feux, débroussaillant, éclaircissant les bois, il aide ce dernier à perfectionner son français. Le Lubéron hors saison touristique est totalement dépeuplé au grand étonnement de Vladimir.

« – Et encore, tu n’as rien vu. Ici ça va, on est dans le Lubéron. Passe seulement de l’autre côté du plateau d’Albion, en redescendant jusqu’à l’extrême pointe Sud de la Drôme, à la limite des Hautes-Alpes, tu verras… c’est bien pire. Là-bas même les corbeaux sont inscrits sur les listes électorales. Par contre en tant que bûcheron, tu devrais pouvoir trouver. Plus personne ne veut faire ce boulot ».

C’est comme ça, qu’en mars 1998, quelques mois après la fin de leur contrat, Vladimir se retrouve face à Alice devant la scierie des Monnier.

« – Bonjour Madame. Je m’appelle Vladimir, je suis bûcheron et je cherche du travail ».

Entre temps, Alice, avait donc vécu sa vie de femme mariée. Mariée moins par amour que par peur de rester seule, et aussi sous la pression de ses frères, histoire que la scierie reste en famille. Le petit Louis était devenu un homme, toujours aussi faible, mais plus sournois, et puis il s’était mis à boire, à boire et à frapper. Alice était loin, bien loin de ses rêves. Après huit années de mariage, la coupe était pleine, et elle avait quitté le domicile conjugal, pour aller vivre dans un gîte d’une amie d’enfance, pas très loin des frères Lacour, Richard et Daniel. Ça faisait longtemps qu’elle ne les voyait plus, elle s’en voulait. Les choses allaient changer.

Vladimir donc, est embauché par la scierie. Non déclaré, il loge dans une caravane vétuste sans aucune commodité, mais il a l’habitude, et se contente de ce qu’il a, jusqu’au jour où les frères Lacour viennent lui témoigner quelques signes d’amitié et finissent par lui proposer d’aménager sur leurs terres, dans une cabane à remettre en état, au fond du Val Triste, à quelques kilomètres de leur ferme.

« Une tanière toute en rondins de pins mal équarris, adossée à la forêt et donnant sur une clairière avec une vaste prairie où serpentait un ruisseau qui prenait sa source en haut du vallon. L’eau y était fraîche même en été et elle avait un léger goût de rouille ».

Vladimir ne se doute pas qu’il va préparer là un nid d’amour pour une fée d’hiver.

André Bucher a l’art de décrire la nature, les sentiments qu’elle provoque et ses propres sentiments à elle, en tant qu’entité vivante à part entière, d’une façon totalement originale, des images non attendues qui donnent beaucoup de fraîcheur à son écriture, outre que l’histoire elle-même est captivante, toute pleine de rebondissements, de profondeur, d’humanité, et de rage aussi. Vraiment, ce roman est un torrent de montagne à glisser à votre chevet, il serait dommage de s’en priver.

 

Cathy Garcia

 

 

 André Bucher, col de Perty, janvier 2012 © B. P.André Bucher, col de Perty, janvier 2012 © B. P..png

 

André Bucher, écrivain, paysan, bûcheron, André Bucher est né en 1946 à Mulhouse, Haut-Rhin. Après avoir exercé mille métiers (docker, berger, ouvrier agricole…), il s’installe à Montfroc en 1975, vallée du Jabron, dans la Drôme, où il vit toujours. Il est un des pionniers de l’agriculture bio en France. Écrivain des grands espaces, lecteur de Jim Harrison, Rick Bass, Richard Ford…, des écrivains amérindiens tels James Welch, Louise Erdich, Sherman Alexie, David Treuer…, son écriture puise sa scansion, sa rythmique dans le blues, la poésie, le jazz et le rock’n’roll. La nature n’est pas un décor mais un personnage de ses histoires. Fée d’hiver est son sixième roman.

Bibliographie :

Histoire de la neige assoupie, Une hirondelle qui pleure tout le temps, (nouvelles), Chiendents n°17, Cahier d’arts et de littératures, André Bucher, Une géographie intime.

