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30/10/2008

Nos enfants nous accuseront

Vous trouverez les salles qui, à ce jour diffuseront le film "Nos enfants nous accuseront" à partir du 5 novembre prochain,

Pour qu'un film existe, il faut qu'un maximum de personnes le regarde le plus tôt possible, premières heures, premiers jours...
Alors nous vous invitons si vous le souhaitez à faire suivre cette liste à tous vos contacts.

28/10/2008

Déclaration poétique du 5 avril 2008 à Bruxelles de reconnaissance des génocides amérindiens


Déclaration écrite et dite en place de nos amis américains de tout le continent, du Grand Nord au Grand Sud, qui pour de multiples raisons ne peuvent encore prendre la parole comme nous le faisons aujourd’hui. Car le Tabou que représente pour eux toutes et tous, citoyennes et citoyens des Amériques, la question dite autochtone, des premières nations, des natives ou des amérindiens est encore comme feu qui brûle en plein hiver, cœur froid qui ne peut voir ou ressentir encore, car il faut avancer, il faut brûler, conquérir tous les territoires sans trop de questions se poser, et oui, sans se poser, courir loin loin et vite vite toujours et encore plus loin et plus vite… vers l’ouest, à l’opposé d’où surgit le soleil…

Nous,
belges, français, anglais, espagnols, portugais, italiens... et donc Européens.
Nous, arrière, arrière, arrière petits-enfants de Tous ceux qui d’ici ont vu partir ou dû partir ou décidé de quitter ce vieux continent pour conquérir un Nouveau Continent pourtant aussi ancien que le nôtre.

Nous,
reconnaissons qu’au nom de l’asile, de la conquête, de l’avidité, de la possession, de l’espoir et parfois même au nom de nos dieux,
Nous,
avons perpétré l’Innommable et qu’ici en ces lignes
Nous,
Déclarons comme Inacceptable, comme un regret trop tard arrivé : systématiquement nous, là-bas, encore européens puis américains, canadiens, mexicains, brésiliens, colombiens, argentins et autres centre et sud-américains, avons arraché à d’autres hommes leurs terres et leurs rêves, les terres et les rêves de leurs aïeux, leurs richesses, leur mémoire…
Nous,
les avons d’abord considérés comme sans terre, puis « sans âme » (comme nos femmes jadis), puis avons pillé, épuisé, territoire et humains, et sommes rentrés en Guerre contre des frères, les avons tués, massivement et ensuite expulsés…
Nous,
les avons acculés à l’occupation de maigres zones-territoires où nous nous efforçons de les maintenir aujourd’hui encore. Si nous les en sortons, c’est pour leur demander de renoncer à eux-mêmes, à oublier qui ils sont, d’où ils viennent et où les portent leurs rêves, pour qu’ils ne se rendent ailleurs que dans l’Invisible : les acculturer, changer leurs noms, les baptiser de nos religions, les violer dans ce qu’ils ont de plus intime, au plus profond d’eux-mêmes, au plus profond de nous.
Les Réserves n’hébergent les Casinos, zones hors taxes, que pour mieux les soûler – ivresse de l’Or qui a perdu toute vraie valeur de l’Esprit !
Ces Camps de la Mort Lente nous appellent à dénommer cette série d’actes qui dure depuis plus de 500 ans par son nom : l'un des Génocides les plus longs, durables et massifs de l’histoire connue de l’Humanité, celui des populations dites Indiennes des Amériques !

Nous,
petits-petits, minuscules enfants de ces hommes et de ces femmes qui pourtant rêvaient d’avenirs meilleurs, de mondes nouveaux, d’utopies… et qui ont commis ces actes…
Nous,
demandons PARDON.
À travers toi, Charles Coocoo, nous demandons humblement et insuffisamment PARDON.
Nous,
te confions, Charles, à toi, maître de cérémonies, Matotoson Iriniu, à toi et à tes ancêtres, cette Déclaration, signée par toutes les personnes de bonne volonté réunies ici ce soir, dont la liste est reprise ci-après… toutes personnes réunies autour de la Poésie, de la Musique, de l’Art et de la recherche de sens…

Cette Déclaration est un acte de Reconnaissance et de Repentance. Sa limite est le retard avec lequel elle est venue. Ses horizons sont sa sincérité et les gens qui la portent.
Cette Déclaration est aussi une Affirmation : l’être humain peut s’épanouir, continuer à découvrir et élargir ses territoires sans piller, tuer, massacrer, annihiler.
Cette Déclaration se veut enfin une Promesse : dorénavant, ensemble, construisons des formes nouvelles de coexistence des âmes, des pensées, des cœurs, des actions et des aspirations…
La Parole est pour nous tous la possibilité d’un pouvoir de Transformation de nos limites en réalisations de la Vie et donc du Sublime.
Un poète de chez nous, français, disait que s’il existait une montagne qui reliait la Terre au Ciel, cette Montagne était invisible à notre Vision ordinaire mais que pourtant, la Base de cet Invisible devait bien se trouver quelque part, et être Visible ! forcément…

À toi, poète, chamane, humain,
Nous,
confions cette Déclaration.
Elle voyagera après ce soir, rejoindra d’autres Ambassades que celle que symboliquement nous constituons ce soir.
Que de cette petite base visible, ton peuple et tous les peuples frères qui de tout temps, depuis l’expansion de l’homo sapiens, ont vécu de telles abominations, depuis l’invisible, fassent nourriture bien réelle pour les Fêtes, Danses et Créations que nous sommes appelés à vivre ensemble !

Fait à Bruxelles, le 5 avril 2008
A l’Espace Senghor, lors du Maelström FiEstival #2

Copie originale et signée remise à Charles Coocoo-Matotoson Iriniu. Copies étant faites pour être diffusées dans les jours, semaines, mois, années qui viennent… La déclaration peut être lue et signée également sur www.fiestival.org - Suivent : noms, prénoms, nationalité et lieu de résidence des personnes signataires

SIGNEZ EN LIGNE LA DÉCLARATION ici

http://fiestival.org/index.php?page=la-declaration

 

Photographies : Emmanuelle Guery "Les Cramées"

pour voir en gros, cliquez sur la photo :

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Marcos Ana, Quichotte vivant

Par Cristina Castello

 

Dites-moi ce qu'est un arbre/Dites-moi le chant d'une rivière/

quand il se couvre d'oiseaux

Marcos Ana                                     

                                  

Almodóvar filmera la vie de l'homme qui a passé le plus de temps dans les geôles du franquisme. Sans rêves de vengeance, Marcos Ana continue de lutter contre le fascisme. Son histoire est témoignage des oiseaux sans ailes de cette barbarie ; c'est aussi une fête de tendresse qui hisse la Bonté  au-delà de toute horreur.

         Marcos Ana, poète et Quichotte. Un emblème universel de la lutte pour la liberté —88 ans, aujourd'hui— lui qui a été incarcéré dans les prisons du franquisme entre 1939 et 1961. Il a connu la frayeur dans sa peau, dans son cœur, et au travers des yeux de ses compagnons ; il a découvert l'opprobre aux mains des tortionnaires : des mains étrangères à la vie qui seulement le dimanche cessaient de massacrer, parce qu'alors les bourreaux priaient dans l'Église, avec le chapelain. Mais il a aussi connu des ravissements : dans les cachots du fascisme espagnol, Marcos Ana a « adopté » —comme l'on adopte un bébé— une fleur innocente, née dans la fêlure ténébreuse de la paroi la plus cruelle.

         Juché aux barreaux et châtié durement pour cette raison, il s'extasiait sur chaque pleine lune dont —grâce à son obstination— il pouvait jouir. Tel qu'un contrebandier, grille à grille, il distillait la poésie de Neruda et ses propres vers, comme une litanie qui invoquait la liberté. Il avait seulement 19 ans quand il a chu dans cet enfer du Régime, et vingt-trois de plus quand —comme une salve d'oiseaux heureux— il a pu quitter la cage pour embrasser la clarté de la lumière.

         Lumière aveuglante pour lui, qui ne connaissait que les ténèbres. Mais la vie, qui ne lui avait accordé que sa main mesquine, lui arrivait enfin mains offertes. Entre tous ses dons, elle l'a doté de voyages, de reconnaissance mondiale —l'accolade de l'humanité— de la possibilité de lutter et lui a révélé la poésie. Elle lui a dévoilé l'amour et le sexe… à 42 ans. Elle était jeune et brune, mince, belle et subtile. Elle s'appelait Isabel Peñalba et avait le regard bleu.

         Seront-ce les yeux de Penelope Cruz, l'actrice fétiche d'Almodóvar, ceux qui le regarderont depuis ce bleu d'Isabel ? Qui sait ? D'abord, le réalisateur terminera le tournage «Les étreintes brisées » et, peut-être commencera-t-il celui de «La peau que j'habite ». Alors, il se consacrera à « Dites-moi ce qu'est un arbre », le dernier livre de Marcos Ana ; l'œuvre qui parcourt le monde avec ses mémoires de prison et de vie, flamboyantes d'humeur, de la poésie de sa prose et du sens de l'existence comme un fait transcendant.

         Combien de films pourraient être faits au rythme des battements de cœur de ce Quichotte ? Quoi qu'il en soit, Almodóvar a choisi de prendre l'histoire de Marcos, « un survivant », quand il était déjà un oiseau en vol libre qui sillonnait les cieux à la sortie de l'enfer. Ce qui impressionne le cinéaste est qu'après avoir respiré tant de mort, le poète soit empreint de justice et de paix, de fraternité, de semailles, d'imagination, d'espoirs, et non de rancœur. Il se surprend de la passion du poète pour son prochain.  Il s'émeut parce que dans « Dites-moi ce qu'est un arbre », notre auteur raconte  —qu'à cause d'un compagnon qui l'a dénoncé— il a reçu l'une de ses deux condamnations à mort; et, par délicatesse, il ne donne pas son nom pour éviter un préjudice à la famille du traître.  

         Curieuse audace d'Almodóvar, artiste au langage cinématographique baroque, dont les sujets avaient été jusqu'à présent l'amour pour sa mère et pour les femmes, la sexualité, le ménage entre l'amour et la mort, et la transmutation de l'âme. Et bien que quelques faits de l'histoire qu'il filmera justifient à première vue son choix, il y a quelque chose de central, de plus étonnant. « Marcos Ana est à l'identique d'un ange —a expliqué le réalisateur—  je n'ai jamais connu si bonne personne ». À partir de ce tournage, sera-t-il possible de présumer des futurs scénarios almodovariens basés sur la valeur infinie de la bonté ?

 

 

 

Le regard bleu

Dites-moi comment est le baiser / d'une femme. Donnez-moi le nom de l'amour:/ je ne m’en souviens plus

Marcos Ana 

                                                               

         Après 23 années derrière les parois, le plus difficile fut la liberté. Apprendre à être libre. Marcos savait vivre dans la prison, où l'affection envers (et de) ses camarades était son soutien et son moteur. Bien qu'il ait été torturé jusqu'à presque en mourir ; bien qu'il ait vu assassiner tant de vies ainsi que sa jeunesse, il a gravé dans sa peau et son être les rires de ses amis et leur générosité. Avec eux il partageait la faim et le pain, les rêves et les hommages avec lesquels —dans les ombres de l'ombre et avec ingéniosité— ils honoraient les grands poètes. La prison était une « université démocratique », un foyer. Marcos a fondé les cercles littéraires, bien que l'imagination ait été sauvagement persécutée. Les geôliers devaient éviter la fuite physique des prisonniers ; et le chapelain, la fuite spirituelle. Il fallait empêcher la poésie, parce qu'elle était ennemie du système, elle était un être de plus à incarcérer… incarcérer le soleil ?  Allez !

          Dans la décennie des années 50 et à une cellule de châtiment inhumain ses compagnons l'ont approché, ils savaient comment

—oh, quelle grâce l'imagination !—, un stylo et des poèmes de Neruda et Rafael Alberti. Il les a lus plus de mille fois et…. il a commencé à écrire !  Mais... comment garder son mot écrit ? Et ici encore une fois la créativité. Ses « collègues » de prison apprenaient de mémoire ses vers, et ceux qui récupéraient la liberté étaient recueils de poèmes parlants de Marcos Ana, connu encore comme Fernando Macarro Castillo. Un temps après, il a reçu un petit livre publié avec ses poèmes… Homme, quel bonheur ! C'était les deux premières éditions de « Je t'appelle depuis un mur », publié alors au Mexique et au Pérou.

         Comme un jeu interminable de miroirs reflétés en eux-mêmes pour se multiplier, la caméra d'Almodóvar montrera aux esprits assoiffés du monde, la vie de notre personnage et concitoyen… oui ! Ça alors ! Telle succession de hasards ! … Le cinéaste est né dans La Manche, à l’égal de l’une des œuvres suprêmes de la littérature universelle : « L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche »; de même que Don Miguel de Cervantes Saavedra, son auteur, qui avait ouvert les yeux à la vie à Alcala de Henares, dans une ville de la fameuse région, où Marcos demeurait depuis ses neuf ans et subissait son premier emprisonnement… Le hasard existe-t-il ?

         Vierge jusqu'à ses 42 ans, pour Fernando Macarro le monde extérieur était une légende, une fable, une fiction. Il n'y avait pas de murs, mais le ciel ; il y avait du lard ! —ce lard, son rêve d'affamé durant les 9.000 jours et nuits de sa réclusion—;  il y avait des voitures, des affiches lumineuses, des magasins ... des femmes ! Il y avait une vie « normale » qu'il avait oubliée après tant d'années derrière les parois. Habitué à l'horreur et à la nécessité, les lumières l'étourdissaient, il rendait la chère qu'il avait convoitée : il se sentait dans une autre galaxie... jusqu'à ce qu'arrive sa nuit bleue.

