Depuis le 15.03.10 259 personnes ont signé la pétition
Jose Aguilar, un protecteur de la forêt assassiné
En Équateur, les deux producteurs de contre-plaqué Botrosa et Endesa, appartenant au groupe d’entreprises Durini, sont synonyme de déforestation. Après plus de 40 ans de déboisement permanent, la province Esmeraldas, jadis verte, a été amplement privée de ses forêts. Les modes de vies traditionnels des communautés indiennes et noires ont été ruinés. Les fondements de vie des petits paysans ont été détruits, ainsi que la riche biodiversité jadis existante.
Don Jose Aguilar n’a pas abandonné, et a continué à se battre courageusement pour la forêt et pour ses droits. Avec des accusations imaginaires, l’entreprise de contre-plaqué criminalisait le paysan. À présent il a été réduit au silence pour toujours. Peu de jours avant l’assassinat de Jose Aguilar et de sa femme Madame Yola Garofaldo Valverde, la radio La Luna à Quito avait diffusé son dramatique témoignage. En larmes, le paysan reportait comment, le 25 octobre 2000, il a été kidnappé et torturé trois jours durant, jusqu’à ce qu’il signe une déclaration dans laquelle il cédait ses terres à l’entreprise Botrosa. En même temps que lui, six autres de ses voisins ont été chassés de leur forêt.
Déjà en 1997, des activistes environnementaux avaient dénoncé les cultures de Botrosa dans la forêt protégée de El Pambilar, qui appartient au domaine forestier étatique (Patrimonia Forestal, Bloc 10). Dans les années suivantes, l’entreprise s’est illégalement approprié 3 400 hectares de terres et a commencé à y installer des plantations de bois. Là où jadis foisonnait la nature sauvage, des arbres, plantés industriellement, poussent à présent tronc contre tronc.
En 2002, la cour constitutionnelle avait jugé que Botrosa s’était illégalement approprié les terres et que l‘entreprise devait les restituer. Mais les instances officielles compétentes sont restées inactives. Le groupe Durini représente une des familles les plus puissantes d’Equateur et Roberto Peña Durini était autrefois ministre du commerce extérieur et ministre de l’industrie. En novembre 2009, l’affaire a été réexaminée par le parlement. Après une nouvelle décision juridique, le terrain devait être restitué à l’Etat avant le 4 mars.
Non loin de El Pambilar se trouve une autre plantation de bois de la même entreprise. Les 8 400 hectares de la grande plantation Rio Pitzara portent depuis avril le sigle de l’association Forest Stewardship Council (FSC). Le label fut délivré pour « économie forestière responsable » par le GFA Terra System, certifié par le FSC, et dont le siège est à Hambourg. Pour les centaines de milliers de petits paysans à Esmeraldas, dont la forêt a été volée et rasée par Endesa-Botrosa, la certification par GFA a eu l’effet d’une gifle en plein visage. 18 mois plus tard (27 nov. 2008), Endesa-Botrosa fut a nouveau privé du sigle, car un pesticide interdit a été trouvé dans les plantations. Un an plus tard (21 déc. 2009), le sigle a été redonné à l’entreprise.
Les camions de la multinationale, lourdement chargés de troncs d’arbres, halètent sans interruption depuis la côte équatorienne, et gravissent les Andes jusqu’aux deux fabriques de contre-plaqué dans la capitale. Environ 70 % du contre-plaqué produit par Endesa-Botrosa est exporté sous le nom de marque « Sandeply », principalement vers les USA. Les clients doivent acheter du bois certifiés par le FSC avec bonne conscience. De grandes organisations environnementales comme le WWF, BUND, et Nabu soutiennent publiquement le bois tropical labellisé par le FSC.
S’il vous plait, écrivez aux instances compétentes en Equateur et demandez-leur l’explication complète au sujet de l’assassinat de Jose Aguilar et de son épouse, ainsi que sur la restitution de la forêt illégalement appropriée par Botrosa. Demandez également un point final à la destruction des forêts tropicales restantes par les industries du contre-plaqué.
Vous trouverez ici une traduction de la lettre en français.
Ici vous pouvez écouter un reportage radio (allemand) sur la déforestation exercée par Endesa-Botrosa, ainsi que le touchant témoignage de Jose Aguilar et d’autres petits paysans. Lisez également la lettre ouverte (allemand) de BUND, Nabu, Oro Verde et WWF sur le bois tropical certifié FSC.