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29/11/2008

Uppercut en scène

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13:56 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

28/11/2008

Bulletin électronique de Survival International (France)

Enews 27 novembre 2008

INDE : Un braconnier abattu par les Jarawa - interview exclusive 
Deux jours après que des Jarawa aient attaqué un groupe de braconniers dont l'un d'entre eux a été tué et deux autres blessés, Survival a diffusé une interview exclusive de membres de cette tribu isolée.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3956

BRESIL : Des indiens isolés exposés à un 'réel risque de génocide'
Selon un fonctionnaire brésilien, les derniers survivants d'un groupe d'Indiens isolés d'Amazonie seront victimes d'un génocide s'il n'est pas mis fin à l'exploitation forestière illégale et l'élevage de bétail sur leur territoire.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3945

PARAGUAY : Les Indiens isolés fuient la déforestation
Les derniers Indiens isolés d'Amérique du Sud en dehors du bassin amazonien ont été aperçus, apparemment en train de fuir devant la destruction massive de leur forêt.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3927

PARIS : Rappel Ciné-débat à la Filmothèque du Quartier latin
Lundi 1er décembre à 20h
Projection du film "Le voyage perpétuel" d'Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, 78 mn.
En présence de Dominique Samson Normand de Chambourg, chercheur à l'Inalco
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/agir/agenda/371
La programmation 2009 est en ligne! Rendez-vous à la rubrique Agenda: http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

CATALOGUE 2009:
Broderies mexicaines, poupées du Laos, artisanat wichi, bijoux touareg ou amazoniens: il y a des cadeaux pour tous les âges !
A noter encore, une production exclusive pour Survival : des porte-bonheur évenk venant tout droit de Sibérie orientale.
Sans oublier nos articles aux couleurs de Survival: T-shirt 100% bio, calendriers, agenda, cartes de voeux...
Comme toujours nos articles sont issus du commerce équitable et solidaire et leur vente finance les campagnes que nous menons en faveur des peuples indigènes parmi les plus menacés au monde.
Rendez-vous sur le site de notre catalogue 2009 : http://www.survivalfrance.org/shopping/

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

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Déchets nucléaires : "Il y a suffisamment de communes candidates"

Enviro2b - 27/11/08 - interview de Bruno Cahen, directeur sûreté, qualité et environnement de l’Andra

Bruno Cahen, directeur sûreté, qualité et environnement de l’Andra, l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. L'Andra vient de clore la première étape d'un long processus qui permettra d'ouvrir, à horizon 2019, le premier centre français de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL).

Quelle est tout d'abord la nature des déchets concernés par cet appel à candidatures ?

A l’origine, il y a la loi du 28 juin 2006, relative aux déchets radioactifs, qui impose à l’Andra de rechercher un site pour implanter un stockage des déchets de faible activité (graphique, radifères), c’est-à-dire qui ne sont pas très radioactifs, mais qui sont en revanche à vie longue, car il faut très longtemps pour que la radioactivité diminue.

Il existe 4 catégories de déchets radioactifs : très faible activité, faible activité, moyenne activité et haute activité. Par ailleurs, nous distinguons les déchets à vie courte, dont la radioactivité est divisée par deux en moins de trente ans, et ceux à vie longue, dont une partie de la radioactivité met plus de trente ans à être divisée par deux, comme par exemple l’uranium naturel, dont la durée de vie se compte en milliards d’années.

Vous avez pré-sélectionné  3.115 communes sur 36.000 en France. Comment avez-vous fait votre choix ?

Nous ne les avons pas choisi au hasard. L’Andra a demandé au BRGM (NDLR : Bureau de recherches géologiques et minières) de nous indiquer quelles étaient les communes qui disposaient d’un sol contenant une couche d’argile, épaisse de plus de 50 m, loin de zones sismiques ou fracturées. C’est la raison de ce premier ciblage.

Quelles sont parmi ces communes, celles qui ont répondu favorablement à votre appel à candidatures ?

Je n’ai pas le droit de vous donner de chiffres car c’est le ministère qui choisira et non l’Andra. Nous fournissons donc les informations au cabinet de Jean-Louis Borloo qui les communiquera. La seule chose que je peux dire c’est qu’il y a suffisamment de communes candidates, de plusieurs départements, pour qu’on ait le choix et qu’on puisse proposer plusieurs variantes.

Que répondez-vous aux écologistes qui vous accusent d’avoir déjà choisi le site ?

Si on avait déjà choisi le site, croyez-vous qu’on se serait amusé à lancer un appel à candidatures ? Tout cela coûte du temps et de l’argent. Nous n’avons pas envie de faire perdre du temps aux maires, et nous n’avons pas envie d’en perdre nous-même.

Pourquoi le processus de lancement de ce site FAVL est aussi long ?

Il faut savoir que la plupart des déchets concernés existent déjà et sont déjà entreposés dans leur site de fabrication historique. Mais, il y a deux raisons pour expliquer cette durée difficilement compressible.

Tout d’abord, nous avons décidé de ne pas y aller en force. La procédure d’appel à candidatures prend du temps, environ 6 mois. Ensuite, l’Andra se donne jusqu’en 2010 pour faire les prospections sur site, et laisser le temps du débat public. A la fin de cette phase de prospections, nous rendons les résultats de notre travail qui confirmera si la couche géologique est bonne. Si c’est le cas, le conseil municipal décidera s’il souhaite accueillir véritablement le site FAVL.

Le site définitif ne sera pas connu avant 2011. A cette date, nous nous donnons deux ans pour déposer un dossier de demande d’autorisation de création du stockage. C’est le temps nécessaire pour continuer nos études d’ingénierie, nos travaux sur la caractérisation des déchets. Car un stockage de ce type, c’est plus qu’un simple trou, c’est un peu plus compliqué que ça.

Il y a ensuite des délais incompressibles. Ce type de stockage est considéré comme une installation nucléaire de base, avec des procédures assez longues. D’autre part, s’agissant d’un site assez technologique, il faut prendre en compte un temps de construction, et également un temps de test avant de démarrer, qui lui aussi est long. C’est à peu près comme une centrale nucléaire, même si cela paraît moins compliqué.

Nous travaillons sur des échelles de temps très longues. L’Andra souhaite assurer la durée du stockage sur 10.000 ans, comme demandé par l’Autorité de sûreté nucléaire. Nous ne pouvons donc pas de nous rater sur l’ingénierie et la compréhension scientifique avant de démarrer.

En quoi ce site FAVL est-il une installation technologique ?

Trois raisons à cela. Tout d’abord, le colis de déchets lui-même. Il faut bien le connaître et savoir la manière dont il va évoluer dans le temps. Cela veut dire qu’il faut optimiser son design. Ce sont les producteurs du déchet comme EDF, Areva, ou le CEA qui travaillent avec nous, en considérant que nous avons certaines exigences: qu’il résiste aux chutes, etc…

Ce sont les producteurs des déchets qui se chargeront du conditionnement ?

A priori oui. Il y a encore quelques points en discussion mais le plus simple et le plus efficace, c’est que le producteur du déchet qui l’a encore en vrac chez lui, le conditionne et nous l’envoie. Pour les déchets à vie courte que nous réceptionnons sur notre site, la plupart arrivent conditionnés, mais nous conditionnons certains d’entre eux directement sur place. Il y a des variantes.

Le colis doit donc être performant pour pouvoir protéger les personnes qui travaillent, l’environnement et le public, pendant toute la phase où il va être transporté et stocké, ce qu’on appelle l’exploitation du stockage. Mais plus que ça, une fois que le stockage est fermé, ce colis doit aussi éviter que l’eau arrive trop vite sur le déchet, même si elle arrivera un jour. Par ailleurs, le colis doit freiner la sortie des substances radioactives, et la rendre aussi lente que possible. Tout ça sur des périodes de plusieurs centaines d’années.

Après, il y a l’ouvrage autour. Encore une fois, c’est pas d’un trou dans lequel on jetterait les colis dedans. Ce n’est pas une décharge. C’est une installation qui doit permettre de conserver les colis en bon état, de freiner l’arrivée d’eau le plus longtemps possible mais également d’éviter l’intrusion humaine accidentelle.

Enfin, il faut que la géologie soit suffisamment adaptée. C’est-à-dire qu’il faut que le site soit suffisamment profond, dans une couche d’argile suffisamment épaisse et suffisamment imperméable, pour éviter que l’eau arrive, qu’elle circule très lentement et pour que la radioactivité qui va décroître sur place.

Le but du stockage c’est que le maximum de radioactivité disparaisse avant de sortir du site. Même très lentement, avec les phénomènes de diffusion, une partie peut sortir. Mais cette radioactivité doit sortir le moins possible et le plus tard possible, sur des échelles de temps très longue, 10.000 ans, 100.000 ans voire au-delà.

Ces déchets seront stockés à quelle profondeur ?

Il y a deux types de déchets, les radifères et les graphiques pour lesquels les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. Par exemple, les graphiques contiennent une substance radioactive, le chlore dit 36, qui est relativement soluble, et qui doit donc être un peu plus profond.

Aujourd’hui, sans être définitif, la profondeur sera de quelques dizaines de mètres et en tout cas, moins de 200 mètres. Tout simplement parce que cela ne sert à rien d’aller au-delà. Il existe un stockage géologique profond à une profondeur de 500 mètres qu’on étudie également, mais pour les déchets de haute et de moyenne activité à vie longue.

Quel volume représenteront ces déchets ?

Les déchets de graphique sont les déchets issus des réacteurs de première génération, tous arrêtés aujourd’hui. Ils représenteront un volume de 100.000 m3 une fois intégrés dans un colis de stockage, une sorte de grosse boîte en béton de 10 m3. Cela représente 22.000 tonnes de déchets bruts.

Ensuite, viennent les déchets radifères issus de l’industrie, de la chimie type Rhodia. Il s’agit là de résidus du traitement du minerai qui ont concentré la radioactivité naturelle. Il y a aussi des résidus du traitement d’uranium du CEA, actuellement entreposés dans les sols, et puis les déchets issus de sites pollués de l’industrie du radium. Il faut savoir qu’au début du siècle, on considérait que le radium possédait des tas de vertus pour la santé et a donc été exploité industriellement. Selon les hypothèses, ces déchets radifères représentent entre 30 et 60.000 tonnes.

Globalement, le site devrait contenir environ 200.000 m3 de déchets, dits historiques, qui ne sont plus produits aujourd’hui. Le but c’est de recenser tous les déchets susceptibles d’être stockés sur ce site avant de lancer définitivement le projet.

Quel est l’intérêt pour une commune d’accueillir ces déchets ?

C’est d’accueillir de l’activité, des emplois. Il y a une phase de construction, mais aussi une phase d’exploitation et de surveillance. Il y a aussi un engagements des producteurs d’assurer un accompagnement économique.

L’idée générale, c’est que ces déchets sont pour la plupart issus de choses qui ont bénéficié à tous les Français, notamment avec la première génération d’électricité. C’est aussi un peu le poids de l’histoire avec l’industrie du radium. Tout le monde sait aujourd’hui que le radium c’est pas très bon pour la santé, mais à l’époque, on ne le savait pas.

Il s’agit pour la commune accueillante du site FAVL de participer à la résolution d’un problème national. C’est du développement durable. On ne peut pas laisser ces déchets dispersés sur le territoire.

Que répondez-vous aux craintes suscitées par l’arrivée de ces déchets dans une commune ?

Nous essayons de répondre au maximum aux questions qui nous sont posées. Nous sommes à la disposition des élus et des communes favorables ou défavorables à ce projet. Par ailleurs, nous expliquons ce que sont ces déchets, comment on choisit le site et comment on va le construire et l’exploiter, sans que cela présente de risques ni pour les personnes qui vont y travailler, ni pour la population, ni pour l’environnement pendant l’exploitation et la période de surveillance, une fois que le stockage sera fermé et qu’on le surveillera pendant plusieurs siècles, en principe 300 ans.

A l’international, ce type de site FAVL existe-t-il déjà dans le monde ?

C’est une première. Récemment, les Etats-Unis viennent d’être autorisés à construire centre de déchets radifères. En matière de stockage de déchets radioactifs, la France est plutôt en avance, dans tous les types de déchets d’ailleurs.

Pour les déchets de très faible activité, nous avons un centre. Maintenant l’Espagne en a un depuis cette année, et petit à petit, ça démarre. Pour les déchets de faible et de moyenne activité à vie courte, c’est à dire essentiellement les déchets issus de l’exploitation des centrales nucléaires, nous sommes plusieurs pays à en posséder désormais, la France ayant construit un centre depuis très longtemps, plus de trente dans La Manche.

Que répondez-vous à Roland Desbordes, de la Criirad, qui s’inquiètent des déchets radioactifs entreposés depuis longtemps notamment au Tricastin ?

Il n’y a pas de stockage de déchets au Tricastin. Il existe effectivement un entreposage ancien de déchets sous une butte de terre. Il n’y a rien de secret, c’est connu, cette butte de Pierrelatte est référencée depuis 1994 dans l’inventaire national des déchets et des matières radioactives, que nous tenons à jour tous les 3 ans.

En raison d’une pollution chimique, cette butte de Pierrelatte est décrite dans l’inventaire Basias qui liste les sites pollués, et qui dépend du ministère de l’écologie. Cet entreposage est donc connu et suivi par l’exploitant et par l’autorité de sûreté. Il me semble d’ailleurs avoir vu une déclaration d’Anne Lauvergeon qui évoquait la reprise de ces déchets.

Quelle est la position de l’Andra face à ce type d’entreposage « sauvage » de déchets radioactifs ?

Nous avons la mission de stocker tous les déchets radioactifs en France dans un centre spécialement conçu pour ne présenter aucun risque, c’est-à-dire très en dessous des seuils réglementaires. Les déchets étrangers ne peuvent pas être stockés en France, ils peuvent être simplement traités et renvoyés.

Tous les déchets radioactifs sont stockés par l’Andra sauf les déchets historiques qui ne sont pas stockés mais entreposés en principe provisoirement sur leurs sites de production.

La nuance entre stockage et entreposage est subtile, car c’est souvent du provisoire qui dure…

Admettons la critique, mais c’est pas si facile de trouver un site et construire un stockage, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Il faut déjà qu’il y ait un mandat pour le faire. C’est la loi de 2006 qui nous a chargé de cette mission. Après on peut regretter tout ce qu’on veut.

C’est finalement assez récent qu’on se préoccupe de ces déchets radioactifs ?

Refaisons très rapidement l’histoire de la gestion des déchets radioactifs dans le monde et en France. Jusque dans les années 60, au tout début du nucléaire, les déchets banals de faible activité étaient entreposés sur place avec un peu de terre par-dessus, et les déchets plus radioactifs étaient mis dans des fûts ou des blocs de bitume, et envoyés en mer, immergés très précisément, dans la Manche, dans l’Atlantique, etc. plutôt dans des fosses. A cette époque, tout le monde le faisait, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis…

Cela a été interdit par les conventions internationales. A la suite de cette interdiction, en France, les déchets dont la radioactivité décroissait assez vite ont été stockés au centre de la Manche, le premier centre français, exploité par l’Andra depuis toujours, même si à l’époque, il s’agissait d’un département du CEA. L’Andra est officiellement née par une loi en 1991, avec le principe d’une indépendance vis-à-vis des producteurs et la mission de stocker tous les déchets radioactifs.

En 1991, l’Andra ne disposait que d’un site, donc dans la Manche. Lorsqu’il a fermé, nous avons ouvert celui de l’Aube, mais uniquement pour les déchets de faible ou moyenne activité à vie courte, ce qui représentent en flux continu, les volumes les plus importants. C’était l’urgence et le centre de l’Aube devrait être exploité pendant encore 50 ans.

