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11/01/2013

Scandale en Hongrie après les propos racistes anti-Roms d'un journaliste proche du Premier ministre Viktor Orban

HONGRIE - C'est ce qu'on appelle un récidiviste. Le journaliste Zsolt Bayer, fondateur du Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orban, a provoqué un nouveau scandale en Hongrie après ses propos anti-Roms. Dans le journal Magyar Hirlap, proche du Fidesz, il a appelé à "éliminer les animaux tziganes", s'attirant les foudres de l'opposition et une condamnation prudente du parti au pouvoir.

"Pas dignes de vivre comme des humains"

Zsolt Bayer n'en est pas à son coup d'essai. En 2008, il avait fait "sensation" avec un article contre les juifs hongrois qui "se mouchent dans les piscines de la Hongrie". En janvier 2011, il s'en était pris cette fois aux "Cohen" dans un article où il dénonçait "Cohen, Cohn-Bendit et Schiff", identifiés en Hongrie comme des patronymes juifs. Une allusion au journaliste Nick Cohen, du journal The Observer, au député écologiste européen Daniel Cohn-Bendit et au pianiste hongrois Andras Schiff.

Ce samedi 6 janvier, il a cette fois écrit que "les animaux tziganes" n'étaient pas dignes de vivre comme des êtres humains, car ils "faisaient leurs besoins où ils voulaient" et qu'une bonne partie des Roms était des "assassins" qu'il fallait "éliminer". Ni plus, ni moins.

Condamnation prudente du parti au pouvoir

À l'origine, les propos du journaliste, parus samedi, étaient passés quasiment inaperçus. Mais le ministre de la Justice et de l'administration Tibor Navracsics, membre du Fidesz, ne s'en est pas laissé compter et a déclaré lundi soir à la télévision commerciale ATV que Bayer n'avait "pas sa place" au sein du Fidesz. "Une personne qui compare un groupe de personnes à des animaux n'a pas de place dans notre communauté", a-t-il déclaré.

De son côté, le parti au pouvoir a semblé marcher sur des oeufs. Mardi, la porte-parole officielle du Fidesz s'est montrée moins catégorique que le ministre de la Justice, soulignant que M. Navracsics exprimait une "opinion personnelle" et non celle du parti. "Les acteurs de la vie publique ne devraient pas écrire sous l'emprise d'une telle colère", a-t-elle estimé, citée par l'agence de presse nationale MTI. "Nous comprenons la colère de la société face à certains crimes commis", a-t-elle cependant ajouté.

Face à l'indignation de l'opposition, Bayer précise sa pensée

Devant l'ampleur de l'indignation, l'opposition a fait front commun. Le DK, coalition démocratique de l'ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsany, a demandé au procureur général de lancer des poursuites contre Zsolt Bayer pour incitation à la haine, et a annoncé la tenue d'une manifestation dimanche le 13 janvier.

Quant à la nouvelle formation de l'ancien Premier ministre technocrate Gordon Bajnai, rival de Viktor Orban, il a appelé à "une action commune des démocrates de gauche et de droite".

Face à cette levée de bouclier, Bayer a tenu à apporter quelques rectifications à ses propos. "Mes paroles ont été intentionnellement mal interprétées", a-t-il ainsi précisé dans une réaction parue sur le site en ligne du journal Magyar Hirlap. "Je ne veux pas liquider les Roms, ni une partie des Roms, ni un seul Rom. Je veux que les Roms honnêtes travailleurs puissent réussir en Hongrie, et que ceux qui sont incapables de cohabiter et de vivre ensemble soient exclus de la société", a-t-il ajouté.

De son côté, Jenö Setét, le directeur de l'ONG rom "Ide tartozunk" ("Nous vivons ici"), a rappelé que la série de meurtres perpétrés contre les Roms entre 2008 et 2009 (six morts) avait été "précédée de discours et d'articles similaires".

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/09/scandale-en-hongr...

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