         Elle. Elle croyait qu'il était grisé et elle essayait de lui rendre l'argent, qu'il devait payer, car la jeune fille se prostituait. Fernando Macarro ne savait que faire, tout seul avec une femme et dans un hôtel ; il se sentait maladroit, étranger, désorienté, jusqu'à ce qu'il lui raconte la vérité : les 23 ans de prison et son inexpérience sexuelle. Elle s'est alors consacrée à lui avec amour : elle l'a emmené se promener par Gran Vía de Madrid et ils sont allés dîner, tandis qu'il parlait et parlait, comme une graine qui trouve sa terre fertile après la sécheresse.

         Le regard bleu a pleuré. Il a tant pleuré, pendant que Fernando lui contait le seul monde qu’il n’ait jamais connu. Il a pleuré pour toutes les  choses qui méritent des larmes (Jorge Luis Borges). Isabel Peñalba  —c’était elle, oui— l'a ramené  ensuite à l’hôtel et est parvenue à ce que Fernando lui fasse l’amour. Elle voulait qu’il renaisse, elle voulait l’inaugurer. Au petit matin, entre chocolat  et beignets ils étaient unis dans le lit, et quand le poète qui venait de naître  « viril » arriva de retour à sa maison, il  trouva  dans sa poche les cinq cents pesetas du paiement qu'elle n'avait pas voulu. Et un papier,  un appel, une prière d'amour : « pour que tu reviennes cette nuit ».     

         Il pensa à elle toute la journée avec désir et émotion, mais la crainte de l’offenser avec l’argent —qui était avant tout, ressource d’Isabel— se mélangeait à celle de détruire le souvenir de cette nuit de magie et pureté. Il ne savait pas s’il devait y aller, et ce fût une fleur encore, qui le conforta dans sa décision. Il acheta des douzaines de fleurs aussi lumineuses que celle, née dans la paroi la plus cruelle, qu’il avait adoptée comme un bébé. Les 500 pesetas —le prix de la nuit— se transformèrent en un bouquet de boutons d’orchidées et magnolias. Il les laissa à la réception de l’hôtel, avec une carte : « Pour Isabel, mon premier amour ».

          Franz Kafka a écrit que tant qu’on ne cesse de monter, les marches ne cessent pas; sous les pieds qui montent, elles se multiplient à l’infini. Isabelle a été la marche de l’amour.

         Almodóvar se réjouit dans cette courbe d’aurore, d’un tel ravissement de tendresse que les souhaits de sa caméra pourront refléter.

         Avant, bien avant, le phare de Marcos avait été l'affection envers ses parents, à qui il a pensé pour honorer le pseudonyme avec lequel nous le connaissons. Il a choisi Marcos, pour son papa : oh!, cette image d'une casquette solitaire saisie dans la branche d'un arbre brisé, quand un bombardement l'a assassiné; les yeux dévastés du fils avaient 17 ans. Il décida de s’appeler Ana, pour sa maman. Dévouée, sous son foulard noir, elle allait toujours le voir en prison ; et une fois encore, ils ne l’avaient pas laissé entrer. Le poids de son calvaire intérieur à dos, sachant son fils condamné à mort, elle avait commencé à revenir sur ses pas. Elle est tombée au sol, frappée, humiliée par les gardes.

         Maman Ana est morte dans un fossé, en ce Noël de 1943 : « … qu'elle est morte à genoux, ils m'ont raconté /crucifiée dans un rondin de pleurs, /avec mon nom de fils entre ses lèvres/ en demandant à Dieu la fin de mes chaînes »

 

Les Feux de la Rampe

Mon péché est terrible ; /j'ai voulu remplir d'étoiles/ le cœur de l'homme

Marcos Ana

 

         Depuis sa libération en 1961, grâce à la pression internationale, puisqu'il était condamné à soixante années d’emprisonnement—, il a parcouru l'Europe et une grande partie de l'Amérique brune. Il a connu Louis Aragon, Pablo Neruda, finalement Rafael Alberti et María Teresa León, Salvador Allende, Nicolás Guillén, Picasso, Yves Montand, Michel Piccoli, Prévert, Jean-Paul Sartre, Joan Báez, Miguel Ángel Asturias, Pedro Vianna et tant et plus. Il a transformé sa vie en une défense pour la liberté, contre tout autoritarisme. Il a fondé et il a dirigé à Paris, jusqu'à la fin du franquisme, le Centre d'Information et de Solidarité de l'Espagne (CISE) que Picasso a présidé. Et chaque personne qui l'interviewait, et encore aujourd'hui, repose toujours cette question : Miguel Hernández a-t-il vu dans la prison l'énorme poète à l’âme de cristal ? Oui, il l'avait vu. Au « Feu bleu de la poésie » —comme le nommait Neruda—  le franquisme l'avait assassiné à 31 ans, avec une tuberculose empoisonnée, dont ses bourreaux ne s’étaient jamais occupés.

         Pour ses deux ans de liberté, Marcos connut Vida Sender, qui fut sa femme durant de nombreuses années. Aujourd’hui séparés, ils entretiennent une amitié toujours plus profonde et partagent l’amour de « Marquitos » qui vit avec lui. « Marquitos » —actuellement caméraman, photographe et documentaliste— est le fils du couple et la plus grande offrande que notre Quichotte ait reçu de la liberté.

         Mais il y a eu d’autres rencontres. Comme celle,  avec cette musique d’accordéons et violons que, d'un orchestre lointain, il avait écoutée dans la prison de Burgos en Noël ‘60. Il n'a jamais su le nom et, bien qu'il la cherchât avec obsession, sans cette donnée et sans pouvoir la fredonner, il n'était pas possible de la trouver.

          Puis, le vertige des voyages, l’emporta à Copenhague où son lieu de résidence lui était offert dans la maison de… Karen. Haute, belle, fascinante, la déesse nordique ne pouvait communiquer avec lui que par signes. Marcos ne parlait pas un mot d’anglais et pas question du danois. Intimidé —toujours plus chaque minute et sans mot dire— il la regardait à la dérobée depuis un fauteuil ; elle le perçut : l’installa dans le canapé, atténua les lumières jusqu’à créer une atmosphère ténue pour accentuer la détente. Ensuite elle posa une musique choisie sur le tourne-disque et le laissa afin qu’il puisse se délasser.

         Alors, le sourire de la vie. Le miracle. La mélodie que le poète écoutait était celle du film « Des Feux de la rampe »,  la même que ce Noël; celle qu’il avait tant cherchée. La musique a provoqué un sursaut qui fit revenir Karen, inquiète, et s'asseoir avec lui, presque en lui. Le reste fut, l’embrassade silencieuse, la vibration à l’unisson, et le langage de l'amour et de la passion. Durant les cinq jours de sa permanence au Danemark et dans tant d’autres de sa vie d’homme libre, l'enchantement a peuplé d’étoiles le héros qui remplit d’étoiles le cœur de l'homme.

         « Dites-moi ce qu’est un arbre », Marcos Ana clamait au ciel le poème qui a donné le nom à son dernier livre.  Aujourd'hui, déjà tous les bois, tous les oiseaux et tous les fleuves ont conté son histoire. Aujourd'hui il se reconnaît comme un «arbre miraculeux», parce qu'il continue à dignifier la condition humaine. Et il embrasse les mots de son Paul Éluard admiré : « Les barreaux de la cage/Chantent la liberté /Un air qui prend le large/ Sur les routes humaines / Sous un soleil furieux /Un grand soleil d'orage ».

 

http://www.cristinacastello.com

 

Quelle sera demain la politique internationale des USA ?