Le centre de déchets de très faible activité, principalement issus du démantèlement plus quelques déchets d’exploitation, a ouvert en 2004. Ce qu’il nous reste à compléter maintenant, c’est le stockage des déchets de moyenne activité et de haute activité à vie longue, donc très radioactifs, les plus dangereux. C’est le laboratoire de recherche souterrain en Meuse / Haute-Marne qui s’en charge et nous allons définir en 2009 une zone plus restreinte, puis en 2013 un site, et enfin le stockage en 2025 de ces déchets. Le calendrier est fixé par la loi et l’Andra dispose donc depuis 2006 d’une feuille de route claire.

Et donc pour boucler la boucle, il manque encore la 4e filière de stockage, pour les déchets de faible activité à vie longue, donc essentiellement un stock de déchets historiques. Pour l’heure, effectivement, tous ces déchets sont actuellement entreposés, soit en vrac, soit conditionnés sur les sites de production.

Y-a-t-il selon vous urgence à stocker correctement ces déchets ?

C’est pas moi qui décide cela, c’est l’autorité de sûreté nucléaire qui elle-même a dit qu’il y avait urgence à trouver rapidement une solution pour les déchets de graphite. Mais rapidement ne veut pas dire se précipiter, prendre n’importe quel site, faire un trou et tout mettre dedans, car on ne ferait que reporter le problème de quelques années.

Il y a urgence à chercher la solution et à la mettre en place au plus vite, c’est-à-dire en 2019, au regard des procédures et du processus d’avancement du projet. En parallèle, on étudie cependant des solutions pour recevoir ces déchets et les entreposer sur le futur site de stockage avant cette date, si nécessaire.

En attendant, ces déchets entreposés sur les sites de production sont suivis par le producteur et contrôlés par l’autorité de sûreté nucléaire. Ils ne présentent pas de risque pour les populations locales.

Pour finir, pouvez-vous nous éclairer sur les volumes de déchets de ces 4 filières de stockage ?

En gros, aujourd’hui, pour les déchets de très faible activité, le centre de l’Aube est prévu pour 650.000 m3. Il reste 550.000 m3 de disponible, pour donc environ 100.000 m3 de déchets déjà stockés. Le flux annuel de déchets qu’on stocke, c’est à peu près 25.000 m3 par an. On en a donc encore pour environ 20 ans. Ce ne sera donc pas suffisant pour le démantèlement de la dernière centrale, il faudra donc l’agrandir ou le moderniser, car 20 ans, c’est pas l’éternité.

Pour les déchets de faible et de moyenne activité à vie courte, donc principalement les déchets d’exploitation des centrales et des autres installations, le centre de la Manche est plein avec un peu plus de 600.000 m3 stockés. Le centre de l’Aube qui lui a succédé est prévu pour un million de m3, ce qui permet de couvrir toutes les installations actuelles. Ce centre est à 21% de remplissage, c’est-à-dire 210.000 m3. Le flux annuel est de 15.000 m3 par an, on a donc 50 ans devant nous.

Concernant les deux futurs stockages qui n’existent pas encore, le centre FAVL représentera un flux annuel très faible, autour d’une centaine de m3 par an mais un stock historique quasiment de 200.000 m3. Le projet prévoit un volume compris entre 135.000 et 235.000 m3 de manière à stocker tous les déchets déjà existants, plus les déchets futurs. Ce centre devrait être exploité pendant 20 à 30 ans en raison des déchets historiques.

Enfin, les déchets de moyenne et haute activité à vie longue, principalement les déchets de maintenance, quelques déchets de démantèlement, et surtout les déchets de recyclage des combustibles usés des réacteurs nucléaires, représentent globalement 99% de la radioactivité totale. En revanche, en volume, à terme, pour l’ensemble du parc nucléaire existant, cela représente seulement 80.000 m3 de déchets de moyenne activité et 8.000 m3 de déchets de haute activité.

Ces déchets, les plus radioactifs, principalement les colis de déchets vitrifiés, sont entreposés actuellement à La Hague, en attendant qu’ils refroidissent. Nous ne pourrons les stocker au futur centre en Meuse / Haute-Marne qu'après 40 à 60 ans de refroidissement.

09:56 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

27/11/2008

Lettre ouverte des parents des inculpés du 11 novembre

Lorsque la cacophonie s'accorde pour traîner dans la boue une poignée de jeunes emmurés, il est très difficile de trouver le ton juste qui fasse cesser le vacarme; laisser place à plus de vérité.

Certains médias se sont empressés d'accréditer la thèse affirmée par la ministre de l'intérieur dans sa conférence de presse, alors que les perquisitions étaient en cours :

Les personnes arrêtées étaient d'emblée condamnées.

Personne n'aura pu rater l'épisode de "police-réalité" que nous avons tous subi la semaine passée. L'angoisse, la peur, les pleurs nous ont submergé et continuent à le faire. Mais ce qui nous a le plus blessés, le plus anéanti, ce sont les marées de mensonges déversées. Aujourd'hui ce sont nos enfants, demain ce pourrait être les vôtres.

Abasourdis, nous le sommes encore, paralysés nous ne le sommes plus. Les quelques évidences qui suivent tentent de rétablir la vérité et de faire taire la vindicte.

Les interpellés ont à l'évidence bénéficié d'un traitement spécial, enfermés pendant 96 heures, cela devait faire d'eux des personnes hors normes. La police les suspecte d'être trop organisés, de vouloir localement subvenir à leurs besoins élémentaires, d'avoir dans un village repris une épicerie qui fermait, d'avoir cultivé des terres abandonnées, d'avoir organisé le ravitaillement en nourriture des personnes agées des alentours. Nos enfants ont été qualifiés de radicaux. Radical, dans le dictionnaire, signifie prendre le problème à la racine. A Tarnac, ils plantaient des carottes sans chef ni leader. Ils pensent que la vie, l'intelligence et les décisions sont plus joyeuses lorsqu'elles sont collectives.

Nous sommes bien obligés de dire à Michelle Alliot Marie que si la simple lecture du livre "L'insurrection qui vient" du Comité Invisible fait d'une personne un terroriste, à force d'en parler elle risque de bientôt avoir à en dénombrer des milliers sur son territoire. Ce livre, pour qui prend le temps de le lire, n'est pas un "bréviaire terroriste", mais un essai politique qui tente d'ouvrir de nouvelles perspectives.

Aujourd'hui, des financiers responsables de la plus grosse crise économique mondiale de ces 80 dernières années gardent leur liberté de mouvement, ne manquant pas de plonger dans la misère des millions de personnes, alors que nos enfants, eux, uniquement soupçonnés d'avoir débranchés quelques trains, sont enfermés et encourent jusqu' à 20 ans de prison.

L'opération policière la plus impressionante n'aura pas été de braquer cagoulé un nourrisson de neuf mois en plein sommeil mais plutôt de parvenir à faire croire que la volonté de changer un monde si parfait ne pouvait émaner que de la tête de détraqués mentaux, assassins en puissance.

Lorsque les portes claquent, nous avons peur que ce soient les cagoules qui surgissent. Lorsque les portent s'ouvrent, nous rêvons de voir nos enfants revenir.

Que devient la présomption d'innocence?

Nous demandons qu'ils soient libérés durant le temps de l'enquête et que soient evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.

Les parents d'Aria, Benjamin, Bertrand, Elsa, Gabrielle, Julien, Mathieu,Yldune

 

 

 

PS: Nous tenons à saluer et à remercier les habitants de Tarnac qui préfèrent croire ce qu'ils vivent que ce qu'ils voient à la télé.

 

www.comite-visible.info

www.soutien11novembre.org

Pour ceux qui veulent plus d'informations:

"Terroristes d’ultra-gauche" : Comment justice et presse prennent le train de la police

PAR Claude-Marie Vadrot, Politis.fr
mercredi 19 novembre 2008

 

Après les sabotages de lignes TGV le 8 novembre dernier, neuf personnes, bien vite présentées comme des "anarchistes d’ultra-gauche" par les médias et la police, ont été placées en garde à vue. Mais aucun élément n’est venu prouver leur culpabilité et de nombreuses questions restent en suspens.

A lire sur le même sujet, publié dans Politis du 20 novembre et disponible en accès libre : Présumés coupables

Dimanche 16 novembre, neuf membres présumés d’une « cellule invisible » qualifiée « d’ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome » par la ministre de l’Intérieur, ont été mis en examen pour « destructions en réunion en relation avec une entreprise terroriste ». Quatre d’entre-eux ont été mis en liberté sous contrôle judiciaire et cinq incarcérés. Sans qu’il existe, en l’état actuel de l’enquête, la moindre preuve qu’ils aient de près ou de loin participé aux actes de malveillance qui avaient perturbé une semaine plus tôt le trafic des TGV Nord, Est et Sud-Est. Ce qui n’a pas empêché la plupart des médias de répéter les vraies-fausses informations répandues par les policiers pour accréditer l’existence d’un « groupe de terroristes », basé à Tarnac en Corrèze, en train de préparer des sabotages. Quelques informations méritent pourtant d’être examinées de plus près, d’autant qu’elles n’ont pas été répercutées par la presse.

Le groupe cellule invisible existe-t-il ?
Pour la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) et pour la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la réponse est positive depuis au moins sept mois, depuis qu’elles ont reçu instructions de « trouver des terroristes français ». Mais ce groupe n’a jamais existé comme structure et le mot choisi à dessein par la police et la justice pour les désigner n’a été inspiré que par la signature collective d’un livre, « L’insurrection qui vient » (éditions La Fabrique). Livre théorique plutôt fumeux qui n’a rien d’un « manuel de sabotage ». Il n’a fait l’objet d’aucune procédure depuis sa parution, le 22 mars 2007, et reste en vente libre pour 7 euros. Une seule réalité : une partie des résidents de Tarnac participaient systématiquement à des manifestations depuis leur installation progressive en 2002.

Le rôle des services spéciaux américains
Le couple « principal » des accusés aurait été repéré en janvier 2008 dans une manifestation organisée devant le bureau de recrutement de l’armée américaine qui se trouve depuis des années sur Times Square, à Manhattan. Ni la première ni la dernière des manifestations dans ce lieu symbolique de New York. Quelques jours plus tard, le couple aurait été interpellé avant la frontière canadienne pour « défaut de papiers ». Premier mystère : ce serait bien la première fois, depuis septembre 2001, que des policiers américains laissent filer des étrangers avec des papiers suspects. Deuxième incohérence : dans leurs premières distillations « d’informations » aux journalistes, les policiers français expliquent que ce couple était soupçonné d’avoir participé à une dégradation du bureau de recrutement. Jusqu’à ce que l’on apprenne que « l’attentat » a eu lieu en avril, Julien et Yldune étant à cette époque revenu en France depuis des mois. La version officielle française dit pourtant que les services spéciaux américains ont (auraient) signalé le couple deux jours après « l’attentat ».

Un groupe sous surveillance ?
Oui. Selon nos informations, au moins depuis deux ans et demi, comme la plupart des groupes ou des individus participant régulièrement à des manifestations. La mise en fiche particulière, avec suivi par des officiers de police, des manifestants considérés comme « actifs » ou « récidivistes » a été ordonnée le 25 mars 2006 par Nicolas Sarkozy lors d’une réunion au ministère de l’Intérieur, au lendemain des premières manifestation anti-CPE. Michèle Alliot-Marie a pris le relais en étendant le système de suivi.

Le groupe était-il infiltré ?
La question se pose : à en croire ceux qui ont approché des membres du groupe, dans le XXe à Paris et en Corrèze, il n’aurait jamais été question, au delà des discours, du moindre passage à l’acte. Si la pose des fers à béton sur des caténaires est prouvée, ce qui n’est pas encore le cas, il se dit dans l’entourage du groupe que parmi les personnes relâchées (il y a eu 21 interpellation le 9 novembre au matin) figurerait un personnage qui a beaucoup insisté, il y a trois mois, pour un passage de la théorie à la pratique, idée qui rencontrait des résistances. L’histoire des milieux anarchistes est riche d’inflitrations-provocations dans lesquelles la police n’intervient qu’après l’acte illégal « suggéré ». Soupçons à rapprocher d’un témoignage accusateur sous X (anonymat donc garanti) fait « spontanément » jeudi dernier par un membre du « groupe » dans une brigade de gendarmerie du Puy-de-Dôme.

La ministre de l’Intérieur réinvente le délit d’opinion
Le 13 novembre, un représentant du Parquet de Paris a déclaré : « Les éléments recueillis ne permettent pas de les présenter comme coupables, le délit d’opinion n’est pas criminalisé en France ». Le procureur de Paris, sur instructions, a estimé le contraire. Au début de l’enquête, le 8 au matin, les gendarmes ont annoncé disposer d’empreintes et de traces ADN. Dimanche, elles n’existaient plus. Les mises en examen, comme l’expliquent les avocats, ont donc été essentiellement faites sur des présomptions puisqu’en l’état actuel de l’enquête, il n’existe aucune preuve. Mais il est vrai que des policiers ont confié aux journalistes à propos de Julien : « Vous savez, il est très intelligent ». Ce qui constitue sans aucun doute une circonstance aggravante.

 