Fée d’hiver, roman, éditions le mot et le reste, 2012

La Cascade aux miroirs, roman, Denoël, 2009

Le Pays de Haute Provence, carnet de voyage, vu de l’intérieur, récit, en collaboration avec un photographe, Pascal Valentin, pour l’office de tourisme du Pays de Haute Provence, 2007

Déneiger le ciel, roman, Sabine Wespieser, 2007

Le Matricule des Anges n°80, Clairé par une âpre beauté…

Pays à vendre, roman, Sabine Wespieser, 2005

Le Cabaret des oiseaux, roman, Sabine Wespieser, 2004, France-Loisirs, 2005, traduction en langue espagnole El Funambulista, 2007, traduction en chinois, 2008

Le Pays qui vient de loin, roman, Sabine Wespieser, 2003

Le Juste Retour des choses, Saint-Germain-des-Prés, Miroir oblique, 1974

Le Retour au disloqué, Publication par l’auteur, 1973

La Lueur du phare II, Éditions de la Grisière / Éditions Saint-Germain-des-Prés, Balises, 1971

La Fin de la nuit suivi de Voyages, J. Grassin, 1970

 

 
 

20/10/2012

Communiqué de Kokopelli

Source : http://www.kokopelli-semences.fr/actualits/les_petitions

Ante-scriptum : je profite de cette mise au point pour affirmer, avec force, que l'Association Kokopelli ne cautionne strictement pas la page "Kokopelli" sur Facebook. Facebook, et autres "réseaux sociaux" virtuels, constituent des instruments privilégiés pour la CIA et autres agences de surveillance globalistes: les citoyens se livrent aux psychopathes en toute complaisance, de fausses révolutions sont impulsées sous contrôle occidental, des centaines de millions d'êtres humains passent une partie de leur vie à non-communiquer plutôt que de se connecter aux forces vives de la Terre-Mère... Et nous ne cautionnons pas plus la page Wikipedia sur Kokopelli: un chef d'oeuvre de désinformation, de mensonges, de références à de pseudo-journalistes au service de la mafia de l'agro-chimie... et de fautes d'orthographe.

Les Pétitions : les psychopathes prédateurs s'en torchent leur barbecul !

Suite au jugement scandaleux de la Cour Européenne de Justice — qui prouve une fois de plus que ces institutions Européennes sont complètement corrompues et à la botte des banskters, du Cartel de la Chimie, des multinationales biocidaires et autres marionnettes politiques — certains amis de Kokopelli ont pensé qu'il était adéquat de relancer des énièmes pétitions pour la défense des semences libres.

Qu'il soit, donc, bien clair que l'Association Kokopelli ne cautionne, en aucune manière, la pétition lancée par Cyberacteurs et, cent mille fois moins, celle lancée par Avaaz. J'ai déjà exprimé — dans l'un de mes articles sur l'arnaque du réchauffement climatique anthropique — ce que je pensais de cette organisation bien ancrée dans la mouvance de l'opposition contrôlée et créée par Ricken Patel qui fut consultant pour l'ONU, la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill Gates...

N'est-il pas évident, après tant d'années de lutte, que les pétitions, les psychopathes prédateurs s'en torchent leur barbecul sur leurs pelouses transgéniques ?

Le jugement de la Cour Européenne de Justice est totalement en phase avec les délires génocidaires de la clique criminelle du complexe militaro-industriel qui ruine les peuples par des dettes nationales générées ex-nihilo, fomente des guerres "libératrices", détruit l'intégralité de la biosphère et assassine l'humanité.

Vandana Shiva — qui sera présente lors de notre Festival Kokopelli/Pachamama au Pérou — a récemment évoqué l'offensive généralisée des multinationales de l'agro-chimie dans les pays dits "émergents". Aux USA, Monsanto et les multinationales biotechs, tentent de faire passer, au Congrès, un décret qui les mettrait au-dessus de toutes les lois. Quant à l'Europe, elle continue de se transformer en poubelle cancérigène sous l'assaut de l'agriculture toxique et du Cartel Nucléaire.