Après Bush, chacun espère un changement ou craint le pire. McCain ou Obama ? Qu'est-ce que cela changera pour l'Irak, l'Afghanistan, la Palestine, l'Afrique, le Caucase, Cuba ou le Venezuela ? Et dans les relations avec les grandes puissances : Europe, Japon, Russie, Chine ? Nous ne pensons pas que la politique internationale des Etats-Unis se décide à la Maison-Blanche. En fait, l'élite US est actuellement hésitante sur la stratégie à suivre dans les prochaines années. Ce texte analyse les deux options qui s'offrent à elle. La crise économique rend la question encore plus brûlante: comment les Etats-Unis s'y prendront-ils pour rester la superpuissance qui domine le monde ? Ce texte est extrait de notre livre Les 7 péchés d'Hugo Chavez (chapitre 11 : Les Etats-Unis, l'or noir et les guerres de demain) à paraître prochainement. Dans les pages qui précèdent, ont été expliquées les raisons de l'ascension, puis du déclin des Etats-Unis. Investig'Action a jugé urgent de publier déjà cet extrait pour éclairer les débats en cours sur les élections aux USA... L'échec de Bush Quel bilan peut-on tirer de cette guerre globale menée par l'administration Bush à partir du 11 septembre ? Négatif. Pratiquement partout... En Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis ont déclenché deux guerres qu'ils ont été incapables de gagner et qu'ils ne gagneront jamais. Bush aurait bien voulu en déclencher une troisième contre l'Iran, mais trop affaibli, il a dû y renoncer. Le but de cette guerre était d'assurer à Washington le contrôle du pétrole. En cinq ans, il a grimpé de 25 dollars à plus de 100 dollars, avec des conséquences très négatives pour l'économie US et mondiale. En Amérique du Sud, les Etats-Unis ont perdu, entièrement ou partiellement, le contrôle de presque toutes leurs colonies : Venezuela, Bolivie, Equateur, Uruguay, Paraguay, Argentine et Brésil. Ne leur restent, à l'heure où nous écrivons ces lignes, que le Pérou, le Chili et la Colombie. En Afrique aussi, la résistance a marqué des points. Le Congo de Kabila a refusé de se mettre à genoux. Et quand Washington a cherché un endroit pour installer le centre de son nouveau commandement militaire Africom, tous les pays ont poliment refusé. Il a finalement fallu se rabattre sur le Maroc, au prix de certaines concessions financières. De même, en Asie du Sud, un groupe de stratèges US s'inquiétait récemment de la montée des résistances dans toute la région et proposait de renforcer la 'capacité de projection' des Etats-Unis en Asie du Sud. Dans leur jargon, ça veut dire les moyens d'organiser des débarquements militaires, des bombardements ou des coups d'Etat soutenus. Mais il s'empressait de signaler qu'en raison de l'impopularité des Etats-Unis dans cette région, il serait impossible de trouver un pays pouvant accueillir le siège de cette force US. (1) Même chez les alliés européens, la politique de Bush a provoqué des résistances. Ainsi, au sommet de l'Otan à Bucarest, en avril, George Bush a réclamé une nouvelle expansion pour intégrer cette fois l'Ukraine et la Géorgie, deux pistolets braqués sur la Russie. Mais il a essuyé un refus, ferme et public, de l'Allemagne, de la France, de l'Espagne, de l'Italie, de la Belgique, de la Hollande et du Luxembourg, peu désireux de se fâcher avec Moscou qui fournit leur gaz. Steve Erlanger et Steven Lee Myers, deux analystes proches du Pentagone, y ont vu « un échec notable de la politique des Etats-Unis dans une alliance normalement dominée par Washington » (2). En Russie justement, le ton monte. Moscou refuse l'installation sur le continent européen des armes que les Etats-Unis appellent un bouclier antimissile : « Si une partie du potentiel nucléaire des Etats-Unis est en Europe (...), nous devrons avoir des cibles en Europe » (3). D'ailleurs, en mai 2008, la Russie a testé un nouveau missile intercontinental à têtes multiples, « en réponse aux actes unilatéraux et infondés de nos partenaires », a déclaré Poutine. Washington certifie pourtant que le bouclier antimissile n'est pas dirigé contre la Russie, mais seulement contre des Etats comme l'Iran. Mais Poutine rétorque : « Aucun missile iranien n'a de portée suffisante. Il devient alors évident que cette nouveauté nous concerne aussi nous, Russes. » (4). Tout comme la Russie, la Chine n'a pas reculé non plus devant les multiples campagnes et pressions organisées par Washington. L'élite US se divise Il y a dix ans, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du président Carter et stratège le plus important des Etats-Unis, publiait Le Grand Echiquier, sorte de mode d'emploi du « Comment rester la seule superpuissance dominant le monde » (5) . Il y expliquait, avec la brutalité de quelqu'un qui n'est plus aux affaires, que Washington devait absolument affaiblir ses rivaux : Russie, Chine, mais aussi Europe et Japon, et les empêcher de s'allier entre eux. Diviser pour régner. Aujourd'hui, quel est le bulletin de George Bush, sur base des critères définis par Brzezinski ? A-t-il réussi à affaiblir les grandes puissances rivales ? Disons : mention assez bien en ce qui concerne le Japon, assez bien (pour l'instant) en ce qui concerne l'U.E., mais mauvais en ce qui concerne la Russie, et très mauvais en ce qui concerne la Chine. Globalement, Bush a provoqué tant de résistances que la domination des Etats-Unis s'est affaiblie. Les secteurs qui l'avaient porté au pouvoir - armement, pétrole, automobile, défense, compagnies pharmaceutiques - constatent que les guerres de Bush n'ont apporté ni de grands profits, ni de nouvelles zones d'exploitation. En fait, elles ont coûté davantage qu'elles n'ont rapporté. Et l'administration Bush s'est révélée être un petit cercle restreint, pensant beaucoup à s'en mettre personnellement plein les poches, mais incapables de finesse tactique et de réelle vision à long terme. Une fois l'échec devenu évident, les divisions se sont exacerbées au sein de l'élite US, et même de l'administration Bush. A partir de 2006, les néocons ont dû céder du terrain. Ils ont dû accepter le remplacement du ministre de la Guerre, Donald Rumsfeld, par Robert Gates, un homme de la Trilatérale et de la tendance Brzezinski. Le nouveau ministre a en quelque sorte admis la faiblesse du militarisme US dans un discours prononcé devant les élèves de l'Académie militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d'y être obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais longtemps. » (6). Puis, la commission bipartisane Baker - Hamilton a condamné la tentative de Bush de remodeler le 'Grand Moyen-Orient' comme étant irréaliste et elle a prôné au contraire une approche plus tactique envers la Syrie et l'Iran. Même au sein des services secrets et de l'Armée, plusieurs frondes se sont déclenchées. En décembre 2007, lorsque Bush a voulu préparer une attaque contre l'Iran sous le classique prétexte des armes de destruction massive, seize services de renseignement US ont surpris tout le monde en publiant un rapport qui constatait que l'Iran avait suspendu son programme nucléaire militaire depuis au moins 2003. « Le déclin des Etats-Unis est inévitable » (Zbigniew Brzezinski) Dans son livre, Brzezinski proposait une stratégie agressive et machiavélique pour sauver l'Empire US. Mais lui-même, croit-il que ça marchera ? Aussi surprenant que ça paraisse, la réponse est : Non. « A long terme, la politique globale est vouée à devenir de moins en moins propice à la concentration d'un pouvoir hégémonique dans les mains d'un seul Etat. L'Amérique n'est donc pas seulement la première superpuissance globale, ce sera très probablement la dernière. » (p. 267) La raison tient dans l'évolution de l'économie : « Le pouvoir économique risque aussi de se disperser. Dans les prochaines années, aucun pays ne sera susceptible d'atteindre 30% environ du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu pendant la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre des 50% qu'ils ont atteinte en 1945. Selon certaines estimations, l'Amérique pourrait encore détenir 20% du PIB mondial à la fin de cette décennie pour retomber à 10-15% d'ici l'an 2020, tandis que les chiffres d'autres puissances - l'Europe, la Chine, le Japon - augmenteraient pour égaler approximativement le niveau des Etats-Unis. (...) Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé, la suprématie dont jouit aujourd'hui l'Amérique ne pourra être assurée par aucun Etat isolé. » (p. 267-8) « Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé ». Brzezinski ne parle donc pas d'une possibilité, mais d'une certitude. Il écrit cela en 1997. Aujourd'hui, il est devenu clair que le déclin est bel et bien amorcé. Le monde devient multipolaire. Mais peut-être Brzezinski est-il un pessimiste isolé ? Peut-être que les néocons qui ont inspiré Bush sont plus 'optimistes', si l'on ose employer ce mot ? Eh bien, en fait, pas beaucoup plus. Dans le texte fondateur de toute la politique de l'administration, le Project for a New American Century (PNAC), rédigé en 1992 par Paul Wolfowitz et ses amis, on trouve évidemment toute l'idéologie de la nouvelle croisade militariste, mais aussi une remarque qui attire l'attention : « Actuellement, les Etats-Unis ne rencontrent aucun rival mondial. La grande stratégie de l'Amérique doit viser à préserver et étendre cette position avantageuse aussi longtemps que possible (...) Préserver cette situation stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent maintenant exige des capacités militaires prédominantes au niveau mondial. » (7). « Aussi longtemps que possible ». Ici aussi, donc, on ne croit pas qu'il sera possible pour les Etats-Unis de rester éternellement les maîtres du monde. Voilà bien un grand paradoxe. Le monde entier craint les Etats-Unis. Mais les dirigeants US, eux, savent qu'ils sont aux commandes du Titanic. Et pour sauver l'Empire autant que possible, ils sont partagés entre deux options... Deux options pour sauver l'Empire Quelle sera la politique internationale des Etats-Unis dans les années qui viennent ? Le choix de tel ou tel président est certes une indication. Mais pas décisive. Rappelons que, durant la campagne présidentielle de 2000, George Bush avait promis une politique internationale beaucoup plus humble et moins interventionniste que son prédécesseur ! Tandis que l'autre candidat, Al Gore, avait proposé un budget militaire plus élevé que celui de Bush. Nous pensons que les grandes orientations de politique internationale ne sont pas décidées par les présidents, mais par les multinationales. En fonction de leurs besoins du moment et de leur évaluation du rapport de forces mondial. Et justement, après le bilan d'échec des années Bush que nous venons de décrire, l'élite US apparaît assez divisée sur la marche à suivre. Comment se sortir de cette situation délicate ? La première option possible, c'est l'option militariste. Les néocons de Bush l'ont incarné ces dernières années avec la stratégie Wolfowitz. L'agression et l'intimidation comme stratégie générale. Multiplier les guerres, gonfler au maximum les commandes au complexe militaro-industriel pour tirer la croissance et la domination des multinationales US, pour intimider aussi les alliés et les rivaux. L'autre option, c'est celle défendue par Brzezinski et qu'il aime à appeler 'soft power' (le pouvoir en douceur). D'autres parlent d'un 'impérialisme intelligent'. En fait, il s'agit de réaliser les mêmes objectifs des Etats-Unis, mais par des formes de violence moins directes, moins visibles. En comptant moins sur les interventions militaires US, très coûteuses, et davantage sur les services secrets, les manoeuvres de déstabilisation, les guerres par pays interposés, et sur la corruption aussi... Cinq généraux de l'Otan préparent un gouvernement mondial... La première option consiste à militariser encore davantage la vie politique et à multiplier les guerres. Bush au carré. En janvier 2008, cinq ex-généraux de l'Otan ont présenté un document préparatoire à une rencontre au sommet de l'OTAN à Bucarest (8). Leurs propositions révèlent une tendance absolument effrayante. Et ce qui donne beaucoup de poids à leur document, c'est que tous exerçaient, jusqu'il y a peu, des fonctions au plus haut niveau. Le général John Shalikashvili était chef de l'état-major US et commandant en chef de l'Otan en Europe, le général Klaus Naumann dirigeait l'armée allemande et présidait le comité militaire de l'Otan en Europe, le général Henk van den Breemen était chef de l'état-major hollandais, les mêmes fonctions étant occupées en France par l'amiral Jacques Lanxade tandis que Lord Inge dirigeait l'état-major et le service de la Défense en Grande-Bretagne. Rien que des grosses pointures. Et très agressives, comme nous allons le voir... Page 6 : « [Les auteurs] proposent des pistes sur la façon de surmonter une rivalité possible avec l'UE et de permettre à l'OTAN d'accéder à des instruments non militaires. » Deux remarques. 1. En fait, cette rivalité n'est pas seulement possible, elle est tout à fait réelle. Dans quel sens voudront-ils la surmonter ? 2. Que signifie pour l'Otan « accéder à des instruments non militaires » ? S'agit-il d'obtenir une emprise plus forte sur la vie civile des sociétés occidentales ? Page 7 : « Afin d'initier le processus, ils proposent d'établir un directorat réunissant les Etats Unis, l'UE et l'OTAN. Il aurait pour mission de coordonner toutes les opérations dans la sphère atlantique. » Un super - gouvernement mondial, donc. Pour réaliser quels objectifs ? Les Cinq nous l'expliquent page 42 : « Ce qui attend les alliés occidentaux, c'est la défense proactive, soutenue sur le long terme de leurs sociétés et de leur mode de vie. » 'Défendre notre mode de vie' fut déjà un argument employé par le père Bush pour déclencher la première guerre contre l'Irak. En fait, 'mode de vie' est une façon hypocrite de désigner la domination des multinationales sur la vie économique. Domination qui a pour effet de maintenir la moitié de l'humanité dans la pauvreté. Le but des Cinq, est bien d'employer les moyens militaires pour maintenir le fossé riches - pauvres. Pour qui en douterait, on précise page 92 : « Les objectifs de notre stratégie sont de préserver la paix, nos valeurs, le libéralisme économique et la stabilité. » Préserver la stabilité des multinationales, donc. Et contre quel ennemi ? Les auteurs fournissent quelques exemples de ce qu'il ne faut pas tolérer dans le tiers monde. Page 52 : « Nous avons des exemples moins importants d'aide non souhaitable : du Venezuela au régime cubain ». Le gendarme mondial s'arroge le droit d'intervenir partout contre tout pays posant des actes qui déplaisent aux multinationales. Mais parmi tous les indésirables, quel est l'ennemi principal ? La réponse vient page 44 : « La Chine est en mesure de faire grand tort aux économies US et mondiale en s'appuyant sur ses énormes réserves en dollars. » Et page 52 : « La Chine est en mesure d'utiliser l'arme de la finance pour s'imposer en Afrique et acquiert la capacité de l'utiliser à beaucoup plus grande échelle - si tel est son choix. » Voici donc les bons et les méchants bien définis. Le libéralisme a besoin de l'Otan pour s'imposer au monde entier. Et pour mener cette guerre économique, de quels moyens l'Otan devrait-elle disposer ? Le droit international et l'ONU jetés par-dessus bord En fait, les cinq généraux se sentent frustrés. Page 76 : « L'un des principaux problèmes dans la conception stratégique actuelle de l'alliance atlantique est que ses actions restent essentiellement réactives plutôt que préventives, et sont limitées à des moyens militaires. » Page 91 : « Or une stratégie ambitieuse doit comprendre l'utilisation bien intégrée de tous les leviers disponibles, qu'ils soient politiques, économiques, militaires, culturels, sociaux, moraux, spirituels ou psychologiques. » Nous y voilà ! La Bande des Cinq entend déborder de ses tâches militaires et exercer une emprise sur le fonctionnement de la société civile. Au moins, le droit sera-t-il respecté par ce nouveau gouvernement mondial ? On en doute fortement... Pages 94-95 : « Un autre principe à respecter est la légalité. Toute action doit être légitime, autorisée et respecter le droit international. Voilà qui peut représenter un handicap considérable lorsque l'adversaire n'a aucun respect pour quelque loi que ce soit, mais agir différemment signifierait en fin de compte appliquer la loi de la jungle et miner notre propre crédibilité. Pourtant ce principe n'empêche pas qu'il faille adapter le droit international existant à un contexte international en constante évolution... » Dans cette citation, les premières phrases servent de pommade, le véritable contenu vient à la fin : 'adapter' le droit signifie en réalité le violer, nier les principes proclamés jusqu'à présent. Après Abou Ghraib, Guantanamo, la torture, les assassinats de chefs d'Etat, les vols clandestins et les prisons secrètes de la CIA, nous propose-t-on de combattre ces violations du droit ? Non, on propose de les légaliser en 'adaptant' le droit. Il faut rappeler que déjà les deux guerres contre l'Irak et celle contre la Yougoslavie ont violé le droit international, la charte de l'ONU et même la propre Charte de l'Otan. Mais, précisément, c'est de la légalité internationale que les Cinq veulent se débarrasser. Page 104-105 : « L'approbation des Nations - Unies peut ne pas être nécessaire selon l'article 51 de la Charte des Nations - Unies (légitime défense) et il est peut-être possible d'y renoncer au terme de la Convention sur le génocide. » « Vive la guerre préventive » ! Même nucléaire. On sera d'autant plus inquiet en lisant page 96 : « Ce qu'il nous faut, c'est une forme de dissuasion par refus proactif, où la préemption est une forme de réaction en cas de menace imminente et la prévention une tentative pour reprendre l'initiative et mettre fin au conflit. » 'Défense proactive', dans le jargon des militaires, désigne la guerre préventive bien que celle-ci soit interdite par le droit international. Ce terme revient sans cesse dans le document des Cinq. George W. Bush avait déjà invoqué une 'guerre préventive' contre le terrorisme. Comme Hitler en son temps. Car les agresseurs se réfugient souvent derrière le prétexte de prévenir un danger. En réalité, le droit international a toujours interdit explicitement les guerres prétendument préventives. Mais les craintes ne s'arrêtent pas là... Page 94 : « A première vue, l'arme nucléaire peut sembler disproportionnée; mais si l'on tient compte des dommages qu'elle prévient, il est possible qu'elle soit raisonnable. » Ici, éclate toute l'immoralité des cinq bandits. La guerre nucléaire est une atrocité et l'humanité n'a cessé de réclamer le démantèlement de ces armes de destruction massive. Voici qu'on prétend les justifier. Avec une hypocrisie qui ne peut tromper personne : 'prévenir des