Les neuf de Tarnac
>
> *Quand Mathieu B., 27 ans, se souvient de son arrestation, il a cette image, à la fois drôle et amère, d'hommes encagoulés de la police antiterroriste cherchant /"des explosifs dans les pots de confiture de/ (sa) /mère"/. Etudiant il y a encore peu en mastère de sociologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il fait partie des neuf jeunes arrêtés le 11 novembre et mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste"./ Cinq d'entre eux -/"le noyau dur",/ pour le parquet - doivent, en plus, répondre du chef d'accusation de /"dégradations en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d'action terroriste"/, les fameux sabotages de caténaires de la SNCF.*
*Ce n'est pas le cas de Mathieu. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, comme trois autres, après quatre jours de garde à vue. Des heures et des heures d'interrogatoire dont il retient ceci : "On est ton pote. On va te foutre en taule. On est d'accord avec toi. Tu as de la merde dans le cerveau parce que tu as lu des livres. On va aller te chercher un sandwich. Tu reverras jamais ton fils."/ Lorsque nous l'avons contacté, il a demandé un peu de temps pour réfléchir parce que /"ce type d'expérience est assez difficile à relater"./*
Comme lui, la plupart des neuf interpellés sont des étudiants brillants ultradiplômés. Tous fichés pour leur appartenance, selon les mots de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, à /"l'ultragauche, mouvance anarcho-autonome"./ Julien Coupat - présenté par la police comme le chef de file et dont le nom a été mis en avant -, 34 ans, a fait une grande école de commerce, l'Essec, puis un DEA, avant d'enchaîner un début de doctorat à l'EHESS en histoire et civilisation. Au dire de son père, il envisageait de se lancer bientôt dans des études de médecine. Son amie, Yldune L., 25 ans, fille d'universitaire, a eu la mention très bien à son master d'archéologie. Benjamin R., 30 ans, a fait Sciences Po Rennes et a passé un an à l'université d'Edimbourg en sociologie du développement et responsabilité environnementale. A Rouen, Les plus jeunes, Elsa H., 23 ans, et Bertrand D., 22 ans, sont respectivement en première année de master d'anglais et en licence de sociologie. Trois se distinguent : Gabrielle H., 29 ans, inscrite depuis septembre dans une école d'infirmières, Manon G., 25 ans, musicienne, premier prix de clarinette dans son conservatoire, et Aria T., 26 ans, qui a longtemps joué le rôle d'une ado un peu rebelle dans une sitcom populaire en Suisse, /Les Pique-Meurons/. Aucun n'est en rupture familiale. Les parents, dirigeant de laboratoire pharmaceutique, médecin, ingénieur, universitaire, prof ou de la classe moyenne, continuaient à les voir régulièrement. Yldune, l'étudiante en archéologie, incarcérée depuis sa mise en examen le 15 novembre, habitait encore chez son père et sa mère. Pas de rupture donc. Mais tous avaient décidé de vivre selon des canons différents de ceux de leur milieu, à l'écart de la société marchande.
Un jour de 2003, en quête d'une ferme /"pas trop chère",/ Julien Coupat débarque dans le bureau de Jean Plazanet, alors maire communiste de Tarnac, un village de 335 habitants sur le plateau de Millevaches, en Corrèze. L'affaire est vite conclue : une bâtisse, des dépendances, 40 hectares. Le Goutailloux. /"Ensuite, j'ai vu arriver un groupe de jeunes, très sympas, serviables",/ raconte avec enthousiasme Jean Plazanet. Ils reprennent l'épicerie du hameau. La gérance est confiée à Benjamin R., qui a l'expérience de l'animation d'un lieu de vie alternatif pour avoir fait fonctionner un squat - l'Ekluserie - à Rennes. C'est le plus écolo de la bande. Entre 16 et 19 ans, il a travaillé bénévolement dans des associations de protection du gibier d'eau, des rapaces et des loutres. Il a brièvement présidé la fédération des Jeunes Verts européens.
A Tarnac, le groupe élève des moutons, des poules, des canards, ravitaille les personnes âgées alentour. /"Je ne crois pas me tromper en disant que l'un des buts était de se donner les moyens matériels et affectifs de fuir la frénésie métropolitaine pour élaborer des formes de partage",/ dit Mathieu B.
Ils fuient le travail salarié, rejettent le système capitaliste et l'hyperconsommation. Sans concessions, ils bannissent les téléphones portables. Par refus de la sujétion, plaident-ils. Par souci de clandestinité, pense la police. Leur radicalité est dans leurs écrits, leurs lectures, leurs comportements, estiment amis et réseaux. Elle s'est traduite en actes, soupçonnent les enquêteurs qui les surveillaient depuis le printemps et affirment avoir vu deux d'entre eux à proximité d'une des caténaires endommagées la nuit du 8 novembre. Des /"projets d'attentats consommés", a estimé le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.
"Je suis un communiste, du temps de la Commune de Paris",/ a dit un jour Julien Coupat à son père. Les neuf se réservent de longues heures
pour la lecture et l'écriture. Mais bougent aussi beaucoup. Certains font des milliers de kilomètres pour visiter des squats politiques, participer à des contre-rassemblements à l'occasion de G8 ou de sommets européens. Le 3 novembre, plusieurs se sont retrouvés à Vichy lors de la réunion des ministres de l'intégration des Vingt-Sept.
Autant de manifestations qui se sont soldées par des heurts avec la police.
Julien Coupat ne réside pas à demeure à Tarnac, où est née la petite fille qu'il a eue avec Gabrielle H., il y a trois ans. A Paris, il fréquente les milieux intellectuels. Il a tissé des vrais liens avec le philosophe italien Giorgio Agamben, rencontré lors d'un séminaire. Ils jouent de temps à autre au football, le philosophe l'a aidé au moment du lancement de la revue/Tiqqun/ en lui trouvant un imprimeur en Italie. Julien Coupat était membre du comité de rédaction de cette publication éphémère influencée par le situationnisme.
"Il est de la mouvance postsituationniste avec le langage qui va avec, c'est un très bon connaisseur de Guy Debord",/souligne Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS. /"C'était un étudiant brillant, quelqu'un d'extrêmement gentil",/poursuit le sociologue qui l'a distingué sommément dans la préface de son livre /Le Nouvel Esprit du capitalisme/ (avec Eve Chiapello, Gallimard 1999). /"Le genre de type qui en sait plus que ses profs,/ assure Eric Hazan, son ami depuis six ans./Pour lui, les modes d'action et les mots du passé sont à laisser tomber. Ce n'est pas un philosophe spéculatif."/ Cet éditeur parisien a publié /L'insurrection qui vient/ (éd. La Fabrique, 2007), un ouvrage signé "Comité invisible", qui excite la curiosité policière depuis plusieurs mois. Le style relève de la littérature "situ" fascinée par l'émeute. Il y est évoqué le sabotage des voies de TGV pour bloquer la machine économique et créer un état de chaos /"régénérateur"/. Julien Coupat est désigné comme l'auteur principal du livre. Le parquet de Paris lui attribue le rôle de penseur et de dirigeant d'un groupe terroriste. A ce titre, il encourt vingt ans de prison.
"Julien m'a dit : "Moi je veux vivre dans la frugalité"/, confie son père, un ancien médecin qui a cofondé un laboratoire pharmaceutique, aujourd'hui à la retraite. /Il aurait pu devenir directeur financier de Barclay's."/ Mais ce fils unique qui vit avec 1 000 euros par mois a tourné le dos à l'univers très cossu où il a grandi, dans les Hauts-de-Seine. /"Quelque part, cela a dû être un formidable accélérateur de sa réflexion",/ réfléchit le père à haute voix, au milieu des riches demeures nichées dans une sorte d'enclave boisée. M. Coupat, qui a découvert Tarnac il y a un an, a acheté la maison jouxtant l'épicerie. Il a également acquis pour son fils, dans le 20e arrondissement de Paris, un ancien atelier d'artisan de 50 m2 qui devait héberger un futur projet de journal militant. Indûment présenté dans la presse comme un loft luxueux, il servait pour l'heure de refuge à Julien et Yldune.
Effondrés, choqués par l'étiquette /"terroristes",/ les parents tentent de faire face, tétanisés à l'idée de /"trahir"/ leurs enfants par une phrase maladroite, un mot de trop. En une semaine, ils ont dû tout apprendre : les avocats, les couloirs du palais, la pression des médias. La mère de Gabrielle H. a passé 72 heures en garde à vue.
Celle d'Yldune revit en permanence la scène de sa fille tirée du lit, menottée, et tremblant si fort que les policiers ont appelé SOS-Médecins. A l'association d'archéologie dont elle est membre depuis huit ans, on s'offusque que des "pinces de forge", saisies lors des perquisitions, puissent être retenues comme des pièces à charge pour le sabotage des voies ferroviaires. /"C'est une spécialiste du néolithique et du coulage du bronze, on l'a vue des dizaines de fois manier ces pinces pour ses recherches !",/ s'insurge un ami.
"J'ai lu tous les textes de Julien, je n'y ai jamais trouvé le moindre appel à homicide ou violence contre un individu, je suis révolté par tout ça",/ proteste le journaliste et chercheur Olivier Pascault, ancien condisciple de l'EHESS. Pour Giorgio Agamben, /"on ne va pas les traiter comme les Brigades rouges, ça n'a rien à voir ! On cherche le terrorisme et on finit par le construire, tout ça pour répandre la peur chez les jeunes gens"/. Les avocats Irène Terrel, Steeve Montagne, Cédric Alepée, Dominique Vallès, dénoncent une incrimination terroriste "démesurée", la "faiblesse" des dossiers et rappellent l'absence de casier judiciaire de leurs jeunes clients.
A l'intérieur de l'atelier du 20^e arrondissement, tout est figé, humide, en désordre. Sur la porte en contreplaqué, d'une écriture un peu enfantine, est inscrit : /"Ceci est ma maison, éphémère comme les précédentes. Les objets sont à la place que je leur ai désigné. Demain
je déménagerai et ils me suivront. D'eux ou de moi qui est le plus exilé ?"/ Un peu plus loin :/"Je suis comme un soldat qui ne porte pas
d'uniforme, qui a choisi de ne pas combattre mais qui se bat toute la nuit pour d'autres causes."/

A la presse, aux revues, aux syndicalistes & aux militants des droits de l'homme de tous les horizons. Dans la nuit, dimanche 16 novembre 2008.

JULIEN COUPAT N'EST PAS UN « TERRORISTE »

A l'heure où j'écris ce présent texte, Julien Coupat vient d'être écroué après 96 heures de garde à vue passées dans les services de la Brigade
antiterroriste.
Julien Coupat est mon ancien compagnon de séminaire, à l'EHESS. Il a suivi le séminaire « histoire de la pensée allemande » et soutenu brillamment un DEA autour des écrits de Guy Debord. Nous avons conduit quelques activités communes, dont de nombreuses réflexions et échanges de textes en vue de co-fonder ensemble une revue. Nous avons arpenté la rue Mouffetard à maintes reprises avec les yeux & les mains ouvertes vers la liberté, la désaliénation et l'action pour le progrès.
La revue Tiqqun est née sans moi. Des désaccords pratiques et d'existence nous séparaient. Républicain et nourrissant des analyses me portant à stimuler les actions collectives dans et pour le peuple dans la lutte des classes pour organiser l'union de luttes des classes populaires, nous n'avons pas poursuivi nos relations fraternelles mais le respect mutuel dans nos travaux a demeuré. Nous avons tout de même mis sur pied ensemble un atelier au cours d'un Congrès Marx International à Nanterre. L'orientation intellectuelle et partisane de Julien Coupat l'a mené dans les franges de la radicalité scripturaire.
Ni plus, ni moins. Toujours amical avec ses semblables, d'une gentillesse remarquable, les écrits de Julien Coupat sont certes radicaux mais qu'on nous comprenne bien : entre des écrits et les actions, il y a un monde qu'il n'a certainement pas franchi. Du ciel des idées au cieux de l'action, la béance est un drame grossi aujourd'hui par la procurature. Il est devenu le pion d'un jeu imbécile qui en révoltera plus d'un : l'hypertrophie du vocabulaire de la sanction.
Julien Coupat n'est pas un prolétaire mais un bourgeois entré en critique ; il y en a, il en faut ! Individualiste, Julien Coupat n'est pas républicain au sens strict. Il ne méconnaît pourtant pas les idéaux et espérances de l'esprit de la Révolution française, de la Révolution de 1848 et la Commune de 1871 et les milliers de déportés et fusillés, femmes, enfants et vieillards au cours de la répression sanglante orchestrée par Versailles. En rupture de ban avec les idées communes des si gentils mouvements politiques claniques et groupusculaires qui n'ont d'autres vues que de se satisfaire de la haute opinion qu'ils ont  d'eux-mêmes, cela fait-il de julien Coupat un « terroriste » ? Non,  trois non.
Julien Coupat a mené ses travaux honorablement avec tout le sérieux que je lui connais. Excellente plume littéraire, je peux ne pas être en
accord avec ses analyses, orientations théoriques et politiques. Loin de là. Reconnaissons-le pourtant parmi les intellectuels engagés qui n'a
jamais fait défaut à l'humanité : nulle tentation et nul appel à l'homicide ne transparaissent dans l'ensemble de ses écrits. Je le sais, nul appel au meurtre ne se lira jamais sous sa plume, malgré les épreuves du jour et de la nuit en enfermé. Il a par la suite fait paraître des livres collectifs, signant Théorie de la jeune fille et Bloom aux Editions Mille & Une nuits sous des noms d'emprunts. Ses textes provenaient tous de la revue Tiqqun. Il a ensuite préfacé un recueil de textes de Blanqui paru aux Editions de La Fabrique. Il a de même été l'une des plumes principales du Comité Invisible popularisant L'insurrection qui vient, toujours aux Editions de La Fabrique, texte éponyme d'une réalité en marche.
Cela fait-il de Julien Coupat un « terroriste » ? Non, trois non.
Que reproche-t-on à Julien Coupat ? D'écrire librement ?
De qui est-il le bouc émissaire ? D'une certaine idée de la liberté intellectuelle sous contrôle ?
De quoi est-il le bouc émissaire ? D'une paranoïa instrumentale de la part d'un Ministère aux ordres des dérives répressives du droit pénal européen pour criminaliser toutes orientations politiques et critiques de l'ordre anarchiste du règne de la marchandise capitaliste ?
Nous ne nous étendrons pas ici (ce n'est pas le moment, laissons travailler ses avocats) sur la procédure judiciaire qui frappe Julien Coupat et ses camarades sinon pour exprimer notre aversion pour cette exagération des qualifications pénales et ses mesures tournées vers l'incarcération. Hypertrophier des faits, quels qu'il soient, entraîne des dérives liberticides pour tous. Citoyens, soyez-en conscients !
L'esprit de Versailles ne doit pas passer !

Julien Coupat a-t-il ou pas commis les actes qu'on lui reproche ?
Qu'importe. Ce n'est ici pas le problème de ce présent texte. Il ne nous appartient pas de juger, même si justice est rendue « au  
nom du peuple français ». La justice passera. Elle doit examiner les faits dans la sérénité. Et nous appelons à la sérénité des juges, enquêteurs et journalistes qui rendront compte de l'agitation médiatique décelable à l'instant. Nous appelons à leur examen des faits sans autre souci républicain que de clarifier une situation hors des délirantes accusations de terrorisme.

En effet, le peuple, sujet du droit, n'est pas et ne sera pas le bourreau des seules idées, même celles qui sont contraire à ses intérêts propres dans l'union réelle de sa classe appauvrie, en vue de son émancipation intégrale. Le peuple n'est pas et ne sera pas le bourreau d'actes de potaches pas encore prouvés sinon l'existence de quelques livres, quelques tracts, un baudrier d'escalade et des objets que tout à chacun peut posséder chez lui pour bricoler. Le bricolage n'est-il pas le loisir favori des français, comme nous l'assène la presse depuis quelque temps ?
La disproportion des qualifications pénales à l'encontre de Julien Coupat (« entreprise terroriste ») nous fait craindre des dérives judiciaires ultérieures. Des interpellés la semaine dernière, certains l'ont été parce qu'ils possédaient, dans leurs bibliothèques très fournies, L'insurrection qui vient (Ed. La Fabrique).
Que tous ceux qui possèdent J'irai cracher sur vos tombes de V. Sullivan alias B. Vian, un exemplaire de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 (pour rappel, elle appelle au renversement des gouvernements n'allant plus dans le sens de l'intérêt du peuple), ou encore L'insurgé de Jules Vallès se rendent en ce cas à la Brigade antiterroriste de suite.
Moi & toi & vous, nous pouvons tous du jour au lendemain subir quelque accusation que ce soit sous prétexte de nous faire sentir le poids de la répression au nom d'une lecture anti-républicaine du droit. La lecture du droit doit rester mesurée. En toutes circonstances. Pas d'exception en l'Etat de droit… à moins que le masque ne tombe définitivement !

Julien Coupat n'est pas un terroriste.
Julien Coupat n'est pas et n'a jamais été le chef d'un gang.
Julien Coupat doit être dégagé des chefs de terrorisme.
Julien Coupat menotté écrira… encore & encore.
Solidarité avec Julien Coupat & ses amis, y compris s'ils ont commis des excès que nous ne jugerons pas même si nous ne les acceptons pas… mais certainement pas ceux de « terrorisme ». Pour le reste & les suites, nous agirons et communiquerons en conséquence.

Olivier Pascault
Chercheur & Journaliste + Place aux fous,
Philosophie & musiques, disciplines de l'indiscipline, radio libertaire, Comité Visible pour le droit de la défense de Julien Coupat & ses camarades

Ecrire à : place-aux-fous(arobase)voila.fr

Voici le texte de la pétition initiée par Eric Hazan et La Fabrique (éditions : http://www.lafabrique.fr) au sujet de l¹affaire des neuf inculpations de la semaine dernière (les soi-disant "terroristes" du Comité Invisible).
Il est possible de la signer en renvoyant votre nom et votre qualité (profession ou absence de profession, statut ou absence de statut) à
l'adresse suivante : lafabrique@lafabrique.fr

PÉTITION

Une opération récente, largement médiatisée, a permis d¹arrêter et d'inculper neuf personnes, en mettant en oeuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l'inconsistance de l¹accusation de sabotage des caténaires, l'affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, «  le but de leur entreprise est bien d'atteindre les institutions de l'État, et de parvenir par la violence  je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise  à troubler l'ordre politique, économique et social ». La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n'existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L'inculpation pour «association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste » est plus que vague : qu¹est-ce au juste qu¹une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l'intention ?  
Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu'il peut s'appliquer à pratiquement n¹importe quoi  et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d¹exception.
Les personnes inculpées n¹ont pas été choisies au hasard, mais parce qu'elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des
manifestations  dernièrement, celle de Vichy, où s¹est tenu le peu honorable sommet européen sur l¹immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans
la région, où un comité de soutien s'est organisé dès leur arrestation. Ce qu'ils cherchaient, ce n'est ni l'anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole.
Finalement, l¹absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.
En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu'à quel point allons-nous accepter que l'antiterrorisme permette n'importe quand d'inculper n'importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d¹expression ?
Les lois d¹exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ?
Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ?
La réponse à ces questions, c'est à nous de la donner, et d'abord en demandant l'arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l'exemple..