Et pour ne pas évoquer un sujet tabou — la contamination radioactive de toute la chaine alimentaire planétaire — une première ferme bio, en Oregon, selon l'expert nucléaire Arnie Gundersen, a fermé ses portes en raison de la contamination radioactive de ses sols. Et le Japon se meurt inexorablement de Fukushima, l'oubliée des médias à la solde de la mafia. Tout comme les citoyens de la côte ouest US, tout comme les peuples de la planète…, mourront inexorablement de Fukushima le jour où son réacteur 4 s'effondrera.

Très chères Amies et Amis de Kokopelli et de la Vie, pensez-vous vraiment que nous allons neutraliser les criminels psychopathes et prédateurs avec de mignonnettes pétitions ?

Les Peuples de cette belle Planète, notre Terre-Mère, apprendront-ils un jour qu'une société qui ne peut pas discerner et éliminer, par tous les moyens possibles, la psychopathie, en son sein, n'est tout simplement pas digne de survivre ?

Il est vrai que la Rage monte, que certains Peuples se réveillent (en Islande, les banquiers mafieux sont en prison) mais il ne reste que peu de temps. L'Humanité est dans une situation critique de légitime défense car les psychopathes dégénérés ont déclaré la guerre à la Vie — une guerre totale et terminale — et ils iront jusqu'au bout de leur démence meurtrière.

Quant à Kokopelli, ce n'est ni la Cour Européenne de Justice, ni le GNIS, ni Baumaux, ni la clique génocidaire qui s'est donné comme mission d'éradiquer la Vie de notre belle Planète, qui nous empêcheront de continuer notre travail de protection de la biodiversité alimentaire : un travail de 20 années dans le non-respect total de leur illégalité mortifère.

Article Rédigé le 22 juillet 2012 par :
Dominique Guillet

Ogm ou la science contre la démocratie

 

Les contrefeux destinés à discréditer l’étude de Gilles-Eric Séralini et sa personne ne sont pas près de cesser : « rien de nouveau, manque d’information sur la composition de la ration alimentaire, protocole expérimental biaisé, échantillon statistique insuffisant, présence possible de mycotoxines, coup médiatique, etc. » Séralini témoignerait d’un biais anti-Ogm, accusent ses critiques - parabole de la paille et de la poutre. Mais la toxicologie est la seule discipline scientifique où ne rien trouver assure une carrière paisible. Montrer des dangers des éthers de glycol, du nucléaire, du sel, des Ogm expose à des déboires sûrs plutôt qu’à des promotions. Le courage et le mérite de Séralini et de quelques rares scientifiques d’aller à contre-courant sont d’autant plus grands. Tout aussi délicat à manier est l’argument que Séralini utilise une souche de rats sensible aux tumeurs. C’est suggérer qu’il aurait dû utiliser une souche résistante pour ne gêner personne et, bien sûr, laisse soupçonner que cette toxicologie sous influence peut choisir, si nécessaire, la “bonne” souche pour obtenir les “bons” résultats.

Depuis le début de cette guerre de tranchées en 1997, les Ogm assurent la carrière, les contrats, les crédits, la consultance, les brevets, les “starts-up”, l’aggrandissement des laboratoires et le prestige scientifique à ceux qui les font. Ils ont un intérêt personnel à leur succès, ce qui n’a, disent-ils, pas d’influence sur la Vérité si bien protégée par La Méthode. A ce complexe génético-industriel s’oppose une opinion publique dont le bon sens lui dit que si les scientifiques sont dans leur laboratoire, ce n’est pas parce qu’ils savent mais bien parce qu’ils ne savent pas et qu’il est dangereux de s’en remettre à des ignorants, même si, en bons dialecticiens (là aussi, qui s’ignorent), ils se font passer pour des “savants”. Particulièrement lorsque les connaissances et les représentations évoluent à tout vitesse, ce qui est le cas. Pendant des décennies, 95% ou plus de l’ADN était non-fonctionnel, mais il s’avère depuis quelques jours que cet ADN “poubelle” jouerait un rôle fondamental.

