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07/02/2011

POUR EDOUARD GLISSANT, Ernest Pépin

Tant de paroles offertes aux mains du monde

Remaillées aux fleuves souterrains

De grands chaos nous guettaient en bordure de nos îles

De grands rêves soulevaient nos vagues

Et enfouissaient les mots sous les sables du monde

 

Voici que pleurent  les filaos

Nous avons passé le seuil des Indes

Passé le seuil des syllabes inconsolées

Car nul n’est à l’abri du silence

Et la vie est toujours un piège qui recommence

Et ce que nous habitons c’est la pensée du monde

 

Ivresse des mots

Malemort des mots

Nous sonnerons les pluies métisses

Nous ameuterons la Lézarde

Car

Nous sommes un peuple de traces prophétiques

De paroles dénouées

De paroles volées au mur de l’horizon

Et le conte en nous a toujours fait sa ronde

 

Pays  fêlé et de mers dilatées aux flancs du monde

Nous en savons l’usage et le boucan de soleil noir

Le balan du souffrir

L’allégresse des argiles

La roche ingouvernable aux portes des rivières

 

Pays de sel

Le poète a jeté les dés des secrets

Tapissé le gouffre de nos lumières

Et défroissé les midis de la mer

Naissance des naissances

Le poète fait foule

Et sa mort justifie le soleil des consciences

 

Chacun inventera ses mots

Chacun sondera son propre sel

Allumera

Sa propre bougie

Sa propre étoile

Pour mieux se souvenir que

Le ciel s’est incliné pour ramasser sa lumière

Mais il nous appartient

Son rêve nous appartient

 

Nous garderons l’empreinte du Prince

Nous avons rendez-vous avec l’informulable

Sa parole

 Est un siècle

Une jungle en veilleuse

Ame inquiète du monde

Un archipel aux yeux d’éclipse

Sa parole

Tant de soleils déménagés

Tant d’océans bouclés aux chevilles des racines

Tant de villes enjambées

Tant d’étoiles déterrées

Je parle au nom d’un poète

D’une écriture totale et totalement indélébile

Et je regarde mûrir l’horizon

Et je demande l’hospitalité du  Tout-Monde

Et je plante un acomat

Et je ceins le rocher du Diamant

Qui emprunte ton visage à venir

Cette louange couronnée d’oiseaux marins

Ce gardien  royal inspiré par  tes songes

Et dans ce lieu

Où la pierre se fait flamme

Dans ce lieu de beauté intraitable

Je regarde passer l’âme du monde

La belle parole du monde

 

 

Ernest Pépin

Faugas le 04 février 2011

 

 

 

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06/02/2011

"UN COQUELICOT DANS LE POULAILLER" d'Ile Eniger

 

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vient de paraître aux

ÉDITIONS COLLODION

(site ici)

 

Disponible en librairies, chez l'éditeur, et chez l'auteur

au prix de 12 Euros (+frais de port : 2,30 Euros)

14:36 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Celle qui manque lu par Ile Eniger

"Celle qui manque" - Cathy Garcia

Éditions Asphodèle - Collection Minuscule - 7 Euros

 

Aux Éditions Asphodèle, ou chez l'auteur, un petit livre qui en dit long !

Je vous le recommande.

L'écriture de Cathy Garcia se passe des stratégies du joli langagier pour offrir un cri brut et personnel qui en dit plus que tous les ronds de jambes inutiles. C'est un grand plaisir de recevoir la belle écriture de "Celle qui manque".

  Ile Eniger

05/02/2011

DOSTA !

Le site DOSTA!! est en ligne :
http://www.affichez-dosta.org/

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« DOSTA !! » est un mot simple à prononcer, facile à retenir. Issu du Romani - cette langue que parlent les Roms, les Tsiganes et autres Manouches à travers le monde- il signifie « Ça suffit ! ». Peint en lettres blanches sur fond rouge, le mot « DOSTA !! » est aujourd’hui porté par des centaines de personnes pour dire « Ça suffit ! ». Le racisme anti-Rom, le harcèlement administratif et policier subi par le peuple Rom à travers plusieurs pays d’Europe est inacceptable. Et porter le mot « DOSTA !! », c’est refuser de vivre dans une Europe malade de ses haines. Parce que l’Europe est le pays des Roms, et qu’ils y perpétuent des valeurs dont l’Europe a besoin.

L’HUMANITARIUM DES VIVANTS SUR LES MURS photographiera les porteurs du mot DOSTA !!, puis affichera leurs portraits grandeur nature sur les murs des villes tristes, dans les rues de ces communes qui excluent et harcèlent le peuple Rom. Le projet est né en Arles et se répand partout en France, déjà en route dans d’autres pays d’Europe.

 

Voir le reportage :

http://www.affichez-dosta.org/Reportage-sur-france-3

 

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La mort est plus futée qu'une souris

Un long poème à deux voix et quatre mains de Alain Simon & Anna Jouy que je vous présente ici, de façon absolument subjective, au travers de citations tirées de l'ouvrage.