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24/11/2008

Champagne ?

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08:56 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Hommage à Mahmoud Darwich

Hommage au poète

Mahmoud DARWICH

 

Samedi 6 décembre 2008 de 15h à 20h

 

FORUM de la RENAISSANCE

1,Allée Marc Saint-Saëns-Toulouse

(200m de la station métro Basso-Cambo)

 

Présentation de l’œuvre de Mahmoud Darwich

Lecture de poèmes  et de textes

Témoignages, Projection de vidéos

Musique et Calligraphie arabe

 

Avec la participation de:

Farouk MARDAM BEY

Directeur de la collection « Sindbad » chez Actes Sud,

Conseiller culturel à l’Institut du monde arabe,

Auteur notamment d’une Anthologie de la poésie arabe contemporaine.

Saïd BENJELLOUN

Directeur de l’UFR de Langues arabes à UTM, calligraphe

Habib SAMRAKANDI

Directeur de la revue Horizons Maghrébins

 

Abdellatif EL YAGOUBI

Calligraphe et musicien

Samir ARABI

 

des poètes

 

Gilbert BAQUE

Philippe BERTHAUT

Abdelmadjid KAOUAH

Serge PEY

 

des comédiens

 

Danielle CATALA

Ivan MORANE

 

19h00   Clôture conviviale avec dégustation de mets palestiniens,

préparés par le restaurant SINBAD.

Participation: 3 € sur inscription

au 05 61 44 16 32 ou par mél à librairie.renaissance@wanadoo.fr

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 


Librairie de la RENAISSANCE

1, allée Marc Saint Saëns

BP 73657

31036 TOULOUSE CEDEX1

Téléphone: 05 61 44 16 32

Télécopie: 05 62 14 10 07

Courriel: librairie.renaissance@wanadoo.fr

 

 

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21/11/2008

Ciné-débat Survival : Le voyage perpétuel

lundi 1er décembre à 20h
Le voyage perpétuel
d'Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, 78 mn.
En présence de Dominique Samson Normand de Chambourg, chercheur à l'Inalco

La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.

Révélés en France en 2001 avec Les sept chants de la toundra, les deux cinéastes finlandais réalisent ensemble depuis vingt ans de nombreux films qui chroniquent l'histoire et la vie quotidienne des divers peuples de la Sibérie, du Groenland, du Nord du Canada et de la Scandinavie. Usant des formes documentaires comme de celles de la fiction ou de l'animation leurs films constituent une oeuvre à la fois poétique et politique, dont le style singulier est habité de l'imaginaire de ces peuples du Grand Nord. Tourné en noir et blanc, ce long poème élégiaque chante la lente disparition des Nenets du Grand Nord sibérien à travers celle de leur langue, de leur culture. Mais, en parsemant ce lamento cinématographique de signes appartenant à la mythologie nenet, les réalisateurs impriment pour nous sur l'écran l'éternité et l'universalité de ce mythe de la création du monde.

La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65

Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org

Confluence au Garage Donadieu, Cahors : Thomas Sabourin

 

Le Garage Donadieu

arts visuels - arts vivants

sabourin-angle2.jpg

 


Bonjour,

Dans le cadre des "cartes blanches à ...", le Garage Donadieu a le grand plaisir d¹accueillir le plasticien Thomas Sabourin et ses arbres invités. Ils investiront les lieux du 29 novembre au 7 décembre pour une Confluence nommée «Dans les coins».

Le vernissage de la manifestation aura lieu le samedi 29 novembre à partir de 18h30 au Garage Donadieu - 15 rue Donadieu - 05 65 21 14 47 en présence de l¹artistes et de ses invités. Pour cette avant-dernière manifestation de l'année, nous espérons avoir l'avantage de vous y recevoir.

Pour venir au Garage Donadieu : http://www.quinze-donadieu.org/garage-venir.jpg

Horaires : mardi au vendredi 16h à 18h30 - jeudi ouverture supl. 12h30 à 14h - samedi et dimanche 15h à 18h30

En pièce jointe le dossier de présentation en pdf.
Le site du Garage Donadieu : http://www.quinze-donadieu.org


A noter sur vos agendas : L'expo-vente d'oeuvres originales à moins de 150 euros "Petites oeuvres d'artistes" réunira Cathy Garcia, Pascale Bas et Françoise Utrel les 19, 20 et 21 décembre au Garage Donadieu.


Cordialement,

Michel BRISSAUD

 

 

SUR LES ARBRES par Thomas Sabourin
Raymond.Queneau disait que « Dieu n'aime pas le piano », je vais dire pourquoi à mon sens, les mataphysiciens n'aiment pas (ou ne devraient pas aimer) les arbres. L'exposé qui suit est un parfait a posteriori dont l'a priori fut « l'arbre en miroir » visible dans le jardin de l'Atelier blanc. J'insiste sur ce point de méthode qui reflète à mon sens une question de nature : il en va dans cet ordre des actions, de la nature de ce que l'on conviendra d'appeler -au sens le plus large- une « oeuvre d'art ». Il ne s'agit en fait pas pour moi de donner une « image », pire, une illustration, d'une pensée préalable, mais bien dans une pensée a posteriori de chercher à m'aventurer par la pensée dans ce que j'ai bien pu faire avant d'y penser. C'est un exercice de l'ordre de l'interprétation des rêves : il s'agit de découvrir les sentiments qui sont investis dans une projection de l'imagination, de découvrir ce que j'éprouve à l'épreuve de cette production. C'est pourquoi une remarque s'impose encore : il ne s'agit pas ici de donner des « clefs » de compréhension, de livrer le paradigme d'une symbolique qui serait cryptée dans une oeuvre, mais bien de s'intéroger sur le sentiment précis qui, m'unissant à telle chose, en l'occurrence ici, les arbres, a pu me conduire -à partir de ce sentiment- à produire une « image » (au sens large de production de l'imagination ). La question est donc : quel sentiment des arbres me conduisit à proposer au regard de mes contemporains une chose telle que cet « arbre en miroir »? Ce sont ces sentiments qui peuvent produire une pensée, et non une pensée qui précédant le « faire » le conditionnerait en le projetant. L'oeuvre d'art doit être grosse d'une réserve de pensée encore indistincte, grosse d'une variété indéfinie d'interprétations possibles, bref, elle se doit d'être l'ouverture des possibilités. Le langage informatif dit quelque chose de quelque chose, une production de l'imagination constitue le dire dont tout autre langage dira par la suite quelque chose. La poésie doit pouvoir proférer des énormités dont ni la science ni la philosophie n'ont encore idée, et comme E.A.Poe qui imaginait que la nuit est noir parce que la lumière des étoiles n'a pas le temps de nous parvenir bien avant que cette idée ne prenne place dans les théories de la physique moderne, il n'est pas dément de penser que les astres, soleils et étoiles, de Van Gogh, soient à l'origine de l'invention de la manière moderne de stoker le fourage, en bales spiralées (c'est une évidence pour qui a vu au moins une fois ces bales de paille dans le crépuscule du Vexin près d'Auvers). {...}


Découvrir d'autres travaux de Thomas Sabourin : http://www.taysse.fr

sabourin-projet.jpgINFORMATIONS PRATIQUES

Exposition ouverte du dimanche 30 novembre au dimanche 7 décembre 2008 (voir lien vers horaires - bas de page)
Vernissage : samedi 29 novembre à partir de 18h30 en présence de Thomas Sabourin

Lieu : Garage Donadieu - 15 rue Donadieu - 46000 Cahors - (voir lien vers plan - bas de page)
Contact : Michel Brissaud - 05 65 21 14 47
Photos : © Thomas Sabourin / quinze donadieu

 

sabourin-coins.jpg

 

 

20/11/2008

Risque d’explosion sur la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche)

 

Communiqué CRIIRAD du 18 novembre 2008

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d’informer les médias de la mise en demeure qu’elle a adressée le 13 novembre 2008 au directeur de la centrale EDF de Cruas-Meysse.

La CRIIRAD a pris connaissance des documents de l’ASN et publie ci-dessous un premier niveau de réaction. Une analyse en profondeur nécessite plus de temps pour obtenir les documents et informations nécessaires auprès de l’exploitant et des autorités.

Les dysfonctionnements mis en évidence à Cruas-Meysse sont présentés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire – autorité en charge du contrôle des installations nucléaires –  comme particulièrement graves.

Selon l’ASN, ils concernent en effet un « risque d’explosion » susceptible, en outre, « d’endommager des éléments essentiels au maintien de la sûreté ou de conduire à une rupture du confinement ».  La mise en demeure publiée par l’ASN signale des canalisations mal entretenues, oxydées et corrodées alors qu’elles servent au transport des fluides explosifs, dénonce l’absence de contrôles périodiques permettant de vérifier leur état et d’identifier les défauts d’étanchéité, précise que ces canalisations ne figurent pas sur les plans mis à disposition des services d’incendie (1) …  Tout ceci en violation d’une réglementation datant de 1999 (2).

Dans ces conditions,

1. Comment se fait-il que l’ASN ait accordé, en 1999, un délai de 6 ans ( !?) à EDF pour se mettre en conformité avec les prescriptions de cet arrêté ?

2. Comment se fait-il qu’à l’issue d’un délai aussi long, l’ASN se soit apparemment contentée d’un courrier d’EDF indiquant qu’à une exception près (mais qui ne concernait pas le risque d’explosion) l’ensemble des actions de mise en conformité étaient réalisées et qu’elle ait encore attendu 2 ans et 7 mois pour effectuer une inspection destinée à vérifier si les déclarations d’EDF étaient étayées et la mise en conformité effective ?

3. Comment se fait-il que l’inspection des 25 et 26 septembre n’ait pas donné lieu à injonction, qu’il ait fallu une seconde inspection le 24 octobre, puis encore 3 semaines pour qu’une mise en demeure soit adressée à l’exploitant, soit au total un délai supplémentaire d’un mois et demi ?

4. Et comment se fait-il que la mise en demeure du 13 novembre accorde encore à EDF un délai de 3 mois pour se mettre en conformité… avec des prescriptions qui datent de 1999 ?

5. Et comment se fait-il que l’obligation de veiller à l’étanchéité de canalisations transportant des matières radioactives, corrosives, inflammables ou explosives ne date que de 1999 ? Est-ce que cette obligation n’existait pas dès la mise en service des 4 réacteurs de Cruas-Meysse en 1984 – 1985 ? Si elle existait, cela veut dire qu’EDF fonctionne depuis plus de 23 ans sans contrôler correctement ce paramètre clef et sans que les autorités de contrôle  ne s’en émeuvent.  Si ce n’est pas le cas et qu’il a fallu attendre 1999, soit 15 ans après le démarrage, pour que ces contrôles basiques mais essentiels soient obligatoires, c’est véritablement scandaleux. On ne sait laquelle de ces 2 options est la plus préoccupante.

Une fois encore, les constats de terrain laissent entrevoir un fonctionnement du parc électronucléaire français très éloigné des discours publicitaires des exploitants et d’une technologie « high tech » soumise à des contrôles draconiens : des canalisations corrodées, des défauts de surveillance et de signalisation…  on ne peut que s’interroger sur le sens qu’a l’exploitant de ses responsabilités. Comment se fait-il qu’il néglige des contrôles aussi déterminants pour la sûreté de son installation ?

De toute évidence, au moins 3 autres centrales nucléaires sont concernées : Le Blayais en Gironde, Civaux dans la Vienne et Golfech en Tarn-et-Garonne. Pour les autres installations nucléaires, on est dans l’expectative : sont-elles absentes de la liste car le risque « explosion » y est correctement géré … ou parce que leur conformité aux prescriptions de 1999 n’a pas encore été contrôlée ?

Compte tenu des conséquences majeures d’un accident nucléaire, avant tout sur le plan sanitaire mais également environnemental, agricole, touristique et économique, des dysfonctionnements aussi graves devraient faire l’objet d’une enquête approfondie portant sur la gestion de l’exploitant mais également sur la fiabilité de l’encadrement réglementaire. Il faudrait s’interroger sur la place centrale accordée à l’auto-surveillance, sur les passerelles aménagées entre exploitants d’activités à risques et contrôleurs, sur les arbitrages entre rentabilité et sûreté ... Malheureusement, la loi du 13 juin 2006 a organisé la quasi impunité de l’ASN. Quant à l’exploitant, les délais successifs de mise en conformité en disent long sur la « rigueur » des contrôles auxquels il est soumis. La loi a par ailleurs strictement limité, et depuis longtemps, sa responsabilité en cas d’accident. C’est la population qui en supportera, et sur tous les plans, les conséquences. Elle a donc intérêt à être exigeante et à demander des comptes sur la façon dont les activités nucléaires sont gérées et contrôlées.

(1) Des incendies se produisent régulièrement sur les sites nucléaires. Le fait que les services de secours ignorent la localisation de canalisations susceptibles d’exploser et d’aggraver considérablement la situation, laisse présager le pire en cas de problème. Il s’agit pourtant là du B. A. BA de la gestion des sites à risque.

(2) Arrêté du 31 décembre 1999 fixant la réglementation technique générale destinée à prévenir et limiter les nuisances et les risques externes de l’exploitation des installations nucléaires de base.

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19/11/2008

QUE RESTE-T-IL DES CONQUÊTES POUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ?

Suite à une actualité de plus en plus inquiétante pour les libertés, l’Association des Cyber-Journalistes et La gouttière vous invitent


VENDREDI 21 NOVEMBRE 2008 - PARIS XIVe
19H-20H30 Maison des associations du XIVe (grande salle)
22 rue, Deparcieux (Métro Gaité ou Denfert-Rochereau ; Bus 68 ou 38) - entrée libre

« 1968-2008 : QUE RESTE-T-IL DES CONQUÊTES POUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ? »

Débat public avec Alain-Gilles BASTIDE,  Michel SITBON et Yannis YOULOUNTAS

- Alain-Gilles BASTIDE est photographe, réalisateur, journaliste citoyen, président-fondateur de l’Association des Cyber-Journalistes, co-fondateur de Zaléa TV, co-réalisateur avec Olivier Azam du film Télégitime défense (Désentubages cathodiques, Zalea TV)
- Michel SITBON est éditeur (Dagiorno, L’esprit frappeur, Éditions du Lézard), auteur de Plaidoyer pour les sans-papiers et Un génocide sur la conscience (L’esprit frappeur) et président de l’Association des Cyber-Journalistes
- Yannis YOULOUNTAS est philosophe, poète, auteur d'articles sur la liberté d'expression et la manipulation médiatique, du roman Les Lèvres d’Athènes (La gouttière, 2008) et de Poèmes ignobles (La gouttière, 2005, nouvelle édition 2008) qui suscite une polémique, notamment à cause de sa nouvelle couverture… (voir débat sur http://www.revoltes.net)

À noter : 4 autres rencontres avec Y.Y. à Paris du 20 au 23 novembre (UNESCO, Librairie Publico, Café des Phares, Café du Bon Pêcheur). Tous les détails et sujets abordés : http://www.youlountas.net/spip.php?rubrique49

18/11/2008

La revanche des petits paysans traditionnels face aux gros agriculteurs industriels

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Abondance et joie sont possibles sans agriculture industrielle

Les petits paysans traditionnels font beaucoup mieux que l’agriculture industrielle pour nourrir le monde. Voyons comment nous pouvons nous inspirer de leur génie et de leur sagesse :

Nos amis Malgaches de Fianaraotsoa, communauté rurale guidée par des Jésuites agronomes développent depuis 40 ans une méthode de production de riz qui ne doit rien à la pétro-chimie, rien à l’industrie lourde, rien aux semences modernes, rien aux O.G.M. et pourtant ils battent tous les records mondiaux de rendements : jusqu’à 10 fois plus que les productions classiques, soit 240 qux/ha par an en une seule récolte… avec leurs petites mains, sans même un motoculteur…

Leurs performances reposent sur les défis que les hommes de tout temps, écologistes avant l’heure, ont été obligés d’affronter pour s’adapter à leur environnement avec souvent des découvertes empiriques et géniales comme celles que je vais vous conter :

Le système de riziculture de l’association Tefy Saina repose sur des principes vieux comme le monde.