dommages'. Totalement flou et sans doute raciste : la vie des peuples adversaires ne vaut rien. La vérité est que ces généraux criminels, constatant que les bombardements classiques ne suffisent pas à briser les résistances, et que les guerres terrestres sont coûteuses et périlleuses pour les envahisseurs, ces généraux criminels avancent l'arme nucléaire comme solution au problème d'hégémonie mondiale des multinationales. « Préparer les esprits » On le voit, la marchandise que la Bande des Cinq prétend nous vendre est totalement pourrie et avariée. C'est pourquoi, prévoyants, ils comptent travailler l'opinion par des campagnes de propagande à long terme. Page 104 : « Ces mesures doivent s'accompagner d'efforts proactifs et coordonnés de communication dans les médias (...) Par ailleurs, cette campagne médiatique pourrait préparer les esprits à une intervention armée. » 'Préparer les esprits' ! Bien sûr, ce n'est pas nouveau... Tirant le bilan de la guerre contre la Yougoslavie (en 1999), qui fut le festival le plus réussi de la désinformation organisée, un général de l'Otan avouait, après la guerre, que de fausses informations avaient été systématiquement balancées, tandis que les informations gênantes étaient écartées ou marginalisées pour « anesthésier les opinions ». Il résumait ainsi la philosophie de l'Otan : « L'opinion, ça se travaille, comme le reste. » (9). A chaque guerre, d'ailleurs, les généraux occidentaux engagent des spin doctors, c'est-à-dire des agents publicitaires pour vendre leur guerre et manipuler l'opinion. Mais cette fois, on va beaucoup plus loin, il s'agit de toute une campagne à long terme pour conditionner l'opinion... Page 129 : « Il faut par conséquent que l'OTAN développe une stratégie d'information qui doit servir trois objectifs simultanément. Elle doit persuader le monde que l'OTAN est une force du bien. Elle doit se déployer avant que les adversaires commencent à répandre leurs informations, c'est-à-dire que l'OTAN doit imposer sa domination en matière de relations publiques. Elle doit gagner le coeur et l'esprit des habitants des pays de l'OTAN (à la justesse de l'attitude de l'alliance atlantique) mais aussi des populations dans les pays où se passe l'intervention armée. » « Imposer sa domination en matière de relations publiques ». L'information est conçue comme une guerre qui se gagne en éliminant les forces de l'adversaire. Il ne s'agit pas ici d'accusations gratuites : l'armée US a bombardé et emprisonné des journalistes d'Al-Jazeera, l'Otan a bombardé la télévision de Belgrade (17 tués), le Pentagone a préparé des plans pour éliminer les informations gênantes sur Internet dont le caractère démocratique dérange considérablement. Un plan de dictature mondiale Au début de leur document, les cinq généraux annonçaient « des pistes pour surmonter une rivalité avec l'U.E. » Comment vont-ils s'y prendre ? En fait, ils utilisent le cadre de l'Otan pour organiser la soumission de l'U.E. aux volontés de Washington... Page 137 : « Nous considérons que les forces multinationales sont la clé d'une modernisation rapide et peu onéreuse des forces de l'OTAN, mais nous soulignons que cette option n'est possible que si les Etats membres acceptent sans restriction que ces forces seront à la disposition de l'OTAN pour toute opération autorisée par le Conseil de l'OTAN. » Traduction : on obligera les armées européennes à obéir aux décisions de l'Otan (actuellement, l'unanimité est requise). Le plan des Cinq procure trois avantages aux Etats-Unis : 1. Intégrer des forces européennes dans leurs guerres. 2. Reporter les coûts sur les alliés. 3. Partager aussi l'impopularité. Le caractère antidémocratique des Cinq se manifeste clairement page 139 : « Nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la réforme de l'UE de façon aussi détaillée que pour l'OTAN, et ceci pour deux raisons : tout d'abord un nouveau traité qui vient remplacer la 'constitution' désormais condamnée est actuellement adopté en douce, de façon à éviter de consulter les populations. » Leur plan vise bien à rendre impossible toute opposition. Page 144 : « Afin d'éliminer toute source d'irritation, il pourrait être décidé que c'est toujours d'abord au sein de l'OTAN qu'un point sera traité et que les membres de l'OTAN qui sont aussi membres de l'UE s'engagent à ne pas s'écarter du vote posé à l'OTAN quand le point est abordé dans des instances européennes. » Donc, une fois que l'Otan aura décidé, un pays européen n'aura plus le droit de s'opposer. En conclusion, ce plan de la Bande des Cinq, préparé par des gens qui ont été au sommet du pouvoir militaire mondial, indique une tendance significative dans cette élite. Leur plan de super - gouvernement mondial à trois (dominé en réalité par les Etats-Unis) jetterait à la poubelle tout vestige du droit international, légitimerait la guerre préventive et les armes nucléaires, organiserait la manipulation systématique des opinions. C'est un plan de nature fasciste. Voilà une des deux options auxquelles l'élite des Etats-Unis pense actuellement pour résoudre ses problèmes. L'autre est incarnée notamment par Zbigniew Brzezinski dont nous avons parlé plus haut... « L'impérialisme intelligent » ? Les stratèges militaires US distinguent trois types de guerres qu'ils peuvent déclencher : 1. Les guerres de haute intensité. Il s'agit des affrontements entre grandes puissances du type des deux guerres mondiales. 2. Les guerres de moyenne intensité. Elles comportent aussi un engagement militaire US direct mais contre des puissances beaucoup plus faibles. Comme l'Irak ou la Yougoslavie. 3. Les guerres de basse intensité. Elles ne comportent pas d'engagement militaire direct des Etats-Unis. Ceux-ci s'arrangent pour faire se battre les autres. Ils provoquent des conflits entre pays voisins, ou à travers des mouvements paramilitaires ou terroristes. Trompeur, le terme 'basse intensité' peut donner l'impression que les dégâts sont moindres. En réalité, ils ne sont moindres que pour les Etats-Unis. Ainsi, la guerre dite de 'basse intensité' que Washington a déclenchée contre le Congo (à travers les armées du Rwanda et de l'Ouganda voisins, et diverses milices) a fait cinq millions de morts et elle a paralysé le développement du Congo. La stratégie Brzezinski, à la différence de Bush, privilégie ces guerres de basse intensité. Elle n'est donc nullement plus morale, mais se veut juste plus intelligente. Mais Brzezinski propose aussi de recourir à d'autres formes d'intervention. Souvent, on ne pense qu'à la forme la le plus visible de l'agression : l'intervention militaire des Etats-Unis. En réalité, ils disposent de toute une panoplie. Si on veut établir une typologie complète, dans l'ordre d'intensité, on doit compter les formes suivantes : 1. Corruptions des dirigeants locaux. 2. Chantages sur ces dirigeants locaux. 3. Campagnes médiatiques de diabolisation. 4. Déstabilisations diverses. 5. Embargos et blocus commerciaux. 6. Coups d'Etat. 7. Provocations de séparatismes. 8. Guerres par intermédiaires. 9. Bombardements. 10. Occupations terrestres. Toute une gamme de méthodes, on le voit, et qui peuvent évidemment se combiner, mais qui constituent toutes des agressions. Bien sûr, tous les gouvernements US recourent à l'ensemble de ces méthodes, et pas seulement à certaines. Mais le dosage et les financements diffèrent. Après les crimes commis par Bush, on pourrait être tenté de se réjouir de voir un changement de méthodes. En réalité, si Washington décide de changer ses tactiques, il ne s'agira pas de pacifisme, mais seulement de rendre la brutalité moins visible. Il faut rappeler que Brzezinski, c'est l'homme qui a financé ben Laden en Afghanistan pour piéger l'Union soviétique dans une guerre de longue durée, coûteuse et briser son alliance avec le monde musulman. Brzezinski est très fier de son succès et ne manque pas une occasion de le rappeler. Si les Etats-Unis décident d'appliquer la stratégie Brzezinski, il y aura sans doute moins de guerres directes. Et elles se feront le plus possible en concertation avec les alliés. Ce qui permettra également de mieux soigner l'image médiatique et la manipulation de l'opinion. Et surtout, en faisant travailler davantage la CIA, on s'efforcera de remplacer les guerres menées directement par les Etats-Unis par des guerres 'indirectes'. Faire se battre des pays voisins en soutenant 'le bon' sous toutes sortes de bons prétextes. Ce fut la méthode employée avec succès par Clinton contre la Yougoslavie. La méthode Brzezinski présente deux avantages pour les Etats-Unis : 1. Elle leur redonne un aspect plus présentable, pour rétablir leur autorité morale. 2. En versant moins d'argent au complexe militaro-industriel, elle permet d'aider davantage l'économie US pour renforcer sa position concurrentielle face à l'Europe, la Chine, l'Inde, etc... Pour économiser sur les guerres, la stratégie Brzezinski recourt davantage aux chantages et aussi à l'action clandestine. Les chantages peuvent passer, notamment, par l'utilisation des instruments du contrôle économique global comme la Banque Mondiale, le FMI et l'OMC. Institutions multilatérales mais dominées par les Etats-Unis et permettant de dicter leurs volontés au tiers monde d'une manière apparemment plus objective. Mais ce ne sera pas facile car la Banque Mondiale et le FMI ont accumulé tant de haines là où ils sont passés que les pays ont cherché des alternatives. L'idée d'une Banque du Sud, lancée par Chavez, fait son chemin... L'action clandestine, c'est-à-dire la CIA, devrait aussi être utilisée davantage. Elle permet de se débarrasser des gouvernements gênants avec des investissements bien moindres. Voilà pourquoi les tenants de la stratégie de Brzezinski se définissent comme partisans d'un 'soft power' ou 'impérialisme intelligent'. Le danger, avec ce soft power, serait que la gauche se réjouisse d'être débarrassé de Bush et diminue sa vigilance parce qu'il y aurait - pendant un certain temps - moins de guerres directes. De sorte que le mouvement anti-guerre international, qui connaît une crise évidente, riposterait encore moins face aux stratégies plus discrètes de l'Empire. De toute façon, cet Empire ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il relancera des guerres à la Bush. Parce qu'en fait, l'élite US pratique un cycle d'alternance entre les deux options... Les présidents passent, les multinationales restent Elles ne sont pas nouvelles, ces deux options, militariste ou 'intelligente'. Et il ne s'agit pas d'une opposition entre républicains et démocrates. Parce que ces deux partis ne représentent pas 'la guerre' et 'la paix', mais seulement des électorats différents, et des tactiques différentes, et toujours au services des multinationales. Ainsi, ce n'est pas un républicain, mais bien un démocrate, Harry Truman, qui a déclenché la guerre en 1950 contre la Corée et la Chine. Ce n'est pas un républicain, mais bien un démocrate, John Kennedy, qui a commencé la guerre contre le Vietnam en 1961. Et ce n'est pas non plus un vote populaire contre un vote bourgeois. Les multinationales US financent toujours les deux candidats, plaçant leurs oeufs dans les deux paniers. Mais on peut juger leurs préférences aux montants versés. Au début des années 90, les multinationales investissent des deux côtés, mais privilégient Clinton et les démocrates à 58 %. A partir de 1996, au contraire, elles misent sur les républicains à 67 %. Aux présidentielles de 2000, c'est Bush qui est financé massivement. Et déclaré élu bien que le scrutin ait désigné son rival Gore. Par contre, à la présidentielle de 2008, les multinationales changent à nouveau de côté et financent davantage Obama que son rival McCain. De toute façon, le même président peut changer de politique. Après la chute de l'URSS et la fin de la guerre froide, Bill Clinton a d'abord baissé les budgets militaires et les commandes au complexe militaro-industriel dans l'espoir de relancer la machine économique US en général. Mais, bien que la décision soit passée quasiment inaperçue, le même Clinton, en fin de mandat, a effectué un virage : « Le budget militaire des Etats-Unis doit augmenter de 70 % » (10) Ce qui confirme ce qui a été dit plus haut : les grandes décisions politiques ne dépendent pas du caractère de tel ou tel président, mais bien de stratégies décidées plus haut. Les présidents passent, les multinationales restent. La politique US alterne les méthodes Donc, on parlera plutôt d'une alternance dans la politique des Etats-Unis. Après chaque grand revers, on constate un retour, temporaire, au 'soft power'. Après la défaite du Vietnam et la réprobation morale envers les dictatures installées par Washington en Amérique latine, les multinationales US ont porté à la présidence le gentil pasteur Jimmy Carter avec de merveilleux discours sur les droits de l'homme. Après la guerre froide et la première guerre contre l'Irak, le président Clinton s'est efforcé d'embarquer les Européens dans ses guerres et il a soigné la présentation médiatique. En fait, pour essayer de résoudre ses problèmes, la bourgeoisie US a constamment hésité entre les deux options. Ou plutôt, elle les a alternées : un peu plus de bâton, un peu plus de carotte. Mais ses choix deviennent de plus en plus difficiles. Car aucune méthode ne résout vraiment les problèmes. A présent, après le désastreux bilan de Bush, cette bourgeoisie US hésite entre les deux options. Ou bien la fuite en avant, c'est-à-dire la guerre tous azimuts. Ou bien un repli tactique, reculer pour mieux sauter et réorganiser les méthodes d'action. La question n'est pas tant de savoir quel président elle choisit, mais bien quelle stratégie. De toute façon, on n'est pas certain que la stratégie Brzezinski soit, au final, moins brutale que celle de Bush. Il est vrai qu'en 2008, il a critiqué publiquement le président en disant qu'il était stupide de vouloir attaquer l'Iran, parce qu'il ne pouvait pas gagner et qu'une guerre serait nuisible à la situation d'Israël, au prix du pétrole, et donc à l'économie US. Mais certains analystes pensent que Brzezinski veut ménager l'Iran parce qu'il espère retourner ce pays et le faire participer un jour à un encerclement de la Russie. Voilà la puissance qui reste la bête noire, l'obsession de l'auteur du Grand Echiquier. Certains pensent que Brzezinski vise toujours à encercler et affaiblir complètement la Russie, quitte à en découdre avec elle. Sans oublier la Chine, devenue manifestement une cible majeure. Dans cette hypothèse, le soft power se transformerait en une apocalypse now. Leurs solutions aggravent le problème Que la bourgeoisie US soit divisée sur la ligne à suivre, découle du fait que les Etats-Unis ne sont finalement pas si puissants qu'on le croit. Ni sur le plan économique, ni sur le plan militaire. A chaque fois que les dirigeants des Etats-Unis ont cru avoir trouvé une solution, il s'est avéré après un certain temps que cette solution aggravait le mal. Par exemple, dans les années 80, pour échapper à la récession, les multinationales US ont foncé sur l'Amérique latine et d'autres régions du tiers monde, faisant main basse sur leurs matières premières, leurs entreprises, leurs marchés. Mais comme cette offensive néolibérale a tellement appauvri ces pays, elle a provoqué des catastrophes économiques, donc des résistances de plus en plus fortes et l'Amérique latine a viré à gauche. A partir de 1989, Washington a déclenché une guerre globale pour s'assurer le contrôle absolu du pétrole. Mais le pétrole lui a échappé de plus en plus. A partir de 2001, Bush a déclenché sa guerre contre le prétendu Axe du Mal, mais il n'a réussi qu'à renforcer les résistances dans toutes les régions. Les Etats-Unis paraissent très forts, mais le sont-ils vraiment ? Avec tous leurs dollars, toutes leurs technologies et tous leurs crimes, ils ont perdu la guerre de Corée (1950) et celle du Vietnam (1961-1975), ils ont dû se replier du Liban (1982) et de la Somalie (1993), ils n'auraient sans doute pas gagné en Yougoslavie (1999) si le président Milosevic avait accepté les combats terrestres, et ils ont d'ores et déjà perdu en Irak et en Afghanistan, même s'ils ne le reconnaissent pas encore. Ne sont-ils pas, effectivement, comme on dit, un 'tigre en papier' ? Sur le long terme, les peuples qui défendent leurs richesses et leur avenir, ne sont-ils pas plus forts que les dollars et les missiles ? Les Etats-Unis ont beau dépenser à eux seuls plus que toutes les autres nations du monde ensemble pour les budgets militaires, cela ne réussit plus à leur assurer la suprématie mondiale. Ils sont eux-mêmes victimes, si l'on peut dire, de leur contradiction fondamentale : tout ce qu'ils font s'oppose aux intérêts de l'immense majorité des habitants de cette planète, ils créent donc eux-mêmes la force qui les abattra. Une armée ne peut pas être plus forte que l'économie qui la finance. Et la faiblesse fondamentale qui empêchera les dirigeants US d'atteindre leur but, c'est que l'économie US scie la branche sur laquelle elle est assise. En sous-payant ses travailleurs, en délocalisant une partie de sa production, en ruinant les pays du tiers monde qui devraient être ses partenaires, elle ne cesse d'appauvrir ceux à qui elle est censée vendre. Ce problème, aucune des deux options, ni la militariste, ni l' 'intelligente' ne pourra le résoudre. Les militaristes augmentent les dépenses et les résistances. Les 'intelligents', s'ils diminuent la terreur diffusée par la guerre directe, encouragent aussi la résistance. Quelle que soit la tactique choisie, les Etats-Unis continueront à porter la guerre partout dans le monde. Pour imposer leur système économique et leurs intérêts. Il est urgent de recréer un puissant mouvement pour la paix et la souveraineté des peuples. MICHEL COLLON 1er septembre 2008 SOURCES : (1) John E. Peters, etc, War and escalation in South Asia, www.rand.org/pubs/monographs/2006/RAND_MG367-1.sum.pdf (2) New York Times, 3 avril 2008. (3) Le Monde, AFP, Reuters, Le Figaro, 21 avril 2008 (4) Corriere della sera, 21 avril 2008. (5) Michel Collon, Monopoly, EPO, Bruxelles, 2000. Epuisé, voir copie gratuite à : Brzezinski (6) Le Soir (Belgique), 23 avril 2008. (7) Project for a New American Century (PNAC), Rebuilding America's Defenses, septembre 2000. (8) Towards a grand strategy for an uncertain world, German Marshall Fund of the United States, www.gmfus.org/event/detail.cfm?parent_type=E&id=451 (9) Nouvel Observateur (France), 1er juillet 1999. (10) Clinton Remarks on US Foreign Policy, 26 février 1999. Les liens entre l'économie et la guerre sont analysés dans le livre "Bush le cyclone" : Bush le cyclone Ce livre répond notamment à la question "Qui commande à Bush ?" Et donc au prochain président. Ces questions seront aussi abordées dans le prochain séminaire organisé par Investig'Action les 8 et 9 novembre. Infos : magali.investigaction@gmail.com