 

J’ai pour mission le vent des plaines

Et des orages

Alain

 

Ce sera de la pure étrangeté comme avant que des clowns aient osé appeler ça du réel

et qu’ils n’osent pas exposer un sexe de femme

tranquillement dans une assiette de volupté

(…)

Tu viendras lécher mon sel sur ma poitrine

une simple distraction dans cette forêt pleine de sens

et pleine de fantôme aux sources qui ricanent

(…)

j’aurais pu enfoncer tous les doigts  de ma main dans ta fente

pour aller chercher ce qu’ils ont appelé Dieu

(…)

ce sera le chiendent du bonheur

et un désir de mort étalé dans les linges

Alain

 

Dieu, cet étrange, jettera sur les murs des seaux de pigments, des lavures de couleurs, un rinceau de ses larmes d’acanthe. Il secouera les plâtres, les crépis jusqu’à redevenir Lascaux suppliant l’éternité.

Anna

 

Te souviens-tu de ce bris de coupelle quand l’or pète à la gueule des alchimistes ? Et d’avoir chiffonné de l’amour comme des papiers de santal pour un peu de saveur boisé, volé entre les fesses ?

Anna

 

 

comme ceux qui n’ont pas supporté d'avoir toujours sucé la vigne par le fruit

à la recherche d’une vérité obscène

Alain

 

Aujourd’hui je sais les fouets, les brassages, les tamis

 

je sais les feux

 

les amalgames intimes des douleurs et des saveurs, je prends mon temps devant l’enfer

 

je passe nez ailleurs devant les vitrines des gâteaux

Anna

 

 

Ah ! Paradoxe ! Qu’il faille tant de chair pour dire un sentiment !

 

J’échangerai peut-être ce frisson de vieille humaine pour une lame de caillou fouettant la mer

 Anna

 

 

Tu en verras sortir des pluies de tubercules, des chapelets de mots rudes d’invectives de ceux qui font des boucles aux lèvres et des tatouages sur la langue

 

(…)

Tu diras, comme toi seul peux le dire

 

De ta bouche profonde, qui se tient en anguille dans la souche des fesses

 

Tu diras et ça fera sillon

Anna

 

j’en ai marre des fanfares et de l’hélicon

J’ai déjà fait presque tout du frivole dont te luxer

te couronner de cris tes cheveux dans ma bouche

te mâcher comme une gomme qui finit par avoir un goût d’olive

il est temps de se rendre au moulin

la pierre d’angle te réclame

 Alain

 

J’ai mes écailles d’ourse suspendues dans le Nord –

 

et la luisance des rivières fait un collier de dents dans la peau de l’amour

Anna

 

Je trace sur le globe d’anciens parallèles, tandis que tu fuses dans les heures nouvelles

Anna

 

 

Quand la terre était pure, oui, j’étais le rut d’une source nouvelle

à chaque jouissance naissaient des renoncules

ce jour que je suis vieille, seules les mousses pondent encore des mouches

Anna

 

 

Il suffit d’un instant sur la roue des supplices pour croire à son parfait étirements

 

Mais la jointure fait craquer les biscottes et tout finit en miettes

 

C’est un maigre dimanche passé sur le balcon.

Anna

 

L’aube n’a rien à voir avec le poème

Et je mourrais au soir

Tu ne pourras pas ouvrir ma main pour libérer ta touffe

gitane fourragère

tu souffriras de la couper sous mon regard moqueur

Alain

 

Oui, pour le mal que ça fait, le ciel est bleu

Anna

 

 

 

 

Ce livre a été réalisé pour l'exposition de pastels d'Alain Simon qui a eu lieu à la Bibliothèque de Fribourg, Suisse, en 2009, publié par Le Pas de la Colombe. Contact : koarvez@yahoo.fr

Alain Simon : http://alainsimon.net

Anna Jouy : http://annajouy.over-blog.fr

 

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04/02/2011

"Boomerang" de Ile Eniger - Éditions Chemins de Plume

 

Un petit concentré de sagesse, tout simple et tout y est, subtil, juste et beau comme ces bouts de laines colorées dans les tresses de cette universelle Grand-Ma. A lire et à offrir, aux grands qui ont toujours besoin de grandir encore et aux petits pour qu'ils grandissent beaux et bons. CG

 

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Conte initiatique, dialogues entre un enfant et sa Gran-Ma, 14 x 14 cm - 50 pages - Prix 10 Euros (+ 1,40 Euros frais de port)

 

4ème de couverture : Grand-Ma dit : - La bonté petit, c’est la terre qui te porte sans jamais se plaindre de la blessure de tes pas. Encore une fois l'écriture concise de Ile Eniger cible juste et mène le lecteur au coeur de l'émotion.

 

Grand-Ma dit :
- Ainsi chacun de tes actes, de tes pas, chacune de tes pensées. Tout va et vient. Rien n’échappe à cet état qui échappe à toutes les lois des hommes, qui dépasse toutes les lois des  hommes. Tu es au départ et au retour de ce que  tu émets. Tu es le départ et le retour. Tu es le  trajet et le but. Après, que Dieu existe ou non, c’est sans importance.