Les Ogm sont-ils scientifiquement dangereux pour la santé publique, pour l’environnement ? Peut-être ? Peut-être pas ? Peut-on juger leur dangerosité éventuelle pour les humains sur des rongeurs? C’est la pratique toxicologique barbare imposée, alors que des tests sur cultures de tissus humains permettraient de cribler rapidement les quelques 100 000 molécules de synthèse en circulation. Ces tests sont bon marché, rapides, et raisonnablement fiables : autant de raisons pour que les industriels les refusent. Reste que notre intérêt est de soutenir ceux que les lobbies industriels et leurs mercenaires cherchent à faire taire. Qu’on se souvienne du rôle des médecins mercenaires dans le désastre de l’amiante. Mais plutôt que se laisser piéger par une expression qui implique que la modification génétique est le problème (ce qui conduit à le confier aux experts sous influence), il faut se tourner vers la réalité, la marchandise, que les Monsanto, DuPont, Syngenta, Dow, Bayer et autres fabricants d’agrotoxiques (car ce sont ces industriels qui contrôlent les semences dans le monde) vendent sous cette expression. Après tout, c’est nous qui l’ingurgitons. Autant savoir de quoi il s’agit.

Les lois et règlements exigent que les plantes semées soient “homogènes et stable”». Le premier adjectif signifie que les plantes doivent être identiques (aux défauts inévitables de fabrication près) et le second que la même plante soit offerte à la vente année après année. Le rôle semencier est donc de faire des copies d’un modèle de plante déposé auprès d’instances officielles. Le terme “clone” désigne, je pense de façon appropriée, la marchandise vendue, bien que les biologistes récusent ce terme qu’ils voudraient réserver à la reproduction végétative, la pomme de terre par exemple. Ils préfèrent donc continuer à utiliser le terme variété, « le caractère de ce qui est varié, contraire de l’uniformité » selon le dictionnaire. La variété chez les plantes est l’équivalent de la race chez les animaux (les Vilmorin utilisent indifféremment les deux mots dans leur livre de 1880, Les meilleurs blés) et renvoie à l’idée de caractères communs particulièrement visibles dissimulant des variations moins évidentes mais importantes. Partout, mais particulièrement en science, les mots doivent désigner la réalité. Lorsque le terme usuel implique le contraire de ce que l’on voit, c’est qu’il faut la cacher. Le paysan produisait du blé, le système agro-industriel produit des profits en transformant les pesticides en pain Jacquet. Le capitalisme industriel a siphoné la substance des activités qui ont fait notre l’humanité mais il serait dangereux que nous nous en rendions compte. Il fait tout pour entretenir l’illusion.

Ces clones sont “pesticides”. Le président Sarkozy a condamné les “Ogm pesticides” lors de son discours de clôture du Grenelle de l’Environnement. Il a donc condamné 99,6% des “Ogm” commercialisés. Le pourcentage est le même cinq ans plus tard. Mais qui fabrique les Ogm-pesticides ?

Ces clones pesticides sont de deux types, ceux qui produisent une toxine insecticide, ceux qui absorbent un herbicide sans mourir. De plus en plus, ces deux traits se retrouvent simultanément. La toxine insecticide est produite par toutes les cellules de la plante. L’herbicide, lui, pour agir doit pénétrer dans la plante. La construction génétique introduite dans la plante neutralise son action. La plante survit et l’herbicide reste. C’est le cas du Round-up qui fait la fortune de Monsanto. Dans les deux cas, le pesticide entre dans l’alimentation. Le but des fabricants d’agro-toxiques est, on le voit, de changer subrepticement le statut des pesticides : de produits toxiques à éliminer autant que possible de notre alimentation, ils sont en train d’en faire des constituants de notre alimentation. Le principe de l’équivalence en substance, scientifiquement ridicule mais qui fonde la “sécurité alimentaire” – tant qu’une fraise transgénique ne ressemble pas à une pomme de pin, elle est “substanciellement équivalente” à une fraise normale – permet de courtcircuiter les tests coûteux et longs qui grèvaient les profits des agrotoxiques chimiques.