1°) Assolements et rotation des parcelles, jamais deux années de suite la même culture au même endroit. Cette pratique que connaissent tous les paysans traditionnels du monde, mais néanmoins intelligents, permet de résoudre naturellement, 80% des problèmes de maladies, de parasitismes et de mauvaises herbes…

2°) Le choix de variétés « rustiques » c’est-à-dire des plantes que les paysans eux-mêmes pendant des années on sélectionné et adapté à leur situation : terroir, de climat, d’altitude…pour les rendre compatibles et productives de façon optimum.

3°) Une fertilisation organique, à base de compost, la vraie nourriture de la terre, qui renoue ainsi avec la vocation ancestrale de l’agriculture : le recyclage les déchets végétaux, animaux et humains.

4°) La découverte ou plutôt le génie de l’empirisme : on constate après 3.000 ans que le riz n’est pas une plante aquatique. En effet si on assèche la rizière au stade du « tallage », c’est-à-dire après quelques semaines de végétation, un grain fait alors 100 épis et même 200 épis…

5°) Autre astuce, découverte par hasard, le choix du repiquage : il faut que la plantule n’ait qu’une feuille, surtout pas deux ni trois, car à ce stade de développement on perd la moitié de la récolte.

La morale de cette histoire, c’est qu’il faut être paysan, en symbiose avec sa terre, et avec la nature, pour comprendre cette intelligence immanente qui nous entoure. Ce n’est pas dans des théories abstraites ou dans des laboratoires d’analyses que l’on peut spontanément découvrir de telles opportunités…

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Plants de riz

Toute aussi édifiante est l’histoire des « Suka Kollu » en Bolivie, rapportée par deux observateurs globbe-trotters, Maryvonne et Bruno Robineau. Les vestiges de Tiwanaku, la prestigieuse capitale d’un empire disparu au cœur de la Cordillière des Andes nous donnent une belle leçon d’humilité. Ce paysage lunaire de l’Altiplano Bolivien où des communautés d’Indiens, à 4.000 mètres d’altitude, essaient aujourd’hui de survivre des maigres récoltes de pommes de terre et des quelques lamas efflanqués qui broutent l’herbe rare de ces plateaux battus par les vents froids et brûlés par le soleil.

Les archéologues se sont longtemps demandés comment, il y a 600 ans, la ville de 120.000 habitants a pu se nourrir avec l’agriculture locale, alors qu’elle n’arrive pas à nourrir les 7.000 habitants actuels qui partent grossir le flot des chômeurs à La Paz ?

Comment ont-ils fait autrefois pour nourrir une civilisation prospère, pré-inca, dans cette pampa désolée, exposée à toutes les intempéries, où les cultures gèlent en plein été la nuit, quand elles ne sont pas détruites par la sécheresse le jour, ou inondées par les eaux saumâtres du lac Titicaca.

Pourtant, pendant des années, les O.N.G. et les Agences internationales n’ont pas manqué d’intervenir. Mais leurs ingénieurs agronomes, pleins de bonnes intentions, avec leurs engrais, leurs semences améliorées et leurs techniques sophistiquées ont toujours échoué et repartaient découragés par ce climat trop rude et ces terres trop pauvres… jusqu’à ce que Roberto Cruz, rencontre deux archéologues américains, accroupis dans son champs qui lui racontent en cette année 1987 d’étranges choses sur sa terre et sa fertilité passée.

Il apprend aussi que les curieuses élévations de terre qu’il a toujours connues et qui faisaient ressembler le paysage à une gigantesque tôle ondulée sont les restes d’un système de plate-formes séparées par des canaux et qu’il peut faire revivre pour cultiver des pommes de terre.

Malgré la réprobation de ses voisins superstitieux qui craignent que creuser la terre apporte le malheur au village, Roberto Cruz se laisse convaincre et ensemençe l’une de ses plate-formes remise en état.

Une nuit de février arrive ce qu’il craignait tant, une forte gelée. Au matin les paysans constatent que 90% de leur récolte est perdus. Quand Roberto descendit à son tour pour constater les dégâts, il est surpris de voir qu’un léger brouillard couvre son champ comme une couverture étalée à 90 cm du sol.

Sa surprise est encore plus grande quand il constate que les plants n’ont pratiquement pas soufferts de la gelée.

Quelques mois plus tard il engrange une récolte record. Même les voisins les plus récalcitrants sont convaincus. C’ést le premier Suka Kollu réhabilité, il y en a maintenant 128 ha dans 53 communautés.

Voilà ce qu’un savoir millénaire peu faire, là où une débauche de moyens et de technologies modernes ont été impuissants. Comment fonctionne les Suka Kollu :

Entre des plates- formes de terre surélevées s’intercalent des canaux d’environ 50 à 80 cm de profondeur où l’on amène l’eau d’une rivière voisine.

Pendant les journées très ensoleillées sur l’Altiplano, l’eau des canaux est réchauffée.

Lorsque celle-ci s’évapore, la rencontre avec l’air froid de la nuit provoque cette couverture brumeuse qui protège les plantes de la gelée. Ecologistes avant l’heure les Amérindiens savent mettre en valeur les atouts de la nature pour créer un micro-climat.

De plus l’eau douce des canaux permet d’arroser en période de sécheresse et elle empêche la remontée périodique des eaux saumâtres du lac. Algues et plantes s’y développent et attirent les insectes et les oiseaux aquatiques dont les résidus organiques issus du curage annuel permettent de fertiliser les cultures.

Voilà comment très simplement ces populations paysannes savent avec intelligence s’intégrer au fonctionnement de la nature et en utiliser les forces au lieu de les combattre avec beaucoup de désastres comme le fait notre arrogante société moderne.

Mieux qu’une explication sur l’agriculture biologique, l’histoire de ces paysans Boliviens ou Malgaches illustre ce que nous pouvons faire, à l’échelle humaine, avec des moyens modestes pour nourrir sainement équitablement et durablement les populations de la Terre.

Ces histoires sont légions dans tous les pays du monde qui ont préservé leurs traditions, là où le modèle technico-industriel n’a pas réussi à effacer de la mémoire des peuples la multitude de solutions naturelles et d’adaptations innées qui leurs assuraient souveraineté et indépendance.

Philippe Desbrosses

Télécharger le dossier complet: (attention 3Mb) Miracle agricole à Madagascar

Nanotechnologie dans l'alimentation

La nanotechnologie, la nouvelle menace alimentaire
 

Mondialisation.ca, Le 5 novembre 2008

 



À la suite du génie génétique, la nanotechnologie représente la dernière tentative de la haute technologie de s’infiltrer dans nos réserves de vivres. De grands scientifiques ont prévenu que la nanotechnologie, la manipulation de la matière à l'échelle atomique et moléculaire, introduit de nouveaux risques graves pour la santé humaine et l’environnement. Pourtant, sans débat public, contrôle ni réglementation, des aliments non étiquetés, fabriqués en utilisant la nanotechnologie, commencent à apparaître sur les rayons de nos supermarchés.

 

Aux quatre coins du monde, l’intérêt augmente pour l’alimentation, la santé et l'environnement. Où sont fabriqués les produits, comment, pourquoi, par qui, viennent-ils de loin, combien de temps ont-ils été stockés etc. ?  Des mouvements pour la nourriture bio et locale ont surgi comme une réponse instinctive et concrète à l’usage croissant des produits chimiques dans la production alimentaire et à l'aliénation montante des industriels de l'agro-alimentaire envers les systèmes agricoles globalisés. Les gens choisissent de manger des aliments biologiques parce qu'ils se soucient de la santé de leur famille et du bon état de l'environnement. L'agriculture biologique permet aussi aux gens d’entretenir une agriculture respectueuse de l'environnement et des techniques bien choisies plutôt que les produits chimiques intensifs de l’agriculture industrielle.

 

Le soutien en faveur de l'agriculture biologique a aussi grandi en réaction directe aux efforts des géants de la biotechnologie pour modifier génétiquement nos cultures vivrières. Les agriculteurs et les acheteurs de nourriture du monde entier ont été, et continuent d’être, rendus furieux par l'introduction du génie génétique dans les cultures vivrières. Pour beaucoup, la conclusion inévitable est que, alors que les compagnies de biotechnologie bénéficient de l'entrée des aliments génétiquement modifiés dans la chaîne alimentaire, les consommateurs, les agriculteurs et l'environnement supportent tous les risques.

 

Aujourd’hui, la nanotechnologie introduit une nouvelle vague de menaces dans notre alimentation. La nanotechnologie est de la haute technologie, un procédé atomique opposé à l'agriculture biologique, dont la valeur, grâce à ses propriétés de fraîcheur et aux aliments complets non raffinés, procure la santé naturelle. En outre, la nanotechnologie transforme la ferme en extension automatisée d’usine de production de haute technologie, utilisant des produits brevetés qui concentreront inévitablement le contrôle des entreprises. Elle introduit aussi de nouveaux risques graves pour la santé humaine et l'environnement.

 

Introduction à la nanotechnologie : C'est quoi, pourquoi est-ce différent ?

 

La nanotechnologie est une puissante technique nouvelle de démontage et de reconstruction de la nature au niveau atomique et moléculaire. Elle incarne le rêve selon lequel les scientifiques peuvent refaire le monde au niveau de l’atome, en utilisant la manipulation au niveau atomique pour transformer et construire une vaste gamme de nouveaux matériaux, dispositifs, organismes vivants et systèmes techniques.

 

La nanotechnologie et la nanoscience impliquent l'étude des phénomènes et des matériaux, et la manipulation des structures, dispositifs et systèmes qui existent à l'échelle nanométrique, inférieure à la taille de 100 nanomètres (nm). Pour replacer 100nm dans son contexte : un brin d'ADN fait 2,5nm de large, une molécule de protéine fait 5nm, un globule rouge 7.000nm et l’épaisseur d’un cheveu humain fait 80.000nm.

 

Les propriétés des nanoparticules ne sont pas régies par les mêmes lois physiques que celles des particules plus grosses, mais par la mécanique quantique. Les propriétés physiques et chimiques des nanoparticules, par exemple la couleur, la solubilité, la solidité, la réactivité chimique et la toxicité, peuvent donc être assez différentes de celles des particules plus grosses de même substance.

 

Les propriétés altérées des nanoparticules ont rendu possibles de nombreux nouveaux produits et applications rentables. Des nanoparticules conçues sont utilisées dans littéralement des centaines de produits déjà disponibles sur les rayons des supermarchés, notamment des écrans solaires transparents, des cosmétiques diffractant la lumière, des hydratants à pénétration renforcée, des colorants et parfums répulsifs pour tissus, des revêtements repoussant la saleté, des peintures de longue durée et des vernis de meubles, et même certains produits alimentaires.

 

Le Asia Pacific Economic Cooperation (APEC) Center for Technology Foresight a prédit que la nanotechnologie révolutionnera tous les aspects de notre économie et de la société, avec de grands bouleversements sociaux.

 

 

Comment sera utilisée la nanotechnologie pour la production et la transformation alimentaire ?

 

Les analystes de l'industrie et les promoteurs prévoient que la nanotechnologie servira à transformer la nourriture au niveau de l’atome : « Grâce à la nanotechnologie, l'alimentation de demain sera conçue en manipulant les molécules et les atomes. La nourriture sera enveloppée dans des emballages de sécurité « intelligents, » qui pourront détecter les détériorations ou les contaminants nocifs. Les produits du futur amélioreront et ajusteront leur couleur, saveur, teneur en éléments nutritifs pour s’accommoder au goût ou aux besoins de santé de chaque consommateur. Et dans l'agriculture, la nanotechnologie promet de réduire le recours aux pesticides, d’améliorer les plantes et les animaux d'élevage, et de créer de nouveaux produits nano-bio-industriels, comme le déclare le dernier rapport de l’ sur l'usage de la nanotechnologie dans l'alimentation et l'agriculture (disponible sur www.nanotechproject.org). US Project on Emerging Nanotechnology

 

L’industrie alimentaire et agricole a investi des milliards de dollars dans la recherche en nanotechnologie, avec, déjà sur le marché un nombre inconnu de nanoproduits alimentaires non étiquetés. En absence de toute obligation d'étiquetage des produits partout dans le monde, il est aujourd’hui impossible de dire combien de produits alimentaires commerciaux contiennent des nanoingrédients. Le Helmut Kaiser Consultancy Group, un analyste en faveur de la nanotechnologie, suggère qu'il existe maintenant plus de 300 nanoproduits alimentaires disponibles sur le marché mondial. Il estime que le marché mondial de la nanonourriture valait 5,3 milliards de dollars en 2005, et passera à 20,4 milliards de dollars en 2010. Il prédit que la nanotechnologie sera utilisés dans 40% de l'industrie alimentaire d'ici à 2015.

 

Il existe quatre domaines de recherche clefs dans la nanotechnologie alimentaire :

- nanomodification des semences, engrais et pesticides

- « renforcement » et modification de la nourriture

- nourriture interactive « intelligente »

- emballage et suivi alimentaire « intelligents »

 

 

Nanomodification des semences, engrais et pesticides

 

Ses promoteurs disent que la nanotechnologie servira à automatiser davantage le secteur de l'agro-alimentaire moderne. Tous les intrants, semences, engrais, pesticides et main-d'œuvre, seront de plus en plus modifiés par la technologie. La nanotechnologie supplantera le génie génétique agricole dans l'étape suivante de l'ingénierie atomique. L’ingénierie atomique pourrait permettre de réorganiser l'ADN des graines en vue d'obtenir des plantes aux propriétés différentes, notamment la couleur, la saison de pousse, le rendement etc. Des engrais et pesticides hautement efficaces, conçus au niveau atomique, seront utilisés pour subvenir aux besoins de la croissance des plantes. Des nanocapteurs rendront possible la croissance de la plante en surveillant de loin son PH, la présence de nutriments, l'humidité, les parasites ou les maladies, réduisant sensiblement le besoin de main-d'œuvre agricole. Dans son rapport qui fait école, Down on the Farm, (disponible sur www.etcgroup.org ), l'organisme concerné, Action Group on Erosion, Technology and Concentration (ETC), prévient : dans un avenir façonné par la nanotechnologie, « la ferme sera une vaste zone de bioproduction qui pourra être contrôlée et gérée à partir d'un ordinateur portable, et la nourriture sera élaborée avec soin par des concepteurs à partir de substances qui apporteront efficacement les nutriments à l'organisme. »

 

 

« Renforcement » et modification de la nourriture

 

Les compagnies de nanotechnologie travaillent à renforcer les aliments transformés avec des éléments nutritifs nanoencapsulés, à améliorer leur apparence et goût grâce à des couleurs mises au point par nanotechnologie, à retirer ou neutraliser les matières grasses et sucres contenus par nanomodification, et à améliorer leur « consistance en bouche ». Le « renforcement » de la nourriture servira à accentuer les revendications nutritionnelles pouvant être faites sur les produits alimentaires transformés, par exemple l'inclusion de nanocapsules « bénéfiques médicalement » permettront bientôt aux cookies avec des éclats de chocolat d’être commercialisés comme promoteurs de santé ou décalaminants pour les artères. La nanotechnologie permettra aussi à la malbouffe, comme la crème glacée et le chocolat, d’être modifiée pour réduire leur quantité de lipides. Cela pourrait se faire soit en remplaçant certains sucres et graisses par d'autres substances, soit en utilisant des nanoparticules qui empêchent le corps de digérer ou d'absorber ces composants de la nourriture. De cette manière, la nanoindustrie pourrait commercialiser de la MacBouffe renforcée en vitamines et en fibres, dont les matières grasses et les sucres sont neutralisés, et faire leur promotion pour la santé et la perte de poids.