27/10/2008

trop occupés à péter le mur

Quand il suffisait d’un câlin

Que nous cherchions et qui était là

Depuis toujours et à jamais

Juste derrière la cloison

Dont nous avions perdu la porte

Trop occupés à péter le mur

 

Beb Kabahn

 

Lieu du larcin : Traction Brabant

26/10/2008

Vient de paraître— Oeuvre poétique d'André Laude (1936 -1995) aux Editions de la Différence

Œuvre poétique d'André Laude 752 p., 49 E, Cahier photo. Collection : Œuvres complètes. ISBN : 978-2-7291-1782-5. Editions de la Différence 30, rue Ramponeau, 75020 Paris

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Né en 1936 à Paris. Anarchiste à quinze ans, proche des marxistes et des situationnistes, André Laude choisit de défendre la cause des opprimés. L'Algérie sera son premier combat. Arrêté, puis amnistié, il parcourt le monde à la rencontre de ses pairs, écrivains et militants, et participe à la fondation de l'agence de presse nationale d'Algérie. De retour en France, il travaille pour La Tribune socialiste, Le Monde, France Culture avant de connaître une triste fin : « À bout de ressources, socialement rejeté toujours plus loin, malade d'alcool et de désespoir, épuisé physiquement et psychologiquement, André Laude s'est laissé glisser. Le 24 juin 1995, il est parti… »

« Au moment où d'aucuns s'évertuaient à immuniser la poésie contre le lyrisme et les interférences du bruit et de la fureur du monde, il rouvrait les vannes de la subjectivité et imprimait dans la chair du poème les bouleversements tragiques de ce monde. Rebelle fulminant d'un bout à l'autre de sa vie et de son œuvre […] » Abdellatif Laâbi

« André Laude ne possédait rien, à part le malheureux vestiaire qu'il portait sur le dos, rien […] Et, à part son œuvre, il n'a rien laissé : son oeuvre poétique publiée en recueils, mais aussi ses livres, et un volume aussi important de poèmes épars dans une dizaine de revues ou dans des sacs plastiques de grandes surfaces laissés ici ou là en attendant. »
Yann Orveillon

L'Association des Amis d'André Laude

 



Paris, Marché de la poésie 2008


André Laude a voué sa vie entière à une poésie ardente, urgente, rivée à la condition humaine, ancrée dans l'universel. Depuis sa disparition, en 1995, son œuvre était en train de sombrer dans l'oubli.
Répondant à « un devoir de mémoire poétique », quelques-uns de ses amis ont pris, il y a près de deux ans, l'initiative de se constituer en collectif et se sont donné pour tâche de réunir ses œuvres en vue de les rééditer. Leurs efforts n'ont pas été vains. Grâce à l'implication fervente des Editions de la Différence dans la défense de la poésie, l'œuvre poétique intégrale d'André Laude va être publiée en un seul volume le 9 octobre 2008.
Par ce tract, nous voulons vous informer de cette importante publication et vous inviter à vous joindre à nous pour lui assurer la plus large audience.
Nous voulons aussi vous informer de la création d'une association des Amis d'André Laude qui a pour but de contribuer à la connaissance de son œuvre et à son rayonnement. Nous espérons créer une revue, un site Internet, et constituer un fonds André Laude : cela est en cours.
Nous rendrons publique la liste des membres du comité de soutien.
Nous demandons à tous les amis d'André Laude d'aider notre association et de nous écrire pour que nous puissions les tenir informés.

Les Amis d'André Laude


P.S. : envoyez votre adhésion avec un chèque de quinze euros minimum à l'adresse suivante : Les Amis d'André Laude chez André Cuzon
12 avenue Dumont 93600 Aulnay-sous-Bois.
acuzon@wanadoo.fr 01 48661888
Vous recevrez le premier Cahier André Laude qui paraîtra en novembre 2008.

 

"Un poète ici-bas" (vidéo, 18 min, diffusée par Dailymotion). André Laude (1936 -1995) répond aux questions de Hocine Bouakkaz, le 20 janvier 1995 au café "Le volcan de Sicile" dans le quartier du Marais à Paris

Pour visionner, cliquez ici : http://www.dailymotion.com/video/x6x79l_andre-laude_webcam

20:55 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

Ma diva

24/10/2008

FOURRE-TOUT

Chat de litière

Fumier de tas

Lèvres à rouge

Linge à pinces

Claque à tête

Ecrire à machine

Lettres à boite

L’égout à tout

Sac à mise

Merde à pompe

Secours à trousse

Train en boute

Boire à coup

 

Tue tête à crier le feu au pot.

 

La fabrication du consentement, Noam Chomsky & Edward Herman, Ed. Agone

     Noam Chomsky & Edward Herman
            *La Fabrication du consentement*
      De la propagande mediatique en democratie

Nouvelle edition revue & actualisee - Texte integral


Dans cet ouvrage, desormais un classique outre-Atlantique (1988, reed. 2002), les auteurs presentent leur "modele de propagande", veritable outil d'analyse et de comprehension de la maniere dont fonctionnent les medias dominants. Ils font la lumiere sur la tendance lourde a ne travailler que dans le cadre de limites definies et a relayer, pour l'essentiel, les informations fournies par les elites economiques et politiques, les amenant ainsi a participer plus ou moins consciemment a la mise en place d'une propagande ideologique destinee a servir les interets des memes elites.
   En dissequant les traitements mediatiques reserves a divers evenements ou phenomenes historiques et politiques (communisme et anticommunisme, conflits et revolutions en Amerique Latine, guerres du Vietnam et du Cambodge, entre autres), ils mettent a jour des facteurs structurels qu'ils considerent comme seuls susceptibles de rendre compte des comportements systematiques des principaux medias et des modes de traitement qu'ils reservent a l'information.
   Ces facteurs structurels dessinent une grille qui revele presque a coup sur comment l'inscription des entreprises mediatiques dans le cadre de l'economie de marche en fait la propriete d'individus ou d'entreprises dont l'interet est exclusivement de faire du profit; et comment elles dependent, d'un point de vue financier, de leurs clients annonceurs publicitaires et, du point de vue des sources d'information, des administrations publiques et des grands groupes industriels.


En librairie le 24 octobre
http://atheles.org/agone/contrefeux/lafabricationduconsen...
Collection contre-feux, 656 pages, 28 euros
ISBN : 978-2-7489-0072-9


Les ouvrages de Noam Chomsky aux editions Agone :
http://atheles.org/agone/elements/delaguerrecommepolitiqu...
http://atheles.org/agone/contrefeux/responsabilitesdesint...
http://atheles.org/agone/contrefeux/delespoirenlavenir/

17/10/2008

Sarasvati

14/10/2008

Un nouvau blog est né

LE DÉCOMPRESSEUR, MON ATELIER PICTOPOÉTIQUE

Délits de gribouglyphes et grafficoloriages

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http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.h...

Contre l'irradiation des aliments

Quelques dates de conférences des membres du Collectif français contre l'irradiation des aliments.
- Briançon (05), le jeudi 16 octobre à 20h15, MJC rue Pasteur, "L’irradiation des aliments", animée par Roland Desbordes (CRiiRAD) .
A 17h30, à la Biocoop L’Epine Vinette de Briançon : signature du livre "Aliments irradiés : atome, malbouffe et mondialisation".

- Grenoble (38), le mardi 21 octobre à 20h30, au café Le Tonneau de Diogène à Grenoble : "L’irradiation des aliments", animée par Roland Desbordes (CRiiRAD).

- Annecy (74) : le mardi 28 octobre à 20h, av. des Iles à Annecy, salle Martinet : "L’irradiation des aliments", animée par Pierre Ferandon (CRiiRAD)
Collectif français contre l'irradiation des aliments
www.irradiation-aliments.org
c/o Action Consommation
40, rue de Malte
75 011 Paris
tel: + 33 (0)1 48 05 86 81

16:40 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

La justice, pas la charité !

Des organisations et mouvements du monde entier se mobilisent aujourd’hui contre la Dette Illégitime, les IFI et le Changement Climatique Ils réclament « la Justice, pas la Charité »

Le 13 octobre, des militants de la lutte contre la dette dans le monde entier réaliseront des activités et mobilisations contre la Dette Illégitime, les Institutions Financières Internationales (IFI) et le Changement Climatique, dans le cadre de la IIème Semaine d’Action Mondiale contre la Dette et les IFI, qui englobe plus de 200 réseaux, organisations et mouvements d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, d’Amérique Latine et des Caraïbes, d’Europe et d’Amérique du Nord, du 12 au 19 octobre. Au cours de la Semaine, ils mettront l’accent sur différentes problématiques en rapport avec le problème persistant de la domination exercée au travers de la dette, mais pendant la journée du 13 sera traitée spécialement la revendication de la Justice Climatique et son lien avec la dette.

 

Tous les ans, des centaines de millions de dollars en prêts sont utilisés pour financer des projets d’industries extractives, incluant le pétrole, le charbon et le gaz, des méga-projets d’infrastructure et d’autres pour la production de biocombustibles qui sont nocifs pour l’environnement et qui exacerbent significativement le changement climatique. Les crédits sont octroyés à des gouvernements, principalement par la Banque Mondiale et d’autres IFI, et sont remboursés avec des ressources publiques, alors que les entreprises multinationales sont les principales bénéficiaires. De plus, la Banque Mondiale cherche maintenant à assumer un rôle prépondérant dans le financement mondial de la mitigation et de l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que dans la promotion de « technologies propres » et de « développement propre ». Elle a ainsi lancé récemment les Fonds d’Investissement Climatique (FIC).

 

Selon Lidy Nacpil, coordinatrice en Asie-Pacifique de Jubilé Sud - réseau de campagnes sur la dette, de mouvements sociaux et d’organisations de plus de 50 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie-, «  les prêts qui furent utilisés pour imposer des projets ou des politiques nocives sont illégitimes ; ils ont constitué un facteur principal dans l’escalade de la crise climatique et ne doivent pas être remboursés. Les Institutions Financières Internationales comme la Banque Mondiale et le FMI assument une responsabilité centrale dans cette crise. Avec ce passé, le fait qu’elles aient maintenant quelque chose à voir avec des programmes pour le climat est condamnable. La notion et la conception des FIC de la Banque Mondiale, par exemple, sont aussi déficients que la Banque elle-même ».

 

Parmi les diverses activités à réaliser pendant cette journée, une déclaration signée par plus de 100 organisations du monde entier sera présentée à différents gouvernements et à la Banque Mondiale; de multiples forums et séminaires seront organisés, se centrant sur la relation entre la dette, les IFI et le Changement Climatique, comme au Bangladesh, aux Philippines et au Royaume-Uni. À Jakarta, en Indonésie, aura lieu une manifestation face aux bureaux locaux de la Banque Mondiale ; tandis qu’en Colombie, au Paraguay et au Brésil se dérouleront différents évènements sur la Dette Écologique et la Justice Climatique.

 

Pour les organisations qui appellent à la mobilisation pendant cette Journée, le changement climatique seul peut se résoudre si les gouvernements annulent et cessent de payer les dettes illégitimes, si est arrêté le financement de projets et de politiques qui exacerbent le changement climatique, si sont refusés les Fonds d’Investissement Climatique de la Banque Mondiale, si l’on cesse de financer avec des prêts les programmes pour le climat, et si sont payées des restitutions et réparations pour les dettes écologiques et historiques qui son dues aux peuples du Sud.