Il n’y a pas de conséquences néfaste, nous affirment les fabricants d’agrotoxiques et leurs experts d’autant plus facilement qu’ils se gardent bien de faire les travaux approfondis qui permettraient (peut-être) de les découvrir. Ils se contentent de s’assurer “scientifiquement” que « dans l’état actuel des connaissances scientifiques », on ne peut pas “scientifiquement” démontrer une toxicité éventuelle. Ils font de l’absence de preuve la preuve de l’absence. Or l’état de ces connaissances est balbutiant. Les bactéries de notre tube digestif sont 100 fois plus nombreuse que les cellules de notre corps. On connaît 5 à 10% seulement de ce microbiote, qui joue un rôle physiologique important – et mal connu. Il en est de même pour les micro-organismes du sol – une poignée de terre fertile contient de 5 à 50 milliards de bactéries, pour ne rien dire des champignons, des actinomycètes, des algues etc. 80% de la biomasse se trouve dans les 30 premiers centimétres de la sol et nous détruisons cette pellicule moléculaire de Vie qui assure le fonctionnement des grands cycles biologiques du carbone, de l’azote, de l’eau etc. On ne sait presque rien du développement de l’œuf fécondé à l’organisme final : l’oreille par exemple avec son pavillon, son conduit auditif, le tympan, l’enclume, l’étrier, les canaux, le limaçon et ses cellules ciliées qui transmettent le son au nerf auditif, tout ceci est délicatement et admirablement façonné spatialement, arrangé avec précision dans le temps et l’espace et se met exactement à sa place – à partir d’une seule cellule ! Tout plonger dans un bain de perturbateurs hormonaux et autres produits chimiques est d’autant imprudent que ces molécules peuvent entrer en synergie et être plus toxiques encore à des doses non mesurables. Pour résumer, l’Italie nous a offert un plat sublime de simplicité, la pasta al pesto. Les fabricants d’agrotoxiques veulent nous imposer désormais la pasta al pesticida. Ce n’est pas à leurs mercenaires de décider de notre appétit.

Enfin, ces clones pesticides sont brevetés. L’enjeu ? Les être vivants se reproduisent et se multiplient gratuitement. La loi de la vie s’oppose à la loi du profit. La vie a donc tort. Ce projet de société, l’expropriation de la vie, commence avec le capitalisme industriel. Dès la fin du 18ième siècle, les aristocrates anglais infatués de courses de chevaux créent un système administratif du contrôle du “sang” de leurs animaux. Il est l’image dans un miroir des règles aristocratique de transmission du pouvoir et de la richesse. Les papiers administratifs (le “pedigree”) et le contrôle des saillies assurent aux aristocrates éleveurs le monopole du “sang” de leurs animaux. Un animal qui a des “papiers” a de la valeur, un animal roturier ne vaut que sa roture. Ce système est repris au début du 19ième siècle pour les animaux de ferme et perdure encore avec les livres des origines. Pour les plantes, il faut attendre bien que, dès la fin du 19ième siècle, les sélectionneurs se plaignent de l’injustice de la Nature. Elle prendra différentes formes. Biologique avec le fameux maïs “hybride” que les agriculteurs ne peuvent re-semer sans chute de rendement – une des plus belles escroqueries scientifiques du siècle passé et présent, ce monopole permettant de multiplier par 50 ou 100 le prix des semences - le non moins fameux Terminator de mars 1998 qui permet de faire des plantes dont la descendance est carrément stérile.