 

 

Nourriture interactive « intelligente »

 

Des entreprises comme Kraft et Nestlé sont en train de concevoir des aliments « intelligents » qui interagiront avec les consommateurs pour « personnaliser » la nourriture, changer sa couleur, saveur ou éléments nutritifs à la demande. Kraft développe une boisson claire de sans goût qui contient des centaines de nanocapsules de saveurs latentes. Un four à micro-ondes domestique pourrait servir à déclencher la libération de la couleur, saveur, concentration et texture au choix de la personne. Des aliments «intelligents» pourraient aussi s’apercevoir qu’un individu est allergique à un composant alimentaire et neutraliser ce dernier. Ou, alternativement, l'emballage « intelligent » pourrait libérer une dose d'éléments nutritifs supplémentaire pour ceux qu'il reconnaît comme ayant des besoins nutritionnels particuliers, par exemple des molécules de calcium pour les personnes souffrant d'ostéoporose.

 

 

Emballage et suivi alimentaire « intelligents »

 

La nanotechnologie étendra considérablement la durée de vie de la nourriture. Mars Inc. a déjà un brevet pour un nano emballage invisible et comestible qui enveloppe les aliments, empêchant les échanges gazeux et l’humidité. L’emballage « intelligent » (contenant des nano capteurs et des activateurs antimicrobiens) est en cours d'élaboration. Il sera capable de détecter la détérioration des aliments et libérera des nano-anti-microbes pour prolonger la durée de vie de la nourriture, permettant aux supermarchés de garder les aliments pendant encore plus longtemps avant leur vente. Les nanocapteurs, intégrés dans les produits alimentaires, des puces minuscules invisibles à l'œil humain, serviraient aussi de code barre électronique. Ils émettraient un signal qui permettrait à l'alimentation, notamment aux produits alimentaires frais, d’être suivie du champ à l'usine, au supermarché et au-delà.

 

 

Quelles sont les principales préoccupations concernant la nanotechnologie alimentaire et agricole ?

 

Les préoccupations relatives à l'usage de la nanotechnologie dans l'agriculture et la production alimentaire se rapportent à la poursuite de l'automatisation et à l'aliénation de la production alimentaire, aux nouveaux risques de toxicité grave pour l'homme et l'environnement, et à la perte de la vie privée, car la nanosurveillance suit chaque étape de la chaîne alimentaire. Le manquement des gouvernements à adopter des lois de protection publique et environnementale contre les risques de la nanotechnologie est un grave sujet d’inquiétude.

 

La nanotechnologie dans l'agriculture se fonde sur les prémisses que nous pouvons améliorer l'efficacité et la productivité des semences au niveau atomique, développer des intrants chimiques encore plus efficaces, utiliser la haute technologie pour permettre la surveillance électronique de l’état de la ferme à la place des gens, et pousser davantage l’automatisation des intrants pour la croissance des plantes. Les applications de nanotechnologie dans la transformation des produits alimentaires supposent que les humains peuvent « améliorer » le goût, la texture, l'aspect, le contenu nutritionnel et la longévité de la nourriture en la manipulant à l'échelle atomique. On a même avancé que la nourriture qui en résultera sera « plus sûre. »

 

Ces hypothèses sont fondées sur la conviction erronée que l'homme peut refaire le monde naturel au niveau atomique, et obtenir un meilleur résultat. Ça suppose pouvoir prévoir les conséquences de nos actions, même quand nous avons affaire à des processus ou forces hautement imprévisibles, comme la mécanique quantique. Malheureusement, l'histoire nous dit que nous ne sommes tout simplement pas très bons dans la prévision des conséquences des systèmes complexes, comme en témoignent les catastrophes qui ont résulté de l'introduction de contrôles biologiques tels que le Cane Toad, un grand crapaud toxique, ou les lapins et les renards pour le sport. L'histoire est jonchée d’exemples similaires d'énormes problèmes sanitaires et environnementaux, qui découlent de l'incapacité de réagir aux signes d'alerte précoces sur des matières perçues auparavant comme « étonnantes», du genre CFC, DDT ou amiante. Cela suggère que nous devrions prendre très au sérieux les signes d'alerte précoces associés à la toxicité des nanoparticules.

 

La peu importante mais grandissante documentation toxicologique suggère que les nanoparticules soient plus réactives, plus mobiles, et plus susceptibles de toxicité pour l’homme et l’environnement que les particules plus grosses. La recherche scientifique préliminaire a montré que nombre de types de nanoparticules peuvent provoquer l’augmentation du stress oxydatif, pouvant entraîner la formation de radicaux libres, dont peuvent résulter le cancer, la mutation de l'ADN et même la mort de cellules. Des fullerènes, ou nanoparticules de carbone, ont été trouvées à l’origine de lésions cérébrales chez la perche à grande bouche, une espèce admise par les organismes de régulation comme modèle pour définir les effets éco toxicologiques.

 

Dans son rapport de 2004, la Société Royale du Royaume-Uni a reconnu les graves risques de la nano toxicité, et a conseillé que « les ingrédients sous forme de nanoparticules devraient faire l'objet d'une évaluation d’innocuité de la part d’un organisme scientifique consultatif avant d'être autorisés dans les produits. » Malgré ce conseil, deux ans après le rapport de la Société Royale, il n'existe encore aucune loi réglementant l'usage des nanomatériaux dans les produits de consommation, afin d'assurer qu'ils ne fasse aucun tort au public qui les utilise, aux employés qui les produisent, ou dans l’environnement où sont libérés les déchets des nanoproduits.

 

Le recours à la nanosurveillance dans les emballages alimentaires créera aussi de nouveaux soucis pour la vie privée. Puisque l'usage du nano suivi augmentera dans le secteur alimentaire, il gagnera la capacité de suivre le mouvement des denrées alimentaires depuis le champ, à l'usine, du supermarché jusqu’à votre assiette. Cela soulèvera de nouveaux graves problèmes de vie privée pour lesquelles nous sommes mal préparés.

 

D’une manière alarmante, en dépit de la délivrance dans les supermarchés et dans l'environnement de nano produits agricoles et alimentaires, les gouvernements du monde entier n'ont pas encore présenté de réglementation pour gérer les risques de la nanotechnologie.

 

 

Lutte pour l’avenir alimentaire sain - Quelles sont les alternatives à la nanotechnologie ?

 

À quoi ressemblera notre nourriture et la technologie futures ? Nous sommes dans une bataille épique pour le contrôle de notre approvisionnement alimentaire. Corporatif ou propriété communautaire, global ou local, petit contre géant, transformé contre salubre. Ce sont les paradigmes que nous devons choisir. Un principal moyen de promouvoir la santé, l'agriculture holistique, est à favoriser avec nos choix d'achats. Les aliments certifiés biologiques offrent une meilleure santé, un meilleur environnement et une direction pour soutenir un avenir sans nanoaliments. Avec les produits de soins personnels, achetez bio ou dans une société qui déclare ne pas recourir à la nanotechnologie.

 

Il existe de nombreuses façons de créer un avenir alimentaire sain. Allez aux provisions au marché de la ferme ou achetez une caisse de régime directement à l’agriculteur, achetez dans les magasins bio ou au rayon biologique du supermarché. Envisagez de vous impliquer dans un jardin communautaire, ou commencez votre propre jardin. Commencez la cuisine bio dès l’école. Lirez l’étiquette des produits, impliquez-vous et intéressez-vous. Parlez à vos amis et famille des problèmes alimentaires qui comptent le plus pour vous. Faites savoir aux compagnies, grâce à leurs 1.800 lignes de commentaires, que vous êtes préoccupé par le recours à la nanotechnologie dans leurs produits. Dites à votre député que vous souhaitez voir étiqueter les produits contenant des ingrédients de nano ingénierie pour vous permettre d’avoir un choix d'achat bien renseigné.

 

Il est excitant de voir la politique alimentaire débattue par nos grands médias et nos institutions de recherche et d'enseignement. Cependant, bien qu'il y ait déjà disponibles dans nos supermarchés des produits alimentaires non étiquetés contenant des ingrédients de nanoingénierie, la nanotechnologie commence à peine à éveiller un peu l'attention. Il n'existe aucune réglementation en place pour protéger la santé et l'environnement, et presque aucun argent corporatif ou public n’est dépensé pour regarder les conséquences à long terme de la manipulation au niveau atomique de nos produits alimentaires. La ressemblance avec l'introduction du génie génétique plus le danger du fait qu'il n'y a aucune surveillance réglementaire donne la chair de poule.

 

Nous devons tous être actifs politiquement avec la nanotechnologie, comme nous l'avons été avec le génie génétique. Il est essentiel d’obtenir le décret d’un moratoire sur l'usage de la nanotechnologie jusqu'à la mise en place d’un système de réglementation pour protéger la santé humaine et environnementale, et tant que nous n'aurons pas une véritable participation publique dans les décisions concernant l'introduction de la nanotechnologie. Nous devons aussi nous assurer que nos gouvernements placent les sous durement gagné par le contribuable dans le soutien de la filière biologique.

 

Ensemble, nous pouvons créer une alimentation future saine, qui profite à notre communauté, et non pas aux entreprises.

 

 

 

 

 

 

Lire l'original en anglais : Nanotechnology – the new threat to food, 30 octobre 2008.

 
Traduction : Pétrus Lombard

 

Georgia Miller, coordonnatrice du Nanotechnology Project des Amis de la Terre, et Scott Kinnear, membre du conseil d'administration des agriculteurs biologiques de l'Australie et propriétaire de Organic Wholefoods.


 Articles de Georgia Miller publiés par Mondialisation.ca

 Articles de Scott Kinnear publiés par Mondialisation.ca

 
 

17/11/2008

A Ludo

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Suis la lumière Ludo, et ne prends pas froid
ça fait chier

tu vas devenir célèbre maintenant

à toi poète, à ta sombre étoile

 

VANITÉ

Ici c'est
plein
d'alprazolamour
générique
je suis désinvolte

les succubes du maltage baisent
les bouteilles dans la tourbe

à l'ordre catharsis
à ton étoile !

et à la mienne

qui dans le noir criera
criera sur son perron
comme un vieux fou
qui crève


"Allez vous en !

 Allez vous en !"

 

 

Ludovic Kaspar

14/10/06

 

 

 

LA PORTE DE MES LIMITES

Pas de clé sans serrure


Il y a une porte que je traverse chaque nuit, la porte de mes limites. Dans mon réduit de vie à la recherche de l’Être, j’achète quelques mots, une lune à gratter. Surtout ne pas dormir. Avant de m'écrouler je vole au soleil un de ses jeunes rayons et découvre six cratères satellites. Si par bonheur trois d’entre eux s’illuminent, j’attrape mon microscope le cœur saisi de sens. Alors je les observe comme des diamants bruts puis referme la porte direction l’oreiller.

 

Ludovic Kaspar 22/09/2006

 

 

 

 

Ciao Ludo ! Chauffe nous la place !

 

14/11/2008

POur faire nique à la crise, offrez des cadeaux alternatifs

directement du producteur au dégustateur

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Un abonnement à la revue de poésie vive et dérivés

Nouveaux  Délits.

 

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>>>> A tout nouvel abonnement souscrit avant le 31 décembre, sera joint un dessin original et signé de Jean-Louis Millet, illustrateur invité de la revue. Le numéro 31 sortira en janvier, je peux  l’envoyer directement à la personne de votre choix.

 

 

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Un ou bien soyons fous ! plusieurs

 

de mes recueils 

 

Poète authentique, garanti sans pesticide.

 

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CHRONIQUES DU HAMAC Éd. à tire d’ailes, 2008, 96 pages,

Photos couleur originales de l’auteur

Préambule de Michel Host (Prix Goncourt 86)

14 €

 

 

SALINES Éd. A Tire d’Ailes, 2007, 44 pages

Illustrations originales n&b de Katy Sannier

Postface de Michel Host

12 €

 

 

LES ANNÉES CHIENNES /  Série autodigestion

 Éd. A Tire d’Ailes, 2007, 52 pages

Illustrations originales n&b de Marie Bouchet

10 €

 

 

JARDIN DU CAUSSE Éd. à tire d’ailes, 2004, 112 pages,

Préface de Mireille Disdero, poète et romancière, présentation par Patrick Devaux, poète belge -

Illustrations originales n&b de Joaquim Hock, peintre et dessinateur belge également.

10 €

 

 

NOUVELLE HISTOIRE DE LA CHEVRE DE MONSIEUR SEGUIN

Ed à tire d’ailes 2008, 17 pages

Illustration originale n&b de Michèle Martinelli en couverture

4 € port compris

 

 

La nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin commence où s’achève la version que nous connaissons tous : 

 

« et au petit matin, le loup la mangea »…

 

Et bien dans la nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, au petit matin, le loup ne la mange point.

 

 

GRIS FEU (Ambition Chocolatée et Déconfiture, Collection de poésie numéro 1, 2003).

Superbe illustration n&b de Blandine Jullien. Un collector, il en reste 7 !

1 € (soit 0,0769231 le poème !) et une enveloppe timbrée à l’adresse du destinataire.

 

 

Tous ces recueils (sauf Gris Feu)  sont imprimés sur papier recyclé de haute qualité.

Frais de port (sauf Gris Feu et Nouvelle Histoire de la Chèvre de Monsieur Seguin) : 2€ par recueil.  

 

 

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Deux lettres ouvertes à Hortefeux


podcast
Deux femmes, deux lettres ouvertes à Brice Hortefeux, elles sont lues par Jeanne Moreau

13/11/2008

Survie Info n°38. Novembre 2008

BURKINA FASO.
    - Appel au rassemblement à l'occasion de la visite de Blaise Compaoré à l'Elysée à Paris lundi 17 novembre. Arrêtons le soutien aux dictateurs ! Soutenons les peuples africains !

A l’occasion de la réception à l’Elysée de Blaise Compaoré par Nicolas Sarkozy le 18 novembre prochain, un rassemblement est organisé pour dénoncer la caution politique officielle apportée au régime du dictateur burkinabé. Rassemblement à 18h au Trocadéro, parvis des Droits de l’Homme à Paris. Lire la suite : http://survie.org/article1308.html

    - Compaoraison funèbre. Article paru dans Billets d'Afrique et d'ailleurs n°174 (novembre 2008)
Le sénateur du congrès libérien, Prince Yormie Johnson, affirme avoir aidé le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, à éliminer Thomas Sankara. Un aveu qui apporte un nouvel éclairage sur un triste épisode de la Françafrique (…). Lire la suite : http://survie.org/article1304.html

SURVIE MOBILISÉE PENDANT LA SEMAINE DE LA SOLIDARITE INTERNATIONALE
Du 15 au 23 novembre 2008, Survie participe à la 11ème Semaine de la Solidarité Internationale, (SSI) "Semaine" au cours de laquelle plus de 5000 animations seront organisées partout en France autour du thème de la solidarité internationale.
Pour relayer les revendications la société civile africaine, Survie invite cette année Pius Njawe, journaliste camerounais, fondateur en 1979 du journal Le Messager, puis directeur général du groupe de presse qui en découle. Ce groupe fait l’objet de nombreuses censures et pressions diverses par le régime du président Paul Biya. Il a été arrêté 126 fois en 27 années de carrière, mais continue de dénoncer la situation critique du journalisme indépendant au Cameroun. Il interviendra à Lille, Nantes, Paris, Montpellier, Avignon, Annemasse (74), Grenoble et Lyon du 19 au 28 novembre.
Lien pour retrouver le programme complet de Pius Njawe
http://survie.org/article1310.html
Retrouvez tous les évènements de Survie pendant la SSI dans l’Agenda ci-dessous.