 

Le texte complet de la Déclaration sur la Dette Illégitime, les IFI et le Changement Climatique est disponible sur le site : http://debtweek.org/

 

Contacts pour la Journée d’Action Globale contre la Dette Illégitime, les IFI et le Climat :
Jubilé Sud – js@jubileesouth.org
Coordination mondiale : Beverly Keene - +54 11 43071867 - +54(9)11-55690140
Amérique Latine et Caraïbes : Laura Yanella, Presse et Diffusion - +5411-43071867
Asie et Pacifique :
Lidy Nacpil - +639178800410
Afrique : Njoki Njoroge Njehu – +254(0) 7 2322 9426

 

Préparatifs dans le monde entier pour la Semaine d’Action Mondiale Contre la Dette et les Institutions Financières Internationales.

 

Des centaines de réseaux et organisations du monde entier se mobiliseront du 12 au 19 octobre et organiseront diverses activités pendant la Semaine d’Action Mondiale contre la Dette et les Institutions Financières Internationales (IFI).

 

Plus de 200 réseaux, mouvements et organisations mondiales, continentales et nationales d’Asie et du Pacifique, d’Afrique, d’Amérique Latine et des Caraïbes, d’Europe et d’Amérique du Nord ont déjà signé l’« Appel d’Action à la Semaine Mondiale », exigeant l’annulation sans condition et immédiate de la dette illégitime, la fin des conditionnalités des IFI comme le FMI, la Banque Mondiale, et les Banques Régionales de Développement, ainsi que le paiement de la dette écologique aux pays du Sud.

 

La faim dans le monde et le croissant impact du changement climatique sont des symptômes dramatiques du problème persistant de la domination de la dette. C’est dans ce contexte que la seconde édition de la Semaine d’Action attirera spécialement l’attention sur deux demandes : la souveraineté alimentaire et financière, et la justice climatique et économique. Les dettes qui furent utilisées pour des projets nocifs ou pour imposer les politiques qui ont provoqué les actuelles crises alimentaire, climatique et du crédit, ne doivent être remboursées en aucune circonstance.

 

Les organisations convoquent à toutes les personnes à se mobiliser et à défier les IFI, les entreprises multinationales et les gouvernements (du Nord ou du Sud), afin qu’ils reconnaissent leurs responsabilités vis-à-vis du problème persistant de la domination de la dette.

 

Pour la journée du 13 octobre, dédiée à la problématique du changement climatique et sa relation avec la dette et les IFI, des mouvements et organisations de plusieurs pays, parmi d’autres activités, se sont mis d’accord pour envoyer une lettre à la Banque Mondiale et aux gouvernements, exprimant leur opposition aux Fonds d’Investissement Climatique que promeut la propre Banque Mondiale. En plus de demander l’annulation du remboursement de la dette illégitime des pays du Sud, les organisations réclament aussi d’en finir avec le financement de projets qui aggravent la situation climatique. En ce sens, dans la ville de Jakarta (Indonésie), des mouvements se rassembleront face aux bureaux de la Banque Mondiale, contre le rôle de celle-ci dans les projets liés au changement climatique.

 

Jusqu’à maintenant, ont été confirmées environ 200 actions qui se dérouleront dans diverses régions du monde, depuis les manifestations publiques et les réunions pour exiger l’annulation de toutes les dettes dans plus de 20 villes d’Inde, jusqu’à la réalisation de l’« Assemblée des Peuples Contre la Dette, les IFI et les Privatisations » que plusieurs organisations sont en train de convoquer aux Philippines, parmi tant d’autres activités. De même, dans plus de 35 districts du Bangladesh, sont en train de s’organiser des réunions de discussion, des ateliers et des séminaires, tels que l’« Atelier sur le Changement Climatique, le Fond Fiduciaire et la Banque Mondiale », et le « Séminaire Commerce et Développement : Liens Intersectoriels sur l’alimentation, le climat, la dette et les IFI ».

 

La construction d’une architecture financière alternative en faveur des intérêts et des droits du peuple sera aussi un thème de débat dans les prochains jours. Dans le cadre de la crise financière actuelle, les réseaux d’Amérique Latine préparent une déclaration sur les alternatives de financement et les propositions en vigueur aujourd’hui, comme la création de la Banque du Sud et le retrait du Centre International de Règlement des Différends Relatifs aux Investissements (CIRDI) de la Banque Mondiale, tel que mené à bien par le gouvernement de Bolivie.

 

Quelques semaines après la présentation du rapport officiel sur l’audit de la dette réalisée par le gouvernement d’Équateur au travers de la Commission d’Audit Intégral du Crédit Public (CAIC), des organisations locales organiseront dans la ville de Guayaquil  le « Forum citoyen sur les résultats de l’audit », ainsi qu’un débat sur l’illégitimité de la dette. Près de là, en Colombie, seront programmées des activités tous les jours, comme le « Conservatoire sur l’illégitimité de la dette et les impacts sur les droits des femmes », et la manifestation culturelle contre les dettes et pour les droits à l’eau, la santé et l’éducation dans la ville de Bogota. Et depuis Cuba, des organisations se sont jointes à l’appel de cette semaine et sont en train de préparer un événement spécial sur la dette extérieure et la crise financière actuelle.

 

Tandis qu’au cœur du centre financier de Buenos Aires, aura lieu une radio ouverte et des manifestations de rue pour la « Journée de la Souveraineté Alimentaire et de la lutte contre la Dette ». Des organisations paysannes du Paraguay préparent plusieurs rencontres, entre elles un panel sur « Les dettes sociales et environnementales » et un « Tribunal contre les IFI » dans les villes de Itapua et Encarnación.

 

Ont été programmées plus de 20 projections de documentaires qui abordent la problématique de la dette, ainsi que des débats ouverts dans de nombreuses villes du mondes, comme le film « La fin de la pauvreté ? » de Philippe Diaz qui se projettera dans les villes marocaines de Rabat et Casablanca. Parmi d’autres activités, « Le contrat Congo-Chine, le FMI, la BM et les conditions de remboursement » sera le thème d’un débat public retransmis à la télévision, préparé par des organisations de la République Démocratique du Congo. Au Togo se réalisera un programme de radio spécial en hommage à Thomas Sankara (ex-président du Burkina Faso qui a demandé la répudiation de la dette juste avant d’être assassiné) et d’autres leaders altermondialistes, alors qu’une conférence-débat sur la « Chine et son rôle dans la situation de la dette en Afrique » aura lieu au Niger.

 

Plus de 40 activités dans des églises et communautés sont en train d’être organisées aux Etats-Unis, alors qu’à Madrid la semaine d’action commencera avec un tour en vélo contre la dette depuis la Place de la Province. Par ailleurs, des ateliers de formation sur la dette et les droits sont en train d’être organisés en Belgique. En Angleterre se prépare un envoi massif de lettres au gouvernement du Royaume-Uni pour qu’il appuie un mécanisme transparent de résolution de la dette lors de la Conférence de Financement pour le Développement à Doha.

 

La Semaine d’Action contre la Dette et les IFI coïncide en plus avec plusieurs dates spéciales, parmi lesquelles : le 12 octobre – Journée continentale en Amérique de résistance au colonialisme, le 15 octobre – Anniversaire de la mort de Thomas Sankara, et le 16 octobre – Journée d’action pour la souveraineté alimentaire.

 

Des activités spéciales sont programmées dans de nombreux autres pays, comme le Nicaragua, le Honduras, le Salvador, le Brésil, le Pérou, le Pakistan, le Cameroun et le Bénin. Une liste complète des activités sera publiée sur le site internet : www.debtweek.org (édité en espagnol, anglais et français) ; on y trouvera aussi les nouvelles les plus importantes de la Semaine Mondiale, des articles, matériaux graphiques et documents relatifs aux diverses thématiques qui seront abordées.

 

La Semaine d’Action Mondiale contre la Dette et les IFI fait partie de la Campagne Internationale Sud-Nord sur l’Illégitimité de la Dette qui est impulsée par des réseaux et des mouvements du Sud et du Nord, comme Jubilé Sud, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM), Eurodad, Jubilé USA et Latindadd.

 

Nous recevons encore les adhésions à l’appel d’action et nous invitons toutes les organisations à envoyer l’information sur leurs activités en écrivant à semanadeuda@gmail.com

 

Pour accéder à l’appel d’action complet : http://www.debtweek.org/index.php?lang=fr

Pour plus d’information sur la Semaine d’Action, contactez-nous : jubileo@wamani.apc.org

+5411 43071867 – +54 911 41781117

 

Campagne Internationale Sud-Nord sur la dette illégitime
Jubilé Sud :
js@jubileesouth.org

Coordination mondiale : Beverly Keene - +54911-55690140

Amérique Latine et Caraïbes : Laura Yanella, Presse et Communication – +5411-43071867

Asie et Pacifique : Lidy Nacpil - +63 2925 3036

Afrique : Njoki Njoroge Njehu -  +254(0) 7 2322 9426

Etats-Unis : Jubilee USA - Neil  Watkins - +1202-783-0129

Europe :   Belgique:  EURODAD – Alex Wilks - +32 2 543 90 67 Belgique: CADTM – Myriam  Bourgy – +32 (0) 4 226 62 8

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13/10/2008

Nathalie Riera : la parole derrière les verrous Ed. de L'Amandier 2007

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Photo (c)CG



 
NOTE DE LECTURE
 
Par Pascal Boulanger
 
Que peut la parole, et singulièrement la parole poétique, dans un monde où la faute et la culpabilité dominent ? Que peut-elle cette parole face à l’impact émotionnel des événements et comment rendre, un tant soit peu lisible, notre propre opacité ?
Ces questions, et quelques autres toutes aussi capitales, Nathalie Riera nous les pose dans La parole derrière les verrous. Cet essai ne relate pas seulement son expérience, celle des écritures et des pratiques théâtrales en milieu carcéral, il dessine aussi et surtout un art poétique, un art de vivre qui prend appui sur des constats sociologiques et sur des écrits poétiques.
Si les problèmes du langage concernaient, hier encore, une infime minorité – celle des prisonniers notamment – on ne compte plus aujourd’hui ceux qui se débattent dans une langue, et dans des sensations, qu’ils ne maîtrisent plus. Car c’est tout notre société qui est devenue une prison et le corps, quand il est vécu comme instrument et marchandise, est la mise à mort de la parole. Rien de nouveau, en effet, toute construction sociale a toujours été basée sur un crime commis en commun, et c’est contre leur propre esprit que les hommes sont aux aguets, contre leur propre vie qu’ils se mettent à l’affût, dans la résolution maniaque de nier l’autre et de se nier eux-mêmes, de pourrir le don de l’existence.
 
De quelle privation souffrons-nous, qui rend quelques fois nos désespoirs si monotones et qui contribue à la perte du sens des mots ?
 
Autrement dit, quel appel nous adresse la vie et comment traduire, dans les faits, cet appel que nous ne savons plus entendre ? Pourquoi faisons-nous si souvent obstacle à la présence ? Pour Nathalie Riera, rendre l’inhabitable habitable et l’irrespirable respirable (Henri Michaux), en refusant toutes les facettes du nihilisme, est tâche de ceux qui tentent d’habiter poétiquement le monde. Parler, et laisser la parole parler, est un engagement qui n’engage pas la langue seule mais surtout sa palette de sens et de sensations.
A l’opposé des tendances actuelles du solipsisme et des paroles insignifiantes qui évaluent et qui dressent des plans comptables, Nathalie Riera en aidant à une prise de conscience, à une prise de parole, participe de plain-pied à une maïeutique qui désobéit au renoncement.
Sa propre voix poétique ne se mêle pas à la foule, par fatigue ou par renoncement à la liberté, elle se situe au contraire au-delà des murs imposés ou consentis, aussi bien dans ce qui fait retour :
 
Ces retours de la joie, ces rafraîchissements à la mémoire des objets de sensations, voilà exactement ce que j’appelle raisons de vivre. (Francis Ponge cité par l’auteur)
 
Qu’à travers des revirements de situation où tous les possibles peuvent se déployer :
 
(…) Il peut être légitime de penser que pour certains individus, il est trop tard, aucun projet ne peut avoir raison de celui qui végète dans la haine. Dans le jargon du théâtre, il y a l’expression de « revirement de situation ». Je crois qu’à tout moment de notre existence, il peut se produire ce que nous désignons par le mot « miracle » (…)
 
Pour sortir de l’ombre des vies morcelées et brisées, pour déjouer le présent sans présence de ceux dont les paroles sans repère se sont doublées de silence, c’est l’inscape, cette écoute intérieure, qui doit servir de motifs dynamiques en s’incarnant dans le geste et la voix. L’enjeu consiste alors à mettre en partage toute sa charge de vérité. Faire résonner dans sa propre pratique l’écho d’une autre pratique permet de dépasser l’isolement et le clivage. Refuser la logique d’échec, c’est tenter de produire du réel. Et si l’enfer nous ment dans ce qu’il nous révèle d’enfermement, il y a toujours possibilité d’effectuer une traversée dans la voix et dans l’écriture qui témoignent et engagent sa propre existence.
On ne sait jamais d’où vient le mal mais ce qui se trame dans les ténèbres doit bien pouvoir se dire en pleine lumière. Oui, Nathalie Riera qui écrit depuis des années et anime le site « Les carnets d’Eucharis » est comme un rameau d’or à l’entrée des enfers.
 