Monsanto s’est immédiatement jeté sur Terminator, ce produit de la collaboration de la recherche publique (!) et d’une entreprise privée, lui assurant ainsi une publicité mondiale. Cet Ogm “répugnant” révélait le secret le mieux gardé de la génétique agricole : séparer ce que la vie confond, séparer la production de la reproduction. Technologie et précipitation inopportunes, car les fabricants d’agrotoxiques étaient sur le point d’arriver discrètement à leurs fins avec la Directive 98/44 “de brevetabilité des inventions biotechnologiques”, péniblement transposée en droit français à l’unanimité (sauf le groupe communiste) à la fin 2004. Ce brevet - un monopole accordé à un cartel et le renforçant - favorise, prétend-t-on l’Innovation alors que la doxa économique enseigne depuis Adam Smith que la concurrence assure le Progrès. Quelle imposture ! Le Parti Socialiste a assorti son vote d’une demande de renégociation dont plus personne n’a entendu parler. En France, d’ailleurs, multiplier les obstacles règlementaires pour empêcher l’agriculteur de semer le grain récolté est une spécialité des ministres socialistes de l’agriculture, de Michel Rocard en 1995 à Jean Glavany (2001) en passant par Henry Nallet (1989). Mais Glavany a surclassé ses prédécesseurs avec sa “cotisation volontaire obligatoire”, une taxe sur les semences de ferme (non commerciales), pour secourir une interprofession sous la coupe du cartel.

Une société démocratique doit-elle se laisser dicter sa loi par les experts – ces « hommes compétents qui se trompent en suivant les règles » (Paul Valéry) - pour évaluer la dangerosité des clones pesticides brevetés (ou tout autre problème)? Pas besoin d’expert pour se rendre compte que nous courons au désastre. Des clones, alors que la diversité biologique cultivée est à l’agonie. Des clones pesticides qui permettent d’éviter les tests coûteux imposés aux agrotoxiques chimiques et nous enfoncent dans l’addiction à des poisons qui créent leur propre marché et l’élargissent constamment car les ravageurs et les pathogènes les contournent inévitablement. Des clones pesticides brevetés qui confient notre avenir biologique aux fabricants de produits en “cide”, aux fabricants de mort.

L’expression Ogm et les débats qu’elle impose, typiques de notre époque d’enfumage, révèlent l’état de notre démocratie. Appeler les choses par leur nom, ouvre un possible renouveau démocratique: démonter une législation semencière dépassée qui impose les clones et condamne des associations qui, comme Kokopelli, luttent pour sauvegarder la diversité. Lutter sérieusement contre l’addiction aux pesticides. En finir, enfin et surtout, avec le brevet du vivant. Le PS n’a–t-il pas dit qu’il en demanderait la renégociation ?

Bien entendu, les sycophantes détournent l’attention en annonçant l’avènement d’Ogm philanthropiques et verts. Les Ogm vont nourrir la planète et protéger l’environnement annonçait Axel Khan dans Les Echos en 1998. Mais nous n’avons toujours que des clones pesticides brevetés. Comment ces Ogm philanthropiques et verts pourraient-ils être ceux d’une société où la maximisation du profit est la seule règle, où les experts scientifiques sous influence remplacent la démocratie, où les “empoisonneurs publics” (Roger Heim, Président de l’Académie des Sciences dans sa préface au livre de Rachel Carlson, “Un printemps silencieux” de 1964 – une autre époque) et marchands de Mort ont toute liberté pour confisquer la Vie. Les Ogm philanthropiques et verts sont ceux d’une société démocratique et libre, donc philanthropique et verte qui, pour ces raisons, n’en aura pas besoin.



Article rédigé le 25 septembre 2012 par :
Jean-Pierre     Berlan Jean-Pierre Berlan
ex-Directeur de Recherche Inra

19/10/2012

La Grèce en souffrance - sur France Inter

http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-la-grece-e...

 

Rester vivant.

Comment rester vivant au cœur d'une société qui vole en éclat ? Quand son salaire n'y suffit pas ?

Comment rester vivant quand tout autour de soi se défait ? Le système social, le système de santé ?

