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11/01/2013

Inventaire national des paratonnerres radioactifs !

On en apprend tous les jours !!! Et des pas bonnes...

 

http://www.paratonnerres-radioactifs.fr/ est le site officiel de l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs. Par commodité ces appareils durablement toxiques sont surnommés « parads ».

Ce « safari radium-américium » est une action collective utile à la santé publique et à l’environnement.

Pour participer, c’est facile et amusant. Il suffit d’un appareil photo et d’un bon sens de l’observation. Culturel, il attire l’attention sur des objectifs souvent superbes et historiques : châteaux, clochers, girouettes, etc.

Pourquoi un inventaire ?

A l’image de ce qui a déjà été fait dans d’autres pays européens et ailleurs, un arrêté ministériel devrait fixer prochainement un programme de dépose organisé des 40.000 parads encore présents dans l’Hexagone; a commencer par les plus endommagés. Ces appareils radioactifs étant cependant dispersés aux quatre coins du territoire, il fallait d’abord les recenser.

C’est la raison d’être de cette mobilisation civique indépendante. Elle contribue a localiser les parads, en établir si possible un diagnostique visuel et en informer les autorités et les propriétaires.

Fédérateur et non polémique

S‘appuyant sur un réseau de plus de 200 « Chasseurs volontaires », l’INAPARAD soutient de fait les organismes en charge du suivi des déchets radioactifs: l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) qui épaulent la démarche et la conseillent par effet de réciprocité.

Détail appréciable, ce mode opératoire ne coûte rien aux contribuables.

Vous avez dit radioactif ?

Les paratonnerres protègent les bâtiments des effets destructeurs de la foudre en drainant son énergie vers la terre. Ils seraient plus efficaces quand l’air qui environne leur pointe est fortement ionisé.

Au début du XXe siècle, la technique d’ionisation sensée augmenter la conductivité électrique de l’air consistait a annexer aux paratonnerres des éléments radioactifs tels que le radium-226 puis l’américium-241 à partir des années 1970. Ce n’est qu’au cours des années 1980, les technologies électroniques ayant pris le relais, que l’on admit la dangerosité du procédé initial, interdit depuis le 1er janvier 1987.

Des centaines de milliers dans le monde ?

A lui seul, entre 1936 et 1986, un fabriquant français de paratonnerres aurait fabriqué plus de 230.000 parads qui ont été vendus dans le monde entier, notamment aux ex colonies françaises. Selon nos sources1-2, tous modèles confondus, il en resterait entre 30 et 40.000 dans l’Hexagone, certains ayant près de 80 ans. Leur nombre et leur emplacement étant toujours imprécis.

Dans un cartable d’écolier!

Un bémol cependant: bien qu’il y en ait beaucoup, beaucoup trop, les premiers résultats de l’inventaire en cours montrent qu’il y en a sans doute moins que ce qu’estiment les experts. En revanche, les quelques dizaines de milliers qui restent se dégradent avec le temps. Nous avons constaté que certains ont perdu des radioéléments qui traînent sur les toits, à même le sol ou dans les réseaux d’eau pluviale. Plus grave, les sources radioactives — en principe scellées — peuvent aboutir dans un cartable d’écolier – c’est arrivé en Belgique après les tempêtes de 1999 – sur un bureau, comme porte-trombone, ou mis en vente sur Internet!

Sources orphelines à vie longue

Les radionucléides qu’ils contiennent sont cancérigènes et mutagènes. Pour les qualifier, les autorités et les scientifiques partagent deux vocables. Le premier, « FA-VL », est un sigle sèchement explicite qui désigne les déchets radioactifs de Faible-Activité à Vie-Longue. Euphémique, le second inspire la pitié: « Sources orphelines ». Il n’empêche, ces nocives orphelines sont nombreuses, dispersées et vieillissantes. L’inventaire, contribue à sa façon a débarrasser la planète de cet héritage insidieux.

Nocifs pendant des milliers d’années

Les autorités assurent cependant qu’ils ne présentent pas de danger là où ils se trouvent, haut perchés… s’ils sont en bon état. Elles admettent quand même qu’ils resteront nocifs pendant des milliers d’années. Par exemple, la « période » du radium 226 est de 1.602 ans, soit le temps nécessaire pour que sa radioactivité diminue de moitié. Ces radioéléments se nichent sur des clochers, des immeubles d’habitation, des sites agricoles et industriels, des bâtiments publics. On en trouve ainsi sur des hôpitaux, des crèches, des écoles, des maisons de retraite, des châteaux d’eau et finalement parfois, en déchetterie, dans la nature ou comme objet décoratif chez des particuliers.

Un risque ignoré

Trop souvent, les élus et ceux qui possèdent ces dispositifs ne savent rien d’eux. De même, les personnes qui par métier circulent sur les toits: charpentiers, couvreurs, poseurs d’antennes; mais aussi des pompiers, bien que certains Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) aient édité des fiches de procédure opérationnelle. Autrement dit, rares sont les personnes conscientes des risques.

Mission impossible?

Paratonnerre radioactif Helita au radium 226En 2006, un fonctionnaire chargé de suivre le dossier déplorait qu’un inventaire relève de la « mission impossible ». Preuve est apportée qu’avec la mobilisation des internautes c’est maintenant faisable. Cependant, le site de stockage des FA-VL n’est pas encore opérationnel. Un retard qui expliquerait que la dépose n’est obligatoire que pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

10:13 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

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