Actualité
13 novembre 2008. La justice française et le génocide au Rwanda. Communiqué de Survie
La question de la complicité française dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui a toujours été éludée, revient dans l’actualité, notamment sur le terrain judiciaire, où elle est illustrée par plusieurs affaires. (...) Lire le communiqué http://survie.org/article1314.html

22 octobre 2008. Paradis fiscaux et judiciaires : la bataille ne fait que commencer. Communiqué de la plate forme Paradis Fiscaux et Judiciaires
Suite à la réunion des pays de l’OCDE sur les paradis fiscaux le 21 octobre, les ONG saluent l’engagement politique fort de mettre fin aux abus des paradis fiscaux et appellent à passer aux actes Les ONG membres de la plate-forme « Paradis Fiscaux et Judiciaire » (PFJ) saluent les engagements pris par les dirigeants français et leurs homologues de 16 autres pays de l’OCDE « de ne plus accepter que des Etats et territoires prospèrent sur la fraude ». (...) Lire le communiqué :
http://survie.org/article1279.html

A lire
Bulletin Billets d’Afrique et d’ailleurs  n°174 (Novembre 2008)
Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.

Edito : Sortir du SMI (Système de Misère Imposée)
Alors que le vaisseau de la finance mondiale est ballotté sur les flots déchaînés de l’océan de la spéculation et que vacille l’« ordre » capitaliste, victime de sa jactance effrontée, on a l’amère satisfaction de voir nos hommes politiques découvrir tout à coup l’existence et les vices des paradis fiscaux, au moment où les sociétés développées sont directement menacées par les conséquences de l’avidité incontrôlée de ces zones obscures établies pour piller impunément toutes les ressources disponibles.
(...) Lire la suite... http://survie.org/article1303.html
S’abonner à Billets d'Afrique : http://survie.org/article65.html

Au sommaire ce mois-ci :
    - CÔTE D’IVOIRE Trafigura en offshore
    - RWANDA La face cassée de la République (épisode 3)
    - CONGO BRAZZAVILLE Sauterie chez Sassou
    - MAYOTTE Un génocidaire recyclé dans les faux papiers
    - BURKINA FASO Compaoraison funèbre
    - FRANCE SOUDAN Un « premier pas… » vers quoi ?
    - AFRIQUE Déchets toxiques : un scandale qui s’éternise
    - MAURITANIE Le grand écart de la France
    - LIVRE, Sarko en Afrique, de Stephen Smith et Antoine Glaser
    -
LIVRE Petit Précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy. Le livre que Nicolas Sarkozy et Henri Guaino ne liront pas
    - CAMEROUN Après les émeutes de la misère

A paraître. Nicolas Sarkozy : La Françafrique décomplexée, Samuel Foutoyet
Edition Tribord, 160 p., 4,5 €, novembre 2008. Préfacé d’Odile Tobner.

Pendant la campagne présidentielle en 2007, Nicolas Sarkozy a multiplié les annonces de rupture avec la politique africaine de ses prédécesseurs. Le président n’a pas tenu les promesses du candidat. Nicolas Sarkozy ne se contente pas de s’inscrire dans la continuité répugnante de la Françafrique, il ne manifeste aucun complexe. Le vice a atteint son paroxysme avec le discours de Dakar sur l’ « homme africain ». Samuel Foutoyet décrypte les évènements les plus marquants du début de quinquennat de Nicolas Sarkozy. Les informations et des faits sont avérés. Il propose en outre un voyage éclair dans les arcanes de la Françafrique. Lire la suite : http://survie.org/article1313.html
Pré-commandez le : http://survie.org/IMG/pdf_Bon_de_commande_sarkozy_lafranc...

Agenda

Avignon
- Lundi 24 novembre conférence débat "Cameroun et Françafrique : paroles d’un résistant" avec Pius Njawé. http://survie.org/article1311.html

Haute Savoie - St Julien en Genevois - Annemasse
- Vendredi 21 novembre à St Julien en Genevois projection du film "Bamako" suivi d’un débat sur "La dette odieuse" avec Jean Merckaert
- Mardi 25 novembre à Annemasse conférence-débat "Business Dictatures"sur "la situation et la liberté de la presse au Cameroun et la politique de la France" http://survie.org/article1312.html

Beauvais (60)

- Vendredi 21 novembre dans le cadre du Festival "Aux Couleurs de l'Afrique" conférence-débat : La réalité des flux financiers Nord-Sud : Qui aide vraiment qui ? avec Odile Tobner, Macodou N’Diaye, Sekou Diabate... http://survie.org/article1287.html

Bressuire (79)
Du 17 au 30 novembre 2008, semaine sur le thème La santé en panne de solidarité. 15 jours de films, de théâtre, d’échanges sur ce thème avec la participation de Rajahgopal le leader indien des “paysans sans-terre” et de François Kassah béninois, militant associatif pour l’accès aux biens fondamentaux. Téléchargez le programme http://enbocage.com/blogs/survie/files/2008/11/depliant-r...

Gironde
Bordeaux
-
Vendredi 14 novembre Projection débat autour du film "Opération Turquoise à l’Utopia"
- Mardi 18 novembre projection débat autour du film "EZRA"
- Mercredi 19 novembre, dans le cadre d'un cycle de conférence intitulé "L'impunité, la démocratie, le néolibéralisme et l'Afrique", conversation avec Vincent Ouattara sur les réalités économiques et sociales du Burkina Faso
- Vendredi 21 novembre projection débat autour du film "Un autre monde est possible", suivi d’un concert de OPA (Orchestre Poétique d’Avant-guerre)
Blanquefort
- Jeudi 20 novembre projection débat autour du film "EZRA"
Pessac
- Samedi 22 novembre projection débat autour du film "EZRA"

http://surviegironde.blogspot.com/

Isère
Grenoble
- Jeudi 13 novembre, conférence débat "Angolagate : la mafia au coeur de l’état ?" avec André Fine
- Lundi 17 novembre conférence débat "La "stabilité politique", la "réussite économique"… et leurs victimes" avec Vincent Ouattara
- Mercredi 26 novembre conférence débat "Cameroun et Françafrique : paroles d’un résistant" avec Pius Njawé
- Mardi 2 décembre conférence débat "Bolloré en Afrique : business et dictatures" avec Pierre Caminade
http://survie.org/article1250.html
Bourgoin Jallieu
- Jeudi 20 novembre conférence-débat "Le Togo, prototype du système de corruption Françafrique" avec André Fine à la Salle banalisée de Champaret à 20h30. Contact : Philippe 04.74.93.68.00
La Tour du Pin
- Dimanche 23 novembre conférence-débat "Le Togo, prototype du système de corruption Françafrique..." avec André Fine à la MJC à 17h. Contact : Philippe 04.74.93.68.00

Languedoc Roussillon
- Vendredi 14 novembre à Nîmes (30) conférence débat sur "l’eau, moyen de domination ou bien commun ?" avec Jacques Cambon, et Victor Nzuzui, (RDC, CADTM)
- Samedi 15 novembre à Elne (66) Fête "Ailleurs, ensemble, demain"
- Mardi 18 novembre à Montpellier (34) Quinzaine des Tiers Monde/ SSI Luttes et résistances. Table ronde "La crise alimentaire mondiale et la société civile" : "Les émeutes de la faim" avec Ludovic Bourbe, Mylène Begos et Camille Boudoug, "La crise et le rôle de la spéculation" avec José Fornaison et Victor Nzuzi (RDC, CADTM)
- Samedi 22 novembre Forum Nord Sud. "Des sociétés civiles en luttes et en résistances" avec Pius Njawe
http://survie.org/article1299.html

Lille
- Mercredi 19 novembre conférence "l’Afrique des clichés et les médias" avec David Eloy, Pius Njawé et Sayouba Traoré
http://survie.org/article1263.html

Lyon
- Jeudi 27 novembre conférence débat "Dictature et résistances au Cameroun" avec Pius Njawé
http://survie.org/article1301.html

Paris

- Samedi 15 novembre projection-débat : "Rwanda : Tuez-les-tous ! Histoire d’un génocide sans importance" avec Annie Faure et Marcel Kabanda
- Vendredi 21 novembre conférence-débat Cameroun : 40 ans après les massacres, le pillage continue, avec Pius Njawé, journaliste militant pour les droit humains et la liberté de la presse au Cameroun.
- Mercredi 26 novembre théâtre-débat :"Le destin d’un clandestin" par la Cie Bou-Saana
- Vendredi 28 novembre conférence-débat : "Un autre développement pour l’Afrique" avec Odile Tobner, Olivier Chantry et Aziz Fall
- Samedi 29 novembre Festival documentaire "Ombres sur la Françafrique : projections de Une mort de style colonial". "Patrice Lumumba, une tragédie africaine" et "Fratricide au Burkina". "Thomas Sankara et la Françafrique", débat avec Aziz fall, Anne-Cécile Robert, Odile Tobner, lectures et Poésie avec Chant d’encre, musique avec Wasis Diop
http://www.survie-paris.org/

Nantes

- Jeudi 20 novembre conférence "Les intérêts économiques français au Cameroun : un objectif à tout prix ?" avec Pius Njawe
http://survie.org/article1285.html

Nancy
- Mardi 25 novembre rencontre Victor Nzuzi (CADTM Congo-RDC)
Heure et lieu précisés prochainement sur le site de Survie

Rennes
- Mercredi 19 novembre projection débat "La dette des dictateurs" avec Yann Queinnec
- Jeudi 20 novembre conférence "Les Accords de Partenariats Economiques et la souveraineté alimentaire" à la MIR. avec Christiane Taubira
- Vendredi 21 novembre projection débat "Bada, mon village…" avec M. Bied Charreton Samedi 22 Novembre conférence "L’Afrique et l’aide au développement, moteur du développement ou facteur de régression ?" avec Tidiane Diakité
- Jeudi 27 novembre de 21h à 1h : Soirée Françafrique "Procès de M. Franck Kalfric" : théâtre d’improvisation et concerts Hip-Hop : LTR, Zalem, L’armée verte, DUVAL MC de Marseille
http://survie35.blogspot.com/

Toulouse
Programme complet de la solidarité internationale à Toulouse
- Mardi 18 novembre projection débat autour du film "Des monstres qui dorment"
- Jeudi 20 novembre rencontre avec Victor Nzuzi (CADTM Congo-K)
- Jeudi 4 décembre projection débat autour du film "Thomas Sankara, l’homme intègre"
http://survie31.over-blog.com/

Site de la semaine de la solidarité internationale : http://www.lasemaine.org/

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12/11/2008

Pisser libre...

http://www.dailymotion.com/video/x5i5nk_pisser-libre_fun

Petit film réalisé par Dando a luz et diffusé à la télévision argentine pendant la Semaine Mondiale de l'Accouchement Respecté (SMAR) 2004.

Sous-titré par Dechainees.com

11/11/2008

Brennilis : la centrale qui ne voulait pas s'éteindre

Foule et indignation après le film sur Brennilis

Le documentaire de Brigitte Chevet sur « la centrale qui ne voulait pas s'éteindre » soulève questions et indignation à Pont-de-Buis.

« Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s'éteindre », le film de la réalisatrice Brigitte Chevet, a été projeté, vendredi soir, à la médiathèque de Pont-de-Buis dans le cadre du mois du Documentaire. Il a secoué le nombreux public de cette soirée très instructive. Le long-métrage, excellent et passionnant, met deux acteurs face à face, sans prendre partie : EDF, l'exploitant et démanteleur de la centrale, et le collectif Sortir du nucléaire.

Il pointe aussi du doigt de gros points noirs, comme la pollution et la sécurité du personnel. Posant au final cette question stupéfiante : qui de l'Ankou ou de l'Atome va gagner la partie à Brennilis ? L'épineux sujet a été évoqué en présence de la réalisatrice et d'un témoin privilégié en la personne de Michel Marzin, ancien adjoint du directeur du site.

Son témoignage, direct et sincère, évoque le solide mensonge qui a entouré cette immersion dans l'univers du nucléaire. « À l'époque, avoue-t-il avec émotion, nous étions fiers d'avoir participé à cette construction de la centrale. Avec le recul, je témoigne mais je ne pourrais pas revenir en arrière. Les moyens de sécurité n'ont pas été à la hauteur, le risque sous évalué...  Depuis 1982, 50 % des gens ayant travaillé au contact de l'eau lourde sont décédés à moins de 65 ans. C'est terrible, mais pas reconnu. Les employés contaminés des centrales étaient de la viande à neutron. »

Au long du débat, terrible mais lucide, plane le danger, opaque et invisible, de l'atome. Tout comme « l'énorme mensonge » et la « loi du silence ». Sans oublier les fuites, radioactives ou financières.

Un débat qui en appelle d'autres...

Au fil de cette soirée très animée, de nombreuses interventions ont concerné les dangers encore trop méconnus de l'énergie nucléaire, l'incapacité à maîtriser les rejets et le déficit cruel d'informations, notamment de la part des autorités exploitantes.

Brigitte Chevet, réalisatrice du film, reconnaît cependant avoir obtenu facilement l'autorisation de tourner et ne pas avoir subi de pression a posteriori. Michel Marzin, ancien directeur adjoint pense qu'il est plus sage d'attendre un siècle avant de déconstruire le réacteur, le cobalt, noyau de Brennilis, mettant trente ans à se désactiver de moitié.

« Par ailleurs, martèle-t-il, l'enquête publique, suite à l'arrêt de la déconstruction après de nombreuses négligences, sera un bon tremplin pour demander des vérités. Comme sur la pollution du lac au tritium, lors des rejets d'eau de refroidissement, qui ont contaminé les brochets. De plus, tout le bassin versant est touché, ainsi que des nappes phréatiques. C'est terrible, poursuit-il, mais j'ai vu une femme tripoter ces algues à mains nues, lors de prélèvements. Voire même mon responsable prendre des charges par imprudence. ».

Cet autre témoin, ancien militaire présent à Mururoa, témoigne : « C'est épouvantable, nous n'étions pas protégés, ni informés. Nous allions en short ramasser les déchets. Une dose, même très infime, ingérée suffit à condamner l'homme. Effrayant ! »

Le rapport de force, la confiance en la recherche qu'il faut financer, les énergies plus propres, l'omerta sur les mesures effectuées et le financement des laboratoires ont également été évoqués lors du débat qui en appelle d'autres.

Prochaines séances. Elliant, vendredi 14 novembre à la salle polyvalente (02 98 95 88 12) ; Moëlan-sur-Mer, mardi 18 novembre, Le Kerfany, tarif : 4 € (02 98 39 65 88) ; Châteaulin, jeudi 20 novembre, au Run ar Puns (gratuit).



10/11/2008

Appel de Léon Landini, ancien résistant

 

Léon Landini, président de l’Amicale Carmagnole-Liberté des anciens Francs-Tireurs et Partisans de
la Main-d’oeuvre Immigrée (FTP-MOI), grand mutilé de guerre, ancien officier FTP, officier de la
Légion d’honneur, Médaille de la Résistance.

LA REUNION DES MINISTRES DE L’UE SUR L’IMMIGRATION PROGRAMMEE PAR B. HORTEFEUX A … VICHY
UNE PROVOCATION DU GOUVERNEMENT ACTUEL ET DE L’EUROPE SUPRANATIONALE CONTRE LA
RESISTANCE ET LA NATION REPUBLICAINE, UN PAS VERS LA REHABILITATION DE PETAIN !