Pascal Boulanger
Note de lecture parue dans la revue Europe, N° 954
(octobre 2008)  
 
 
 
 Bio-Bibliographie



Née en avril 1966, vit en Provence, où elle se consacre un temps à l’animation de théâtre d’atelier en Maison d’arrêt (de 1993 à 2005). L’essentiel de son travail sur le jeu théâtral et ses techniques se déroulera principalement au sein des établissements pénitentiaires du sud de la France.
Du côté de l’écriture : Staccato Morendo, roman sélectionné par la ville de Saint Lô, en 2002 (prix Jean Follain) ;  un livret d’opéra À fleur d’eau  interprété par l’ensemble Flor de Quintetto (création 2003 de l’Atelier-Studio du Centre National de Création Musicale Marseille), un spectacle son et lumière Blanche Crèche (création pour la ville de Cannes, Noël 2003), organisatrice et modératrice de conférences et de débats sur la création contemporaine et l’art dans l’espace public (1ère édition du Festival du Mai de l’Art, à St Raphaël en 2005, où elle conçoit et anime Jetée en Spirale), anime actuellement Les Carnets d’Eucharis et leurs bulletins Une étape dans la clairière, puis des ateliers de pratique d’écriture et de lecture.
 
 
Nathalie Riera



 
 

 
Des extraits de ses textes sont mis en ligne sur différents sites littéraires francophones :
Terre à Ciel
Texte : « Chemin vers le vide »
Francopolis
Texte : A Cheval!
Texte : Sauvages sont les fraises
re-pon-nou
Texte : « Nous sommes l’amour »
Sur le site de Christophe Condello
Extraits des Carnets de campagne I, II, et III
Sur le site de James Noël - COEURITOIRE
 
 
Publications :
« La parole derrière les verrous », Editions de l’Amandier, 2007
« Elégéia et autres chants de soleil », (Carnets de Campagne II), Imp’Act -  revue littéraire Ici&ailleurs dirigée par Gilbert Bourson et Sylvie Larangeira (4ème trimestre 2008 – N°2).
 
 
A paraître (2009) :
« Paysages d’été »
« ClairVision… sur le jersey de laine »
 
 
Sites à consulter
 
Editions de l'Amandier
Europe-revue
Horschamp-Cassandre
 
 
 
 
 Extrait
La parole derrière les verrous



 
À 25 ans, le cinéaste José Giovanni réfléchissait à ses erreurs derrière les barreaux, tandis qu’une assistante sociale de la prison où il fut écroué se demandait après des années d’exercice de sa profession si elle avait vraiment été utile. José Giovanni reconnaîtra que cette femme avait indéniablement participé à son sauvetage. Je cite ici l’exemple de ce cinéaste, pour la simple et bonne raison que cet homme, à la suite de sa réhabilitation, ne s’est pas uniquement consacré à la réalisation de films, mais s’est principalement voué durant les quarante dernières années de sa vie à intervenir dans plusieurs prisons en vue de rencontrer les détenus. De telles interventions sont nécessaires, car elles font le lien avec le monde extérieur. Et en règle générale, un détenu y est très sensible, très attaché à ce que ces visites se renouvellent, d’autant plus si celles-ci présentent pour lui quelque intérêt, et qu’elles favorisent son travail de réinsertion. Il est, en effet, important de favoriser ces rencontres. Je tenterai, maintenant, d’apporter quelques autres arguments sur la nécessité de ces rencontres.
 
Dès lors que l’esprit humain est en activité, celui-ci a plus de chances de se développer, plutôt que de diminuer ou de glisser vers la pente de l’infantilisme. Développer son esprit consiste à l’éduquer et à l’aguerrir, afin de rendre à l’être humain « ne serait-ce qu’un instant le réel ; et avec le réel, une chance de vie » (8). La volonté de créer ces rencontres consiste donc à nourrir les esprits, à les orienter vers de nouveaux chemins, vers de nouveaux modes de pensées, vers de nouveaux horizons, et puis également vers de nouvelles plénitudes pour le coeur humain. Je prends ce mot dans le sens de se sentir plein, et non plus en état d’inappétence, lequel laisse toujours prise à l’indifférence par laquelle s’expriment toutes formes incongrues de dérives et de violences, et dont on ne sait que trop ce que ces expressions ont de néfaste sur la vie psychique et sur l’évolution affective de l’individu.
 
Par ailleurs, et dès lors que l’être humain met sa parole en action et qu’il est en mesure de porter son attention sur la parole d’autrui, dès lors qu’il y a action verbale et attention, il se produit forcément quelque chose.
Ces quelques réflexions me conduisent à enchaîner sur mon choix d’intituler cet ouvrage la parole derrière les verrous.
 
Dans le petit Robert, la parole est « un élément simple du langage articulé », un « système de signes vocaux (…) qui constitue une langue ». Et le langage se définit comme « fonction d’expression et de communication entre les hommes ».
Pour Giuseppe Ungaretti, « Il y a dans le monde des langages quelque chose qui est définitivement fini…, et la parole même apparaît comme une convention tout de suite usée…, l’homme, dirait-on, ne parvient plus à parler. Il y a une violence dans les choses qui devient sa violence et l’empêche de parler. Une violence plus forte que la parole ». Cette violence plus forte que la parole est typiquement d’actualité. Nous avons effectivement affaire à un monde des langages totalement usé, et la conséquence de cette usure ne permet plus à la parole indivisible de s’affirmer, ou de se faire entendre, ou elle devient simplement impossible, ou définitivement annihilée. Car ce qui s’affirme n’est autre chose que la violence des mots qui désunit, et dont la forte emprise ne permet plus au langage d’assurer son rôle de cohésion ; toutes les opinions qui en découlent s’expriment comme des vérités indiscutables. Devant cette évidence, il reste à se demander de quelle manière pourrions-nous ranimer la parole perdue, celle que je qualifie de vivante, qui appartiendrait à notre réalité profonde. Mais la reviviscence de cette parole est-elle suffisante pour nous aider à rompre avec notre langue emprisonnée ?
 
Quoi qu’il en soit, il est dans l’intérêt des prisons de multiplier les espaces de parole, ceci m’incitant à dire que les établissements pénitentiaires devraient être beaucoup plus fréquentés, par, notamment, les artistes, les intellectuels, les scientifiques, les philosophes. Or, en prison, l’extérieur est, hélas, absent, et l’on ne se méprendrait certainement pas à considérer la société pénitentiaire comme une cité interdite, un domaine réservé, où toute action humaine se doit d’être cachée des autres, afin de ne pas s’attirer le feu de la foudre.
 
L’absence de l’extérieur m’interroge sur le sens de la tolérance. Comment peut-on exiger du jeune individu qu’il ait de la tolérance, lorsque celui-ci est directement confronté à la violence de la société moderne, à laquelle il est difficile d’échapper ? Tolérance ou soumission ? Les jeunes auront beau recevoir une éducation et de l’amour, face à tous les paradoxes et à toutes les contradictions sécrétés par la société moderne, ne serait-ce pas plutôt cette violence de la modernité qu’il faudrait avant tout remettre en question ? Une modernité qui parle de la tolérance, mais qui, elle-même, n’est pas toujours dans l’action de la tolérance, mais plutôt dans celle, répétitive, de condamner et d’exclure ce qui se révèlerait différent ou qui n’appartiendrait pas à une norme établie. Comme si la norme était un modèle exemplaire auquel un jeune individu pourrait se référer, autrement dit, sur lequel il aurait raison de se construire, spirituellement, mentalement, et socialement, afin de s’assurer un avenir. Se construire ou se formater ? La norme, qui fait de lui un vrai citoyen ! La norme, comme unique garantie d’une société meilleure ! Mais que peut réellement signifier une société moderne meilleure ? Qu’est-ce qui réellement fait la violence de la jeunesse et nous incite à penser que rien ne peut l’endiguer ? Peut-on dire qu’il y a chez le jeune une absence de tolérance ? Ne sont ce pas plutôt les fléaux de la modernité qui font sa fragilité et sa déshérence ? Par fléaux de la modernité, j’entends, entre autres, cette impossibilité pour une grande partie de la société des hommes à se remettre en question, et de la tendance systématique à accuser l’autre, le reléguer au ban de la société, ou à trouver un autre coupable. Cette modernité, qui se dit progressiste ou novatrice, ouverte au changement, sur quoi ouvre t-elle nos regards naïfs ou ignorants ? Regards perdus, qui à leur tour se transforment en regards d’exclusion !
 
Contre quoi faut-il s’insurger ? Continuer à tourner le dos aux valeurs éthiques et ontologiques, et laisser celles-ci reculer devant les diktats du marché ! Séduire avec des images qui vont trop vite et font trop de bruits et avec promesses fallacieuses ! Continuer à se demander : mais à quoi peut rêver la jeunesse par-delà la parole mercantile et vénale ?
Pier Paolo Pasolini, poète censuré au temps de l’Italie fasciste, s’était insurgé contre ces rêves colportés par la culture marchande, idéologie de la camelote qui cloue la jeunesse au pilori, et la transforme en «monstresse » névrotique. Pasolini a oeuvré pour la poésie en travaillant pour les causes des minorités dans l’espoir d’une révolution. Mais faut-il dire du poète que sa place est ailleurs et que ses beaux projets ne sont que mièvres utopies ?
La criminalité, dont on nous rebat les oreilles au quotidien, ne serait-elle pas, comme au temps de Pasolini, l’aboutissement ou le résultat d’une impossibilité pour ces jeunes, en rupture économique et sociale, de réaliser ces modèles « exemplaires » qu’on leur impose d’adopter ? Chercherait-on à expliquer la criminalité autrement, ou alors préfère-t-on regarder la chose de loin, laissant à cette danse macabre sa libre expression ?
 
La jeunesse nous fait-elle peur, au point que le mépris public puisse parfois la vouer aux gémonies ? Car c’est toujours au nom du conformisme moral, bien plus que de la « santé publique », que l’on condamne la délinquance juvénile. La délinquance n’est pas jugée comme une maladie de la société, mais comme un avatar du mal. Quand Sigmund Freud prétend que « Nous ne sommes nous-mêmes qu’une bande d’assassins » (9), pour Alice Miller, l’individu n’est pas « naturellement » destructeur. Il détruit, si autour de lui aucun relais de soutien et d’assistance ne participe à l’édification de son identité et ne l’aide à aller au-devant de sa vérité.
 
Marguerite Duras désignait la violence du jeune âge sous l’appellation de «la classe de la violence ». « Ce n’est ni le niveau social, ni le niveau de l’instruction des enfants, ou la moralité des parents ou l’amour dont ils ont été privés, etc. Je n’y crois plus, à ça. Non, c’est vraiment la nature même de l’enfance et de la jeunesse dans sa confrontation avec la société moderne, qui crée cette violence que rien ne peut endiguer ». (10)
 
Toutes ces questions : « À qui la faute ? », « Quels sont les coupables ?» font violence à la société entière. Mais ce n’est certes pas le formatage de la vie qui peut protéger les êtres et les respecter ! Le laxisme et l’hypocrisie d’une société ne sont pas une preuve d’amour et de respect pour son prochain.
 
Lorsque la violence a valeur de parole, pour Cyrulnik, il s’agit d’endiguer la violence par « la ritualisation de la parole qui permet le travail d’assimilation émotionnelle du corps-à-corps ». Il faut «instituer une gestion de la violence», car lorsque le bouleversement est institué, les civilisations réussissent à évoluer.
Cyrulnik se demande si une culture peut inventer « le bon code, celui où l’homme peut encore s’exprimer, parler et gouverner sans détruire son prochain. Ce code a un nom, c’est la tolérance ».
 
(8) - Philippe Jaccottet, L’entretien des Muses.
(9) - Sigmund Freud, Essais de psychanalyse.
(10) - La couleur des mots. Entretiens avec Dominique Noguez autour de huit films.
 
La parole derrière les verrous
Editions de l’Amandier 2007
 
CONTACT
 
Nathalie Riera

 

voyelles.aeiou@free.fr
Les Carnets d’Eucharis/Une étape dans la clairière
Tél. 06 89 41 59 43

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10/10/2008

Survie Info n° 37. Octobre 2008

Survie sort un dossier : DIPLOMATIE, BUSINESS ET DICTATURES. L'Afrique prise au piège françafricain
Diplomatie élyséenne, entreprises françaises et dictateurs africains : la Françafrique se veut « décomplexée » avec Nicolas Sarkozy. Les mécanismes du pillage systématique des ressources africaines tournent à plein régime au mépris du développement économique et démocratique de l’Afrique
Pour Survie, il est essentiel d’informer les citoyens français sur le rôle des entreprises françaises en Afrique et de dénoncer les connivences entre diplomatie et business, qui ont pour conséquences la dictature et le non-développement. Il est nécessaire de mettre un terme à la « coopération business » et de promouvoir une autre relation de la France avec l’Afrique.