Ile Eniger - "Boomerang" - Éditions Chemins de Plume - Petite Collection

Éditionscheminsdeplume.over-blog.com

 


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Au fond de mes gants

Tant de soleils et de visages

bravant la vérité

tant de sable entre mes doigts

qui s’égrène encore

de sang et de broussailles

au fond de mes gants

 

Jean-Michel Bongiraud in Sang & Broussailles, Raphaël de Surtis Ed. 2010

 

Lieu du larcin : Traction Brabant n°39

 

et je dois dire que les extrairs publiés et la présentation de François Huglo, m'ont donné sacrément envie de lire ce recueil !

03/02/2011

Communiqué des Périphériques vous parlent

Bonsoir,

C'est avec une immense tristesse que nous avons appris ce matin, comme beaucoup d'entre vous, la disparition d'Edouard Glissant.

Tous celles et ceux qui ont suivi nos activités durant ces dernières années, comprendront que cette nouvelle tonne dans nos consciences. S'y bousculent les images et les souvenirs, les éclairs et les ravissements relatifs à nos échanges, à l'amitié, à nos collaborations, jalonnant ces douze dernières années, depuis que nous avions rencontré le poète en Martinique en 1999, et avions été saisis par sa pensée « en » devenir et « du » devenir ; une pensée chevauchant les fortins disciplinaires dans lesquels on enclave usuellement le poétique, le politique, la philosophie et l'éthique.

Cette disparition intervient quelques jours avant la projection/débat du film Les attracteurs étranges (la pensée du tremblement chez Edouard Glissant), proposée par la Délégation Générale à l'Outre-mer de la Mairie de Paris et notre revue, qui aura lieu le jeudi 10 février à 20h à l'Hôtel de Ville de Paris, et dont vous avez déjà été informés.

Du coup, le débat initialement prévu après la projection sera remplacé par un «hommage», des mises en perspective de sa pensée. Ce sera l'occasion d'un moment de partage ouvert à celles et ceux qui souhaitent témoigner, évoquer Edouard Glissant et les horizons que son œuvre et ses combats désignent à notre entendement et à notre sensibilité, et auxquels il donne lui-même voie et voix dans ce film.

C'est dans cet esprit que nous vous proposons de nous retrouver jeudi prochain.

 

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La mise à mort du travail

Une série de 3 documentaires de Jean-Robert Viallet sur une idée originale de Christophe Nick (2009)

1) La Dépossession - 2) L'Aliénation - 3) La Destruction

 

Dans un monde où l'économie n'est plus au service de l'homme mais l'homme au service de l'économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu'au bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques n'ont atteint un tel niveau.
Des histoires d'hommes et de femmes chez les psychologues ou les médecins du travail, à l'Inspection du Travail ou au conseil des prud'hommes qui nous révèlent combien il est urgent de repenser l'organisation du travail.

Distinction(s)

2010 : Scam - - Prix Albert Londres

2010 : Étoile de la SCAM - Paris (France) -

2009 : Festival "Filmer le travail" - Poitiers (France) - Prix spécial du public

Partie 1

http://www.youtube.com/watch?v=Zh7OxtvPT0I&feature=fvw

Partie 3

http://www.youtube.com/watch?v=xBJkttjvdFA&feature=fvw

La partie 2 doit pouvoir se trouver aussi, sinon dispo en dvd

 

et RENCONTRES ET DEBATS AUTREMENT avec Jean-Robert Viallet et Vincent de
Gaulejac

http://www.youtube.com/watch?v=hqWzVhoNEgw

 

02/02/2011

Jean-Marc Couvé me dit

Au peu – plier !

en Cat (y mis nid)

 


Le plaisir simple,

parfois :

pouvoir parler

– vœux liés / voilier –

à hauteur de papillon…


Être ce pâtre,

et paître :

parmi l’herbeux

– bélier / belle y est ! –

ou dans la paille, sans poutre…

 

Sang.

Foutre.

     

Plaisir égoïste,

instinct :

pour vivre ou sur-

nager – pas gêné –

parce que. Areu ! Brou. Se poile ?

 

Janvier 2011

21:08 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (3)

01/02/2011

Vaches ou machines ?

Les humains, une espèce intelligente certes, sensible parait-il, mais sensée ?????????????

http://www.rue89.com/2008/09/28/des-vaches-a-hublot-pour-regarder-passer-les-chercheurs

 

Des gribouglyphes plein le MICROBE

 

 

 

Microbe.JPG

 

Au sommaire de ce n° donc :  

Collages de Cathy Garcia

Nicolas Brulebois
J
ean-Marc Couvé
A
nna de Sandre
É
ric Dejaeger
P
atrick Frégonara
A
ntoine Geniaut

Isabelle Jarlin
R
oger Lahu
P
ierre Mainguet
C
armelo Marchetta
M
urièle Modély
Jany Pineau
T
hierry Roquet
S
alvatore Sanfilippo
G
uillaume Siaudeau
M
arlene Tissot

 

Les abonnés « + » recevront également EASY WRITER, mi(ni)crobe 27 signé Roger Lahu. Pour tous renseignements, contactez  ericdejaeger@yahoo.fr

 

les gribouglyphes sont visibles sur http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.h...

 

 

11:25 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)