Brice Hortefeux, ministre de « L’identité nationale et de l’immigration » a convoqué ses
homologues européens pour discuter de l’immigration à ….. VICHY.
Les FTP-MOI des Bataillons Carmagnole et Liberté, que Charles Tillon ancien commandant en chef
des FTPF et ancien ministre, avait honoré en déclarant : « Carmagnole Liberté un des plus beaux fleurons si
ce n’est le plus beau fleuron de la résistance armée française » et qui étaient issus pour une grande de part,
de parents « sans papiers » sont scandalisés d’apprendre que c’est précisément à Vichy que le sieur
Hortefeux entend régler les problèmes de l’immigration.
Que de tristes souvenirs réactive ce sinistre personnage, en reprenant à Vichy, le travail que Pétain,
Laval, Doriot et compagnie n’avaient pas pu mener à bien. Nous n’avons bien entendu rien contre la ville de
Vichy et ses habitants, mais décider de faire de cette ville une capitale européenne pour parler de
l’immigration est un acte de mépris pour tous les démocrates au moment où Hortefeux est chargé par ses
maîtres d’expulser 25 000 étrangers par an, avec tous les drames que l’on sait !
Oui il s’agit d’une provocation non seulement à l’égard de ceux qui étrangers ou d’origine étrangère
ont combattu l’Occupant les armes à la main, mais également envers tous ceux et toutes celles qui ont eu à
connaître des persécutions par Pétain et ses séides.
Au moment où nous nous apprêtons à commémorer le 90ième anniversaire du 11 novembre 1918, il
n’est pas inutile de rappeler les immenses sacrifices consentis aux cours des deux dernières guerres par
ceux que l’on appelait alors « les coloniaux » et donc les enfants et les petits enfants sont désignés
aujourd’hui sous le nom « d’étrangers ».
Les immenses nécropoles se trouvant sur le front de l’Est (qui ont été pour la énième fois
vandalisées) aussi bien que celles se trouvant devant Rome ou Monte Cassino, prouvent que des centaines
de milliers de corps de « coloniaux », reposent loin de leur terre natale.
Leurs sacrifices devraient permettre de traiter avec un peu plus d’égards les enfants et petits
enfants de ces soldats, « très souvent malgré eux » à qui on a pris leurs vies afin que notre pays puisse
reconquérir son indépendance et sa liberté.
Il n’est pas non plus inutile de rappeler, que les immigrés qui dans les années 30 étaient traités de
vermine et de « métèques » par l’extrême droite et son journal Gringoire ont entre 40 et 45 donné le
meilleur d’eux même dans la lutte pour la libération de la France, au point qu’un grand nombre d’historiens
désignent aujourd’hui les FTP-MOI « comme le fer de lance de la Résistance armée française » alors que
pendant l’Occupation un grand nombre de défenseurs de « l’identité nationale » et de la France aux
français » s’étaient vautrés dans la Kollaboration et le déshonneur.
Nous constatons, avec colère que M. Hortefeux, utilise à quelques mots près contre les étrangers
« sans papiers » des mêmes termes et des méthodes de harcèlement policier qui ne peuvent que nous
rappeler ce que nous avons toujours combattu. Car tout comme autrefois, tout en se prétendant le
défenseur de « l’identité nationale » Brice Hortefeux fait poursuivre par sa police, de façon ignoble, des
sans papiers allant jusqu’à mener la chasse à la sortie des écoles. Ce n’est pas cela l’identité nationale de la
France, qui tient en trois mots à nos yeux : « liberté, égalité, fraternité » !
Non, le choix de Vichy n’est pas innocent, car c’est le grand patron Denis Kessler qui félicité le
président de la République, en écrivant dans « Challenge » de novembre 2007: « Il s’agit aujourd’hui de
sortir de 1945 et de défaire le programme du Conseil National de la Résistance …. Il est grand temps de le
réformer et le gouvernement s’y emploie ».
Mais il ne s’agit pas seulement de défaire le programme du CNR, mais de détruire tous les acquis
que ce programme avait apportés à notre peuple et sous des formes sournoises de réhabiliter un passé que
nous pensions révolu. Ce mouvement de réhabilitation du fascisme et de ses collaborateurs dépasse
d’ailleurs la France puisqu’en Italie, dans les Pays baltes, en Autriche, les autorités fréquentent
publiquement les nostalgiques de Mussolini et de Hitler, tout en attaquant les symboles de la résistance
antifasciste.
Sous l’Occupation, tant d’espérances nous ont animés, nous qui nous battions pour un monde
meilleur dans lequel nos enfants et petits enfants pourraient travailler et vivre dignement… non seulement
nous sommes loin du compte, mais nous nous éloignons de plus en plus de cet espoir par la faute de ceux
qui nous gouvernent !
Il y a peu de temps le Premier ministre annonçait que la France était à la veille du dépôt de bilan et
le chef de l’Etat surenchérissait en déclarant, qu’il ne pourrait pas améliorer le niveau de vie des Français,
comme il l’avait promis avant son élection, car « les caisses de l’Etat sont vides » (sic).
Et voici, que comme par miracle nos gouvernants trouvent 400 milliards d’euros pour financer les
banques défaillantes, mais en même temps nos médias nous annoncent de ce sera aux travailleurs de payer
le passif. En effet, c’est déjà par milliers que des personnes sont jetées à la rue, que nos services publics
sont privatisés et que nos entreprises délocalisent en laissant dans la misère les ouvriers qui les ont
enrichis. Non ! Ce n’est pas pour ce monde là que nous avons consenti tant de sacrifices car nous étions
convaincus que nos enfants et nos petits enfants vivraient mieux que nous !
Aujourd’hui au crépuscule de notre vie, voici que certains d’entre nous se réveillent la nuit, inquiets
sur le devenir de leur progéniture et sur l’avenir de la France qu’ils ont tant aimée et tant servie, se
demandant quel va être leur avenir : le chômage et la misère, ou dans le meilleur des cas une misérable
retraite à …. 70 ans en travaillant le dimanche comme l’ont décidé une majorité de députés indignes qui ne
savent pas ce que c’est que TRAVAILLER quand on est ouvrier, employé, instituteur, conducteur de train ou
infirmière !
Serait-il possible que nous, anciens combattants de la résistance, nous qui avions mis en place le
programme du Conseil National de la Résistance, restions passifs et silencieux lorsque notre pays est pillé
par la finance internationale avec l’aide de nos propres gouvernants ?
Il nous appartient d’être à la tête de ceux qui préconisent la mise en place d’un nouveau
programme de Résistance, en chassant du pouvoir les larbins du MEDEF et de l’UE. Car les ennemis de la
France ne sont pas les ouvriers immigrés qui triment dur en étant sous-payés, méprisés et expulsés par M.
Hortefeux qui trahit la France généreuse de Jean Moulin et de Guy Mocquet pour chasser l’électeur sur les
terres de Le Pen !
Les vrais ennemis de la France républicaine sont au contraire ceux qui détruisent l’indépendance
nationale en imposant une constitution supranationale bis que le suffrage universel a refusée le 29 mai
2005. Les ennemis de la nation sont ceux qui alignent notre pays sur le belliqueux impérialisme américain ;
ceux qui cassent les acquis sociaux et les services publics ! Ces grands patrons, ces ministres, ces dirigeants
du FMI et de l’OMC qui ont honte de parler français à l’étranger et qui démantèlent le CNRS, l’Education
nationale, la loi laïque de 1905 et tout l’héritage de 1789. Un héritage dont Carmagnole-Liberté a porté
haut le drapeau dans ces maquis où nous, étrangers de naissance, chantions la Marseillaise et arborions le
drapeau tricolore sans les opposer à « l’Internationale » et au drapeau rouge des travailleurs !
Contre ces ennemis de la République, nous anciens Résistants FTP-MOI, appelons à une nouvelle Résistance
antifasciste, antiraciste, patriotique et progressiste. A quand en France, un nouveau Conseil National de la
Résistance ?

14:36 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (1)

07/11/2008

Du sang dans nos portables


RD Congo : comment nous alimentons la guerre la plus sanglante d'Afrique
Autor: Johann HARI Traductor: Isabelle Rousselot, révisé par Fausto Giudice

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Des Congolais jettent des pierres aux Casques bleus qui patrouillent sur la route à Kibati, à 25 km au nord de Goma. 

 

La guerre la plus meurtrière depuis l'invasion de l'Europe par Adolf Hitler recommence - et il est pratiquement certain que vous portez dans votre poche, un débris ensanglanté de ce massacre. A la vue de l'holocauste au Congo avec ses 5,4 millions de morts, le même vieux cliché sur l'Afrique ressort : c'est un "conflit tribal" "au coeur des ténèbres". Il n'en est rien. Une enquête des Nations Unies a constaté que cette guerre était menée par des «armées de business» pour s'emparer des mét aux qui permettent à notre société du 21ème siècle de faire bling bling. La guerre au Congo est une guerre qui vous concerne.

 

Chaque jour, je pense aux gens que j'ai rencontrés dans les zones de guerre de l'est du Congo lorsque j'y faisais des reportages. Les services hospitaliers étaient remplis de femmes qui avaient subi des viols collectifs par les milices et qui avaient blessées par balle au vagin. Les bataillons d'enfants soldats âgés de 13 ans, drogués, hagards, qu'on a obligés à tuer les membres de leurs propres familles pour les empêcher de s'enfuir et de retourner chez eux. Mais curieusement, alors que je regarde la guerre qui recommence sur CNN, je me prends à penser à une femme que j'ai rencontrée et qui, selon les critères congolais, n'avait pas trop souffert.

 

 

 

 

 

Un jour que, revenant d'une mine de diamants, je rentrais à Goma, ma voiture a crevé. Pendant que j'attendais qu'elle soit réparée, je me tenais au bord de la route et je regardais les longues colonnes de femmes qui titubent sur chaque route de l'est du Congo, transportant tous leurs biens sur leur dos, cet amas d'affaires les handicapant terriblement.  J'arrêtai une femme de 27 ans qui s'appelait Marie-Jeanne Bisimwa et qui avait quatre petits enfants accrochés à elle. Elle me raconta qu'elle avait de la chance. Oui, son village avait été brûlé. Oui, elle avait perdu son mari quelque part dans le chaos. Oui, sa sour avait été violée et était devenue folle. Mais elle-même et ses enfants étaient en vie.

 

Je l'ai emmenée dans ma voiture, et ce n'est qu'après quelques heures de discussion sur les routes défoncées que j'ai remarqué que quelque chose ne tournait pas rond avec les enfants de Marie-Je anne. Ils étaient affaissés, le regard fixe. Ils ne regardaient pas autour d'eux, ne parlaient pas, ne souriaient pas. "Je n'ai même pas pu les nourrir," m'a-t-elle dit, "à cause de la guerre."

 

Leurs cerveaux ne se s'étaient pas développés et ne se développeront jamais plus. "Est-ce qu'ils vont aller mieux ?", m'a-t-elle demandé. Je l'ai déposée dans un village à la périphérie de Goma et ses enfants l'ont suivie en trébuchant, inexpressifs.

 

Il y a deux histoires sur l'origine de cette guerre : l'histoire officielle et la véritable histoire. L'histoire officielle est qu'après le génocide au Rwanda, les Hutus, auteurs des massacres, traversèrent la frontière et fuirent au Congo. Le gouvernement rwandais les aurait poursuivis. Mais ceci est un mensonge. Comment le savons-nous ? Le gouvernement rwandais n'est pas allé à la poursuite des Hutus génocidaires, en tout cas, pas dans un premier temps. Il est allé là où se trouvent les re ssources naturelles du Congo et a commencé à les piller. Ils ont même dit à leurs troupes de travailler avec les Hutus qu'elles rencontreraient. Le Congo est le pays le plus riche au monde en or, en diamants, en coltane*, en cassitérite et autres minerais. Tout le monde en voulait une part, c'est pourquoi six autres pays ont envahi le Congo.

 

Ces ressources n'ont pas été volées pour être utilisées en Afrique. Elles ont été raflées afin de nous être vendues. Plus nous en achetons, plus l'envahisseur pille et massacre. L'augmentation du nombre des téléphones portables a créé une hausse des morts car le coltane qu'ils contiennent se trouve essentiellement au Congo. Les Nations Unies ont cité les sociétés internationales qui seraient, selon elles, impliquées dans ce pillage : Anglo-America, Standard Chartered Bank, De Beers et une centaine d'autres (toutes ces sociétés ont démenti ces accusations). Mais au lieu d'arrêter ces entreprises, nos gouvernements ont demandé aux Nations Unies d'arrêter de les critiquer.

 

Il y a eu des périodes où les combats ont faibli. En 2003, un accord de paix a finalement pu être négocié par les Nations Unies et les armées étrangères se sont retirées. Beaucoup ont continué à travailler à travers des milices amies mais le carnage a quelque peu diminué. Jusqu'à maintenant. Comme pour la première guerre, il y a l'histoire publique officielle et la vérité. Un chef de milice congolaise, nommé Laurent Nkunda, soutenu par le Rwanda, a déclaré qu'il devait protéger la population tutsi locale des mêmes génocidaires hutus qui étaient restés cachés dans les jungles de l'est du Congo depuis 1994. C'est pourquoi il s'empare aujourd'hui des bases militaires congolaises et il est en train de marcher sur Goma.

 

C'est un mensonge. François Grignon, directeur pour l'Afrique du groupe de réflexion International Crisis Group m'a dit la vérité : «Nkunda est financé par le s entrepreneurs rwandais qui, ainsi,  peuvent garder le contrôle des mines du Nord-Kivu. C'est le coeur absolu du conflit.  En fait, ce à quoi nous assistons, c'est uncombat des bénéficiaires de l'économie de guerre illégale pour conserver leur droit d'exploitation.»

 

En ce moment, les businessmen rwandais font une fortune avec les mines dont ils se sont emparés illégalement durant la guerre. Le prix mondial du coltane s'effondre, alors maintenant ils se concentrent avidement sur la cassitérite, qui est utilisée pour faire des boîtes de conserve et d'autres produits de consommation courante. Quand la guerre a commencé à faiblir, ils ont vu qu'ils perdaient leur contrôle face au gouvernement congolais élu, c'est pourquoi ils ont réamorcé la guerre de façon sanglante.

 

Mais le débat sur le Congo en Occident (quand il y en a un) se concentre sur notre incapacité à fournir un pansement, sans même évoquer le fait que nous so mmes ceux qui avons provoqué la blessure. C'est vrai que les 17 000 Casques bleus présents dans le pays échouent, de manière catastrophique, à protéger la population civile, et ont un besoin urgent d'être renforcée. Mais il faut surtout cesser d'alimenter la guerre, tout d'abord en arrêtant d'acheter des ressources naturelles ensanglantées. Si Nkunda a assez d'armes à feu et de grenades pour combattre l'armée congolaise et les Nations Unies c'est uniquement parce que nous lui achetons son butin. Nous devons poursuivre en justice les entreprises qui achètent ces ressources, pour complicité de crimes contre l'humanité, et introduire une taxe mondiale sur le coltane pour financer une force de paix conséquente. Pour en arriver là, nous avons besoin de construire un système international qui accorde plus de valeur à la vie de Noirs qu'au profit.

 

Quelque part là-bas, perdus au milieu du grand pillage international des ressources du Congo, se trouvent Marie- Jeanne et ses enfants, qui errent à nouveau, claudiquant, le long de la route, portant tout ce qu'ils possèdent sur leurs dos. Ils n'utiliseront sans doute jamais de téléphone portable plein de coltane, ni de boîte de haricots en cassitérite fondue, ni ne porteront de colliers en or, mais il se pourrait qu'ils meurent pour un de ces produits que nous consommons.

 

 





* Le coltan
(version abrégée de « Colombite-Tantalite »)
est un minerai métallique, que l'on trouve principalement dans l'est de la République démocratique du Congo. Une fois raffiné, le coltan produit du tantale métallique, qui peut stocker des charges électriques élevées et est par conséquent employé dans les condensateurs qui entrent dans la composition des téléphones mobiles et des Playstations, entre autres.


Voir le reportage de Patrick Forestier, Du sang dans nos portables



Du sang dans nos portables 1 4- Jeudi investigation




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Du sang dans nos portables 3/4Jeudi investigation





Du sang dans nos portables 4/4Jeudi investigation

 



Source : Johann Hari: How we fuel Africa's bloodiest w ar

Article original publié le 30/10/2008

Sur l'auteur

Isabelle Rousselot et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner l'auteur, la traductrice, le réviseur et la source.

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