LE DOSSIER complet à télécharger sur http://survie.org/article1254.html.
Au sommaire :
       - Fiche 1 : Histoire de la politique économique de la France en Afrique
       - Fiche 2 : Total[itaire] : que serait TOTAL sans le pétrole africain ?
       - Fiche 3 : Quand les Rougier « massacrent à la tronçonneuse »
       - Fiche 4 : BNP-Paribas : « Pour parler franchement… votre argent m’intéresse »
       - Fiche 5 : Le Cameroun de toutes les incertitudes
       - Fiche 6 : Fiche Angolagate. « Quand la politique entre dans le prétoire, la justice en sort » en ligne sur
http://survie.org/article1253.html
De nouvelles fiches seront ajoutées prochainement (Dagris, Bolloré, Areva…)

LE 4 PAGES de vulgarisation "Les dessous de la présence économique de la France en Afrique"
A télécharger au format pdf : http://survie.org/article1261.html

Actualité
ANGOLAGATE
6 octobre 2008. Les pressions politiques exercées au nom des intérêts économiques français ne doivent pas entraver la justice
. Communiqué de Survie.
A l’heure où s’ouvre le procès dit de l’Angolagate, Survie dénonce les manœuvres politiques qui n’ont d’autre rôle que d’amener la justice à enterrer ce dossier. Pour Survie, la justice et le droit doivent primer sur les ambitions économiques de quelques entreprises françaises en Angola. Lire le communiqué : http://survie.org/article1255.html
Téléchargez la fiche Angolagate du dossier Diplomatie, Business et Dictatures : http://survie.org/article1253.html


TCHAD
29 septembre 2008. 12 associations interpellent les députés et les sénateurs pour établir les responsabilités dans la disparition de M. Saleh et susciter un débat parlementaire sur la politique de la France au Tchad

Lors de l’attaque de la capitale tchadienne en février 2008 par des groupes rebelles, plusieurs membres de l’opposition non armée avaient été enlevés. Le président Nicolas Sarkozy avait alors demandé aux autorités tchadiennes, lors de son déplacement à N’Djamena le 27 février 2008, la mise en place d’une commission d’enquête visant à faire la lumière sur ces événements. Lire la suite du courrier : http://survie.org/article1245.html

FRANCE SOUDAN
24 septembre 2008. La justice ne se marchande pas. Communiqué de Survie
Alors que la France semble vouloir recourir à l’article 16 du statut de la CPI afin de surseoir à l’inculpation d’Omar Al-Bachir, l’association Survie dénonce un marchandage inacceptable au nom de calculs géopolitiques et économiques qui, tout en confortant les crimes commis au Soudan, constituerait un recul incontestable du droit pénal international. Lire le communiqué : http://survie.org/article1244.html

CAMEROUN
13 septembre 2008. Pour la renaissance d'un rêve. Hommage à Ruben Um Nyobé
par Odile Tobner
Le 13 septembre 1958 Ruben Um Nyobé tombait sous les balles de l’armée française dans la forêt, en pays Bassa, non loin de Boumnyebel, son village natal. Ses assassins avaient été guidés jusqu’à lui par les indications d’un traître. Ainsi s’achevait le destin aussi bref que fulgurant d’un homme d’exception, fauché avant d’avoir pu guider son pays, le Cameroun, sur le chemin de l’émancipation. Lire la suite : http://survie.org/article1241.html

Mobilisation
Sommet citoyen sur les migrations les 17 - 18 octobre 2008 à Paris
Plus de soixante-dix organisations de la société civile appellent à une mobilisation de grande ampleur à Paris, les 17 et 18 octobre, pour une autre conception de l’immigration et un autre rapport entre l’Union européenne, l‘Afrique et le reste du monde.
Programme :
- Vendredi 17 octobre : Deuxième conférence non gouvernementale euro-africaine sur les migrations, en présence de nombreuses personnalités.
- Samedi 18 octobre : Grande marche et concert autour du slogan « Des ponts, pas des murs ».
http://www.despontspasdesmurs.org

Survie et les causes françafricaines des migrations. Texte de positionnement
S’agissant de la question de l’immigration, Survie s’intéresse surtout à celle venant des pays qui ont été colonisés par la France et dont la situation est étroitement dépendante de la politique française, à la fois économiquement et historiquement. Il se trouve que c’est cette immigration-là qui est particulièrement visée par les dispositions de lutte contre l’immigration mises en œuvre actuellement. A télécharger : http://survie.org/article1264.html

A lire
Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 173 (Octobre 2008)
Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.
Edito : La politique du vide

La disparition, le 3 février 2008, de l’homme politique tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, secrétaire général du parti d’opposition PLD (Parti pour les libertés et le développement), secrétaire général et porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC), qui regroupe 21 partis, n’était pas une mince affaire. Âgé d’une soixantaine d’année, Ibni Oumar Mahamat Saleh était une figure très importante de la vie politique tchadienne.
Lire la suite : http://survie.org/article1251.html
S’abonner à Billets d'Afrique : http://survie.org/article65.html


Au sommaire ce mois-ci :
    - Les brèves de la Françafrique
    - TCHAD Yorongar : un témoignage à confronter
    - RWANDA La face cassée de la République (épisode 2)
    - A LIRE Joseph Tchundjang Pouémi Monnaie, servitude et liberté : La répression monétaire de l’Afrique
    - MAURITANIE Le retour de la junte militaire
    - CÔTE-D’IVOIRE Le spectre des élections de l’an 2000
    - SÉNÉGAL Le Joola remonte à la surface
    - ZONE FRANC Macroéconomie du masochisme
    - FRANCE SOUDAN La justice ne se marchande pas


Dossier spécial du mensuel
S!lence du mois d'octobre sur la Françafrique et le néocolonialisme. S!lence est disponible dans les Biocoop ou sur
http://www.revuesilence.net/


Livre. Il me sera difficile de venir te voir. Correspondances littéraires sur les conséquences de la politique française d’immigration. Ed. Vents d'ailleurs. oct 2008
Né d’une initiative lancée par deux auteurs, Nicole Caligaris et Éric Pessan, à l’automne 2007, en réaction à la politique française d’immigration, ce recueil présente treize correspondances littéraires entre auteurs d’origines et d’horizons divers. http://www.educationsansfrontieres.org/IMG/fckeditor/User...

Agenda

Cycle de conférences d'octobre à janvier à Saint Etienne organisé  par Survie Loire. Prochaines dates :
- Vendredi 10 octobre Projection-débat autour du film « Assassinat du juge Borrel : une affaire française » Avec Elisabeth Borrel, veuve du juge Borrel et magistrate, et le réalisateur du film Bernard Nicolas
- Lundi 27 octobre Projection-débat autour du film « D’un train à l’autre, des Pyrénées au Sénégal » en présence (sous réserves) d’Anne Marchand (Attac) et d’Henri Cellié (Sud Rail)
Plus d’infos http://survie.org/article1252.html

Exposition "Thom Sank toujours vivant !" du 11 au 31 octobre à Bayonne
Après avoir parcouru la moitié de la planète, la journaliste Nora Arbelbide nous a ramené de magnifiques photos sur le Burkina Faso en lutte. Réunies dans une exposition intitulée "Thom Sank toujours vivant !", visible, au Bar Sankara de Bayonne. Une exposition organisée par Survie Pays Basque" http://survie.org/article1260.html

Rencontre autour de "Françafrique et migrations" jeudi 16 Octobre à Paris
En préalable au sommet citoyens sur les migrations, proposée par Survie Paris avec plusieurs représentants de l’association Survie à Paris, Alassane Dicko, secrétaire permanent de l’Association Malienne des Expulsés, Jean Claude Amara, porte parole de Droits devant !!, Diakhaby Karamoko et Sy Djiby. http://www.survie-paris.org/agenda-survie-paris/jeudis-af...

Colloque "La misère ici et ailleurs en 2008", le 18 octobre à Montmagny (95)
organisé par la section LDH de Montmagny avec François Lille http://survie.org/article1078.html


Cycle "Que fait [encore] la France en Afrique ?" Partie 1
octobre 08 à février 09 à Grenoble. Prochaines dates :
-
Mardi 21 octobre conférence Introduction à la Françafrique avec Samuël Foutoyet, auteur de "Nicolas Sarkozy : la Françafrique décomplexée" (éd. Tribord, à paraître en novembre 2008)
- Jeudi 13 novembre
conférence Angolagate : la mafia au coeur de l’état ?  avec André Fine, président de Survie Isère
Plus d’infos www.survie-isere.org

Rencontre sur le thème "Le génocide rwandais questionne la démocratie française" le 22 octobre à Toulouse
Soirée d'information sur le rapport Mucyo avec Vincent Munié à la librairie Terra Nova
http://survie31.over-blog.com/article-23163952.html

Conférence "Les entreprises françaises en Afrique, un pillage néo-colonial ?" le 28 octobre à Lyon
organisée par Survie Rhône avec l'intervention de Raphael Granvaud http://survie.org/article1227.html



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Survie est une association (loi 1901) qui milite pour l'assainissement des relations franco-africaines et contre la banalisation du génocide. Elle est aussi engagée en faveur de l'accès de tous aux biens fondamentaux, au Nord comme au Sud.
Pour continuer à faire avancer ses idées, si vous souhaitez soutenir financièrement notre association en adhérant, en faisant un don ou en vous abonnant à notre bulletin Billets d'Afrique, par virement, par chèque ou par paiement électronique consultez la page http://survie.org/article13.html

Pour retrouver l'ensemble de nos communiqués, publications, et activités, rejoindre l'association ou l'un
de ses 24 groupes locaux, visitez notre nouveau site http://survie.org

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07/10/2008

Sacrée Edvige !

POUR RIRE JAUNE : EDVIGE ......
Voilà à quoi pourrait ressembler la commande d'une pizza en 2015, ou 
les dérives de l'interconnexion des données informatiques :

Standardiste : - Speed-Pizza, bonjour.

Client : - Bonjour, je souhaite passer une commande s'il vous plaît.

Standardiste : - Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ?

Client : - Mon Numéro d'Identification National ? Oui, un instant, 
voilà, c'est le 6102049998-45- 54610.

Standardiste : - Je me présente je suis Habiba Ben Saïd. Merci Mr 
Jacques Lavoie.

Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 
174 avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone 
le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la 
Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro de téléphone 
mobile le 06 06 05 05 01.

C'est bien ça, Monsieur Lavoie ?

Client (timidement) : - oui !!

Standardiste :- Je vois que vous appelez d'un autre numéro qui 
correspond au domicile de Mlle Isabelle Denoix, qui est votre 
assistante technique.

Sachant qu'il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons 
vous livrer au domicile de Mlle Denoix que si vous nous envoyez un 
XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp
+88

Client : - Bon, je le fais, mais d'où sortez-vous toutes ces 
informations ?

Standardiste : - Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur 
Lavoie

Client (Soupir) : - Ah bon !.... Je voudrais deux de vos pizzas 
spéciales mexicaines.

Standardiste :- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur 
Lavoie.

Client : - Comment ça ???...

Standardiste : - Votre contrat d'assurance maladie vous interdit un 
choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier 
médical, vous souffrez d'hypertension et d'un niveau de cholestérol 
supérieur aux valeurs contractuelles. D'autre part, Mlle Denoix 
ayant été médicalement traitée il y a 3 mois pour hémorroïdes, 
le piment est fortement déconseillé.

Si la commande est maintenue la société qui l'assure risque 
d'appliquer une surprime.

Client : - Aie ! Qu'est-ce que vous me proposez alors ?...

Standardiste : - Vous pouvez essayer notre Pizza allégée au yaourt 
de soja, je suis sûre que vous l'adorerez.

Client : - Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette 
pizza ?

Standardiste : - Vous avez consulté les "Recettes gourmandes au 
soja" à la bibliothèque de votre comité d'entreprise la semaine 
dernière, Monsieur Lavoie et Mlle Denoix a fait, avant hier, une 
recherche sur le Net, en utilisant le moteur "_http://www.moogle. fr/ 
"_avec comme mots clés soja et alimentation.

D'où ma suggestion.

Client : - Bon d'accord. Donnez-m'en deux, format familial.

Standardiste : - Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex 
et que Mlle Denoix prend depuis 2 mois du Ziprovac à la dose de 3 
comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 
150 mg de Phénylseptine par 100 g de pâte, il y a un risque mineur 
de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de 7 
minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer.

En revanche, j'ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le 
modèle mini..

Client : - Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon 
numéro de carte de crédit.

Standardiste : - Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous 
ne soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit 
VISA dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American 
Express sur votre lieu de travail. C'est ce qu'indique le Credicard 
Satellis Tracer.

Client : - J'irai chercher du liquide au distributeur avant que le 
livreur n'arrive.

Standardiste : - Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous 
avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client : Mais ?... Ce n'est pas vos oignons ! Contentez-vous de 
m'envoyer les pizzas ! J'aurai le liquide. Combien de temps ça va 
prendre ?

Standardiste : - Compte-tenu des délais liés aux contrôles de 
qualité, elles seront chez vous dans environ 45 minutes. Si vous 
êtes pressé, vous pouvez gagner 10 minutes en venant les chercher, 
mais transporter des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client : - Comment diable pouvez-vous savoir que j'ai un scooter ?

Standardiste : - Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de 
l'Avenir, par contre votre scooter est en bon état puisqu'il a passé 
le contrôle technique hier et qu'il est actuellement stationné 
devant le domicile de Mlle Denoix. Par ailleurs j'attire votre 
attention sur les risques liés à votre taux d'alcoolémie. Vous 
avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il 
y a 45 minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et 
de vos caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Mlle Denoix 
n'êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis 
immédiat.

Client : - @#%/$@& ?# !

Standardiste : - Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. 
Je vous informe que notre standard est doté d'un système anti-
insulte en ligne qui se déclenchera à la deuxième série 
d'insultes. Je vous informe en outre que le dépôt de plainte est 
immédiat et automatisé.

Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 
2009 pour outrage à agent.

Client (sans voix) : - ....

Standardiste : - Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client : - Non, rien. Ah si, n'oubliez pas le Coca gratuit avec les 
pizzas, conformément à votre pub.

Standardiste : - Je suis désolé, Monsieur Lavoie, mais notre 
démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux 
personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux 
vous consentir 15 % de remise sur une adhésion flash au contrat 
Jurishelp, le contrat de protection et d'assistance juridique de 
Speed assurance. Ce contrat pourrait vous être utile, car il couvre, 
en particulier, les frais annexes liés au divorce.

Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard depuis le 
15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Mlle Denoix, ainsi que 
l'achat il y a une heure à la pharmacie du Canal d'une boîte de 15 
préservatifs et d'un flacon de lubrifiant à usage intime.

À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 
EUR de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable 
chez Speed-Parapharma. Toutefois veuillez éviter les pratiques 
susceptibles d'irriter les hémorroïdes de Mlle Denoix, pour 
lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité .

Bonsoir Monsieur et merci d'avoir fait appel a Speed Pizza.

Source : Lettre Cyberacteur R  E  P  E  R  E  S    2 0 0 8 - 40 du 06/10/08 http://www.cyberacteurs.org/

 

 

02/10/2008

Appel à la solidarité avec la Bolivie à Santa Cruz

Ceux qui se lèvent aux côtés de la Bolivie et d’Evo le font pour tous les peuples et tous les temps !

AUTEUR:   Appel a la rencontre internationale de solidarité avec la Bolivie à Santa Cruz, Bolivie, du 23 au 25 octobre 2008

Traduit par  Fausto Giudice

Lire la suite de l'article sur

http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=5937&lg=fr