Comment rester vivant, quand la vie même perd son sens ? Et qu'il n'y a plus que la crise. La dette. La crise. La dette. La crise. La dette. Les Grecs ne parlent plus que de ça.

Deux femmes, deux voix. L'une est grecque, Sofia, elle vit à Athènes, l'autre est française, Marie-Laure, elle vit depuis vingt ans dans le nord du Péloponnèse.

Deux femmes pour faire entendre ce que les discours économiques et idéologiques ne disent pas. Deux voix pour dire l'absurdité de cette austérité. Deux femmes pour résister et crier que la médecine de la Troïka ça ne marche pas. Récession, chômage, pauvreté, endettement. Quelle réalité se cache derrière ces mots ? Quelle vie ? Quels risques pour le pays ?

 

15/10/2012

Sol violette, l'éclosion d'une monnaie

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cliquez sur l'affiche pour la voir en grand

Génie toi-même ! de Philippe Brasseur

Note publiée sur : http://www.lacauselitteraire.fr/genie-toi-meme-philippe-b...

 

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Philippe Brasseur (textes et dessins nb), illustrations couleurs de Virginie Berthemet

Editions Casterman, 3 octobre 2012, 80 p. 14,50 €

 

Génie toi-même est un livre d’activités, destiné aux enfants à partir de 9 ans, mais aussi aux adolescents et adultes qui auraient la curiosité d’y jeter un œil. En marchant sur les traces de grands génies connus, toutes époques confondues, que ce soit dans les sciences ou les arts, sont proposés à foison, idées, pistes, suggestions, jeux et défis pour développer son propre génie, unique comme il se doit. Un peu fouillis, et du coup peut-être un peu difficile d’accès pour les plus jeunes, il est cependant possible à ces derniers de glaner ci et là ce qui résonne et d’apprendre au passage pas mal de choses à propos des faits et gestes de grands créateurs ou chercheurs, tels Fleming, Dali, Edison, Copernic, Picasso, Proust, Gaudi, Duchamp, Darwin, Lennon, Freud ou Einstein et beaucoup d’autres encore. Connaître leurs façons d’aborder leur travail, leurs recherches, découvrir leurs manies, trucs et astuces, qui ouvrent le champ à bien d’autres possibles.

Vingt-sept pistes classées en trois grandes catégories : Sois curieux (se)Sois imaginatif(ve)Sois déterminé-e. Une double-page par personnage, agrémentée de dessins, schémas, photos… Des propositions qui n’hésitent pas à bousculer, à pousser les lecteurs-trices à ne pas suivre des chemins tout tracés : regarde autrement, va vers l’inconnu, ose l’anormalité, imagine l’impossible, pense hors de la boite, pense à l’envers, fais confiance à ton inconscient, et puis des incitations au travail, à la persévérance, à considérer l’échec comme un autre genre de réussite. Cela démarre avec Prend des notes comme Léonard de Vinci, pour finir par l’incontournable Connais toi toi-même de Socrate. Instructif et intelligent, faisant appel à l’imagination, à l’intuition, à l’originalité, voilà donc un livre d’incitation à la créativité vraiment pas comme les autres, un peu sportif pour la cervelle, et en des temps qui versent de plus en plus vers la recherche de la facilité et du tout cuit, c’est quasi révolutionnaire. De plus, ce livre ne se vexera pas si on le pose plus vite que prévu pour se lancer dans sa propre et forcément géniale aventure.

 

Cathy Garcia

 

Philippe Brasseur

Philippe Brasseur, né en 1964. Après avoir travaillé comme créatif dans la publicité, organisateur d’événements, puis éditeur de revues pour enfants, il a choisi de se consacrer à ses deux passions : l’écriture et l’illustration. A publié plusieurs ouvrages d’activité chez Casterman dont Soyons créatifs (2002), 1001 activités autour du livre (2003) et 1001 jeux de créativité avec les objets (2009). Il est aujourd’hui consultant et formateur en entreprises et organisations.

 

Fukushima : rappel d'une situation extrêmement grave

14:03 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)